Category: Moyen-Orient et Afrique du Nord

  • Israel-Liban-Palestine. Contre la guerre et l'exploitation

    A près plus d’un mois de guerre, l’intervention de Tsahal au Liban se solde par un fiasco pour l’impéralisme israélien et américain. Le Hezbollah n’est pas affaibli et sa capacité militaire est loin d’être détruite. Face à l’attitude passive des régimes arabes, il est perçu par les masses dans l’ensemble des pays arabes comme la résistance sur le terrain aux planx de l’Administration Bush ppour son " Nouveau Moyen-Orient ". 97% des Palestiniens soutiennent les actions du Hezbollah. L’enlèvement des deux soldats a été ressenti comme un geste de solidarité suite aux opérations militaires israéliennes en cours depuis le 28 juin à Gaza.

    Boris Malarme

    En Israël, la cote de popularité du triumvirat Olmert-Livni-Peretz, qui voulaient casser leur image de civils et prouver leurs capacités guerrières est au plus bas. Seuls 20% des Israéliens considèrent l’intervention au Liban comme une victoire pour Israël alors que le conflit devait illustrer sa puissance dans la région.

    L’impérialisme américain a soutenu sans relâche l’intervention israélienne et n’a cessé de livrer des munitions à Tsahal. La guerre au Liban contre le Hezbollah devait renforcer sa position dans son bras de fer avec le régime iranien. Après le vote de la résolution de l’ONU, l’Iran donne le ton en annonçant que si Israël et les Etats-Unis s’avisaient de l’agresser, il devaient craindre le jour ou des missiles de 2000 km de portée frapperaient le coeur de Tel-Aviv. L’issue du conflit est un nouvel échec pour l’Administration Bush après les bourbiers irakien et afghan.

    Avec plus de 1.800 de civils libanais tués, les attaques ont été visiblement plus efficaces contre la population que contre les combattants du Hezbollah. Les dommages économiques causés par les bombardements intensifs et l’embargo israélien sont énormes. Ce sont les travailleurs et la population pauvre au Sud-Liban qui paient le prix fort pour la guerre. Tandis que la reconstruction offrira de plantureux profits aux capitalistes, des dizaines de milliers de travailleurs se retrouvent sans emploi.

    L’aide promise par le Hezbollah ne résoudra pas les problèmes sociaux. Le Hezbollah est incapable de sortir le Moyen-Orient de la domination impérialiste. Les victimes de ses missiles ne sont pas les Olmert, Blair et Bush, mais les travailleurs juifs et arabes en Israël, ce qui pousse la population israélienne à soutenir la politique de guerre.

    L’attitude de la France qui exige d’avoir toute latitude d’utiliser la force illustre que l’envoi de troupes n’a pas pour objectif plus de sécurité mais bien sa volonté d’étendre son influence dans la région. Le renforcement de la FINUL créera de nouvelles tensions au Liban.

    Seul le mouvement ouvrier a le potentiel de sortir le Moyen-Orient de la pauvreté et d’empêcher de nouvelles guerres impérialiste d’y faire rage.

  • Une guerre lourde de conséquences. L’impérialisme mène à la guerre et la population en paie le prix

    Les armes se sont provisoirement tues après 33 jours de bombardements intensifs sur le Liban et de tirs nourris de roquettes sur le nord d’Israël. Tant Israël que le Hezbollah se sont empressés de crier victoire. Mais cette guerre va laisser des traces profondes dans les sociétés libanaise et israélienne et, au-delà, dans tout le Proche-Orient.

    Thierry Pierret

    Le bilan humain et matériel de cette guerre est désastreux pour le Liban. Les bombardements israéliens y ont tué plus de 1.800 personnes et en ont blessé des milliers d’autres, dont une écrasante majorité de non-combattants. Ils ont provoqué l’exode d’un million de personnes, soit un quart de la population.

    Les dégâts causés aux infrastructures libanaises sont évalués à plus de 2,5 milliards de dollars. De plus, il faut prendre en compte l’interruption durable d’activités commerciales et industrielles due au blocus naval, aérien et terrestre, ainsi que la perte de la saison touristique.

    Rivalités inter-impérialistes

    Dès le déclenchement des hostilités, le Conseil de Sécurité de l’ONU s’est divisé entre d’une part les Etats-Unis et la Grande-Bretagne qui voulaient laisser à Israël le plus de temps possible pour accomplir son œuvre destructrice – ce que la chef de la diplomatie américaine appelait cyniquement " les contractions du nouveau Moyen-Orient " – et les autres membres du Conseil emmenés par la France qui voulaient imposer un cessez-le-feu immédiat.

    Le massacre de Cana et la réprobation unanime qu’il a suscité ont finalement obligé les Etats-Unis et la Grande-Bretagne à assouplir leurs positions. La résolution 1701 est un texte de compromis qui impose un cessez-le-feu dès le 14 août sans exiger le retrait immédiat de l’armée israélienne et la levée du blocus naval et aérien.

    L’armée israélienne restera au Liban jusqu’à l’arrivée de 15.000 soldats libanais, qui ont commencé à se déployer le 17 août au sud-Liban, et de 15.000 membres de la FINUL. Mais la France qui était pressentie pour en être l’épine dorsale, semble faire marche arrière. Du coup, les autres pays reconsidèrent leur engagement….

    Le fiasco de Tsahal

    L’armée israélienne (Tsahal) a été incapable de repousser le Hezbollah au nord du fleuve Litani, encore moins de le briser. L’état-major israélien s’était vanté d’en finir avec le Hezbollah par la seule force de son aviation. Après trois semaines de bombardements intensifs qui ont à peine entamé le potentiel militaire du Hezbollah, ils ont dû improviser des opérations terrestres qui ont été extrêmement meurtrières pour Tsahal qui a perdu 101 soldats sur le sol libanais. Ils n’ont pas davantage récupéré les deux soldats enlevés le 12 juillet.

    Plus grave, Tsahal n’a pas été capable de protéger le territoire israélien. Le Hezbollah a tiré des roquettes sur le nord d’Israël jusqu’au dernier jour de la guerre, soit 4.000 au total, qui ont tué 53 civils et militaires et jeté sur les routes quelque 330.000 Israéliens, soit 4,5% de la population. Ces roquettes ont totalement détruit 4.000 bâtiments. 16.000 familles ont perdu leur logement. Mais, par-dessus tout, c’est le mythe de l’invincibilité de Tsahal qui a été brisé au Liban. Alors qu’Israël avait lancé son offensive pour restaurer le prestige de son armée au moment où elle est engagée dans une guerre d’agression ouverte depuis fin juin contre l’Autorité palestinienne, il a abouti au résultat inverse. La résistance palestinienne est galvanisée par l’échec de Tsahal au Liban.

    Le consensus national vole partout en éclats

    La population israélienne, après avoir fait bloc autour de ses dirigeants politiques et militaires, demande maintenant des comptes sur la façon dont la guerre a été menée. D’après un sondage, seuls 20% des Israéliens pensent qu’Israël a atteint ses objectifs. La façon dont la protection civile a été organisée est aussi contestée. Les pompiers qui ont lutté pied à pied contre les incendies provoqués par les roquettes tardent à être payés par des municipalités gangrenées par la corruption. Dans le nord d’Israël, les habitants pauvres des localités juives et les habitants des localités arabes ont été laissés à leur sort. Certaines municipalités ont obligé le personnel municipal à continuer de travailler sous les tirs de roquettes sous peine de licenciement.

    On a également appris que le chef d’état-major, Dan Halutz, déjà contesté pour ses choix tactiques, avait vendu pour 21.000$ d’actions le 12 juillet, juste après l’incursion du Hezbollah et juste avant la riposte israélienne. Il avait anticipé la chute de la Bourse de Tel-Aviv. Ainsi, au moment de lancer le pays dans une guerre périlleuse, le chef de l’armée ne pensait qu’à son portefeuille d’actions… Les Israéliens découvrent que les chefs de l’armée sont aussi corrompus que les politiciens. Olmert et Peretz sont en chute libre dans les sondages au profit de Benjamin Netanyahou, le dirigeant de la droite dure, qui a vu sa cote de popularité grimper à 58% au lendemain de la guerre.

    Dans les pays arabes, la population a pris fait et cause pour le Liban. Les régimes arabes ont été conspués pour la mollesse de leur réaction face à l’agression israélienne. Les gouvernements arabes ont eu toutes les peines du monde à contenir la colère de leur population. La peur est en train de changer de camp. La population ose de plus en plus défier les régimes autoritaires. En Irak, des centaines de milliers de chiites ont défié les troupes d’occupation américaines en manifestant leur solidarité avec le Hezbollah.

