Category: Contre le racisme

  • Quelle stratégie contre l’extrême-droite? Après le cordon sanitaire, l’illusion de la “bonne gestion”

    Dans le cadre de la lutte contre l’extrême-droite, beaucoup d’idées ont été lancées ces dernières années par les partis traditionnels et leurs politiciens. Au début, il fallait simplement ignorer l’extrême-droite. Il y a eu ensuite le cordon sanitaire. Puis certains ont avancé l’idée qu’une participation de l’extrême-droite au pouvoir permettrait de la „mouiller“ dans la gestion quotidienne. La nouvelle “tactique” contre le VB s’appelle maintenant “la bonne gestion”.

    Geert Cool

    Cordon sanitaire

    Le cordon sanitaire se veut un barrage contre toute participation de l’extrême-droite au pouvoir. C’est en fait le prolongement de la stratégie basée sur la négation des résultats de l’extrême-droite. Si toute participation des fascistes au pouvoir doit bien entendu être rejetée, nous ne pensons pas que cela change fondamentalement quelque chose au succès de l’extrême-droite.

    Certains cultivent l’illusion qu’en associant l’extrême-droite au pouvoir, il y aurait moyen de diviser le VB entre ceux avec qui on peut travailler et les autres. Mais chaque scission de l’extrême-droite observée au niveau international n’a pas mené à un renforcement des “modérés”. Lors des élections autrichiennes en octobre – après plusieurs années de participation au pouvoir du parti d’extrême-droite FPÖ de Haider suivie de la scission de ce parti – le BZÖ (la scission „modérée“ du FPÖ à l’intérieur de laquelle se retrouvent Haider, les ministres et presque tous les parlementaires) n’a obtenu “que“ 4% alors que le FPÖ a récolté 11% des suffrages. Les “radicaux” l’ont donc emporté sur les “modérés” et ont même poussé le BZÖ à défendre des positions plus radicales qu’avant durant sa campagne électorale.

    De plus, la base de cette scission n’était pas le résultat direct de la participation gouvernementale, mais la conséquence du fait que le FPÖ a été rejeté sur la défensive suite à la large mobilisation des travailleurs contre les mesures gouvernementales, qui a connu son apogée en 2003 et a montré à beaucoup de gens que le FPÖ n’était pas du côté des travailleurs et de leurs familles.

    Vous avez dit “bonne gestion”?

    L’écrivain anversois Tom Lanoye a déclaré après les élections: “Anvers a montré qu’en Flandre, avec une bonne politique et un projet clair, on peut remettre à sa place un parti négatif”. C’est une remarque dangereuse quand on regarde les résultats dans presque toutes les communes en Flandre, y compris dans les districts anversois tels que Hoboken, Merksem ou Deurne, où le VB gagne encore du terrain. La “bonne gestion” n’existait pas dans toutes ces localités?

    De plus, nous ne sommes pas d’accord sur le constat de “bonne gestion” menée à Anvers et Gand. En guise de gestion, les projets de prestige ont repoussé les problèmes – et les populations en difficultés – en dehors du centre-ville. Les difficultés n’ont été que déplacées. La détérioration de la position du VB dans les districts d’Anvers et de Borgerhout est entièrement compensée par les progrès qu’il réalise dans les districts situés autour du centre ville.

    Des expériences tirées de l’histoire belge nous montrent les limites de la “bonne gestion” par des “techniciens” et des “experts”. En 1935, en réponse à l’instabilité et à la crise économique, un gouvernement d’experts extérieurs au monde politique a été formé sous la direction d’un haut dirigeant de la Banque Nationale, Paul Van Zeeland, pour gérer le pays. Ce gouvernement et sa politique ont mené à une victoire sans précédent de l’extrême-droite aux élections de 1936…

    Une “bonne gestion” est évidemment nécessaire. Mais, pour nous, elle exige de partir des intérêts de la majorité de la population et non des couches les plus aisées. Comment les partis traditionnels en seraient-ils capables alors qu’ils sont les prisonniers – volontaires – d’une logique néolibérale ?

    Les antifascistes qui veulent offrir une réponse politique aux électeurs du VB doivent plutôt s’engager dans des initiatives qui viennent du mouvement ouvrier et dans les luttes. L’initiative du Comité pour une Autre Politique (CAP) offre une chance d’avancer dans cette voie.

