Category: Moyen-Orient et Afrique du Nord

  • Israël : Manifestations du Premier Mai – Nous n’allons pas payer la crise !

    Les membres du Mouvement Socialiste de Lutte (CIO-Israël) ont participé aux manifestations qui ont marqué le Premier Mai à Tel-Aviv et Haifa, soulignant la solidarité internationale des travailleurs, la nécessité de lutter contre le racisme et la division nationaliste, et le rejet déterminé des tentatives de faire payer la crise mondiale du capitalisme aux travailleurs.

    Neta Neharde’a, Mouvement Socialiste de Lutte (CIO-Israël)

    Avec les effets croissants de la récession, et sous la menace d’attaques néolibérales massives par le nouveau gouvernement impopulaire, de nouvelles couches de travailleurs et de jeunes en Israël ont trouvé que les événements du Premier Mai étaient un important point de référence et une occasion de protester contre le système capitaliste décadent et contre le futur catastrophique qu’il promet pour les conditions de travail et de vie.

    Le syndicat Histadrut – la principale fédération syndicale – ne mobilise pas les travailleurs pour le Premier Mai. Son prédécesseur, une fédération jaune, réformée en 1994, lui, mobilisait, mais le faisait au titre de plus grand organe patronal dans l’économie, sous le contrôle des partis traditionnels soumis à l’élite dirigeante, avec des mots d’ordre nationalistes et pro-establishment. De nos jours, plutôt que de faire sortir les travailleurs, Histadrut se contente pour marquer cette journée de soutenir son mouvement de jeunes nationalistes dans l’organisation d’une marche symbolique apolitique. Près de 3.000 de ces jeunes ont défilé dans les rues de Tel-Aviv cette année.

    Les organisations pro-ouvrières et socialistes, et parmi elles le Comité pour une Internationale Ouvrière et ses sections, reconnaissent que la forte conscience syndicale du passé, où 85% de la main d’oeuvre était organisée contre 25% aujourd’hui, doit encore être reconstruite, de pair avec le mouvement ouvrier organisé lui-même. Mais cette conscience doit être reconstruite sur base d’une indépendance de classe et sur une forte solidarité entre travailleurs juifs, arabes, et immigrés. Les événements du Premier Mai devraient refléter cela et, ces dernières années, le Mouvement Socialiste de Lutte et d’autres organisations ont collaboré afin de rendre au Premier Mai son véritable esprit, dans l’effort de créer une nouvelle tradition.

    La coalition du Premier Mai

    Cette année, la coalition du Premier Mai à Tel-Aviv a inclus le Mouvement Socialiste de Lutte, Hadash (front du Parti Communiste), «Pouvoir aux Travailleurs» (une organisation ouvrière démocratique à laquelle participe le CIO), «Notre Avenir» (une formation d’opposition au sein du syndicat des travailleurs sociaux, dirigé par des étudiants et des salariés), quelques formations étudiantes, et aussi, malgré une forte opposition de notre part, le parti libéral pro-capitaliste «Meretz» («Vigueur»).

    La direction du Hadash / PC a invité ce parti en tant que membre de sa campagne visant à «reconstruire la gauche», en voulant dire par cette expression qu’ils visent à rassembler tous ceux qui ne feraient ne fût-ce que se dire simplement de gauche. Ce cas est particulièrement outrageux, puisque Meretz a non seulemnt fait partie des derniers gouvernements néolibéraux, mais fait également aujourd’hui partie d’une coalition néolibérale au sein de la municipalité de Tel-Aviv. Meretz a catégoriquement soutenu le dernier raid meurtrier sur la Bande de Gaza.

    Nous avons expliqué que notre but nétait pas d’adopter une position «puriste», mais que le fait d’avoir Meretz à notre manifestation est un obstacle toute tentative des différentes organisations participantes d’atteindre des cercles plus larges de travailleurs et de jeunes avec nos idées. Et ce, même si Meretz est d’accord de signer, de la manière la plus hypocrite qui soit, la déclaration de l’événement, puisque ce parti élitiste est, à juste titre, méprisé par les travailleurs juifs, et est perçu comme un parti de l’establishment par les travailleurs arabes. Malheureusement, Hadash étant la plus grande organisation présente (électoralement, elle pèse aujourd’hui plus lourd que Meretz), ce parti a donné à Meretz une occasion d’exploiter l’événement, permettant même à un de leurs parlementaires de faire un discours. Nous comptons bien poursuivre une campagne de critique vis-à-vis de cette décision, afin d’expliquer les risques que cela implique pour la construction d’un mouvement.

    Tandis que Meretz a fait pression pour que la manifestation adopte un caractère aussi «neutre» et apolitique que possible – une attitude en partie soutenue par Hadash dans un premier temps – nous avons insisté sur le fait que le slogan principal de la manifestation soit «Non à ceux qui veulent faire payer la crise aux travailleurs et aux jeunes». Certains de nos slogans contre les licenciements et les coupes budgétaires figuraient aussi sur les bannières du grand podium au rassemblement.

    En marche

    Près de 1.500 personnes ont défilé à Tel-Aviv lors du principal événement (plus de trois fois plus que l’an dernier), dont beaucoup de travailleurs et de représentants des travailleurs – y compris les représentants des jeunes chercheurs de la faculté de l’Université Ouverte, syndiqués par «Pouvoir aux travailleurs», et qui mènent en ce moment une grève militante pour des contrats collectifs et de meilleures conditions de travail. Hadash avait un grand bloc de Juifs et d’Arabes, et Meretz a amené quelques douzaines de militants.

    Le bloc du Mouvement Socialiste de Lutte a défilé aux côtés des blocs de «Pouvoir aux Travailleurs» et de «Notre Avenir», fusionnant pratiquement au fil de la manif en un seul bloc général, criant les slogans les uns des autres, chantant «Premier Mai, Premier Mai – je demande – pourquoi le règne du capital est-il toujours vivant?!»

    Nos principaux slogans étaient : «Faisons payer aux milliardaires la crise qu’ils ont créée», «On ne payera pas, on ne payera pas – le prix de la crise!», «Juifs et Arabes, luttons contre les licenciements», «Solidarité des travailleurs – Juifs et Arabes», «Juifs et Arabes – à bas les racistes!», «La lutte est la seule réponse aux attaques du gouvernement», «Le socialisme est la solution – démantelons le règne du Capital», «Démantelons le système qui crée le chômage», « Histadrut appartient aux travailleurs, chassons les carriéristes», «Eyni [président du Histadrut] est un traître!», «La réponse aux licenciements : des syndicats forts», «De l’argent pour l’éducation et les emploi – pas pour l’occupation et les guerres».

    D’autres slogans ont été lancés, parmi une multitude, par «Pouvoir aux Travailleurs» et «Notre Avenir», y compris «Nous ne serons pas exploités – tout le pouvoir aux travailleurs», «Assez de sexisme, assez de discrimination, le revenu secondaire familial n’existe pas» (faisant référence aux bas salaires des travailleurs sociaux, une profession qui en Israël regroupe principalement des femmes).

    A Haifa, quelques centaines de Juifs et d’Arabs ont défilé lors du Premier Mai, sous le slogan «La crise – pas à nos dépens». Nous avons participé dans l’organisation de cette marche, aux côtés du bloc de «Pouvoir aux Travailleurs», et un camarade du Mouvement Socialiste de Lutte a parlé à la tribune à la fin de la manif.

    Répression de la manifestation palestinienne

    Tout en reconnaissant le progrès dans les manifestations de cette année, nous sommes vigilants vis-à-vis de la brutale répression des manifestations de Palestiniens en Cisjordanie, comme c’est encore arrivé ce Premier Mai. Une manifestation était organisée par un comité populaire du district de Bethlehem et par la section locale de la Fédération Générale des Syndicats Palestinienne (FGSP), afin de célébrer le Premier Mai et de protester contre le mur de séparation. Cette manifestation a été complètement écrasée par l’armée israélienne, à l’aide de balles d’acier recouvertes de caoutchouc, de gaz lacrymogène, et de bombes soniques. Certains membres du comité populaire local ont été arrêtés et sont toujours détenus. Ceci fait partie d’une tentative du régime israélien d’intensifier la répression des protestations palestiniennes, en particulier depuis le récent massacre à Gaza.

    Le Premier Mai sert de rappel quant à la nécessité de la solidarité internationale des travailleurs, afin d’amener un changement significatif.

  • Grande-Bretagne. Les protestations augmentent contre la guerre à Gaza

    Les protestations britanniques contre la guerre en Irak avaient déjà été particulièrement massives, et il en va de même aujourd’hui contre la guerre dans Gaza. Le week-end dernier, une manifestation nationale a rassemblé plus de 50.000 personnes selon les organisateurs. D’innombrables actions locales prennent également place, avec de grandes participations. Nous publions ici un court rapport de quelques unes.

    Londres

    Les organisateurs parlent donc d’une présence de plus de 50.000 personnes à la manifestation nationale de samedi dernier, ce qui est un chiffre énorme compte tenu de la rapidité de l’organisation de cette protestation. Il faut y voir une expression d’engagement et de solidarité avec les Palestiniens de Gaza soumis aux attaques aériennes, puis terrestres, de l’armée israélienne. Beaucoup de jeunes étaient là, issus d’Asie, du monde arabe, mais aussi des blancs et des noirs. Nombreux étaient ceux qui participaient là à leur première manifestation.

    Tous les tracts du Socialist Party (notre organisation-sœur en Angleterre et Pays de galles) ont été pris par les manifestants, à la recherche d’analyses sur la crise actuelle dans le conflit israélo-palestinien. Au stand du Socialist Party, de vives discussions ont eu lieu sur la possibilité d’une réponse politique socialiste.

    Le jour suivant cette manifestation nationale s’est déroulée une action à l’ambassade israélienne, avec environ 500 participants. Là encore nos camarades ont distribué leur tract et vendu 70 exemplaires de leur hebdomadaire, The Socialist.

    Manchester

    Le 3 janvier, 3.000 manifestants ont défilé à Manchester. Cette grande manifestation n’a été dépassée en termes de présence que par celle de Londres, et elle a également été largement plus suivie que les précédentes actions anti-guerre dans cette ville. Beaucoup de militants de gauche étaient présents, mais aussi des centaines de personnes de la communauté arabe et asiatique dont beaucoup de jeunes femmes musulmanes.