    Au Liban, l’unité nationale autour du Hezbollah ne tardera pas non plus à voler en éclats. Les critiques de sa stratégie, qui étaient inaudibles pendant la guerre, vont désormais se faire entendre. De plus, la pression pour désarmer le Hezbollah en application de la Résolution 1559 va s’accentuer avec le déploiement de l’armée libanaise et de la FINUL dans le sud. Le Hezbollah va sans doute essayer de négocier l’intégration de sa milice au sein de l’armée libanaise. C’est non seulement inacceptable pour Israël, mais cela renforcerait le poids des chiites au sein de l’armée. D’où la résurgence prévisible des tensions internes et externes.

    On peut déjà prévoir que l’énorme chantier de la reconstruction va aggraver les inégalités sociales comme ce fut le cas après la guerre civile (qui a déchiré le Liban entre 1975 et 1990). Une minorité d’entrepreneurs et de promoteurs arabes et libanais vont s’enrichir en un temps record grâce au marché de la reconstruction qui mobilisera d’énormes quantités de capitaux. Mais si les infrastructures vitales seront vite reconstruites, les quartiers populaires resteront livrés à leur sort. Certes, le Hezbollah a promis de reconstruire, mais il ne se souciera sans doute que de la communauté chiite, ce qui attisera aussi les tensions intercommunautaires.

    Pour une opposition socialiste à la guerre et à l’exploitation

    Nous ne joindrons pas notre voix à celles qui s’élèvent de partout pour imputer au Hezbollah la responsabilité de la guerre. Si son action du 12 juillet en a été la cause immédiate, sa cause profonde réside dans la lutte de la bourgeoisie israélienne pour sauvegarder son rôle dirigeant qui est de plus en plus contesté par les travailleurs et les jeunes israéliens. Les Libanais, les Israéliens et les Palestiniens tués dans ce conflit en sont les victimes collatérales.

    Pour autant, nous n’accordons pas un soutien aveugle au Hezbollah. Il est incapable de surmonter durablement les divisions communautaires, car il s’enracine dans une seule communauté. Son projet social se base sur le clientélisme et ne remet pas en cause les fondements de l’exploitation capitaliste. La République islamique d’Iran, qui est son modèle, est un échec total tant sur le plan de la justice sociale que des droits démocratiques. De plus, il a une attitude sectaire envers la population juive israélienne dont il nie le droit à l’autodétermination. Par cette attitude et ses bombardements aveugles sur le nord d’Israël, il pousse les travailleurs et les jeunes israéliens à faire bloc avec leur classe dirigeante malgré la haine croissante qu’elle leur inspire.

    Voilà pourquoi nous avons défendu le mot d’ordre, dès le début du conflit, de la mise sur pied de comités d’autodéfense par delà les divisions communautaires. Ces comités élus et révocables n’auraient pas seulement pris en charge la défense armée de la population, mais auraient aussi discuté de la façon dont le pays est géré. Ils auraient, par exemple, exigé que la reconstruction se fasse sous le contrôle de la population et soit payée par ceux qui se sont enrichis lors de la reconstruction d’après la guerre civile. Pour cela, il faudrait nationaliser les secteurs-clés de l’économie sous le contrôle démocratique des travailleurs et de leurs familles afin de veiller à ce que l’utilisation des richesses se fasse au service de la population. Seule une confédération socialiste du Proche-Orient, incluant le Liban, Israël, la Palestine et d’autres pays sur une base volontaire, permettra d’en finir avec la guerre, la misère et l’oppression.

  • Liban : l’arène perpétuelle des luttes inter-impérialistes

    Les derniers événements choquants au Liban, ont démontré inébranlablement le degré d’implication des puissances mondiales et régionales dans la scène politique libanaise, caractérisée, depuis sa création par un décret colonial français en août 1920, par des implosions et des guerres interminables.

    Sofiene C., sympathisante du CIO

    La récente invasion israélienne des territoires libanaises, commencée le 12 juillet dernier, montre, tout à la fois et simultanément, la fragilité du système politique au Liban et son aliénation et attachement envers les pays étrangers, ainsi que la complaisance des régimes de la « communauté internationale » avec Israël dans sa destruction systématique du « pays du Cèdre ».

    L’offensive israélienne au Liban n’est pas la première. On dénombre maintes reprises de déploiements de forces israéliennes dans ce pays. En 1978, pendant la guerre civile inter-confessionnelle, Israël occupût le sud de Liban, pour mettre en place une zone-tampon contrôlée par une milice libanaise armée par lui. C’était, lors, pour soutenir les milices de l’extrême droite, représentantes de la bourgeoisie chrétienne maronite, à travers le Parti des Phalangistes ; contre les troupes palestiniennes et musulmanes libanaises, guidées par les communistes libanais et le Parti Démocratique Progressiste de Kamel Joumblatt.

    Puis, en 1982, profitant de la faiblesse et la discorde entre les pays arabes, l’armée israélienne envahit tout le Liban et atteint les faubourgs de Beyrouth, chassant les milices palestiniennes et imposant le Chef des Phalangistes, Bechir Gemayl en tête du pouvoir, qui a été rapidement assassiné par ordre de la Syrie. Tout le monde se rappel, lors de son retrait, le massacre du camp palestinien du Sabra et Chatila en septembre 1982, sous l’ordre direct de Sharon.

    Cependant, les milices du Hezbollah, contrôlaient de plus en plus la région à majorité chiite au Sud Liban et à Bayrouth-Sud. Appuyé et financé par l’Iran et la Syrie, ce parti ultraconservateur, conservait une popularité grandissante, en menant une politique sociale et culturelle de solidarité et de gestion locale (constitution des mosquées et des écoles relieuses, création des hôpitaux et de services d’aides sociales…). Il a pu s’invétérer dans les couches populaires réclament le chiisme révolutionnaire (communément, le chiisme était, durant l’histoire des musulmans, dans la conscience imaginative, une source et propulseur des révoltes des opprimés contre l’ordre dominant. On illustre plusieurs révolutions des nègres et des esclaves à travers l’histoire de la région). C’est un Etat dans l’Etat.

    En Outre, le « PARTI DE DIEUX » se réclame de l’anti-communisme. Citons comme titre de preuve l’assassinat de l’intellectuelle progressiste Mehdi Amel, sous L’ordre Cheikh Nassrallah.

    En revanche, profitant des disputes entre les partis libanais, notamment entre la coalition dite de 14 Mars, qui rassemble les forces anti-syrienne ; d’un coté, et d’autre coté les pro-syrien, y inclus Hisbollah, l’armée israélienne ravagent le territoire au Liban. Sous l’effet des bombardements incessants par des tires d’aviations et d’artilleries israéliennes, l’infrastructure délicate au Liban a été, catégoriquement, détruite. On estime jusqu’à maintenant 2 milliards de dollar la somme de perte. Une vague de la diaspora massive vers les pays étrangers comptant environ 1 million de réfugiés sur 4 millions habitants. Parallèlement, on estime proximativement 1000 morts, de majorité civile. Les représailles israéliennes absurdes et odieuses, n’ont pas, le plus souvent, de limites.

    L’invasion, israélienne engendre, une autre fois, le désastre et la mort dans la zone, et cela, sous le silence et la compromission des puissances mondiales.

    Une communauté internationale à coté d’Israël

    Les Etats-Unis continue à soutenir la politique expansionniste d’Israël. En empêchant, la proclamation d’une résolution du conseil de sécurité pour un cessez de feu, et en fournissant, avant la date préalable, des armes ultra-modernes, les Etats-Unis approuve, incontestablement, sa relation organique avec Israël. A cet égard, le Chef du Hezbollah, a indiqué, vraisemblablement, en faisant référence à la visite de la Chef de la diplomatie américaine en région que les Etats-Unis essaye « d’imposer ses conditions au Liban pour servir son projet de nouveau Moyen Orient et servir Israël » Submergé dans le chaos irakien, les Etats-Unis n’a de force pour ouvrir un autre front militaire. Et pourtant, sa volonté d’ancrer sa mainmise dans le monde n’a jamais cessé. Elle se croit invincible.

    En fait, elle cherche à affaiblir les deux puissances de la région qui n’ont pas, jusqu’ à maintenant, étaient mises en place sous sa tutelle directe. Suite aux pressions politico-médiatiques et diplomatiques envers ces deux pays, une attaque contre leurs bras tendus au frontière nord israélienne, le Hezbollah ; est exigeante pour les anéantir. C’est à Israël de jouer le rôle de l’écrasement de la milice libanaise.