  • Tirlemont: 200 manifestants contre la violence raciste

    Le 2 septembre, environ 200 personnes manifestaient à Tirlemont à la suite d’une nouvelle attaque raciste contre un tzigane, Peter Danyi. D’origine slovaque, il avait été attaqué par une bande de skinheads néo-nazis.

    Ken Von der Crone

    La manifestation avait été organisée dans de très brefs délais tant la colère était grande après l’agression, mais elle a été d’une ampleur relativement grande pour une petite ville comme Tirlemont.

    Après la manifestation, les orateurs clamaient qu’il faut également s’opposer au climat raciste renforcé par la politique anti-sociale. La politique locale de la coalition CD&V-VLD et la propagande du Vlaams Belang ont une grande responsabilité dans la violence. Le maire Eddy Poffé (VLD) a fait plusieurs remarques négatives sur la communauté gitane à Tirlemont et a essayé de minimaliser la violence. Les tziganes, discriminés dans leur propre pays, sont aussi en Belgique victimes du racisme.

    Le MAS/LSP n’a pas une attitude moraliste envers le racisme, mais veut combattre ses racines en s’opposant à la politique antisociale qui sème misère et division.

    Le MAS/LSP était présent à la manif pour défendre la nécessité d’une alternative politique.

  • Blood & Honour. Chez nous aussi, les néonazis violents sont une menace!

    Ces dernières années, le MAS/LSP et Blokbuster ont plusieurs fois dénoncé le danger que représente des groupuscules néonazis comme Blood & Honour. Un des groupes qui se réfère à Blood & Honour, connu sous le nom de Sang-Terre-Honneur-Fidélité – BBET selon les initiales de ces mots en néerlandais- a été démantelé pour possession illégale d’armes et pour avoir envisagé des attentats. La quantité d’armes qui a été retrouvée est impressionnante: quelque 400 fusils et pistolets, des détonateurs pour mines, des masques à gaz, une bombe artisanale et des lettres prévues pour revendiquer la responsabilité de futures actions.

    Geert Cool

    2003. Ancien dirigeant du VMO, Bert Eriksson, parlait sur une réunion de Blood&Honour pour fêter l’anniversaire de Adolf Hitler

    Les faits ne sont pas récents

    Ce n’est pas un hasard si la répression contre BBET est arrivée à ce moment. En période électorale, les politiciens traditionnels et la police ont pu utiliser cette action dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et pour se profiler en même temps contre l’extrême-droite. Tout a été soigneusement préparé pour attirer une attention maximale sur les perquisitions aux domiciles des partisans du BBET. Le jeudi 7 septembre, des fouilles ont été faites, notamment dans quelques casernes. Mais les deux jours précédents, des journalistes interviewaient déjà Blokbuster sur le BBET…

    Nous ne sommes en rien surpris par la découverte d’armes. En 2004 déjà, nous avions publié une photo du suspect principal, Thomas Boutens, qui, dans la caserne de Leopoldsburg, s’était fait photographier avec des pistolets en visant l’objectif. Nous savions que les cercles du BBET disposaient d’armes et que ceux-ci, avec d’autres groupes néonazis, représentaient une menace. Cela était donc déjà connu en 2004!

    Récemment par contre, une augmentation des transactions d’armes au BBET a été signalée, motif officiel de l’intervention de la police. Après l’interdiction du BBET en Allemagne, beaucoup d’armes ont probablement été transférées en Belgique.

    D’après la tradition du VMO

    La présence d’armes chez des figures d’extrême-droite n’est ni étonnante, ni nouvelle. Fin des années ’70, début ’80, le VMO (Vlaamse Militanten Orde- Ordre Flamand Militant) allait encore plus loin. Le VMO ne se limitait pas à la possession d’un arsenal et à l’organisation de camps d’entraînement militaires, mais se servait de ces armes. L’interdiction du VMO est survenue après une série d’attaques et d’actions violentes: destruction d’un bistrot pour immigrés à St Nicolas, attaque à main armée contre un café de gauche à Bruges, tentative d’occupation violente du Halletoren à Bruges et bien d’autres encore.