    Coventry

    A Coventry, environ 150 personnes se sont rassemblées devant l’hôtel de ville le 5 janvier. Cette action avait été organisée par de jeunes membres du Socialist Party de Coventry en 24heures de temps, notamment via des appels lancés sur le net. Des orateurs de différentes organisations y ont pris la parole, les conseillers communaux du Socialist Party Rob Windsor et Dave Nellist, un orateur du Centre Musulman, un autre du syndicat Unison, un de la coalition anti-guerre et du Parti Vert. Un témoignage poignant a été fait par Manal Timraz, qui a déjà perdu plusieurs membres de sa famille au cours du conflit. Cette action s’est déclarée solidaire de la manifestation de 10.000 personnes qui avait eu lieu plus tôt à Tel Aviv.

    Pays de Galles

    A Swansea s’est tenue une manifestation de 200 personnes, où un orateur du Socialist Party a, entre autres, pris la parole. Cette semaine, différents meetings publics sont prévus par nos camarades au sujet de cette guerre. A Cardiff, il y a également eu une manifestation de 300 personnes.

    Liverpool

    A Liverpool, une manifestation de plusieurs centaines de personnes a occupé le centre ville, après plusieurs rassemblements symboliques pour rendre hommage aux victimes de la guerre.

    Yorkshire

    Les organisateurs de la manifestation de Sheffield ont parlé de 1.500 participants. Là encore, beaucoup d’intérêt a été démontré pour nos tracts et nos meetings publics. D’autres manifestations ont encore eu lieu à Leeds, Bradford et York.

  • 10.000 manifestants à Tel Aviv contre les massacres de Gaza

    Après ce qui semble avoir été la semaine la plus meurtrière dans le conflit israélo-palestinien depuis 40 ans, les manifestations se sont succédées à travers le monde contre les actions barbares du régime israélien. Deux actions de protestation importantes ont été également organisées en Israël, malgré les tentatives anti-démocratiques du régime pour faire taire chaque résistance contre la guerre, dont des menaces des services secrets et des arrestations massives, surtout contre les Palestiniens israéliens. 300 d’entre eux sont toujours arrêtés.

    Mouvement de Lutte Socialiste (Tnu’at Maavak Sotzyalisti/Harakat Nidal Eshteraki, CIO-Israël)

    La police avait essayé d’empêcher la manifestation prévu le 3 janvier à Tel-Aviv en déclarant que le fait de lever le drapeau palestinien à Tel-Aviv était un trouble de l’ordre public. La Cour Suprême, bien qu’elle soutient les actions du régime y compris ce qui est défini par les lois internationales comme des crimes de guerre, a décidé que c’était un peu trop embarrassant et a autorisé la manifestation.

    Cette manifestation a été la plus grande manifestation commune d’Arabes et de Juifs depuis le début de la guerre, dans des circonstances très difficiles. La manifestation a été encerclée par un important contingent de forces de l’ordre renforcé par un détachement spécial des autorités carcérales. Presque 300 contre-manifestants d’extrême-droite (dont beaucoup de membres de Yisrael Beitenu – Israël notre maison – le parti de Lieberman) étaient aussi présents, et à chaque coin de rue du centre de Tel-Aviv il y avait des tensions et des animosités visibles. Certains ont jeté des objets contre les manifestants. Mais la manifestation a été très bruyante et a clairement fait entendre son message avec des drapeaux rouges, des tambours et presque 10.000 participants.

    Les slogans ont été criés en hébreu et en arabe. Le Mouvement de Lutte Socialiste (notre organisation-sœur israélienne) ont crié avec d’autres des slogans tels que : “ Juifs et Arabes refusent d’être ennemis”, “Juifs et Arabes se battent ensemble contre les racistes”, “A Gaza et à Sderot, les enfants veulent vivre”, “Barak, Ministre de la Défense, tu n’achètera pas la domination avec le sang”, “Pas de paix, pas de sécurité sous la loi du Capital”, “De l’argent pour l’enseignement et les emplois, pas pour la guerre et l’occupation”, “Tu veux la paix ? Alors nous devons lutter – contre les bombardements, contre la guerre, contre les tirs de qassam, contre le siège, contre l’occupation, contre le mur, contre les colonies, contre la séparation, contre le racisme, contre le système d’exploitation et de prestige, contre le système du capital et de la guerre.”

    Nous avons aussi crié des slogans comme “Tous les ministres du gouvernement sont des criminels de guerre”, “Barak, ministre de la Défense, combien d’enfants as-tu tué aujourd’hui ?”. Au cours de la manifestation, nous avons diffusé notre déclaration que nous avons aussi utilisé aux manifestations et activités publiques à Tel Aviv, Haifa et ailleurs. Hadash, un front du Parti Communiste, était aussi une force très dominante dans la manifestation.

    Les médias officiels ne se sont pas limités à mener campagne contre cette manifestation, ils ont ensuite essayé d’en réduire l’impact au maximum. Le journal Haaretz, connu sur le plan international comme un journal libéral, a publié un article sur son site avec comme titre : “Tel-Aviv : Des milliers de manifestants pour et contre l’opération”. L’’éditorial du même journal a commencé avec ces mots : “Le chef du gouvernement Ehud Olmert attend à juste titre que la population israélienne se regroupe derrière les opérations de l’IDF à Gaza” (IDF est l’armée israélienne).

    Le programme d’actualité de la télévision d’Etat du week-end, qui dure enviroon deux heures, n’a montré aucune image de la manifestation alors que d’innombrables politiciens et généraux ont été passés en revue au sujet de Gaza, pour finir avec un reportage sur l’industrie du chocolat en Israël ! Même les médias internationaux qui veulent couvrir les attaques ont très difficile. Il leur a été interdit d’aller dans la bande de Gaza. Deux journalistes d’Al-Jazeera ont été arrêtés parce qu’eux parce qu’ils étaient arrivés “trop prêts de la bande de Gaza”. Les journalistes israéliens reportent surtout ce que racontent les porte-paroles militaires. Mentionner les victimes palestiniennes n’arrive pratiquement jamais. Les médias israéliens ne mentionnent par exemple jamais la relation entre le nombre de victimes de 100 contre 1. Les médias se limitent souvent au message simple de Barak: “Le Hamas et les organisations de terreur ont environ 400 morts”. La machine de propagande et de falsification de l’élite dirigeante est tout simplement immense. Les rapports des des actions de protestation dans le reste du monde sont présentés de façon très négative, insinuant souvent que chaque critique internationale contre le régime israélien est de l’antisémitisme.

    Samedi, dans la ville Sakhnin, au Nord, des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées dans une des plus fortes manifestations israélo-palestinienne depuis des années. Dans certains médias israéliens, on a parlé de “quelques milliers”, alors qu’ils étaient peut-être 100.000 avec bon nombre de juifs israéliens. Certains médias ont bien relayé ce rassemblement, mais pour effrayer la population. Quelques dizaines de contre-manifestants d’extrême-droite, surtout du parti de Lieberman, ont défilé dans la ville. L’ambiance à la manifestation était très militante, mais aussi dominée par le mouvement islamique et le parti nationaliste palestinien Balad. Des slogans en arabe ont été criés, avec des appels à la solidarité avec la population de Gaza pour qu’ils résistent aux tanks et aux fusils. Certains slogans ont appelé le Hezbollah à agir et ont critiqué la Ligue Arabe pour leur collaboration traditionnelle, particulièrement avec les USA. Malheureusement, certains slogans appelaient implicitement à des actions de terreur contre la population juive.

    Le fait qui la manifestation de Sakhinin a été dominé par les forces de droite comme le mouvement islamique n’est pas un hasard. Hadash était très faible, une expression de l’énorme polarisation nationale et d’un certain affaiblissement de son soutien parmi la population israélo-palestinienne ces dernières années. Cela était déjà visible lors des élections municipales dans cette ville et dans la région. C’est la conséquence du rôle du Parti Communiste/Hadash. Le parti suit les événements et met l’accent sur l’obtention de réformes de la législation purement cosmétiques à la place de construire un mouvement. Même si certaines de ces petites réformes sont très correctes, cela ne peut être atteint que si Hadash construit une lutte massive. Il y a aussi des tristes exemples d’actions opportunistes comme des coopérations électorales avec le mouvement islamique dans certaines régions à la place à la place de construire une alternative. L’exemple le plus frappant est naturellement la coopération avec le parti d’extrême-droite de Lieberman dans la coalition du conseil communal de Haifa. Lors des élections dans cette ville, le PC a soutenu le maire du parti gouvernemental Kadima. L’argument était que cela était nécessaire pour éviter qu’un candidat de Lieberman n’obtienne le poste. C’est une explication du vide politique énorme et du fait que plusieurs actions anti-guerre peuvent maintenant être dominées par les organisations de droite.

    En 9 jours, plus de 500 Palestiniens ont été assassinés, dont 30 depuis le début de l’opération au sol. Des milliers de personnes sont blessées et des milliers de maisons ont été ravagées dans la petite bande de Gaza. Cela a aussi des conséquences pour les masses arabe et juive en Israël. À la fin de la manifestation de samedi dernier à Tel-Aviv, nous avons appris la terrible nouvelle du début de l’invasion du pays, point de départ pour une nouvelle semaine de massacres. Mais ce sera aussi une nouvelle semaine d’actions de protestation. La manifestation de Tel-Aviv a montré qu’un mouvement commun des Juifs et des Arabes contre la guerre est possible malgré la répression, et peut-être même encore plus.

    L’élite dirigeante israélienne fait usage de la peur de la classe ouvrière juive-israélienne. Cette guerre est définie d’un commun accord par l’establishment comme une “guerre sans choix”. C’est en fait une tentative désespérée de sortir de la crise politique profonde et d’effacer l’humiliation des interventions militaires de ces dernières années. Mais les travailleurs se rendront compte tôt ou tard qu’ils ont été consciemment trompés pour être traînés dans un conflit sanglant qui s’oppose à leurs intérêts. Un nombre de travailleurs et de jeunes grandissant cherchera autre chose. Le mouvement anti-guerre doit essayer d’atteindre cette couche, malgré toutes les difficultés. Sur base des idées de la solidarité et du socialisme, c’est toutefois possible, et c’est la seule voie pour aller de l’avant.