    Et alors ?

    Fondamentalement, aucun des pions politiques au Liban ne reflète, clairement les couches sociales opprimées qui subissent-elles seules les répercussions des guerres qui ne sont pas leurs siennes. Les conflits confessionnels et les terribles guerres entre les pays n’ont causé que, essentiellement, des bains de sang et, généralement, ont renforcé la haine entre les peuples et les déshérités. Ni Hezbollah, ni le parti Amel chiite, ni le front du Bristol (composé principalement par Walid Joumblatt et Saâd Al Hariri), qui soutient cyniquement la résistance islamique ne peuvent exprimer les vraies ambitions des libanais. Nul n’ignore la nécessité et l’importance de la lutte armée contre l’intrusion israélienne mais qu’elle doit, obligatoirement, sous l’égide d’un mouvement enraciné dans les classes populaire, dépassent toutes les divisions inter-religieuses et les survivances moyenâgeuses, et promettant une perspective et alternative socialiste pour toute la région.

  • Mettons un terme à la deuxième guerre du Liban!

    Le tract suivant, critiquant le projet de guerre du gouvernement Olmert, a été distribué en hébreu par les membres de Maavak Sozialisti (Lutte Socialiste), notre organisation-soeur en Israël.

    Mettons un terme à la deuxième guerre du Liban !

    Les politiciens et les généraux nous enfoncent dans un bourbier.

    La guerre en cours n’a pas pour objectif de s’assurer que les soldats capturés soient relâchés, ni d’apporter la sécurité aux colonies nordiques. Les généraux et politiciens ne sont pas capables de supporter l’affront qui a été fait à leur prestige lors des attaques qui ont causé la mort et la capture des soldats à Keren Shalom et sur la frontière nord, et c’est pour cette raison qu’ils envoient combattre de simples soldats (c’est-à-dire, beaucoup de jeunes qui sont en train de faire leur service militaire, des réservistes, etc.), et qu’ils conseillent à plus d’un million de travailleurs et à leurs familles "d’encaisser les coups calmement".

    Ces braves politiciens et géénéraux sont préparés à combattre jusqu’à la dernière goutte de sang – non pas leur sang, mais celui des milliers de simples gens, qu’ils soient Israéliens ou Libanais…

    Les politiciens nous disent que le bombardement aérien est destiné à "briser le Hezbollah", et que le fait de forcer des centaines de milliers de Libanais à devenir des réfugiés, mettra la pression sur le gouvernement libanais afin qu’il force le Hezbollah à se rendre.

    Mais aucune de ces choses ne se passe ! Les bombardements massifs ont fait bien plus de tort aux travailleurs qu’ils n’en ont fait au Hezbollah – qui est en train d’attirer l’armée israélienne dans le piège qu’il a préparé au Liban méridional.

    Et maintenant, après nous avoir promis qu’il n’y aurait pas besoin d’une invasion terrestre et d’une réoccupation du Liban, les mêmes politiciens et généraux envoient des soldats ordinaires, précisément dans ces buts.

    Au même moment, dans le Nord, les nettoyeurs de rue de Nahareeeya sont forcés de continuer à ramasser les déchets dans les rues abandonnées – sous la menace d’un licenciement immédiat et de la perte de leur salaire dérisoire.

    Les incendies provoqués par les tirs de missile sont éteints par des pompiers qui n’ont pas été payés depuis deux mois. Des centaines de milliers d’habitants du Nord ont bien compris que le gouvernement est incapable de les défendre, et ont migré vers le Sud – et ne restent en arrière que ceux qui n’ont pas de cousins pour les accueillir au centre du pays, et qui n’ont pas non plus d’argent pour payer la facture de l’hôtel : en d’autres termes, les travailleurs pauvres.

    Le gouvernement ne se soucie pas du tout des habitants du Nord, ni de ceux qui n’ont pas pu s’en aller.

    Le système capitaliste, qui en temps normal est déjà incapable de nous assurer une vie, une éducation, et des soins de santé décents, sans parler du logement, est tout aussi incapable de nous apporter de la sécurité, et nous entraîne dans un nouveau bourbier à Gaza, sur la Rive Ouest et au Liban.

    Les capitalistes qui ont profité des privatisations et du dernier boom économique, recevront aussi des compensations pour les pertes qu’ils auront subies pendant la guerre, et c’est nous qui serons forcés d’en payer le prix, par notre sang et notre pauvreté.

    Il n’y a que nous, millions de travailleurs et de jeunes, qui pouvons mettre un terme à cela – grâce à une campagne massive de manifestations et de grèves.

    • Lutte de masse des travailleurs israéliens et de la jeunesse pour arrêter le bombardement du Liban et pour retirer l’armée du Liban, de Gaza et de la Cisjordanie.
    • Construction de logements pour les travailleurs qui ont été forcés de quitter leurs maisons.
    • Paiement immédiat de tous les salaires qui ont été retenus. Paiement des salaires aux ouvriers de Haïfa et du nord sans qu’ils doivent risquer leurs vies pour travailler. Interdiction de renvoyer des travailleurs.
    • Ce n’est pas à la classe ouvrière de payer le prix de la guerre. Aucune coupe dans les dépenses sociales.
    • Pour la construction d’un parti de masse des travailleurs armé d’un programme socialiste, seule alternative au système capitaliste qui crée guerre et pauvreté.
  • L'attaque aérienne d'Israël contre le Liban fait peser des menaces de guerre régionale

    ” Nous allons remonter le pendule du Liban de 20 ans en arrière “. Cette menace émise par un général israélien est maintenant mise en pratique par un bombardement brutal du Liban par l’armée israélienne. En 7 jours beaucoup de parties du Liban ont été ” bombardées clandestinement ” comme l’a très clairement décrit un militant socialiste de Beyrouth.

    Kevin Simpson, CIO, Londres

    Le régime israélien, avec le soutien de l’administration Bush et son sous-fifre le Premier Ministre Blair, court le danger d’entraîner la région dans une guerre à moins que les capitalistes israéliens ne soient forcés à reculer. L’incursion de l’armée israélienne, l’IDF, dans Gaza a été un vrai désastre. L’histoire du régime d’Israël est faite de multiples invasions et occupations du Liban. Cependant, la dernière invasion aérienne du Liban se situe à une échelle qualitative d’un tout autre ordre, compte tenu de la puissance de feux largement renforcée de l’armement militaire d’Israël qui a dévasté le pays.

    La spirale des évènements devient hors de contrôle. Des reportages de la télévision jordanienne parlent des avertissements d’Israël au régime syrien pour qu’il force le Hezbollah à renoncer ou alors à s’exposer à des bombardements massifs dans les 72h qui suivent. Le Premier Ministre israélien, Olmert, prédit une ” longue guerre “, alors que Cheik Nasrullah, dirigeant du Hezbollah, menace Israël d’intensifier les tirs de rockets et met ses menaces à exécution. Un diplomate occidental a dit ” si [le scénario de cauchemar] se développe nous allons au devant de gros, gros problèmes ” (Observer, 16 Juillet 2006).

    Les guerres et conflits militaires ont une logique propre. Au Moyen Orient, inondé de haine contre l’impérialisme américain et les décennies d’oppression barbare des palestiniens, cela est encore plus le cas. Depuis l’occupation de la bande de Gaza en 1967 et la guerre arabo-israélienne, plus de 650000 actes d’emprisonnements de palestiniens ont été émis par l’état d’Israël. Plus de 9000 prisonniers palestiniens et libanais dépérissent dans les prisons israéliennes. Ce n’est qu’une partie de l’oppression à laquelle les masses palestiniennes font face.

    Il n’est pas exclu que le régime d’Israël soit obligé de reculer s’il est au bord d’une guerre totale. Mais cette possibilité se réduit de jours en jours. Cependant, même dans ce cas, la situation au Moyen Orient montre certaines similitudes avec les énormes tensions et la colère amère qui existaient parmi les masses arabes dans la période précédant les guerres israélo-arabes de 1956 et 1967.

    D’immenses parties du sud de Beyrouth ont été réduites à des tas de cendres dans lesquels les résidents errent en état de choc face à cette destruction massive qui s’est abattue sur eux sous forme d’une pluie de missiles et de bombes venant de la terre, de l’air et de la mer. Les ponts, les routes et les installations électriques sont pulvérisés. La destruction des usines a commencé. Tous les ports, les aéroports du Liban sont bombardés. Le manque de nourriture et d’eau est répandu. La faim et les maladies, qui accompagnent toujours les guerres et les conflits, menacent maintenant les Libanais les plus pauvres.