    En 1983, l’interdiction du VMO était devenue inévitable. Plusieurs personnes condamnées à l’époque siègent aujourd’hui au parlement pour le Vlaams Blok/Belang. Philip Dewinter et Frank Vanhecke ont été formés politiquement dans les camps du VMO par le leader brugeois du VMO Roger Spinnewyn. Ce dernier a été condamné plusieurs fois pour port d’armes mais s’est présenté le 8 octobre sur la liste du VB à Zedelgem. Le leader national du VMO, Bert Eriksson a systématiquement déclaré qu’il était fidèle au ‘führer’ et au nazisme. Lors de son enterrement, le parlementaire et ancien militant du VMO Pieter Huybrechts était présent. Quand Eriksson a été incarcéré au début des années ’80 pour son engagement au sein du VMO, il s’était fait représenter par Filip Dewinter à la commémoration du collaborateur nazi Cyriel Verschaeve.

    Le VB contraint de se distancer

    Le VB a peu de choix et doit se distancer de Blood & Honour. Ce parti se rend bien compte que la majorité de ses électeurs n’adhère pas aux methodes et aux opinions de tels groupes. Mais ce n’est que quand les faits deviennent publics que la distance est prise. En 2004, Frida Foubert du VB à Waasmunster a été éjectée de son parti après avoir révélé que Blood&Honour avait organisé un meeting dans une salle qu’elle gérait. Dès que l’attention médiatique s’est affaiblie, Francis Van den Eynde l’a réintégrée…

    Selon l’ancien vice-président du VB, Roeland Raes, le parti ne se distance pas de tous les groupes radicaux mais seulement de ceux sur lesquels le VB n’exerce aucune influence. Dans le quotidien De Standaard il avait déclaré: "Dans les années ’70, il existait moins de tabous pour tenir des propos plus radicaux ou pour faire référence aux années ‘30 et ‘40. Les mesures contre nous à l’époque étaient moins prononcées et moins déterminées."

    La raison pour laquelle le VB est devenu prudent n’a rien à voir avec un changement de cap. Selon Raes, "le VB a dû traverser un tas de processus. L’objectif était de nous museler. Voilà pourquoi nous sommes devenus plus prudents et pourquoi nous ne nous engageons pas dans l’aventurisme aveugle de ces gens-là." Lors de son procès sur ses propos négationistes, Raes a été, et sera à l’avenir, défendu par l’avocat qui représente actuellement quelques membres du BBET.

    Il faut une réponse politique!

    Blood&Honour est évidemment un groupe dangereux. Suite à l’interdiction de cette organisation en Allemagne, des armes y ont aussi été retrouvées. En Europe de l’Est, les néonazis connaissent une ascension sans précédent.

    Face à la violence de groupes tels que le BBET, c’est d’une réponse politique dont nous avons besoin. Condamner la violence ne suffit pas en soi, nous devons aussi nous opposer au climat politique qui renforce le racisme.

    Les partis traditionnels défendent une politique néolibérale qui reproche aux victimes de la politique d’être eux-mêmes responsables de leur situation: les chômeurs seraient responsables du chômage, les pauvres de la pauvreté, les immigrés de l’immigration,… Cela crée un terreau pour une rhétorique ouvertement raciste, comme celle du VB. Qui plus est, en l’absence d’une alternative politique sérieuse pour les travailleurs et leurs familles, le VB peut croître sur base de l’opposition à la politique des partis traditionnels.

    Pour assurer qu’il n’y ait pas de climat où l’on accentue ce qui nous divise au lieu de favoriser ce qui rassemble les salariés et leurs familles, il faut une alternative politique. Une autre politique.

  • Combien de "dimanches noirs" sont encore à venir?

    > Combattre le racisme avec une politique sociale

    > Seul un nouveau parti des travailleurs peut affaiblir le soutien à l’extrême-droite

    A la rédaction de cet article, les résultats des élections communales ne sont pas encore connus. Malgré les manœuvres techniques contre le FN, il est clair que le soutien pour des partis comme le FN ou le Vlaams Belang en Flandre et à Bruxelles augmente. Leurs scores provoqueront certainement un nouveau "dimanche noir".

    Emiel Nachtegael

    Blood&Honour Le danger des néo-nazis

    Dans le passé, le MAS et notre campagne antifasciste Blokbuster du côté flamand ont, à plusieurs reprises, averti du danger des groupes néo-nazis comme Blood&Honour. Déjà en 2004 nous avons publié une photo de Thomas Boutens de Blood&Honour, qui, dans la caserne de Leopoldsburg utilisait des armes (voir photo). Boutens est maintenant arrêté par la police après une recherche qui a mené à l’arrestation de 17 néo-nazis flamands notamment pour possession d’armes illégales.