  • Le massacre à Gaza vu du Liban

    Comme dans le reste du monde, la colère est grande au Liban parmi les masses face à l’attaque brutale de l’Etat israélien contre Gaza. Beaucoup de gens occupent les rues en protestation et des manifestations prennent place tous les jours contre les massacres israéliens effectués contre les habitants de Gaza.

    CIO-Liban

    La plus grande manifestation était une protestation de masse organisée par le Hezbollah le 29 décembre, à l’appel de son secrétaire général, Hassan Nasrallah, lors d’un discours télévisé. Nasrallah a fait appel aux masses du monde arabe de descendre dans les rues en une action de masse continue.

    Il a dit : « Vos idéologies et croyance vis-à-vis des USA importent peu tant que vous vous accommodez de l’agenda américano-israélien. Vous pouvez même être un musulman, un communiste, un marxiste, un léniniste, ou un maoïste, les USA vous accueilleraient tant que vous leur permettez d’effectuer leur programme. Même le Hamas serait bien accueilli aujourd’hui aux USA pour un accord si le Hamas accepte les politiques des USA et d’Israël. Cette guerre se déroule contre qui que ce soit qui résiste… Je fais appel aux peuples du monde arabe et musulman de prendre les rues pour faire pression sur leurs régimes et au président égyptien d’ouvrir les frontières de Rafah immédiatement ! »

    Nasrallah n’a jamais expliqué ce qu’est l’agenda américano-israélien ou comment il peut être vaincu, mais il a mentionné le fait que les USA souffrent d’une récession économique et que le monde arabe a du pétrole et de l’eau et pourrait forcer les USA et Israël à stopper immédiatement les massacres.

    Le Comité pour une Internationale Ouvrière au Liban a produit le tract ci-dessous en réponse à la conscience existante parmi les masses libanaises et arabes vis-à-vis de l’agenda américano-israélien d’un « nouveau Moyen-Orient » et du rôle des régimes arabes dans cette terreur d’Etat israélienne. La définition du « nouveau Moyen-Orient » a été employée par Rice quand elle a de façon flagrante défendu la guerre de 2006 d’Israël contre le Hezbollah au Liban. Ces attaques féroces avaient tué 1.200 civils et détruit des dizaines de milliers de maisons en 33 jours.


    Un mouvement de masse pour stopper les massacres

    Solidarité avec les masses palestiniennes

    Des actions de masse contre le capitalisme

    Dans un délai de moins de 48 heures, le raciste et brutal gouvernement israélien a effectué des massacres inconnus dans l’histoire récente. Avec plus de 300 tués et plus de 1.400 blessés, des chiffres qui augmentent, cette attaque a enflammé la rue arabe et fait pression sur les régimes arabes qui ont donné le feu vert à cette guerre brutale. Cette guerre est une des attaques organisées contre les gens de la région qui s’opposent aux politiques américano-israéliennes et qui sont contre les marionnettes-dirigeantes du monde arabe.

    Il est plus nécessaire et urgent aujourd’hui que jamais pour les peuples du Moyen-Orient de s’organiser dans des luttes de masse démocratiques et révolutionnaires et dans des syndicats capables de construire des partis des travailleurs et des pauvres. La véritable autodétermination ne peut seulement être obtenue qu’en contestant les classes dirigeantes et le système capitaliste en commençant par les régimes arabes répressifs et corrompus qui servent l’intérêt de la classe capitaliste globale et qui tirent profit de l’appauvrissement et de l’exploitation de leurs propres masses. De tels mouvements sont capables d’unir la force effective de la société – la classe ouvrière – pour s’étendre dans la solidarité parmi les travailleurs et les pauvres à travers les pays de ce monde globalisé; un monde dominé par les multinationales avides qui veulent contrôler les richesses du Moyen-Orient, de l’énergie aux réserves d’eau.

    N’importe quel futur Etat arabe sous la suprématie du néolibéralisme américain aura comme conséquence davantage d’appauvrissement et de répression comme on a pu le voir en Egypte, où environ 6 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté (selon des estimations de l’ONU), ou avec les guerres et les sanctions en Palestine, en Irak, au Liban et en Syrie.

    Le capitalisme du marché libre, qui apporte insécurité, destruction et inégalité croissante de par son exploitation des masses, ne peut être combattu que par un mouvement ouvrier de masse et par l’intermédiaire de comités démocratiquement élus par les masses avec le droit d’être armé pour défendre la terre et les services à la population face aux attaques militaires et économiques.

    La seule manière de réaliser une véritable justice permanente pour les Palestiniens et pour les peuples de la région est de renverser le capitalisme et le féodalisme local et, par l’intermédiaire de la transformation socialiste de la société, de mettre les peuples avant les profits pour en finir avec la pauvreté et la guerre et mettre les richesses et les ressources aux mains de la majorité.

    • Résistance de masse pour la libération des Palestiniens et de tous les peuples de la région
    • Mouvement de masse des travailleurs et des pauvres contre le capitalisme
    • Pour un Moyen-Orient socialiste
  • Stop à la guerre à Gaza

    Déclaration traduite de l’hébreu publiée le 30 décembre par le Mouvement Socialiste de Lutte (Tnu`at Maavak Sotzyalisti / Harakat Nidal Eshteraki – CIO – Israël), dans le contexte d’une vague réactionnaire très forte de militarisme et de nationalisme parmi les Juifs israéliens.

    Tnu`at Maavak Sotzyalist (CIO-Israël)

    Version PDF de cette déclaration

    Des centaines de morts, des milliers de blessés et toujours pas de réelle sécurité pour les Israéliens ou les Palestiniens.

    Les centaines de tués de ces derniers jours ne vont pas apporter la paix, mais plus de fureur et de morts. Tnu’at Maavak Sozialisti (Harakat Eshteraki Nidal) s’est toujours opposé aux tirs de roquettes Qassam ainsi qu’aux attentats contre les familles des travailleurs et des pauvres en Israël, dans les territoires palestiniens et dans le Moyen-Orient. L’offensive actuelle n’est nullement une action défensive et n’a pas pour objectif d’apporter la tranquillité aux résidents du sud d’Israël. Comme lors de la deuxième guerre du Liban, à laquelle nous nous sommes également opposés, nous ne parlons pas seulement d’une absence de solution, mais aussi d’une exacerbation des problèmes. Le gouvernement actuel est responsable de l’escalade actuelle et de ses conséquences. Cette offensive ne va pas apporter de solution et démontre une fois de plus que le principal danger pour la sécurité des habitants d’Israël et de la région provient de l’élite dirigeante israélienne.

    Avec plus de 365 Palestiniens tués, 1.600 blessés, et 4 Israéliens, juifs et arabes, tués, c’est la plus grande offensive aérienne de tous les temps dans les territoires palestiniens. Les dix premières heures de l’attaque ont vu des dizaines de milliers de tonnes d’explosifs s’abattre sur Gaza. Le gouvernement et l’armée savaient très bien que les tirs de projectiles – dont peu sont de véritables missiles – augmenteraient en réponse à l’attaque Ils avaient même estimé que le nombre de tirs atteindrait les 100 par jour durant l’opération. Comme c’était à prévoir, l’offensive sème la colère dans toute la région entière et exacerbe la polarisation nationale entre les Juifs et les Arabes.

    Le véritable but de l’offensive n’est pas de ramener le calme, tout comme ce n’était pas le but de l’opération "Hiver chaud" en février 2008 ou lors de la précédente guerre de Gaza (l’opération "Pluie d’été") menée parallèlement à la seconde guerre du Liban. Nous nous étions également opposés à ces attaques qui avaient fait 550 tués. Maintenant comme alors, la guerre n’est que la poursuite de la politique du gouvernement par des moyens militaires. Le but de l’attaque n’est pas de mettre fin aux tirs de projectiles, mais de déstabiliser le gouvernement Hamas de la bande de Gaza, tout en donnant l’impression que le gouvernement fait des efforts pour trouver une solution à ces tirs. Pour l’élite israélienne, les jeux de prestige vis-à-vis du Hamas sont plus importants que la sécurité des résidents du sud d’Israël, qu’ils utilisent comme otages. Tout cela s’effectue sous le couvert de la période électorale en Israël et de la période de transition entre les gouvernements aux USA. Il s’agit aussi d’effacer l’image de défaite qui colle au gouvernement depuis la deuxième guerre du Liban. En même temps, cela démontre la détermination de l’élite à engager une autre confrontation sanglante avec l’Iran et le Hezbollah.

    Une guerre avant les élections est une tactique classique employée par des gouvernements en faillite. Ce gouvernement a été impliqué dans des opérations militaires sanglantes et de grande ampleur. Il lance maintenant une autre opération militaire conçue pour sauver « Kadima » et « `Avodah » de leur effondrement dans les sondages en compromettant la sécurité des habitants de la bande de Gaza, de Sderot, d’Ashkelon, de Netivot, et des autres villes dans la région.

    Le millionnaire ministre de la Sécurité Barak a déjà annoncé qu’il arrêtait sa campagne électorale, ce qui n’est pas étonnant parce qu’il comprend parfaitement que la campagne militaire forge sa propre campagne électorale. Tous les partis de l’establishment profiteront à court terme du prestige de l’initiative militaire, exploitée également pour détourner l’attention de la crise économique mondiale. Aucun des partis de l’establishment, qui soutiennent tous le capitalisme, n’a de solution pour la sécurité d’emploi et les conditions de vie des travailleurs. Ils n’ont pas davantage de solution au conflit israélo-palestinien et aux problèmes qu’il entraine.

    L’opération militaire a reçu comme de coutume un nom cynique – « Plomb durci » qui provient d’une chanson de Hanukah – comme si des éléments de l’élite israélienne ne voyaient dans cette opération pas beaucoup plus qu’un jeu ou une aventure. Cette aventure militaire a déjà exigé un lourd tribut en vies humaines – dès les premières heures, le nombre de morts a dépassé celui des Israéliens tués par tous les projectiles lancés de la bande de Gaza jusqu’à maintenant.