    Des centaines de morts

    Des centaines de civils libanais ont été tués, beaucoup d’entre eux mis en pièces par les bombes de l’IDF alors qu’ils essayaient de quitter le pays en direction de la capitale syrienne, Damas. 1 million de réfugiés ont fui Beyrouth. Des massacres ont déjà eu lieu. Samedi 15 juillet l’IDF a averti les habitants de Marwaheen dans le sud Liban de quitter leur village. Quand ils l’ont fait, un convoi de camions a été frappé par un missile israélien. Il y a eu 20 tués, dont beaucoup d’enfants. Des images horribles de corps démembrés sont passé sur les télévisions du monde arabe et musulman.

    Mais, comme c’est le cas dans tous les conflits, c’est la classe ouvrière et les paysans pauvres des deux côtés qui souffrent, pas les généraux, les politiciens et les élites capitalistes, qui sont loin du danger, y compris ceux comme le fils de Hariri, l’ancien président du Liban, qui était bien installé dans un hôtel 5 étoiles de Damas. Ce sont les travailleurs et les jeunes libanais qui ont subit le plus de morts et de destruction.

    Cependant, de plus en plus de travailleurs israéliens juifs vont aussi souffrir, comme le montre déjà la mort de 8 cheminots israéliens touchés par un missile du Hezbollah contre Haifa le week-end dernier. Les Arabes d’Israël ont eux aussi été victimes des rockets du Hezbollah lors d’attaques contre des villages en Israël comme Majd el Krum où un habitant arabe d’Israël disait que le Hezbollah ne ” faisait pas de différence entre les juifs et les Arabes. Mais nous mangeons tous au même râtelier. ”

    Au niveau international, les travailleurs et les jeunes seront rendu totalement furieux parla brutalité de ce conflit et le mépris cynique des civils innocents montré par l’impérialisme américain et les puissances européennes. Quand on demandé à un représentant du président si Bush condamnerait cette réponse disproportionnée d’Israël, il a dit ” Le Président n’a pas l’intention de donner des conseils militaires à Israël ” (London Times, samedi 15 juillet 2006). Pourtant au sommet du G8, dans une conversation privée avec Blair, qui a été enregistrée, bush disait ” ce qu’ils doivent faire c’est pousser la Syrie à forcer le Hezbollah à arrêter cette merde “.

    L’élite arabe est faible et servile. Une réunion de la Ligue arabe le week-end dernier a été incapable d’adopter une déclaration. L’Arabie Saoudite a dans un premier temps soutenu l’action d’Israël contre le hezbollah. Les masses arabes se souviendront de toutes ces actions et ces dirigeants paieront pour ces actions dans le futur.

    Cependant, ce qui rende vraiment furieux ceux qui sont horrifiés par les scènes de destruction montrées à la télévision toutes les nuits et qui conduit les Arabes et les Musulmans à un tel degré de colère, est que l’impérialisme américain soutien si ouvertement le régime d’Israël. Le sommet du G8 sous une importante pression de la part de l’impérialisme américain, a édité une déclaration mettant la responsabilité sur le Hezbollah et refusant d’appeler à un cessez-le feu. Une réunion des ministres des affaires étrangères de l’Union Européenne leur a emboîté le pas avec des commentaires similaires, refusant de condamner Israël. Cela revient à apporter un soutien ouvert à la punition collective de la nation entière du Liban faite par le régime d’Israël. L’impérialisme occidental va regretter le jour où ils ont donné feu vert à la pulvérisation du Liban par le régime d’Israël, ce qui revient à rien de moins que du terrorisme d’état de masse.

    L’attitude de l’impérialisme américain par rapport à Israël n’a rien de nouveau. Ces dernières années, Bush a soutenu Israël dans sa construction de camps de colons sur la bande de Gaza et a quasiment donné carte blanche au plan de Olmert d’imposer de façon unilatérale un ” accord final ” aux Palestiniens, qui ne leur laisse que 1% de la surface de la terre originelle de Palestine, laquelle sera divisée en cantons entourés d’un ” mur de séparation ” du type mur de Berlin.

    La période où l’impérialisme américain apparaissait plus neutre est bien loin. Il es aujourd’hui bien plus difficile pour l’administration Bush de même prétendre qu’elle agit comme une opposition face à la répression du régime militaire violent d’Israël. Même l’élite arabe s’en rend compte.

    Un changement de politique

    Une partie de cela représente un changement de politique du 2ème gouvernement Bush. Mais cela est aussi lié au fait que la capacité de l’impérialisme américain d’intervenir et d’influencer les événements mondiaux est bien plus limitée qu’avant. Suite aux attentats du 11 septembre, où la puissance américaine a temporairement donné l’impression d’avoir plus d’espace pour intervenir militairement à travers le monde, le régime Bush a mis en avant l’idée qu’il allait réorganiser le Moyen Orient. Ils élimineraient les talibans d’Afghanistan et mettraient en place un ” régime démocratique laïque”. On s’occuperait de l’Irak de Saddam Hussein et un nouvel état stable favorable aux Etats-Unis fleurirait au Moyen Orient pour fournir de l’énergie bon marché à l’Occident. Une transformation ” démocratique ” du reste de la région devait suivre, balayant le régime iranien qui faisait partie de ” l’axe du mal “, et le régime baasiste syrien de Bashar el-Assad, et peut être même remplacer les anciens alliés des Etats-Unis par des dirigeants plus dociles et stables dans des pays comme l’Egypte et l’Arabie Saoudite. Une solution définitive au conflit Israélo-Palestinien serait trouvée résultant de l’écrasement des groupes islamistes les plus extrêmes des territoires occupés.

    L’Utopie des néo-conservateurs est remplacée par une horrible catastrophe pour les masses et a provoqué un cauchemar militaire et politique pour les impérialistes où qu’ils se tournent. L’Irak est dans une situation pire que lors du régime violent de Saddam Hussein. Jour après jour, la possibilité que le pays éclate en mini états hostiles et instables devient plus grande. L’Iran s’est renforcé de manière qualitative dans la région car les partis Chiites liés au régime sont en progression en Irak.

    De plus, le régime iranien a refusé de céder aux pressions de l’Occident de stopper sa production d’uranium enrichi, gagnant ainsi le soutien de la majorité des iraniens grâce à son discours anti-impérialiste. L’Arabie Saoudite et l’Egypte font face à une menace montante de la part des groupes islamistes réactionnaires armés liés à Al Qaida. De plus, les Frères musulmans ont obtenu des gains substantiels dans les dernières élections générales en Egypte. Mais l’humiliation la plus cinglante pour les plans de l’impérialisme américain pour la région est venue avec le raz de marée qu’a connu le Hamas aux élections palestiniennes, en janvier de cette année. Cet exemple montre l’hypocrisie complète du gouvernement Bush. Il a lancé une campagne accompagnée de menaces d’intervention militaire dans tout le Moyen Orient au nom de la ” démocratie “. Et pourtant quand des élections ont lieu l’impérialisme américain n’a pas aimé le résultat. Par conséquent, quand la classe dirigeante israélienne a déployé encore plus de destruction contre les masses palestiniennes en réaction aux résultas des élections, ils ont reçu le total soutien de l’impérialisme américain et ses valets.

    Mais le tour que prennent les évènements est encore plus sérieux. Au départ, l’attaque du Hezbollah contre les convois militaires israéliens avait pour objectif de renforcer sa position à l’intérieur du Liban, puisque le retrait des troupes syriennes leur a enlevé ce qu’ils considéraient comme un allié. L’objectif de l’attaque était aussi de détourner l’attention de la demande des Nations Unies de désarmement des milices du Hezbollah. Le Hezbollah, mieux armé et moins divisé que le Hamas représente un formidable ennemi pour le régime israélien. Certains observateurs militaires le considèrent maintenant comme la 3ème force la plus armée dans la région. C’est lui qui a poussé l’armée israélienne a se retiré de façon prématurée du sud Liban en 2000, grâce a un soutien massif parmi la population Chiite et grâce à ses attaques armées contre les troupes israéliennes. Cela a constitué un coup majeur porté au prestige de l’armée. C’est pourquoi certains commentateurs font référence au Liban comme ” le Vietnam d’Israël. ”

    Contre-productif

    Le Hezbollah a le droit de résister à l’agression israélienne mais le faire au moyen d’attaques indiscriminées sur les zones civiles israéliennes est contre-productif. Loin d’affaiblir le soutien au régime israélien parmi la population, celles-ci risquent de cimenter les jeunes et les travailleurs derrière le régime israélien.