    Beaucoup de jeunes et de travailleurs veulent s’opposer activement au racisme et à l’extrême-droite. La question est: comment s’y opposer ?

    Jusqu’ici, 2006 a été l’année de la croissance de la violence raciste. Après des années d’une politique néolibérale, la pauvreté n’a cessé d’augmenter. Une couche grandissante de la population n’a plus de liens ou de responsabilités envers cette société. Ce qui entraîne une diminution du seuil de violence, notamment raciste, perpétuée quelquefois par des groupes organisés comme Blood&Honour.

    Dans la lutte contre le racisme et l’extrême-droite, le MAS s’oppose à l’idée que les électeurs de l’extrême-droite sont responsables. Après l’attentat raciste à Anvers le 11 mai, des politiciens comme Karel De Gucht (VLD) disaient que les électeurs du Vlaams Belang étaient coresponsables de cet acte qui avait causé deux décès et un blessé après qu’un jeune fasciste ait tiré sur des immigrés dans le centre-ville.

    Incontestablement, le Vlaams Belang a ses responsabilités dans la croissance de la violence raciste du côté flamand. Mais il n’est pas seul: c’est la politique anti-sociale des partis traditionnels qui renforce le soutien à l’extrême-droite et les divisions entre Belges et immigrés. Le manque de logements sociaux, par exemple, renforce la polémique sur la question de l’accès au logement social.

    La résistance à la politique néolibérale manque d’instruments. L’extrême-droite, sans une grande base active de militants, peut se présenter comme "alternative" ou de toute façon comme "différente". Mais de quelle façon l’extrême-droite est-elle différente ? Dans les actions contre le Pacte des Générations, l’extrême-droite était absente. Au Parlement, le VB s’est abstenu lors du vote du Pacte des Générations parce qu’il ne le trouvait pas assez offenssif.

    Après le 8 octobre il est possible que dans quelques petites villes ou villages, le Vlaams Belang puisse entrer dans des coalitions. Il ne suffira pas de se plaindre ou de le reprocher aux électeurs du VB. Il nous faudra une résistance active contre la politique répressive et antisociale qui sera menée par le VB.

    Le MAS s’oppose à la politique néolibérale amenant pauvreté, chômage et misère pour la majorité de la population. L’extrême-droite n’a pas de solutions pour les victimes de ce système. Au contraire, elle se limite à la criminalisation des immigrés, ou des francophones en ce qui concerne le VB, pour ne pas s’opposer aux vrais responsables des problèmes: les patrons.

    Nous allons protester avec nos campagnes anti-fascistes, Résistance Internationale (RI) et Blokbuster, contre toute possibilité de participation au pouvoir du Vlaams Belang. Début décembre nous allons aussi manifester contre les étudiants du VB à Anvers.

    Lors de ces actions, nous aborderons la discussion sur la nécessité d’une alternative politique en réponse à la croissance du soutien à l’extrême-droite. Les néo-fascistes du NPD, en Allemagne, ont pu gagner des parlementaires à Mecklenburg-Vorpommern, mais pas à Berlin où le WASG a gagné 3% aux élections. En Suède le parti d’extrême-droite SD (Sverige-demokraterna) a gagné aux élections communales, mais pas à Haninge (Stockholm) où notre organisation-sœur suédoise a gagné deux conseillers communaux. Cela démontre l’utilité d’une opposition de gauche crédible.

    Contre le racisme et d’autres réponses individuelles, il nous faut des solutions collectives pour rediviser la richesse et non plus propager la pauvreté. Aidez-nous à construire une alternative politique pour assurer qu’il n’y ait plus jamais de dimanches noirs.

  • NATION condamné pour racisme

    Ce 7 juin, le tribunal de Bruxelles a condamné le groupe d’extrême-droite NATION pour distribution de tracts racistes et haineux envers les sans-papiers en Wallonie et à Bruxelles. Dessin à l’appui, il y était notamment expliqué que les seuls papiers qu’ils méritaient étaient du papier toilette.