    Malheureusement, cette aventure n’est pas finie, le gouvernement refuse tout cessez-le-feu et n’exclut pas d’ouvrir un autre front contre le Hezbollah au Liban. Des milliers de réservistes ont déjà été mobilisés par des décrets d’urgence. L’offensive va se heurter à des difficultés et ne fera qu’aggraver les problèmes dans le Moyen-Orient. Comme Barak l’a déclaré: "Ce ne sera pas facile, et ce ne sera pas court."

    Le gouvernement a saboté la « trêve »

    Le gouvernement israélien a refusé de renforcer la ‘trêve’ et de la transformer en cessez-le-feu véritable, ce qui aurait au moins amélioré la vie quotidienne des Israéliens et des Palestiniens, sans même parler de toute prise réelle d’une initiative pour en finir avec le conflit israélo-palestinien, ce que le gouvernement est incapable de faire. Bien au contraire, pendant les mois de ‘trêve’, le gouvernement a continué ses actions provocatrices – comme par exemple le 4 novembre, le jour des élections aux USA, où des bombardements aériens ont eu lieu. Comme Barak le dit maintenant, l’opération militaire a été prévue en détail pendant ces mêmes mois. En Cisjordanie et dans la bande de Gaza, les opérations militaires ont continué. Le gouvernement a refusé de procéder à un échange complet de prisonniers, ce qui aurait pu aussi rendre le soldat captif Shalit à sa famille.

    Au cours de la période de ‘Trêve’, le siège économique et militaire de la bande de Gaza a continué, avec la collaboration des grandes puissances, de l’Egypte, du Fatah et du reste des régimes de la Ligue Arabe. La plupart protestent maintenant hypocritement contre le massacre. Abbas (Abou-Mazen) et le régime dictatorial de Moubarak en Egypte ont même surpassé les autres quand ils ont donné un appui implicite à l’attaque d’une manière bien plus prononcée que certains des régimes arabes l’avaient fait au début de la deuxième guerre du Liban. La ministre des affaires étrangères, Livni, a été invitée lors d’une visite spéciale au Caire deux jours avant la guerre.

    Cette collaboration a exaspéré les masses arabes au Moyen-Orient. Elle a augmenté la haine des régimes corrompus de la Ligue Arabe qui, comme le régime corrompu d’Israël, n’agissent pas pour servir les travailleurs et les pauvres, mais pour les exploiter et de les réprimer. La colère qui éclate maintenant pourrait précipiter la fin du régime affaibli de Moubarak en Egypte et affaiblir encore plus Abbas qui apparait comme une marionnette du gouvernement israélien. La nouvelle situation fait des pourparlers d’Annapolis une farce encore plus grotesque. Ces négociations de paix avaient été suspendues à cause de la guerre et n’ont jamais été prises au sérieux, que ce soit en Israël, dans les territoires palestiniens ou dans le reste du monde.

    Depuis le retrait des colonies et de l’armée de la bande de Gaza en 2005, l’élite israélienne a continué dans la pratique à dominer le territoire comme si c’était une gigantesque prison. Après la victoire du Hamas aux élections pour le Conseil Législatif Palestinien, l’élite israélienne avait augmenté ses attaques contre les habitants avec le soutien des grandes puissances. Le Hamas avait remporté les élections en raison de la colère qui vit contre les chefs corrompus du Fatah et dans la perspective de l’échec des organisations palestiniennes, qui se sont par le passé qualifiées de socialistes.

    Le Hamas est, naturellement, loin d’être un mouvement socialiste et est également une barrière dans la lutte des masses palestiniennes pour la libération nationale car il ne propose pas de stratégie pour une solution sérieuse aux problèmes qui se posent aux masses palestiniennes. Il est incapable de construire un soutien parmi les travailleurs et les pauvres israéliens à qui il nuit. Néanmoins, le Hamas est renforcé en raison de la corruption et de la trahison du Fatah ainsi que des actions du gouvernement israélien. La majorité des Palestiniens, comme des Israéliens, en a assez des grandes partis politiques existant actuellement et il y a un grand besoin d’une alternative.

    Juste avant la guerre, le gouvernement avait cyniquement pris la crise humanitaire sous sa responsabilité et temporairement ouvert le passage des frontières à l’arrivée de nourriture et de médicaments. Les généraux et les politiciens de tous les partis de l’establishment israéliens justifient la politique de punition collective contre les habitants de la bande de Gaza comme une réponse aux tirs de roquettes contre les habitants israéliens des villes proches de la bande de Gaza. C’est une autojustification hypocrite. Le même gouvernement et les mêmes militaires jouent cyniquement avec les peurs, les soucis et la détresse des résidants du Negev occidental, ils ne proposent qu’une détérioration du problème et un approfondissement du conflit.

    Le prix du conflit est finalement payé par la masse des familles des travailleurs et des pauvres israéliens et palestiniens, et pas par l’élite de décideurs qui tirent profit la plupart du temps du conflit national. Les tirs de roquettes sont juste le symptôme d’une situation dont le responsable en chef est l’élite israélienne, même si les fonctionnaires du ministère des Affaires Etrangères et les journalistes travaillent vingt-quatre heures sur vingt-quatre pour brouiller ce fait. le nombre de victimes de chaque côté témoigne tous les ans du point auquel le conflit pour la terre est loin d’être symétrique.

    Durant des années, la politique gouvernementale avait imposé une occupation et une oppression systématique des masses palestiniennes par des moyens innombrables comprenant des démolitions, la famine et la tuerie. Au cours de ces derniers mois, le gouvernement a choisi de priver les habitants de la bande de Gaza de sorte que la grande majorité d’entre eux souffre de pauvreté extrême et manque de tout pour vivre, de nourriture comme de médicaments et d’électricité. Naturellement, cette situation entraîne l’opposition. Tant que il y aura une oppression nationale, le conflit national et le carnage continueront.

    Le conflit est en dernière instance un problème social

    Il y a des organismes palestiniens religieux de droite, tels que le Hamas, qui essayent de concurrencer Israël dans le massacre de civils, même si c’est à une échelle de beaucoup inférieure à ce dont est capable le gouvernement israélien, afin de donner l’impression qu’ils mènent une lutte contre ces attaques. En réalité, les tirs de roquette sont simplement une méthode de vengeance qui, à cause du désespoir et de la faim, obtient parfois un soutien parmi les Palestiniens. Les tirs de roquettes sont certainement incapables de casser la politique du siège (à la différence de l’évasion de masse de la frontière égyptienne) ou de nuire à l’oppression militaire. Cela nuit simplement à des civils autour des frontières de la bande de Gaza. C’est un cadeau politique fait à l’establishment capitaliste israélien qui emploie traditionnellement le conflit et la question de la sécurité afin d’augmenter son soutien. Le même soutien est chroniquement miné en raison de leurs attaques économiques continuelles sur les travailleurs et les pauvres en Israël ainsi qu’en raison des problèmes sociaux qui en résultent.

    C’est également la raison pour laquelle la propagande de l’establishment fait un effort en créant une séparation artificielle entre les problèmes sociaux et les problèmes de sécurité. Mais le conflit israélo-palestinien est également un problème social brûlant, et on ne doit pas se baser sur ces mêmes partis qui mènent ou soutiennent la guerre économique contre la majorité des Israéliens pour ne s’inquiéter des intérêts de la population que pour les questions de sécurité. Aucun des partis de l’establishment n’a de solution au conflit et aux problèmes qu’il crée.

    C’est également pourquoi les partis de l’establishment sont côte à côte en temps de guerre et ne proposent pas rien comme alternative. Les partis soi-disant en opposition participent à une coalition élargie, juste comme ils le font de façon plus cachée pour les sujets économiques. Ainsi, il était possible de voir Benjamin Netanyahu du Likoud et Haim Oron de Meretz parlant d’une même voix. La presse de l’establishment forme également un chœur pour féliciter l’attaque et souligne son rôle comme chien de garde de l’establishment capitaliste et de ses guerres.

    Meretz, qui se décrit en tant qu’élément du ‘Camp de la paix’, a réclamé une action à Gaza avant même la guerre, comme il avait à l’époque soutenu la deuxième guerre du Liban. Il a même reçu des notes préliminaires du gouvernement au sujet de l’attaque. Afin d’essayer de gagner des voix du Parti Travailliste, Meretz continue à remplir son rôle historique, en soutenant une politique gouvernementale destructive et nocive pour les Juifs et les Arabes.

    Une Alternative Socialiste

    La sécurité des Juifs israéliens ne pourra jamais être réalisée aux dépens de la sécurité des autres populations de la région. Les travailleurs et les pauvres, Juifs comme Palestiniens, partagent les mêmes intérêts et les mêmes aspirations à une réelle sécurité ainsi qu’à une paix durable. Afin d’arrêter les bombardements et toutes les méthodes d’oppression utilisées contre les masses palestiniennes, il faut un large mouvement social sur le terrain pour les combattre et pour mettre en avant une alternative à la guerre permanente et aux bains de sang interminables. Les organisations ouvrières, y compris Histadrut, doivent contribuer à la construction d’un tel mouvement, et cela dans l’intérêt général des travailleurs.

    Le manque d’un tel mouvement, un mouvement ouvrier solide, un grand mouvement socialiste composé des travailleurs juifs et arabes, en Israël comme dans les Territoires Palestiniens, fait en sorte que des tas de familles de travailleurs et de pauvres sont victimes d’événements sur lesquels elles n’ont pas le moindre contrôle. Actuellement, la classe ouvrière n’est pas réellement organisée. Si la population était organisée d’une telle manière, la majorité de l’opinion publique juive-israélienne ne serait pas désespérée au point d’accepter les prétendues propositions sécuritaires du gouvernement. Le fait que la majorité les soutient est dû au fait qu’elle n’a pas de réponses à la question : « Qu’est-il possible de faire dès maintenant afin d’améliorer la situation ? » Comme cela a été dit, le gouvernement aurait pu faire beaucoup d’autres choses, mais a finalement choisi l’attaque.

    S’il y avait un mouvement socialiste large et organisé, il aurait été possible de forcer le gouvernement à instaurer un réel cessez-le-feu, à faire cesser le siège et l’oppression de la population palestinienne, et à procéder à un échange complet de prisonniers. Un large mouvement socialiste devrait se mettre en place aussi bien dans les Territoires Palestiniens qu’en Israël, afin d’offrir une véritable alternative aux grands partis politiques existants et de mener une lutte pour cesser les bombardements ainsi que tous les actes d’agression contre les masses palestiniennes de la part du gouvernement israélien.