    Quand le Hezbollah a tué 7 soldats et en a capturé deux autres les militaires israéliens ont subi un autre coup majeur. Depuis que le conflit est monté en intensité, le Hezbollah a montré qu’il était capable d’atteindre d’importants centres de population israéliens comme Haïfa. Plus d’un million des habitants de cette ville, la 3ème du pays, ont fuit vers le sud, et les principaux lieux de travail sont fermés. Cela veut dire que le prestige du régime israélien est poussé à sa limite. Sa promesse vieille de dix ans d’apporter une sécurité complète à la population juive est de plus en plus exposée comme une imposture.

    C’est l’une des principales raisons pour lesquelles la riposte aux attaques du Hezbollah a été si brutale. Il est clair de la part de l’élite militaire israélienne que c’est pour souligner une politique qu’ils appellent ” découragement “. Cela ne vaut pas pour autant dire qu’ils vont s’opposer au plan du gouvernement Olmert de se retirer de certaines parties de la Cisjordanie et de trouver un accord final avec les Palestiniens. Mais il est clair qu’ils veulent le faire en écrasant tout signe de résistance afin de souligner que le point que le capitalisme israélien est le principal pouvoir militaire dans la région et que un retrait ne serait pas un signe de faiblesse. La principale nature de la riposte aux attaques par roquette du Hezbollah est un clair message à ses opposants ainsi qu’aux masses arabes : si vous vous opposez à nous vous allez en subir les conséquences.

    L’armée israélienne espère que ses bombardements vont forcer le gouvernement libanais et la population de se retourner contre le Hezbollah et les obliger au désarmement et de se retirer jusqu’à la rivière Litani, à 40 kilomètre au nord de la frontière israélo-libanaise. Dans les faits, cela voudrait dire que le Hezbollah devrait se retirer des zones où il a le plus de soutien.

    Cependant, la tactique de l’armée israélienne ne va faire qu’empirer les choses. Parmi quelques sections de la population qui soutient les plus réactionnaires des partis chrétiens du Liban, il y a un soutien complet à l’idée d’écrasement du Hezbollah, qui est l’opposant historique à ces partis du temps de la guerre civile libanaise. Au début des bombardements, de larges parties de la population pensaient qu’ils étaient faits pour punir les actions du Hezbollah. Mais, du fait de la brutalité de l’attaque de l’armée israélienne, l’humeur a changé et la haine pour la brutalité des attaques israéliennes a poussé au soutien au Hezbollah et pas seulement parmi les chiites.

    En Israël aussi il y a eu des changements importants dans l’humeur et dans le niveau de conscience. Jamais auparavant dans l’histoire du capitalisme israélien la riche élite n’avait été autant haïe par la classe ouvrière juive, notamment du fait des attaques néolibérales sur leur niveau de vie, et la corruption croissante parmi les politiciens. Les généraux de l’armée ont vu leur haute reconnaissance dans la société s’affaiblir. Mais la menace d’une multiplication des attaques de roquettes, l’idée de plus en plus présente d’être entouré de pays arabes hostiles qui veulent les rejeter à la mer, fait que actuellement l’humeur change de nouveau. Il y a maintenant un soutient croissant pour une action militaire décisive et pour le gouvernement Olmert même si cela est combiné à du doute et des critiques. Avec l’expérience de la futilité d’utiliser des moyens militaires pour écraser une opposition de masse et l’incapacité du capitalisme israélien à protéger physiquement et socialement, l’ambiance en Israël changera de nouveau. Mais pour l’instant cela va vers une mentalité acceptant la guerre.

    Tout cela polarise encore plus la situation et explique pourquoi le capitalisme israélien, l’impérialisme, et les dirigeants arabes ont si peu d’espace pour manœuvrer. Il suffit d’une atrocité d’un des deux côté pour faire pencher la balance. L’armée israélienne a dissimulé des forces terrestres au Liban. Olmert a signé un décret le 18 juillet pour rappeler 3 bataillons de réservistes. C’est un signal indiquant que l’armée prépare une invasion terrestre.

    Mais la poursuite des attaques aériennes acharnées pourrait probablement conduire à la chute du gouvernement libanais, et permettre ainsi au Hezbollah de prendre un contrôle complet des régions où il a un soutien majoritaire. Le régime syrien pourrait prendre cela comme excuse pour envoyer ses forces déguisées au Liban en combattant du Hezbollah. Il ne peut pas être écarté que le régime iranien, qui a déjà fourni une aide militaire et des instructeurs au Hezbollah, puisse envoyer des combattants volontaires au Liban.

    Une partie de la spirale de guerre pourrait être potentiellement des bombardements d’Israël sur la Syrie et aussi l’Iran, particulièrement sur les installations nucléaires. Cela ne peut être écarté longtemps même si ce n’est pas certains si les pressions sur le capitalisme israélien pour un cessez le feu augmentent. Mais si le terrible scénario se produisait, une guerre régionale deviendrait probable. Le capitalisme israélien et l’impérialisme US parient sur le fait que le Hezbollah est isolé dans le monde arabo-musulman, avec beaucoup de dirigeants sunnites qui voient le conflit comme une opportunité pour couper les pattes d’un compétiteur qui se renforce. Des spécialistes des affaires militaires ont fait remarqué la réponse assez retenue du régime syrien aux attaques israéliennes comme une évidence qu’il hésite à y mettre son nez. Ils ont également fait remarqué que le Ministre des Affaires étrangères iranien a appelé à un cessez le feu et à des négociations, et au relâchement des prisonniers, comme une preuve des limites de leur soutien au Hezbollah.

    Mais il y a aussi une grande colère parmi les masses arabes. Si le conflit s’étend alors les régimes arabes pourraient connaître tôt ou tard une instabilité importante, des mouvements de masse et même le renversement de certains régimes. L’administration égyptienne est sur le fil du rasoir, et des pays comme l’Arabie Saoudite, même avec le prix élevé du pétrole, sont tourmentés par l’instabilité comme jamais avant. L’idée d’un tourbillon étendant le conflit armé du Liban vers la Syrie, l’Iran, et enfin l’Irak où 140 000 soldats Us sont toujours stationnés, n’est pas si éloignée.

    Effets économiques

    Cela aurait des effets catastrophiques sur l’économie mondiale où le pétrole est presque à 80 dollars le baril et pourrait rapidement grimper à 100 dollars. Cela pourrait dessiner la perspective d’une crise économique à l’échelle de celle de 1974-75 qui a partiellement été causée par une hausse soudaine du prix du pétrole.

    De même la tactique brutale de l’armée israélienne et de ses soutiens impérialistes a déjà eu des effets profonds et cela va continuer. Par exemple, l’occupation militaire de l’Afghanistan a renforcé les Talibans et Al Qaeda, alors qu’en Irak ça jouait en faveur de Al-Zarqaoui et a conduit indirectement aux attentats de Madrid et de Londres. La répercussion de l’attaque sur le Liban pourrait être une nouvelle vague d’actes terroristes de part le monde et dans lesquelles les travailleurs seraient invariablement les victimes.

    La classe ouvrière de la région avec l’appui de la paysannerie pauvre est la seule force capable de défaire l’impérialisme, le capitalisme et les élites arabes corrompues et accomplir le désir des palestiniens pour leur libération nationale et sociale. Pareillement, ce sont ces parties de la population qui souffrent le plus dans les situations de conflits armés et de guerre.

    L’immense colère qui existe contre l’impérialisme doit être canalisée dans la construction de mouvements et de partis de la classe ouvrière, basée sur les idées d’un retrait des forces impérialistes, le renversement du capitalisme et du féodalisme dans la région, et pour une confédération socialiste du Proche et du Moyen Orient.

    Sans aucun doute, la perspective de nouvelles guerres et conflit remplit de frayeur les travailleurs et jeunes du monde entier et particulièrement au Moyen Orient, notamment à cause des importantes souffrances que cela signifie. Cependant les guerres capitalistes verront des mouvements de grève et de lutte se développer, contre les privatisations et les attaques sur le niveau de vie des travailleurs comme cela se voit déjà avec des grèves en Iran, en Egypte et en Israël. De tels mouvements vont revenir sur le devant de la scène mais avec une conscience différente alimentée par le désir d’un arrêt du bain de sang et pour une société où la masse de la population contrôle les immenses richesses qui existent dans la région.