    Mais ce tract est loin d’être la seule chose nauséabonde que ce groupuscule néo-nazi a produite. Sur leur site, ils parlent de la Gay Pride comme d’une « exhibition sado-porno-ridicule » ! On peut également trouver des « blagues » douteuses sur le PS et les autres partis, avec, juste en-dessous, un bouton « Rejoins-nous », incitant les jeunes à rejoindre ce parti qui se prétend « l’unique opposition, la seule alternative ». Mais en terme d’alternative, rien n’est proposé, rien n’est dit, si ce n’est qu’il est très clair que le sort qu’ils réservent aux immigrés, aux femmes, aux jeunes alternatifs, aux progressistes en tout genre et à tout ceux qui n’acceptent pas leurs vues est fort peu enviable.

    NATION, à la différence du FN, possède des militants actifs bien que peu nombreux. Leur discours n’est pas le seul danger qu’ils représentent. Laisser un tel mouvement se développer en se contentant de condamnations (qui sont, de leur point de vue, des médailles plus qu’autre chose), ce serait leur laisser prendre confiance pour mener leurs actions et passer à la violence.

    C’est dès à présent qu’il faut réagir et lutter contre ces nostalgiques du IIIe Reich!

  • Le VB, parti des “petites gens”?

    Le Vlaams Belang se présente toujours comme le parti “de l’homme de la rue”. Mais, en réalité, envers les « petites gens”, le VB n’a en tête qu’une attaque frontale.

    Benjamin Vervondel

    Le VB n’a pas été aux côtés des centaines de milliers de personnes qui ont protesté contre le Pacte des Générations et ne soutient pas les milliers de délégués et de militants actifs dans la défense quotidienne des travailleurs. Il veut imposer aux syndicats une personnalité juridique (ce qui minerait complètement leurs possibilités d’action) et remettre totalement en cause le droit de grève. Il veut aussi porter le nombre d’heures supplémentaires autorisées à 195 heures par an, soit 25 jours de travail supplémentaires !

    Le VB veut s’attaquer au “handicap salarial” et, pour cela, augmenter encore les cadeaux au patronat ! L’âge de la pension ? Il doit être augmenté ! L’indexation des salaires ? Quelle chose “embêtante” ! Les chômeurs se trouvent aussi dans le collimateur du VB qui pense qu’après un certain nombre de mois, un chômeur devrait être privé de son allocation. Et cette allocation ne devrait de toute façon pas être “trop élevée”. Le VB trouve positif l’exemple allemand des allocations de chômage à 345 euros par mois !

    Évidemment le VB n’expose ces idées que dans ses congrès et dans ses tentatives pour séduire les patrons. Il se garde bien de les développer dans les tracts distribués dans les quartiers où vivent les « petites gens »…

  • Pour contrer l’extrême-droite, il faut lutter contre la politique anti-sociale!

    Pas de capitalisme sans racisme

    Quinze années après la fondation de la campagne Blokbuster en Flandre, Résistance Internationale lance aujourd’hui une campagne similaire du côté francophone. Car l’extrême-droite n’est pas un phénomène “flamand” : à Bruxelles et en Wallonie pointe la menace d’une nouvelle percée du FN. Des milliers de jeunes se posent la question: que peut-on faire contre cette montée de l’extrême-droite?

    Geert Cool

    Supprimer les dotations? Aller en justice?

    Avec l’expérience de ces 15 dernières années du côté flamand, nous avons une vision très claire de ce qu’il ne faut pas faire dans la lutte contre l’extrême-droite. Les partis, les intellectuels, les journalistes ont d’abord dit qu’il fallait ignorer celle-ci, pour ensuite déclarer que le cordon sanitaire, puis la condamnation en justice du VB pour racisme allaient résoudre le problème. Rien de tout cela n’a marché. Aujourd’hui, nous nous trouvons en face de deux nouvelles propositions: supprimer le financement public du VB ou le « brûler au pouvoir ».

    Comme le cordon sanitaire ou les procès contre le VB l’ont démontré, nous ne devons pas attendre de réussites provenant de tactiques qui ignorent le terreau social sur lequel se développe l’extrême-droite. Tous les politiciens traditionnels défendant une politique néolibérale, il est logique qu’une partie grandissante de la population se sente larguée et cherche des alternatives ailleurs. Condamner le président du FN pour racisme n’a rien changé à cela, pas plus que le Vlaams Belang n’a perdu de votes après sa condamnation pour racisme.