    En l’absence d’un mouvement socialiste large réunissant les Juifs et les Arabes en Israël et dans les Territoires Palestiniens, d’autres forces politiques qui n’ont rien d’autre à offrir qu’une intensification du conflit vont se renforcer, comme cela s’est déjà produit ces dernières années. Cependant, il y a des mesures urgentes qui peuvent et doivent être prises afin d’établir la base pour la construction d’un tel mouvement. Le mouvement anti-guerre doit être élargi autour de la revendication d’une solution alternative qui procurerait une paix et une sécurité réelles aussi bien aux Palestiniens qu’aux Israéliens. Les manifestations communes des Juifs et des Arabes contre la guerre doivent être renforcées, avec une opposition implacable à toute forme de répression des manifestations ou protestations contre la guerre, avec un soutien au droit à l’autodéfense des manifestants attaqués, et avec une opposition claire aux provocateurs et aux autres forces qui tentent de détourner la lutte contre les résidents eux-mêmes.

    Une autre mesure à prendre en vue de la construction d’un mouvement large est d’organiser une discussion sur l’offensive militaire israélienne et ses conséquences dans toutes les organisations ouvrières, les organisations étudiantes, les communautés de quartier et toutes les formations qui luttent pour un changement social et pour la défense des travailleurs et des pauvres – et cela inclut “City for all of us” à Tel Aviv et l’organisation “Power to the workers”. Il est important que dans ces réunions, une discussion soit tenue entre travailleurs et activistes juifs et arabes, dans le but d’arriver à une analyse commune de la situation actuelle, de trouver des solutions communes , d’organiser l’élargissement des protestations contre la guerre et, dans la mesure du possible, de diffuser une condamnation publique contre la guerre.

    Le groupe "Kol Akher" (L’Autre Voix), qui a été mis sur pied par des dizaines de résidents israéliens et palestiniens du Négev occidental et de la bande de Gaza, montre ce que les résidents peuvent faire, avant même qu’un mouvement social large ne soit établi et même dans le but de construire un tel mouvement. Ce groupe est maintenant en train de mener campagne pour un nouveau cessez-le-feu et contre la guerre, et des centaines de résidents du Sud de l’Israël ont déjà signé leur pétition. Le groupe organise des discussions directes entre Israéliens et Palestiniens, ce qui est particulièrement significatif vu le niveau d’incitation à la haine et à la division alimentées par les canaux d’information officiels.

    Le but des discussions directes est d’arriver à une compréhension des intérêts communs, et de trouver une solution saine. Le groupe des "Combattants pour la Paix" (qui regroupe d’anciens soldats et Palestiniens qui ont pris une part directe dans la lutte contre l’occupation), organise aussi des réunions et des dialogues similaires. Un mouvement socialiste large pourrait faire avancer la discussion à une échelle bien plus large, dans le cadre de comités de paix et de réconciliation, et pourrait ouvrir des discussions formelles sur les questions de sécurité et sur les « questions-clés » du conflit.

    Aussi bien en Israël que dans les Territoires Palestiniens, il y a un besoin urgent de larges partis socialistes pour la classe ouvrière et les pauvres qui pourraient diriger un tel mouvement, comme partie intégrante de la lutte pour renverser le capitalisme en Israël, dans les Territoires Palestiniens et au Moyen-Orient et pour établir un Israël socialiste côte-à-côte avec une Palestine socialiste indépendante, lesquels s’intègreraient dans une fédération démocratique et socialiste de la région.

    Les manifestations contre la guerre subissent une lourde répression

    Beaucoup de manifestations contre la guerre se sont déroulées dans beaucoup de villes en Israël, en Cisjordanie et dans le Moyen-Orient, certaines avec des participations massives. Dans la bande de Gaza, les manifestants sont parvenus à nouveau à ouvrir une brèche dans la frontière avec l’Egypte dans une tentative justifiée de briser le siège, mais ils ont rencontré le tir des gardes frontière égyptiens. Le Comité Suprême Arabe en Israël a déclaré une grève commerciale et une grève semblable a été déclarée en Cisjordanie. Des manifestations en Cisjordanie et à Jérusalem ont été férocement réprimées. Sous le couvert de la guerre, la police et les militaires augmentent leurs moyens de répression : au village Ni lin en Cisjordanie, par exemple, deux manifestants ont été tués par des tirs. A toutes les universités israéliennes, les manifestants ont été dispersés par la police anti-émeute.

    La répression des manifestations est accompagnée d’intensives incitations anti-arabe dans les médias de l’establishment, qui soutiennent la répression et décrivent les manifestations comme des troubles de l’ordre public. L’establishment entier est enrôlé afin de faire taire l’opposition et les protestations. L’extrême-droite relève la tête et avec elle les appels racistes pour attaquer les droits démocratiques des citoyens palestiniens en Israël.

    Dans le contexte de cette atmosphère super-militariste, une pression est également exercée sur les luttes des travailleurs. Le comité des travailleurs à l’Israeli Electric Corporation, par exemple, a suspendu la lutte des travailleurs contre les attaques qui suivent le début de la guerre.

    À Tel Aviv, le samedi soir, des centaines de militants juifs et arabes – comprenant des membres de Tnu’at Maavak Sotzyalisti – ont manifesté devant le ministère de la Sécurité. Nos camarades ont crié des slogans tels que le "Barak : ministre de la Sécurité, vous n’achèterez pas la loi avec du sang", " Juifs et Arabes refusent d’être ennemis", "On fait couler le sang pour le prestige des ministres", "Aucune paix, aucune sécurité, ne démantèlent la loi du Capital", "De l’argent pour l’enseignement et les emplois, pas pour la guerre et l’occupation", "Le gouvernement a créé un désastre à Gaza et à Ashkelon", "À Gaza et à Sderot, les enfants veulent vivre", "Plus de murs et d’abris – dialogues entre résidants", et d’autres encore.

    La conférence Socialisme 2008, organisée par nous un jour avant l’attaque, a été suivie par des dizaines de participants, y compris des résidants du Negev occidental tout comme des dirigeants de premier plan de travailleurs récemment en lutte. Lors de ce meeting, nous avons averti des dangers de la politique sécuritaire des partis gouvernementaux et de l’establishment et avons aussi averti qu’on ne peut pas faire confiance aux partis qui ne fournissent pas de sécurité économique pour fournir sécurité en cas de guerre et de terreur. Les lois du capital n’apporteront pas une vraie paix ou une vraie sécurité. Lors de ce meeting, l’organisation a exprimé sa solidarité avec les familles juives et arabes qui subissent cette situation, à Sderot, à Ashkelon, dans la bande de Gaza et les autres villes à proximité.

    Les journaux rapportent déjà la colère croissante des gens dans le Negev occidental concernant les conditions de vies très basses. De façon comparable à l’atmosphère qui a accompagné la deuxième guerre du Liban, la vague nationaliste diminuera, au fur et à mesure où les gens se rendront compte qu’ils sont trompés. Mais sans un large mouvement socialiste capable de proposer une alternative politique, il y a également des chances que les populistes de droite tels que Lieberman réussissent à exploiter la colère contre l’élite et sortent renforcés. C’est, naturellement, un vrai danger, et c’est une autre raison pour laquelle le besoin de construire un mouvement est un besoin critique.

    Le Mouvement Socialiste de Lutte appelle à:

    • Une fin immédiate aux bombardements ainsi qu’au reste des opérations militaires dans la bande de Gaza, et une pleine compensation financière du gouvernement israélien aux familles des victimes des deux côtés de la barrière
    • Un cessez le feu immédiat et complet qui comprend la fin du siège économique et financier des habitants de la Bande de Gaza et la fin des opérations militaires dans les Territoire Palestiniens, Stop aux tirs de roquette contre les habitants du Sud de l’Israël
    • Continuer les manifestations communes de Juifs et Arabes contre la guerre à Gaza, contre la séparation nationale, contre le conflit et contre l’extrême-droite
    • La fin de la répression policière et militaire du droit de manifester et à la fin des incitations anti-Arabes institutionnalisées, nationalistes et racistes
    • La fin des jeux sur la peur des gens en Israël par l’establishment capitaliste, à la fin de l’instrumentalisation de la vie des habitants à des fins électorales et à la fin du recours aux soldats comme chair à canon.
    • La fin des aventures militaires de l’élite dirigeante et de ses tentatives de cacher les problèmes politiques et sociaux de cette manière
    • Un échange de prisonniers complet qui inclut la libération du soldat Gilad Shalit
    • Un dialogue direct entre habitants israéliens et palestiniens, à un renforcement des liens entre travailleurs et organisations sociales des deux côtés de la division nationale
    • La construction de larges partis socialistes composés des travailleurs, tant en Israël que dans les Territoires Palestiniens, qui puissent mener la lutte pour résoudre les problèmes sociaux, ce qui comprend le conflit israélo-palestinien
    • Retirer l’armée des Territoires Palestiniens et à retirer toutes les mesures d’oppression et d’occupation imposées aux masses palestiniennes comme les checkpoints, le mur de séparation ou les colonies. Non au annexions de terres, des échanges de terres uniquement sur base d’accord complet et démocratique entre travailleurs et pauvres israéliens et palestiniens.
    • Une véritable sécurité et une véritable paix, à la fin du conflit israélo-palestinien et à la fin aux interventions et dictats militaires, politiques et économiques menés par les grandes puissances sur les masses du Moyen Orient et menés par le gouvernement israélien dans les Territoires Palestiniens et les Etats voisins.
    • Une lutte pour un Israël socialiste à côté d’une Palestine socialiste indépendante aux frontières déterminées démocratiquement par des discussions directes entre représentants des habitants et avec des garanties de pleine liberté de mouvement, à une lutte pour que Jérusalem soit la capitale commune des deux Etats socialistes, avec des règles autonomes des deux côtés de la ville.
    • Une lutte unifiée des masses du Moyen-Orient pour de bonnes conditions de vie, pour la paix et pour le socialisme, pour un Moyen-Orient démocratique et socialiste avec des droits garantis pour tous les groupes et minorités.
  • Stop au massacre à Gaza

    La lutte de masse est la seule issue

    Le gouvernement Israélien est empêtré dans une succession de scandale et d’échec, et plus récemment dans les effets de la crise mondiale du capitalisme. Maintenant, il essaye d’éviter leur probable défaite aux prochaines élections de février en orchestrant un carnage préparé depuis longtemps.