    Cette perspective est basée sur l’expérience historique. Au plus fort de l’autodestructrice guerre civile libanaise, en 1988, les travailleurs, dépassant les divisions religieuses, ont commencé des actions de grève commune contre l’effondrement du salaire minimum dû à l’inflation galopante causée par le conflit. Le long de la ” ligne verte ” qui divisait Beyrouth entre chrétiens et musulmans, des manifestations communes eurent lieu. A la même période, entre 500 000 et un million d’Israélien manifestèrent à Tel Aviv pour protester contre l’invasion du Liban par l’armée israélienne. Cependant, les socialistes révolutionnaires, les militants ne peuvent s’asseoir et attendre simplement que de tels évènements se produisent. Un mouvement pour un changement socialiste révolutionnaire a besoin d’être construit, dans toute la région.

    > Non à la terreur de masse du régime israélien contre le peuple libanais. Arrêt des bombardements contre le Liban. Construisons une opposition internationale de masse à la ” punition collective ” infligée au peuple libanais.

    > Pour le droit des travailleurs et des paysans pauvres du Liban de se défendre contre l’agression par l’Etat d’Israël. Non aux bombardements aveugles sur les zones civiles. Pour des comités de défense armés, inter communautaires sous le contrôle démocratique des masses libanaises. Non au concept de punition collective de civils innocents.

    > Relaxe de tous les prisonniers politiques. Toutes les forces impérialistes, hors de la région.

    > Pour un mouvement de masse des arabes et des palestiniens rassemblant les travailleurs, les paysans pauvres et les jeunes pour renverser le système capitaliste qui nourrit la guerre, la pauvreté, le chômage de masse, et les attaques néo-libérales au Proche et au Moyen Orient. Pour une confédération socialiste des états arabes basée sur une économie démocratiquement planifiée, sous le contrôle et la direction des travailleurs. Pour un mouvement de masse des travailleurs d’Israël pour renverser le régime capitaliste israélien qui signifie guerre sans fin et attaques sur les niveaux de vie. Pour une Palestine et un Israël socialiste faisant partie d’une fédération socialiste du Proche Orient dans laquelle les travailleurs, les paysans pauvres décideront de comment la société doit être organisée et dirigée et ou les droits nationaux, religieux, culturels de toutes les minorités seront garantis.

  • Rafle monstre de l’armée israélienne

    Le 25 juin, un commando palestinien attaquait un poste militaire israélien, tuant 2 soldats et en capturant un troisième, le caporal Gilad Chalit. Le commando exige la libération de prisonniers palestiniens en échange du caporal. Le gouvernement israélien y a répliqué le 28 juin par une offensive de grande ampleur dans la Bande de Gaza qui s’est déjà soldée par la mort d’une vingtaine de Palestiniens et d’un soldat israélien. Le lendemain, l’armée israélienne arrêtait 64 responsables politiques (des ministres, des parlementaires, des maires) du Hamas, le parti qui forme le gouvernement palestinien.

    Thierry Pierret

    Le gouvernement israélien justifie son offensive par la nécessité de libérer le caporal Chalit et de faire cesser les tirs de roquettes incessants depuis la Bande de Gaza. Il est déterminé à faire juger les responsables du Hamas arrêtés pour avoir planifié des actes terroristes ou, à défaut, pour « appartenance à une organisation terroriste ». Pourtant, le Hamas avait posé des gestes d’apaisement après sa victoire électorale de janvier. Il avait maintenu la trêve dans les actions armées contre Israël. Mais le gouvernement israélien a pris prétexte du refus du Hamas de reconnaître explicitement Israël pour refuser de traiter avec le nouveau gouvernement palestinien issu de ses rangs.

    Pire, Israël, soutenu en cela par l’Union européenne et les Etats-Unis, a pris des sanctions contre l’Autorité palestinienne en refusant de lui reverser la part des recettes douanières qui lui revient (Israël et les Territoires occupés forment une seule unité douanière). Cela a perturbé le payement des fonctionnaires palestiniens et compromis le financement de toute une série de programmes d’aide à la population palestinienne. Israël a tenté de contourner le nouveau gouvernement élu en ne traitant qu’avec le Président de l’AP, Mahmoud Abbas, malgré le discrédit total jeté sur son parti, le Fatah.

    L’attitude du gouvernement israélien a eu un double effet désastreux : d’une part, elle a incité les différents groupes armés palestiniens (du Fatah comme du Hamas) à rompre la trêve implicite avec Israël. D’où la reprise des tirs de roquettes à l’aveuglette contre les villes du sud d’Israël et des attaques contre les soldats et les colons. D’autre part, elle a conduit à une quasi-guerre civile entre le Hamas et le Fatah. En effet, des prisonniers palestiniens de toutes obédiences (y compris du Hamas donc) avaient rédigé une plate-forme qui demande la création d’un Etat palestinien dans les frontières de 1967, ce qui équivaut à reconnaître implicitement Israël. Mais le Hamas a refusé de se rallier à ce texte tant que des progrès substantiels n’auraient pas été enregistrés dans les négociations avec Israël. Mahmoud Abbas a tenté de contourner le gouvernement palestinien en soumettant ce texte à référendum. D’où une situation de tension extrême entre le Hamas et le Fatah qui s’est soldée par de nombreux actes de violence de part et d’autre. Finalement, le Hamas s’est rallié au texte à la fin du mois de juin pour éviter le référendum prévu en juillet.

    Si le gouvernement israélien d’Ehoud Olmert était vraiment épris de paix comme il le prétend, il aurait saisi cette opportunité pour cesser son boycottage du gouvernement palestinien élu, lever les sanctions et aller de l’avant pour arriver à une solution négociée du conflit. Même si nous pensons que des négociations entre la coalition d’Olmert et le gouvernement Hamas d’Ismaël Hanye se seraient soldées à terme par un échec (les politiciens israéliens et palestiniens actuellement au pouvoir ne sont pas disposés à créer les conditions matérielles de la paix en résolvant les problèmes sociaux aigus qui se posent de part et d’autre de la « ligne verte »), cela aurait au moins créé temporairement un climat plus propice au développement de liens de solidarité entre travailleurs israéliens et palestiniens, voire à la diffusion des idées socialistes au sein du mouvement ouvrier des deux pays.

    Hypocrisie israélienne

    Mais le gouvernement d’Olmert ne veut pas d’une solution négociée avec quelque gouvernement palestinien que ce soit. Sa politique est d’imposer une solution unilatérale au conflit (notamment la fixation des frontières) sous prétexte qu’il n’y a pas d’interlocuteurs valables en face. Hier, ils boycottaient le « terroriste Yasser Arafat » issu du Fatah, aujourd’hui ils boycottent le « gouvernement terroriste » issu du Hamas en feignant de regretter le Fatah qu’ils ne traitaient pourtant pas avec plus d’égards lorsqu’il dirigeait l’Autorité palestinienne. Il est frappant que l’offensive israélienne actuelle intervient quasiment au lendemain du ralliement du Hamas à la plate-forme des prisonniers.

    L’enlèvement du caporal Chalit en a fourni le prétexte. Des membres du gouvernement israélien se disent en faveur de la plate-forme des prisonniers. Mais ils ne peuvent ignorer que l’arrestation de dizaines de responsables du Hamas est une énorme provocation qui lui donne un prétexte en or pour prendre ses distances par rapport à ce texte. Quelle hypocrisie ! L’offensive israélienne réduit ainsi à néant tous les efforts d’Abbas pour infléchir la position du Hamas. Ehoud Olmert est bien le digne successeur d’Ariel Sharon dont la politique de retrait unilatéral de certains territoires palestiniens ne devait rien à une transformation subite du faucon en colombe, mais obéissait à des considérations purement tactiques. On en voit aujourd’hui les conséquences…

  • Irak: La guerre et l’occupation mènent au chaos

    Il y a 3 ans, des millions de gens ont manifesté contre la guerre en Irak. Le 15 février 2003 était une journée d’action historique avec des manifestations gigantesques dans le monde entier. Le 20 mars 2003 les premiers bombardements sur Bagdad ont commencé et les premiers Irakiens sont tombés. Ce jour-là, le Jour X, des milliers de lycéens et d’étudiants ont manifesté contre la guerre. Trois ans plus tard il devient de plus en plus clair que les manifestants antiguerre avaient raison.

    Marijke Decamps

    Démocratie?

    Bush et Cie ont entamé cette guerre au nom de la démocratie et de la nécessité de détruire les armes de destruction massive de Saddam. Trois ans plus tard il s’est averé que tout cela était un mensogne. Les résultats de l’occupation sont négatifs.