    Supprimer les dotations publiques serait en soi positif. Pourquoi nos impôts devraient-ils servir à construire un parti comme le FN? Mais si le FN pourrait connaître des problèmes financiers avec la perte de sa dotation, il ne faut pas nécessairement de grands moyens pour se développer électoralement. La meilleure preuve, c’est qu’une grande partie des subsides actuels du FN n’est pas dépensée pour de la propagnade politique parce qu’elle disparaît dans les poches des dirigeants du parti mais que cela n’empêche pas son électorat de grandir.

    Pour nous, faire participer le FN ou le VB au pouvoir, au niveau national, régional ou communal, n’est pas non plus une option valable. En France, l’exemple de la ville d’Orange est édifiant. Le Front National y a obtenu une majorité en 1995. De fortes coupes budgétaires ont été appliquées dans les services communaux. Des cinq centres sociaux, trois ont été fermés. Les militants syndicaux ont dû encaisser tellement d’injures que le secrétaire du syndicat Force Ouvrière à Orange, Pierre Nouveau, s’est suicidé parce qu’il ne pouvait plus supporter la pression… Le responsable de la bibliothéque de la ville a été licencié et tous les ouvrages contre le racisme – et même des contes africains – ont été bannis pour “manque de respect pour les normes morales”. La bibliothèque a été truffée de livres offerts par des membres du FN.

    Notre réponse

    Nous ne pouvons pas attendre sans rien faire en imaginant que le FN va se détruire de lui-même, à force de dissensions internes et de scissions. Nous ne comptons pas non plus sur les politiciens traditionnels qui se présentent comme les « défenseurs de la démocratie » mais qui sont responsables de la politique qui nourrit la croissance du FN.

    La progression électorale du FN peut mener des militants d’extrême-droite organisés au FN ou dans des groupuscules comme NATION à avoir plus confiance en eux. C’est un danger sérieux et il est important d’essayer d’éviter que de tels groupes commencent à s’organiser de façon plus ouverte pour propager leur haine. Les manifestations et les autres actions de protestation contre les meetings de ces groupes ont donc leur utilité.

    Mais ce n’est pas suffisant. Pour dépasser le mécontentement passif qui s’exprime dans les victoires électorales du FN, il faut une opposition active qui organise la résistance contre la politique néolibérale et se batte pour que chacun ait droit à un emploi avec un salaire décent, un logement à loyer abordable, un accès gratuit à l’enseignement de qualité,… Cela ne peut s’obtenir que par une lutte décidée. Et, dans celle-ci, les participants comprennent souvent mieux l’importance de l’unité et les préjugés racistes reculent. Mais cet effet positif risque de n’être que temporaire. Pour qu’il devienne durable, il est important que se développe un vrai parti de gauche qui fasse le lien entre ces luttes, les aide à se développer, donne une alternative au système actuel et mène une campagne décidée contre le racisme.

    En construisant un tel parti, on peut à terme regagner des votes qui échouent actuellement au FN. Cet effet a été obtenu récemment en Allemagne : la récente percée nationale du Parti de gauche (Linkspartei) s’est aussi traduite par une défaite électorale pour l’extrême-droite. Le potentiel pour une nouvelle formation de gauche est présent chez nous aussi. En construisant un instrument politique qui relaie les luttes de la population, on pourra en même temps faire reculer le FN.

  • Des emplois, pas de racisme

    De même que la moisissure révèle un système pourri, l’extrême-droite engrangera probablement à nouveau une victoire lors des élections communales toutes proches. La croissance continuelle du Front National suit l’exemple de la percée du Vlaams Belang. Les causes de cette croissance sont évidentes : l’insécurité croissante sur le plan du logement et de l’emploi et l’absence totale d’un parti avec une assise large qui puisse défendre nos intérêts sur ces thèmes.

    Geert Cool

    L’extrême-droite se profile sur ce terrain avec des solutions bidon : les victimes de la situation sont présentées comme responsables : les immigrés servent de bouc émissaire alors que la pauvreté parmi eux atteint des niveaux records. Tandis que 15% de la population belge vit dans la pauvreté, ce pourcentage frôle les 50 % dans des quartiers immigrés comme Borgerhout à Anvers ou Cureghem à Bruxelles. Est-ce que ce sont les immigrés qui restructurent les entreprises et licencient ? Sont-ils responsables des loyers trop élevés ?