    Abu Abas, Mubarak et les dirigeants de Ligue Arabe condamnent le massacre. Mais ils ont été les complice d’Israël dans le blocus mis en place depuis 16 mois qui a affamé le million et demi d’habitants de Gaza.

    Ces régimes accomplissent volontairement les exigences de l’impérialisme. Le régime autoritaire de Mubarak en Egypte a collaboré à l’emprisonnement des Palestiniens en empêchant la libre circulation des marchandises et des personnes à la frontière entre l’Egypte et Gaza. Mubarak a même rencontré la veille de l’attaque israélienne le ministre des affaires étrangères israéliennes, Livni. Bush (ainsi qu’Obama) a refusé de contraindre Israël à cesser immédiatement le carnage.

    Bush emploie une même brutalité dans l’occupation américaine de l’Irak et de l’Afghanistan. Tandis qu’en Europe on peut entendre de faibles appels au cessez-le-feu, la Maison Blanche ne critique nullement le massacre de masse israélien et condamne unanimement le Hamas. Bush condamne les tirs de roquettes du Hamas sur des villes israéliennes tout en soutenant le blocus israélien/égyptien de Gaza.

    Les tirs de roquettes du Hamas ne peuvent mettre fin à l’oppression des Palestiniens par l’Etat d’Israël. La classe dirigeante israélienne ne s’inquiète pas des travailleurs habitant les villes entourant Gaza, mais exploite leur situation difficile pour justifier la guerre. L’utilisation de roquettes par les dirigeants du Hamas sert à masquer l’absence d’une véritable stratégie pour libérer les masses palestinienne du siège israélien. Le gouvernement israélien ne défend pas les véritables intérêts des israéliens ordinaires mais au contraire, il exploite leurs peurs.

    Chaque acquis obtenu dans l’histoire de la lutte palestinienne a été le résultat de la mobilisation active des masses. Tragiquement pour les Palestiniens, ni le Hamas, ni le Fatah, ni les régimes arabes n’ont une stratégie pour défendre les masses et pour arrêter le massacre de l’Etat israélien.

    • Pour l’arrêt immédiat des attaques israéliennes et du siège de Gaza.
    • Pour des manifestations et des protestations de masse contre la guerre, dans le Moyen-Orient et partout dans le Monde.
    • Aucune solution ne peut venir des puissances impérialistes et de leurs institutions internationales. Les masses palestiniennes ne peuvent compter que sur leur propre lutte et faire appel au soutien des masses laborieuses partout dans le monde, plus particulièrement dans le Moyen-Orient et ce y compris en Israël.
    • Pour l’organisation et l’autodéfense des masses. Pour des actions de masse commune des Palestiniens et des Egyptiens pour briser le siège de Gaza.
    • Pour des luttes unies des travailleurs et des pauvres pour renverser les régimes capitalistes en Israël et dans les pays arabes. Pour des gouvernements des travailleurs et des masses pauvres au Moyen-Orient qui peuvent mettre fin au cycle de violence et résoudre les problèmes des gens.
    • Pour une Palestine socialiste et un Israël socialiste dans une fédération socialiste du Moyen-Orient.

    Plus d’infos sur www.socialisme.be et www.socialistworld.net

  • Irak : Un lancer « au nom » des pauvres et des opprimés de toute la région

    Le monde arabe connaît en ce moment des actions de solidarité avec Mountazar Al Zaïdi, sur base de manifestations à travers tout une série de pays. Avec une chaussure, le journaliste Al Zaïdi a réalisé le rêve de toute une série de personnes dans la région et dans le monde qui sont opposés à la politique américaine au Moyen-Orient violant les droits de l’homme et qui a conduit à la destruction de l’Irak au point que certains Irakiens ressentent une certaine nostalgie du temps où ils vivaient sous la dictature brutale de Saddam Hussein.

    Tamer Mahdi – CIO-Liban, article publié le 18 décembre

    L’action de ce journaliste n’est guère surprenante, étant donné la révélation au monde entier des mensonges de Georges W. Bush au sujet de l’invasion, de l’occupation, et de la soi-disant «liberté et démocratie» dont bénéficient maintenant le peuple irakien. La réaction du gouvernement irakien vis-à-vis de Zaïdi – l’emprisonnement et, apparemment, la torture – laisse pourtant plus entendre que ce qui se passe maintenant en Irak est loin de cette «liberté et démocratie». Selon certaines sources, Zaïdi souffre maintenant de fractures et de blessures très gravement infectées. On a même demandé à sa famille d’attendre une semaine avant de le ramener à la maison, pour ne pas le voir dans cette horrible condition, de sorte à éviter des éruptions de colère dans le tribunal où il sera jugé.

    On rapporte également que Zaïdi est un « activiste communiste révolutionnaire », qui a aussi milité contre le régime de Saddam Hussein.

    La manière dont Zaïdi a souhaité bon vent à George W. Bush pendant sa dernière visite en Irak était bien le moindre que méritaient ce dirigeant cruel et son administration pourrie, après avoir mené pendant des décennies le monde dans la guerre et l’appauvrissement, après avoir soutenu des rois arabes et des régimes corrompus qui leur permettent de garder le contrôle sur le pétrole et d’autres richesses. Au vu du soutien de l’administration Bush vis-à-vis du régime israélien, il n’est guère surprenant que les habitants de la Bande de Gaza, malgré le siège meurtrier dont ils sont les victimes, manifestent en solidarité avec Zaïdi.

    Le soutien et la solidarité que nous avons vue lors des derniers jours pourraient facilement s’intensifier, avec une généralisation de l’activité. Les socialistes et la gauche de tout le Moyen-Orient doivent accroître l’envergure de leurs actions, et non seulement s’engager dans des manifestations de solidarité, mais également contribuer à l’édification d’un mouvement contre la guerre et pour l’unité des masses, contre ce système capitaliste meurtrier.

  • 5 ans de guerre pour le pétrole et le prestige

    Après cinq années de guerre en Irak, plus aucun doute ne subsiste sur le véritable motif de la guerre : le pétrole. Comme tout semble déjà avoir été dit, est-il encore nécessaire de débattre de cette guerre ?

    Thomas

    Oui car, malgré les images atroces vues à la télévision, malgré les documentaires accusateurs, malgré le courant continu de rapports qui décrivent la barbarie qui règne là-bas, tout n’a pas encore été dit. Car cette guerre n’est pas simplement une guerre pour le pétrole.

    Des Etats ne mènent pas des guerres pareilles uniquement pour des matières premières bon marché. Acheter le pétrole de Saddam aurait coûté moins cher que les centaines de milliards qui ont été injectés dans la guerre. Pourquoi alors cette guerre-ci a-t-elle pris une telle ampleur et est-elle si différente de la première guerre du Golfe ? Le problème se trouve dans les forces centrifuges qui secouent le capitalisme aujourd’hui.

    Guerre froide…

    En 1945, l’Union Soviétique avait émergé nettement plus forte que prévu de la Deuxième Guerre Mondiale. Elle avait une armée gigantesque et a pu relativement rapidement participer à la course aux armes nucléaires. Si l’Occident avait réagi de façon dispersée, il aurait été affaibli face à l’Union Soviétique. La guerre froide a permis de souder les Etats capitalistes autour des USA.

    La crise économique qui a commencé à se développer dès la fin des années ’60 a partiellement desserré ces liens. La chute du Mur en 1989 a alors offert l’opportunité aux USA de se profiler à nouveau comme l’unique superpuissance au monde. Mener une guerre rapide et réussie dans une région stratégique comme le Moyen-Orient était alors apparu comme la meilleure manière de le faire savoir au monde. Pénétrer à Bagdad au cours de la première Guerre du Golfe (1991) était inutile, les dirigeants américains ne voulaient pas de colonie mais seulement faire savoir qui était le plus fort.

    L’implosion de l’Union soviétique a fait disparaître l’ennemi extérieur. Les forces centrifuges ont alors repris force dans le camp occidental. Désormais, les USA, l’Union Européenne, le Japon, la Chine et la Russie luttent durement pour les matières premières et les marchés.

    La situation a été rendue plus tendue encore avec la montée des inquiétudes économiques. Les USA ont bien l’économie la plus forte mais elle repose sur une énorme montagne de dettes. Leur croissance économique est de plus en plus dépendante de leurs relations avec la Chine. La perspective de difficultés économiques et politiques à venir a été en 2003 la principale raison de la deuxième Guerre du Golfe et de la décision des USA de renverser Saddam et d’occuper l’Irak. Cette fois, l’idée que l’Irak leur fournirait à bon marché le pétrole dont ils avaient tellement besoin l’a emporté.

    Mais le prix à payer est énorme. La guerre, qui dure depuis 5 ans, a déjà coûté aux USA près de 3.000 milliards de dollars (selon l’étude du Prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz). 700.000 Irakiens sont morts (pour 4.000 du côté américain), 2 millions de personnes ont fui le pays et en Irak même, il y a aussi 2 millions de réfugiés ayant fui leur région d’origine. La division religieuse et ethnique a balayé les discours sur la « démocratie » et la « stabilité ».

    Face à cela, il n’y a rien à attendre d’une victoire électorale des Démocrates, un parti qui ne s’est jamais distancié de l’impérialisme et dont les candidats veulent maintenir à l’avenir au moins 100.000 hommes en Irak. Le seul moyen pour en finir avec cette barbarie, c’est de construire, en Irak comme aux USA, une force qui remette vraiment en cause l’impérialisme et sa politique de guerre et de pillage.


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  • Accuser l’impérialisme. “La Grande Guerre pour la Civilisation : La Conquête du Moyen-Orient”

    Qui donc porte la responsabilité de la catastrophe au Moyen-Orient ? Dans ce livre, le journaliste Robert Fisk tente de retracer tous les événements qui se sont déroulés dans cette région au cours des 30 dernières années.

    Revue par Per-Ake Westerlund.