    Comme nous l’avions dit avant la guerre, une des conséquences majeures de celle-ci a été une déstabilisation plus grande encore de la région. La prétendue démocratie est une blague. La Constitution Irakienne nouvellement créée est partiellement basée sur la charia, ce qui signifie un pas en arrière pour les droits des femmes. Le chômage et la pauvreté sont plus répandus que sous la dictature de Saddam Hussein. Beaucoup d’Irakiens n’ont pas accès à l’eau potable ou à l’électricité.

    Les dernières images de soldats britanniques maltraitant des adolescents irakiens et celles de la fameuse prison d’Abu Ghraib, indiquent ce que signifie la démocratie aux yeux de Bush et Blair.

    Vers une guerre civile?

    L’absence d’alternative politique ouvrière et les pénuries énormes constituent un terreau fertile pour l’islam politique et les autres courants réactionnaires. Le nombre d’attaques religieuses sectaires augmentent de jour en jour et font avancer le spectre d’une guerre civile entre sounnites et chiites. Au lieu de ressembler à ’une démocratie, l’Irak semble plutôt être aux bords d’une guerre civile divisant encore plus le pays sur des bases ethniques et religieuses.

    Cette division est renforcée par les pénuries énormes. Des mois après l’invasion impérialiste, la distribution d’eau n’était toujours pas rétablie. La “sécurité” apportée par les troupes d’occupation s’est essentiellement axée sur les installations pétrolières. En fin de compte, c’était l’enjeu principal de la guerre. Les énormes ressources pétrolières en Irak sont d’une importance cruciale pour les multinationales et leurs laquais politiques comme Bush.

    Le contrôle des ressources pétrolières et le prestige de l’impérialisme américain sont les raisons du massacre en Irak. Après «la fin» officielle de la guerre, plus de 100.000 Irakiens ont péri ainsi que 2100 soldats américains (en plus des 16.000 blessés).

    USA: les travailleurs paient la guerre

    Aux Etats-Unis même, le nouveau budget du gouvernement Bush contient un plan d’austérité historique. Afin de fournir les moyens nécessaires à la guerre en Irak, ce budget impose des économies qui touchent principalement les travailleurs et leurs familles.

    En même temps, l’armée cherche à recruter parmi les plus pauvres. Beaucoup de jeunes ne voient pas d’issue et vont se battre en Irak pour une guerre qui n’est pas la leur. La résistance systématique contre les occupants en Irak mène à une fatigue de la guerre. Même des personnalités au sommet de l’establishment américain commencent à défendre l’idée de retirer les troupes d’Irak.

    Retrait des troupes!

    82% de la population irakienne souhaite la fin de l’occupation. Au sein même des Etats-Unis, l’opinion publique commence à tourner le dos à l’intervention militaire. Lorsque l’ouragan Katrina a provioqué d’énorme ravages, la Garde nationale était en Irak. Il a été démontré que le gouvernement avait fortement réduit les budgets pour l’entretien des digues et l’aide de secours. Tout cela pour financer le très conséquent budget de guerre. Aujourd’hui le mouvement antiguerre a trouvé de nouveaux alliés et l’appel pour la fin de la guerre résonne d’autant plus fortement.

    Nous réclamons le retrait des troupes d’occupation. Afin de stopper un développement continuel vers la guerre civile, il faut un mouvement des travailleurs, jeunes, paysans et pauvres qui soit capable d’unifier les différents groupes religieux et ethniques. Pour cela, nous défendons un programme socialiste pour la sécurité, l’emploi et une vie meilleure, de pair avec des garanties pour toutes les minorités. Le pétrole en Irak fait que le pays est potentiellement très riche. Les entreprises pétrolières et autres doivent être nationalisées afin que les moyens puissent être rendus à la population pour satisfaire tous ses besoins.

  • Sharon disparaît de la scène politique et laisse l’instabilité derrière lui

    Le 4 janvier, pour des raions médicales, Ariel Sharon a disparu de la scène politique, ce qui a renforcé l’instabilité en Israël. Ce fait sera, à coup sûr, déterminant quant à l’issue des élections en Israël et aura des conséquences sur toute la région.

    Kevin Simpson

    Ariel Sharon, un faucon de droite

    Dans sa jeunesse, Sharon faisait partie du Gadna (organisation militaire des jeunes) et plus tard de la Haganah (l’armée secrète juive) qui oeuvraient pour la protection des immigrants juifs mais en réalité, lancaient des opérations commando contre les villages arabes de Palestine et anéantissaient leurs opposants.

    Sharon était lié au parti Herout, le prédécesseur du Likoud, qui préconisait un état juif sans syndicats ni arabes. Sur base de son expérience militaire, Sharon fit une carrière éclair dans l’armée israélienne. En 1953, il prit la responsabilité d’une action punitive au cours de laquelle 69 arabes furent tués, la moitié d’entre eux étaient des femmes et des enfants.

    Comme ministre de la défense, Sharon lança une action en 1982 au Liban pour éliminer l’OLP. Le 16 février, un bain de sang fut commis par ses alliés de droite (les phalangistes chrétiens) dans les camps de réfugiés de Sabra et Chatila.

    Sur le plan politique, Sharon s’est toujours opposé à des accords de paix avec les Palestiniens. En tant que minsitre des Infrastructures, il a doublé le nombre de colonies dans les territoires occupés de Cisjordanie. En septembre 2000, la visite de Sharon au Mont du temple est la cause directe de la deuxième intifada (résistance palestinienne contre l’armée israélienne). Entre 2001 et 2003, on a dénombré environ 1000 Israëliens et 3000 palestiniens tués.

    Micha Teller

    Le chaos politique au sein de l’autorité palestinienne (AP) a été croissant à mesure que les élections de juin approchaient. L’AP, dominée par les dirigeants du Fatah, la principale fraction de l’OLP (Organisation de Libération de la Palestine), est perçue comme corrompue et faible. Les islamistes du Hamas ont fait une percée électorale lors des élections municipales de l’année passée. Les différentes factions du Fatah et les milices dissidentes sont entrées plusieur fois en confrontation les unes avec les autres ces dernières semaines dans le sud de la bande de Gaza. La société est au bord de la désintégration totale après des années de direction corrompue de l’AP et des décennies d’oppression israélienne.

    Dans le passé, la classe dominante en Israël a été mise sous pression. Pression en provenance de l’impérialisme US mais également de l’impossibilité de s’imposer militairement en Palestine et de l’instabilité sociale au sein de la population juive. De plus, la population palestinienne croît davantage que la population juive d’Israël, ce qui signifie que la population palestinienne sera à terme majoritaire. C’est pourquoi Sharon et la majorité de la classe dirigeante israélienne ont dû réviser leur position historique concernant la mise sur pied d’un Grand Israël intégrant la bande de Gaza et les territoires situés à l’Ouest du Jourdain.

    L’autorité de Sharon a été renforcée au niveau local et international par le retrait de Gaza. Pendant ce temps, Amir Peretz a été élu comme président du parti travailliste. Il a remporté ce mandat sur base d’une rhétorique radicale (d’après les critères israéliens) promettant d’augmenter le salaire minimum de façon vigoureuse et d’introduire une pension pour tous.

    Ces évènements et la réorientation de la classe dominante furent les facteurs qui sont à la base du “Big Bang” du monde politique israélien. Sharon a démissionné du Likoud pour créer une nouvelle formation politique: Kadima (En avant).

    Selon certaines estimations, ce nouveau parti remporterait 40 sièges en cas d’élection. Ce n’est pourtant encore qu’un parti en construction dominé par Sharon lui-même. A l’heure actuelle, il semble bien que Kadima se présentera aux élections, même si ses figures dominantes craignent l’émergence de scissions. Cette situation pourrait être avantageuse pour Peretz du parti travailliste mais ce dernier a abandonné sa réthorique radicale après son élection.

  • Israël/Palestine. Un retrait lourd de nouvelles tensions

    Israël a mis fin en 4 semaines à 38 ans d’occupation dans la Bande de Gaza et le nord de la Cisjordanie. Mais Israël continue de contrôler la majeure partie de la Cisjordanie ainsi que l’espace aérien et maritime de Gaza. Surtout, le retrait israélien va aviver les tensions internes en Israël comme en Palestine.

    Thierry Pierret

    Le Premier Ministre israélien Ariel Sharon a mené l’opération tambour battant. Il a passé outre l’opposition du puissant lobby des colons et même d’une bonne partie de son gouvernement et de son propre parti, le Likoud. Il faut dire que Sharon était soumis à une double pression. Celle du Président Bush qui veut relancer la “feuille de route” pour arriver à un accord final entre Israël et l’Autorité palestinienne (AP). Celle de la population israélienne qui n’acceptait plus le coût exorbitant de l’occupation de ce territoire minuscule.