    Les partis comme le VB ou le FN existent et arrivent à croître sur base du mécontement passif de la population face à des conditions de vie qui ne cessent de se détériorer. Le FN compte à peine 450 membres et a traversé une dizaine de scissions, mais malgré tout cela, il pourrait atteindre jusqu’à 20 % des votes dans les villes les plus importantes lors des prochaines élections communales.

    Ce mécontement passif doit laisser la place à une résistance active! Combattre l’extrême-droite ne se fait pas en rentrant dans les manoeuvres politiciennes ni devant les tribunaux et encore moins avec des discours condescendants sur leurs électeurs, mais en construisant activement une réelle opposition contre la politique antisociale !

    Organisons-nous pour lutter avec une série de revendications sociales qui s’en prennent aux véritables causes de la crise. Au lieu de s’attaquer aux chômeurs, il faut s’attaquer au chômage ! Au lieu de criminaliser les pauvres, nous devons attaquer la pauvreté ! Au lieu de s’en prendre à la main-d’oeuvre étrangère, nous devons combattre ceux qui profitent du travail en noir!

    C’est dans le feu de la lutte pour l’amélioration de nos conditions de vie que nos ennemis et nos alliés apparaissent clairement. Tous ensemble, c’est contre le gouvernement et le patronat que nous devons nous battre ! Aucun soutien n’est à espérer des partis traditionnels qui sont responsables des atteintes aux conditions de travail et de vie des salariés et de leurs familles.

    Organisons nous ! Construisons une alternative politique !

    La campagne antifasciste Blokbuster et sa version francophone Résistance Internationale seront présentes sur beaucoup de festivals pour récolter le soutien nécéssaire pour mener nos actions. Mais encore plus, vous pouvez soutenir cette lutte activement : organisez-vous et participez à nos actions antiracistes !

    Discutez avec nous de la construction d’un nouveau parti des travailleurs et de la nécessité d’une société basée sur les besoins de la majorité et non plus d’une minorité de riches!

    Contre le FN : lancement d’une campagne francophone antiraciste

    La campagne antifasciste Blokbuster est maintenant renforcée par la présence d’un pendant francophone. Résistance Internationale mène une campagne contre le FN et l’extrême-droite en général. Nous lançons cette campagne à l’approche des élections communales, où un dimanche noir est à craindre à Bruxelles et en Wallonie.

  • Un cadre régional VB organise des concerts nazis

    La veille du 1er Mai, le groupement d’extrême-droite Vlaamse Jongeren Westland (VJW) organise un concert du groupe nazi Standrecht. Le même groupe s’était déjà produit il y a quelques années devant les étudiants du Vlaams Belang à Gand.

    Geert Cool

    Cette fois-là, le concert avait eu lieu dans le cadre de la commémoration de la Nuit de Cristal qui fut un pogrom sanglant contre les Juifs d’Allemagne en 1938. L’organisateur des deux événements est Pieter Van Damme qui siège au conseil régional du Vlaams Belang pour la région de Bruges.

    Le VB avait d’abord refusé d’engager Van Damme comme permanent à cause de son tempérament « trop véhément ». La direction du parti a visiblement changé d’avis puisque Van Damme a quand même été repris dans le conseil régional.

    Les opinions de Van Damme laissent peu de place au doute : « Les études sur l’intelligence comparée des races en disent assez : les Nègres sont plus bêtes que respectivement les Latinos, les Blancs et les Asiatiques d’Extrême-Orient », « Les drogués sont des dégénérés qui doivent être désintoxiqués de force dans des institutions fermées. S’ils rechutent ensuite, mieux vaut les euthanasier »,…

  • Lutte antiraciste, cordon sanitaire, … Comment combattre le Vlaams Belang?

    Le thème principal des discussions autour des élections communales d’octobre dans les médias flamands va sans doute être la survie du cordon sanitaire. Dans différentes communes, le cordon est remis en question même si les état-majors des grands partis continuent à dire qu’il est inacceptable de gouverner – même localement – avec le Vlaams Belang.