    Fisk a connu plus d’aventures que la plupart des héros de films. Parmi les gens qu’il a interviewés en tant que reporter figurent l’Ayatollah Khomeini et Oussama ben Laden, l’un pour le Times, l’autre pour The Independant. Il se trouvait en Iran pendant et après la révolution de 1979. Il a visité plusieurs fois la ligne de front des deux côtés pendant la guerre entre l’Iran et l’Iraq, en 1980-88. Il a accompagné les troupes russes dans les années 80’s jusqu’en Afghanistan, et y a été battu par une foule en colère après les bombardements américains de 2001. Il est arrivé à Bagdad par le dernier avion juste avant que Bush ne lance ses premiers missiles en mars 2003.

    Fisk est toujours volontaire pour prendre des risques afin de se faire sa propre opinion sur ce qui se passe réellement. Il a de plus en plus défié la majorité des médias, par sa critique de la guerre d’Iraq et de l’oppression des Palestiniens par l’Etat d’Israël. Par conséquent, ce qu’il écrit vaut toujours la peine d’être lu, et c’est encore plus le cas pour ce livre, qui comprend plus de 1000 pages sur l’histoire récente du Moyen-Orient. Si le point de départ est la propre expérience de l’auteur, le thème n’en est pas moins la responsabilité des puissances occidentales dans la guerre, la souffrance et la dictature dans cette partie du monde. Une de ses conclusions est que « historiquement, il n’y a jamais eu d’implication de l’Occident dans le monde arabe sans que s’ensuive une trahison ».

    Fisk écrit que le 11 septembre n’est pas la raison de ce livre, mais plutôt une tentative d’expliquer l’enchaînement des événements qui a mené aux fameux attentats. Comment Oussama ben Laden a-t-il pu remporter tous les sondages de popularité ? D’où vient-il ? La réponse se trouve dans l’histoire. Tout au long du 20ème siècle, les puissances occidentales ont démarré des guerres, occupé des pays, et renversé des régimes au Moyen-Orient, encore et encore. Selon Fisk, tout Arabe raisonnable serait d’accord de dire que les attentats du 11 septembre sont un crime, mais demanderait aussi pourquoi le même mot n’est pas employé lorsqu’on parle des 17 500 civils tués par l’invasion du Liban par Israël en 1982. Alors que les régimes du Moyen-Orient – l’Egypte, l’Arabie Saoudite, la Jordanie, la Palestine actuelle de Mahmoud Abbas – sont en excellents termes avec les Etats-Unis, ben Laden et d’autres islamistes ont rappelé aux masses toutes les guerres contre les musulmans dirigées par les USA et Israël. Avec l’échec sur le plan international des partis communistes staliniens et du mouvement social-démocrate à montrer la voie à suivre pour la lutte, c’est la religion qui est apparue comme un facteur politique. C’est le même facteur qui a également été utilisé par des régimes qui se prétendaient comme étant des musulmans authentiques – parmi lesquels le régime de Saddam Hussein des dernières années n’était pas des moindres.

    A la suite du 11 septembre, George Walker Bush, avec le soutien des « dirigeants mondiaux », a décidé de bombarder ce pays déjà dévasté qu’était l’Afghanistan. Lorsque ce pays a été envahi par l’Union Soviétique en 1980, cela était le début d’une guerre qui allait durer 16 ans, avec plus d’un million de morts et six millions de réfugiés. Le régime stalinien déclinant de Moscou fut forcé à une retraite en 1988, après une longue guerre contre les « saints guerriers » moudjahiddines, que le président Reagan saluait en tant que « combattants de la liberté ». Parmi eux se trouvait un contingent saoudite, mené par le milliardaire ben Laden, financé et encadré par la CIA, la monarchie saoudite, et le Pakistan. A partir de 1988, le pays sombra dans la guerre civile entre différentes troupes de moudjahiddines, avant la prise du pouvoir par les Talibans en 1966. Les Talibans étaient des enfants de réfugiés afghans vivant dans la misère, élevés dans des écoles islamistes de droite au Pakistan, et armés par les services secrets pakistanais. Les Talibans prirent rapidement le contrôle du pays et établirent un régime islamiste fortement réactionnaire, notoire pour sa répression des femmes, son interdiction de la musique, etc. Oussama ben Laden, en conflit avec les Saoudites et les Américains après la première guerre d’Iraq en 1991, fut accueilli par les Talibans avec tous les honneurs.

    Malgré le caractère du régime taliban, Fisk avait prévenu à quoi allaient mener les bombardements de Bush Jr. L’Alliance du Nord, les troupes au sol alliées de Bush, était elle aussi constituée d’assassins islamistes de droite – bien qu’opposés aux Talibans. Le nouveau président, Hamid Karzai, est un ancien employé d’Unocal, une compagnie pétrolière américaine qui essayait d’obtenir un contrat avec les Talibans au sujet d’un pipeline reliant l’Asie Centrale au Pakistan. Les avertissements de Fisk s’avérèrent rapidement fondés, de sorte qu’aujourd’hui la population locale se retrouve de nouveau piégée dans une guerre entre les troupes menées par les Etats-Unis d’une part, et les nouvelles forces des Talibans de l’autre.

    Fisk nous fournit également un important récit des développements en Iran depuis1953, lorsque le Premier Ministre élu, Mohammad Mossadegh, fut renversé après qu’il ait nationalisé les installations de la Compagnie Pétrolière Anglo-iranienne (aujourd’hui devenue British Petroleum – BP). Dans les années 1980’s, Fisk a interviewé un des agents britanniques qui, avec la CIA, avait dirigé le coup d’Etat et installé le régime du Shah et de sa répugnante police secrète, la SAVAK. Le Shah devint un allié de confiance pour l’impérialisme américain en tant que fournisseur de pétrole et soutien militaire. A la base, cependant, le nationalisme iranien et la haine des Etats-Unis n’en furent que renforcés.

    La situation finit par exploser lors de la révolution de 1979. Fisk cite Edward Mortimer, un de ses amis reporters, qui avait décrit ce mouvement en tant que « révolution la plus authentique de l’histoire mondiale depuis 1917 ». La principale faiblesse de Fisk est qu’il ne comprend pas le rôle de la classe salariée, bien qu’il insiste sur le fait que « les pauvres des villes » furent la principale force de la révolution. Les slogans et les espoirs des travailleurs et des organisations de gauche pour une « démocratie populaire » entrèrent bientôt en conflit avec les intentions des islamistes et des mollahs. La classe salariée dans le nord de l’Iran avait confisqué la propriété capitaliste, tandis que le régime de Khomeini, basé sur des couches urbaines plus riches, était contre toute forme d’expropriation. Pendant une longue période, la gauche pouvait se rallier un large soutien. Fisk décrit la manière dont un demi-million d’étudiants manifestèrent avec le Fedayin, alors illégal, en novembre 1979. Khomeini dut agir petit à petit pour écraser la gauche et les organisations de la classe salariée. Il exploita au maximum le conflit avec l’impérialisme américain, conduisant les partis communistes pro-Moscou, comme le Tudeh, à soutenir Khomeini jusqu’à ce qu’ils soient démantelés de force en 1983. Même alors, le régime au pouvoir en Russie ne voyait aucun problème à fournir des armes à Téhéran. Des purges massives furent menées pendant la guerre contre l’Iraq, parfois sur base d’informations « anti-communistes » fournies par l’Occident. Au cours de l’année 1983, 60 personnes par jour ont été exécutées, parmi eux de nombreux jeunes.

    Lorsque la machine militaire de Saddam attaqua l’Iran en 1980, le sentiment dans les médias et chez les « experts » était que l’Iraq remporterait une victoire rapide. Mais les troupes se retrouvèrent rapidement bloquées sitôt passée la frontière, et l’armée iraqienne commença à envoyer des missiles sur les villes iraniennes, y compris des armes chimiques. Fisk donne des rapports détaillés et émouvants en provenance du front, décrivant les horreurs qui s’y passent et interviewant des enfants soldats, enrôlés pour devenir des martyrs.

    Les puissances occidentales ne remirent à aucun moment en cause leur confiance en Saddam – c’est en 1983 que Donald Rumsfeld, alors secrétaire à la défense aux Etats-Unis, comme en 2003, rendit sa fameuse visite à Saddam – même si certains d’entre eux vendirent des armes à chacun des deux camps tout au long du conflit qui dura huit ans et coûta plus d’un million de vies. Plus de 60 officiers américains opéraient en tant que « conseillers militaires » auprès de Saddam, lequel bénéficiait également des données satellites de Washington. L’Arabie Saoudite paya plus de 25 milliards de dollars pour financer les frais de guerre de Bagdad. Le Koweït et l’Egypte furent eux aussi des mécènes enthousiastes. Même lors de l’Anfal, la terrible guerre que Saddam mena contre les Kurdes en Iraq du Nord, personne en Occident ne protesta. Rien qu’à Halabja, 5000 Kurdes furent tués par des armes chimiques les 17 et 18 mars 1988.

    La marine américaine était mobilisée dans le Golfe Persique, afin de menacer l’Iran. Un missile américain fut tiré sur un avion civil iranien qui transportait des passagers civils. L’hypocrisie américaine, cependant, fut révélée à tous lors de l’affaire Iran-Contra, en 1986. Les USA avaient vendu 200 missiles en secret à l’Iran dans l’espoir de pouvoir récupérer des otages américains qui avaient été capturés au Liban par des groupes liés à l’Iran. L’argent obtenu par la vente des armes fut ensuite envoyé aux troupes réactionnaires des Contra, au Nicaragua.

    Lorsque Saddam Hussein envahit le Koweït en 1990, il avait rendu visite à l’ambassadeur américain à Bagdad qui lui avait donné l’impression que Washington n’allait pas réagir. Il était toujours l’agent de l’Occident. En juin 1990, le gouvernement britannique avait encore approuvé la vente de nouvel équipement chimique à l’Iraq. Le Koweït avait fait partie de la même province de l’Empire Ottoman que l’Iraq jusqu’en 1889, et avait failli être à nouveau rattaché à l’Iraq en 1958, ce qui avait été empêché par les troupes britanniques.