    La classe dirigeante israélienne se heurte aux limites de sa politique. Pendant 38 ans, elle a tenté de contenir les luttes sociales en Israël en envoyant des milliers de familles modestes dans les territoires occupés. Là, elles recevaient un logement à bas prix et des avantages sociaux payés par le contribuable israélien. Elles y recevaient également des terres fertiles confisquées aux Palestiniens. Les gouvernements israéliens successifs ont encouragé les mouvements extrémistes religieux dans leur entreprise de “reconquête” des terres bibliques de “Judée-Samarie”.

    Mais les contradictions de classe finissent toujours par reprendre le dessus. Les plans d’austérité draconiens successifs du gouvernement Sharon se sont heurtés à une résistance énorme des travailleurs israéliens. La colonisation est devenue un facteur de mécontentement supplémentaire, car nombre d’Israéliens ne comprennent pas pourquoi le gouvernement continue de subventionner généreusement les implantations alors qu’il taille allègrement dans les dépenses publiques en Israël même.

    Le fondamentalisme religieux, qui devait servir à détourner les Israéliens pauvres de la lutte des classes, échappe désormais au contrôle de la classe dirigeante israélienne. Des milliers de jeunes fanatiques venus de colonies illégales en Cisjordanie sont venus “prêter main forte” aux habitants des implantations de Gaza. Ils n’ont pas hésité à asperger d’acide les policiers et les soldats israéliens et à les traiter de nazis. Deux attentats mortels ont été commis contre des Palestiniens pour empêcher le retrait. Bien que la majorité des colons de Gaza soient partis de leur plein gré, ces excès les ont isolés. Avec un cynisme consommé, le gouvernement en profite pour refuser de faire suite à leurs revendications d’être relogés dignement en Israël. Ils craignent à juste titre de rester indéfiniment dans des préfabriqués. Cette situation risque de générer un terreau fertile pour l’extrême droite et le fondamentalisme.

    L’évacuation va aussi accroître les tensions du côté palestinien. La lutte pour le pouvoir que se livrent les factions palestiniennes va se doubler d’une lutte pour le partage des terres des colons. Le chef de l’AP, Mahmoud Abbas, s’est empressé de nationaliser la quasi-totalité de ces terres pour empêcher une curée générale. C’est une tentative illusoire de protéger la classe dirigeante palestinienne de sa propre voracité. En effet, c’est l’administration corrompue de l’AP qui contrôle ces terres… L’exaspération de la population est à son comble.

    Le 7 septembre, l’ancien chef des renseignements militaires de Gaza, Moussa Arafat, était abattu à son domicile par une centaine d’hommes armés. Ils lui reprochaient sa corruption et son despotisme. La seule solution, c’est la nationalisation de la terre sous le contrôle de ceux qui la travaillent, c’est-à-dire les ouvriers agricoles palestiniens. Pour cela, il faut que les travailleurs et les couches pauvres de Palestine s’organisent et conquièrent leur indépendance politique par rapport aux partis islamistes et nationalistes.

  • Les dirigeants du syndicat étudiant montrent leurs vrais visages à la manifestation de Haifa.

    Ce 23 Mars 2005, les dirigeants du syndicat étudiant ont organisé “une manifestation calme” contre les coupes et les privatisations dans l’ éducation superieure.

    Dolev Rahat, Maavak Sotzialisti, Haifa

    Ces manifestations ont montré une fois de plus exactement ce que le syndicat étudiant, controllé par une poignée de fonctionnaires, est capable de faire et dans quelle direction ils dirigent la lutte.

    Il y avait plusieurs milliers de participants à la manifestation et 7 membres de Maavak Sozialisti y sont intervenus. Au début, la manifestation était relativement calme et avec quasi aucun contenu en relation avec la lutte menée – les passants ne pouvaient savoir si c’ était une manifestation ou un jour de fête étudiante. Le syndicat avait aussi invité le parlementaire Matan Vilna’i, un membre de l’ aile droite du gouvernement Sharon, qui a été hué et qui a du finir plus tôt son speech. Par contre, de simples étudiants qui ont essayé de prendre la parole ont été écartés et la direction du syndicat étudiant, assistée par des gardes de sécurité de l’ université, les ont empêchés de se rendre sur la scène.

    La manifestation continua ainsi pendant plus d’ une heure, quand qques étudiants decidèrent d’ exiger une manifestation plus active. Ils ont commencé à crier “Nous voulons une manif pas une fête” et ont conduit un défilé de plusieurs centaines d’ étudiants pour bloquer la route de l’ entrée de l’ université. En bas de la rue, nous avons été stoppés par une large force de police. Si l’on en juge selon le nombre de policiers, de voitures de police et d’ autopompes, certains auraient pu croire que ce groupe d’ étudiants reclamaient la suppression de l’ enseignement supérieur en Israël.

    Les manifestants ont essayé de s’ addresser aux policiers avec des appels tels que “ Policiers, refusez, parce que demain vous aussi vous allez avoir faim”. Une tentative violente de la part de la police pour dégager la route débuta presque immédiatement, durant laquelle 19 manifestants furent arrêtés, comprenant deux membres de Maavak Sozialisti. Certains manifestants ont été frappés pendant leur arrestation, ainsi que des membres de Maavak Sozialisti, et ont été trainés par des groupes de 6 ou 7 policiers jusqu’ au véhicule ou ils ont été détenus.

    A ce moment là, apparu, comme venu de nul part, le parlementaire Ran Cohen, qui organisa un sale arrangement avec la police : La libération des dirigeants du syndicat étudiant arrêtes en échange de la fin du blocage de la route. Cette proposition fut recue très mal par la plupart des étudiants qui se sont mis à scander “ libérez les tous” et cela en faisant des appels contre les attaques dans l’ éducation avec des slogans tels que “Juifs et Arabes luttons contre l’ austérité dans l’ éducation”.

    Les dirigeants du syndicat ont alors commencé à répandre des rumeurs comme quoi certains détenus auraient été relachés, tels que les dirigeants du syndicat, les détenus juifs,…Plus tard ils déclarèrent que tous les détenus avaient été relachés et que la manif pouvait finir. Les manifestants directement appellèrent leurs camarades détenus, et il s’est alors apparu que la plupart d’ entre eux étaient toujours détenus par la police. Cette astuce a été répétée plusieurs fois par les représentants du syndicat.

    Ces rumeurs n’ont seulement fait qu’ augmenter l’ agitation chez les manifestants, et cela a atteint un point culminant quand le dirigeant principal du syndicat de Emek Israel college se vanta lui-même d’ avoir porté plainte avec la police contre un étudiant qui aurait utilisé de la violence contre un policier. Toutes ces astuces n’ ont pas fonctionnées, et les manifestants sont restés sur la route jusqu’ à ce que la police se retira et que la plupart des manifestants fûrent relachés. Plus tard ils ont marché jusqu’ au poste de police ou leurs camarades étaient encore détenus pour exiger leur liberation.

    Les dirigeants du syndicat étudiant se sont opposés aussi à la proposition de se rendre au poste de police, et specialement les leaders du syndicat étudiant de Hebrew University à Jérusalem, qui apparemment ne pensaient pas que leur position entraînait quelque responsabilité pour les étudiants arrêtés pendant la manif. Ils ont finalement accepté de se rendre au poste de police sous pression des étudiants.

    Pendant la manifestation, on remarqua que le syndicat étudiant de l’ universite de Haifa, s’était empressé d’ envoyer un communiqué de presse expliquant que la manifestation était calme jusqu’ à ce que des membres de l’ organisation étudiante du Parti Communiste et des étudiants arabes(la plupart des membres du PC Israëlien sont des Palestiniens israëliens) étaient responsables de l’ initiative de bloquer la route. Cette annonce est clairement pour nous une tentative de diviser les étudiants sur une base nationaliste.

    Cette manif était un pas important pour la coopération de militants étudiants au niveau national pour déveloper une véritable lutte, en opposition aux méthodes de protestation du syndicat étudiant : manifs calmes avec la participation de politiciens qui trahissent les étudiants dès qu’ ils en ont l’ occasion. Il est nécessaire de continuer dans la même direction que la manif militante de Haifa. Les étudiants ne doivent pas lutter seuls : ils doivent joindre leurs forces avec les profs, les lycéens et les travailleurs luttant contre les coupes budgétaires, les privatisations et les attaques sur les conditions de travail. C’ est seulement en unissant ces luttes et en assurqnt la création d’une direction unie démocratique que l’ on peut arriver à stopper ces attaques!

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