    Sven De Deken

    Selon un sondage récent, le VB obtiendrait pas moins de 48% à Hoboken, une commune de la banlieue d’Anvers. Les partis traditionnels n’ont pas de solution pour enrayer la croissance électorale du VB. Au contraire, ils mènent une politique néolibérale qui ne tient compte que des intérêts des couches les plus riches de la population. Ce faisant, ils poussent les électeurs dans les bras du VB sans que celui-ci ait quoi que soit à faire. Les partis traditionnels sont donc eux-mêmes la cause de la croissance de l’extrème-droite.

    Si on regarde son programme un peu attentivement, il est facile de constater que l’extrême-droite n’a pas de solution à proposer aux nombreux travailleurs qui votent pour elle aujourd’hui. Le VB défend l’augmentation de la productivité et de la flexibilité, les diminutions de salaire, les privatisations,… En même temps, il veut supprimer, ou au moins réduire fortement, la sécurité sociale dont il n’hésite pas à dire : « La sécurité sociale est un paradis pour les profiteurs professionnels (…). Le CPAS est un moyen d’existence pour les paresseux, les indolents, les étrangers et les refugiés politiques. »

    Si on sait qu’en Belgique il y a aujourd’hui 1,1 million de personnes dépendant d’une manière ou d’une autre d’allocations de chômage – et quasiment pas d’emploi disponible – on comprend qu’ il est nécessaire de renforcer la sécurité sociale et non pas de la réduire ou de l’abolir. Ceux qui voient d’un bon oeil ce programme sont les dirigeants d’entreprises et leurs actionnaires qui apprécient aussi le projet du VB de diminuer les cotisations patronales. Le VB n’est donc pas un parti qui lutte pour les intérêts des travailleurs, mais au contraire un parti qui défend les intérêts du patronat.

    Pour contrer le succès du VB, de plus en plus de gens, y compris à gauche, estiment qu’il faut laisser le VB gouverner parce que, de cette façon, il s’userait au pouvoir. C’est une stratégie extrèmement dangereuse. Les droits des travailleurs et des jeunes seraient remis en cause au cours d’un telle expèrience. Il ya quelques années, on a vu à Vitrolles en France, comment le Front National avait commencé, immédiatement après avoir gagné les élections communales, à expurger les bibliothèques de livres jugés trop à gauche, à fermer les maisons de jeunes,… La mairie avait proposé une prime de 700 euros pour la naissance de chaque enfant français. Car, comme la bourgmestre Catherine Mégret le déclarait, « il y a des différences entre les races (…), il y a des différences dans les gènes ». Les élections communales suivantes n’ont pas vu le FN rejeté du pouvoir. Nous ne voulons pas courir un tel risque en Belgique.

    Il est néanmoins clair qu’il faut faire quelque chose contre la montée du VB et du racisme. Une des thèses les plus courantes de l’extrème-droite est que tous les problèmes sociaux comme le chômage, le manque de logement à des prix abordables, les bas salaires,… se réduisent à la présence des allochtones en Flandres (et aux « Wallons paresseux »). Mais il est naïf de penser que les patrons pourraient tout d’un coup augmenter les salaires (et donc accepter moins de profits) s’il n’y avait plus d’allochtones en Flandre ou si la Flandre était indépendante. Ils se moquent bien de qui travaille dans leurs entreprises du moment qu’ils peuvent les exploiter. Par contre, l’existence de groupes de travailleurs avec moins ou pas de droits est un facteur qui avantage les patrons.

    Les idées racistes engendrent la confusion au sein de la classe ouvrière. Les tensions qui existent à cause des problèmes sociaux sont ainsi canalisées dans des attitude racistes, qui amènent les travailleurs à lutter entre eux pour quelques miettes pendant que le patronat fait des super-profits. C’est pour cela que l’on ne peut pas tolèrer le racisme sur le lieu de travail. S’il n’y a pas de lutte commune des Belges et des immigrés sur le lieu de travail, les patrons vont toujours utiliser un des deux groupes pour casser le mouvement. Créer, à travers le syndicat, un climat antiraciste sur le lieu de travail peut donc faire la différence entre une victoire ou une défaite dans la lutte syndicale.

    Les partis traditionnels étant responsables de la croissance du Vlaams Belang, il est clair qu’ils ne représentent pas une solution pour un nombre de plus en plus important de travailleurs. La seule chose qui pourrait offrir une alternative pour les votes de protestation qui vont aujourd’hui au VB, c’est un nouveau parti des travailleurs qui défende les intérêts des salariés et de leurs familles.

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