    Mais l’enjeu ici était le pétrole, et les intérêts des autres alliés des Américains. Le régime saoudite invita les troupes américaines dans le plus important des pays islamiques, ce qui eut plus tard d’importantes répercussions. L’escalade qui mena à la guerre se forma sous l’illusion d’une alliance avec le drapeau des Nations-Unies, mais dans la pratique ce fut la plus grosse intervention américaine depuis la retraite humiliante du Vietnam. Mais cette fois-ci, la guerre démarra par un bombardement massif, qui dura 40 jours et 40 nuits, avec 80 000 tonnes d’explosifs, plus que pendant toute la seconde guerre mondiale. Parmi les cibles se trouvaient des ponts, des centrales électriques, et des hôpitaux. Les troupes de Saddam devaient se contenter de rations de survie, et fuirent de panique au moment où l’offensive au sol fut lancée. Entre 100 000 et 200 000 iraqiens furent massacrés par les attaques des avions, tanks et troupes américains.

    George Bush père appela alors à une grande insurrection contre Saddam, mais laissa les rébellions kurdes et chiites se faire réprimer ddans le sang. Fisk cite un officier américian disant "mieux vaut le Saddam que nous connaissons" que n’importe quel autre régime dont on serait moins certain. Plus de gens moururent lors de l’étouffement des émeutes qu’au cours de la guerre en elle-même, et deux millions de Kurdes devinrent des réfugiés.

    Les mêmes Etats arabes qui, quelques années plus tôt, avaient financé la guerre de Saddam en Iran, payèrent également la nouvelle facture, de 84 milliards de dollars. Et dans les deux années qui suivirent, les Etats-Unis vendirent des armes d’une valeur de 28 milliards de dollars à tous les pays de la région.

    Contre cet Iraq à l’infrastructure détruite et à la population appauvrie, les Nations Unies décidèrent d’appliquer toutes sortes de sanctions, qui conduisirent à ce que « 4500 enfants meurent chaque jour », selon Dannis Halliday, représsentant de l’Unicef en octobre 1996. Robert Fisk raconte la manière dont les enfants, victimes de munitions à l’uranium appauvri, souffrent de cancers – un mal dont souffrent également beaucoup de soldats américains. En plein milieu de la crise humanitaire, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne poursuivirent leurs raids de bombardements aériens, notamment le jour du Nouvel An 1999.

    Après le 11 septembre et les attaques sur l’Afghanistan, il était clair que Bush, Rumsfeld et leurs conseillers néoconservateurs visaient l’Iraq. Fisk énumère chacun des arguments qu’ils inventèrent pour se justifier, des « armes de destruction massive » aux « connections » avec al-Qaïda. De plus, George W Bush promettait « la démocratie pour tout le monde musulman », un objectif pour lequel il ne consulta que très peu ses amis d’Arabie Saoudite, d’Egypte et du Pakistan. L’appareil de propagande exigea alors que le soutien de l’Occident à Saddam soit oublié. La « guerre contre la terreur », à ce stade, signifiait aussi le soutien à Israël et à la guerre que la Russie menait en Tchétchénie. Les critiques de Fisk firent en sorte qu’il fut montré du doigt en tant que partisan du régime de Saddam.

    Cette guerre, que Fisk suivit à partir de Bagdad, signifiait encore plus de bombardements que 12 ans plus tôt. Fisk contraste les missiles dirigés par ordinateur aux hôpitaux sans ordinateurs qu’il visita. Les Etats-Unis lâchaient également des bombes à fragmentation contre les civils, ce qu’Israël a aussi fait par deux fois au Liban.

    Fisk demeura à Bagdad après sa « libération », le 9 avril 2003, lorsque le pillage de masse fut entamé. Les troupes américains ne protégeaient que le pétrole et les bâtiments du Ministère de l’Intérieur. A Bagdad, des documents vieux de plusieurs millénaires furent détruits lorsque les généraux américains pénétrèrent dans les palais de Saddam. Les Américains agirent comme le font tous les occupants, écrit Fisk. Les manifestants furent abattus ; Bremer, le consul américain pendant la première année, interdit le journal du dirigeant chiite Moqtada al-Sadr ; des soldats américains paniqués fouillèrent des maisons. Avec les prisons d’Abu Ghraïb et de Guantánamo, les Etats-Unis ont également copié les méthodes de torture chères à Saddam, allant jusqu’à réemployer le même médecin-en-chef. Les USA « quitteront le pays. Mais ils ne peuvent pas quitter le pays… », est le résumé que Fisk nous donne de la crise de l’impérialisme en Iraq, une description qui est toujours exacte aujourd’hui.

    Le livre de Robert Fisk contient beaucoup d’action, mais aussi de nombreux sujets d”analyse intéressants. Il écrit au sujet du génocide arménien de 1915 ; de la guerre de libération et de la guerre civile des années 90’s en Algérie ; de la crise de Suez en 1956. Il suit à la trace les producteurs du missile Hellfire utilisé par un hélicoptère Apache israélien qui tua des civils dans une ambulance au Liban. Il dit que le coût d’une année de recherche sur la maladie de Parkinson (qui emporta sa mère) est équivalent à cinq minutes de la dépense mondiale d’armes dans le monde. Il analyse la Jordanie et la Syrie ; il écrit au sujet de son père, qui était un soldat dans la première Guerre Mondiale. Ses critiques massives et bien fondées, toutefois, ne deviennent jamais des critiques du système, du capitalisme ni de l’impérialisme. A chaque fois qu’il parle des attaques militaires britanniques ou américaines, il dit « nous ».

    Les travailleurs et les socialistes eu Moyen-Orient et partout dans le monde doivent tirer les conclusions nécessaires de l’histoire de la région et des événements qui s’y déroulent actuellement. La classe salariée, alliée aux pauvres des villes et aux paysans, a besoin d’un parti révolutionnaire et socialiste, capable d’unifier la classe dans la lutte contre le capitalisme, l’impérialisme et la dictature, au-delà des différences religieuses et ethniques.

  • Israël. Des travailleurs intérimaires et sous-payés envahissent le siège du syndicat officiel.

    Une centaine de travailleurs contractuels des services postaux ‘Do`ar Israel’ ont mené, la semaine passée, une action de protestation devant le siège central de la fédération des syndicats à Tel Aviv. Cette action exprimait le profond dégoût et colère que ressentaient ces travailleurs par rapport au rôle du syndicat Histadrut et de la trahison de la lutte par sa direction.

    Par Shahar Ben-Khorin

    Les travailleurs sont en lutte pour des emplois statutaires, pour mettre fin aux conditions précaires et contre l’arrogance et le mépris de la direction. Dans cette entreprise, les travailleurs sont juifs et arabes. Beaucoup d’entre eux travaillent sous des contrats intérims et ce pour certains depuis 15 ans. Cela est le cas d’énormément de travailleurs israéliens qui sont employés par MANPOWER, entreprise assoiffée de profit. Au sein de la poste, les employés sont payés selon le nombre de lettres qu’ils traitent et non selon leur temps de travail. La plupart de ceux-ci rentrent alors chez eux à la fin du mois avec environ NIS 3000 (545euros). Le salaire minimum officiel est de NIS 3585 (650 euros), ce qui en réalité ne couvre à peine que les coûts de base du logement et de la nourriture.

    La fédération syndicale Histadrut, a toujours dit être contre ce type d’agences Manpower, qui en réalité aujourd’hui emploient plus ou moins 10% des travailleurs en Israël. Ce qui est certain c’est que Histadrut n’a pas voulu organiser de lutte sérieuse, mais pire encore, il y a trois ans, la direction du syndicat a signé un accord avec Manpower qui fait que le syndicat reçoit un petit pourcentage prélevé sur le salaire de l’intérimaire. Cela est donc le cas pour ces employés postaux mais en plus ceux-ci ne sont même pas reconnus comme des membres à part entière du syndicat.

    Le dirigeant actuel d’ Histadrut, Ofer Evni, avait promis que la fédération lutterait pour des contrats indéterminés pour les travailleurs des services postaux. Mais Histadrut n’organisa rien pour tenir sa promesse. En fait, la direction du syndicat a fait un deal, l’année passée, avec la direction de la poste, qui stipule que les travailleurs n’obtiendrait pas de contrats fixes s’ils entamaient des actions. Les travailleurs, dont beaucoup sont des femmes, ont surmonté leur peur d’être licenciés en prenant part à des actions durant leur temps de travail. Ils décidèrent par exemple de se rendre au siège central de la fédération syndicale pour amener la bureaucratie syndicale à se positionner.

    Le dirigeant du syndicat se cache dans son bureau.

    Une foule de travailleurs s’est donc rassemblée devant le siège de la fédération, criant des slogans tel que : ‘L’Histadrut est la maison des travailleurs mais la clique autour d’Eyni’s est en train de la détruire’. Après un court laps de temps, les travailleurs décidèrent d’envahir le bâtiment pour exiger d’être reçus par Eyni. Les portes massives du bureau d’ Enyi étaient fermées et on expliqua aux manifestants que celui-ci était absent. Il y eu certaines rumeurs, non confirmées, comme quoi il était dans le bâtiment mais refusait de recevoir les travailleurs.

    Un autre dirigeant d’Histadrut, Jihad Akel, qui est un membre du parti communiste, Hadash, est venu pour parler avec les manifestants. Hadash fait parti de la coalition dirigeant Histadrut. Akel déclara qu’il soutenait leur lutte et se positionna contre les agences de type Manpower. Mais en même temps, il donna tout son soutien à Enyi. Les travailleurs avait déjà entendu quelque chose comme ça auparavant et se mirent à chanter ‘Eyni est un traitre. Est-ce que les travailleurs ne comptent pas?’

    Akel accusa alors les travailleurs d’être venu ici sous l’injonction du management de la poste. Quand un des travailleurs protesta contre cette calomnie, le dirigeant syndical lui dit de la fermer. Les travailleurs demandaient autre chose que des promesses creuses. Un peu après, la direction d’Histadrut promit d’organiser une série de meetings avec les travailleurs afin de discuter d’une campagne. La manifestation devant le siège du syndicat fut couverte largement dans les médias. Des prochaines actions sont déjà planifiées. Les travailleurs de la poste sont extrêmement exploités et font face à un management très vicieux. Maavak Sotzialisti, la section israélienne du CIO, appelle les syndicalistes et socialistes du monde entier à envoyer des messages de solidarité à DOAR@MAAVAK.ORG.IL

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