REGULER LE CAPITALISME OU LE RENVERSER? – DI RUPO CONTRE MICHAEL MOORE !

Ce mercredi 9 décembre, les dernier film de Michael Moore était projeté en avant-première à l’ULB, à l’initiative du PS. Elio Di Rupo était d’ailleurs présent pour introduire le film, un comble de la part de celui qui dirige un parti au pouvoir depuis 1988 et qui a si bien su appliquer la politique néolibérale! Les Etudiants de Gauche Actifs étaient donc présent pour dénoncer cette tentative hypocrite de se profiler comme anti-capitaliste. Voici le texte du tract que nous avons utilisé.

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Actief Linkse Studenten (Etudiants de Gauche Actifs) a été l’organisation étudiante du SP (social-démocratie flamande), mais a rompu tout lien avec ce parti au début des années ’90, en conséquence de sa dégénérescence droitière et de son acceptation de la politique néolibérale. Depuis, nous nous sommes développé pour devenir une organisation anticapitaliste et socialiste implantée dans toutes les universités du pays et qui joue un rôle crucial dans la construction et la politisation des luttes: pour un enseignement gratuit et de qualité, contre le racisme et le fascisme, contre le sexisme, pour la défense de notre environnement et pour le soutien des luttes des travailleurs, avec ou sans-papiers. En conséquence, nous sommes maintenant en solidarité politique avec le Parti Socialiste de Lutte (PSL).

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La crise économique actuelle marque un point tournant important : la faillite du néolibéralisme après 30 années d’attaques antisociales. Le néolibéralisme voulait nous faire croire qu’en diminuant nos salaires, nos pensions, nos allocations, en flexibilisant toujours plus nos contrats de travail pour répondre aux besoins du patronat, qu’il serait alors possible d’améliorer nos conditions de vie. Pendant des décennies, les partis traditionnels et certainement le PS qui a siégé depuis 1988 dans les diverses coalitions, ont voté les baisses de charges patronales, libéralisé et privatisé nos services publics. C’est Elio Di Rupo, alors ministre, qui a libéralisé Belgacom. Résultats sans appel : alors que les bénéfices record pour les actionnaires et les salaires mirobolants pour ses dirigeants se succédaient, c’est l’emploi qui a trinqué passant de 27000 avant privatisation à quelques 18000 aujourd’hui.

Aujourd’hui, cette nouvelle crise marque la faillite de ce système. Les perspectives sont sombres. Alors que banquiers et actionnaires renouent avec les profits et continuent à redistribuer des boni exorbitants, les licenciements ne cessent de pleuvoir et un chômage de masse se développe chez les jeunes et les travailleurs. Le PS et les partis traditionnels n’ont aucune solution, et ils préparent aujourd’hui la privatisation de La Poste en détruisant petit à petit les statuts des travailleurs afin de rentabiliser un service qui sera ensuite bradé aux actionnaires privés. En 2009, c’est près de 9 milliards d’euros de baisse de charges patronales qui ont été offerts aux entreprises privées, des milliards d’euros qu’il manque pourtant pour un enseignement de qualité, des soins de santé gratuits, des logements confortables… PS et partis traditionnels nous refont payer une nouvelles fois la crise, après les licenciements, le chômage, l’argent public devra éponger les dettes des banques et en conséquences ce seront les assainissements budgétaires sur nos services publics.

Au lieu de défendre les travailleurs et leurs familles en organisant massivement la lutte le PS veut nous faire croire qu’on peut domestiquer le système capitaliste. Pourtant, lorsque Dexia a fait des investissements massifs dans les subprimes aux USA, un certain Elio Di Rupo siégeait dans son conseil d’administration. Comme Michael Moore l’illustre, on ne peut pas réguler le système capitaliste. La crise provient des contradictions inhérentes à l’économie de marché et de sa loi du profit maximum à court terme. Un véritable parti des travailleurs défendrait la nationalisation des entreprises qui menacent de licenciement collectifs, pour sauvegarder l’emploi et pas les profits, ainsi que la nationalisation de l’ensemble du secteur des banques et du crédit sous contrôle démocratique de la collectivité afin de planifier les investissements nécessaires. Etre réelement socialiste, cela signifie de rompre avec le capitalisme et défendre une société socialiste démocratique où la production et la distribution seraient démocratiquement planifiées afin d’être orientées vers les besoins de la population et non plus dictées par les profits.

Le PS n’est plus un parti des travailleurs. Il gère le système capitaliste et mène les politiques néolibérales. De plus, durant ses mandats, il s’est trouvé à de nombreuses reprises en confrontation directe avec les travailleurs en lutte. En 2005 ils ont voté le pacte de générations contre nos pensions malgré 2 jours de grèves générales qui ont paralysées le pays. Aujourd’hui, il tente de récupérer le sentiment anticapitaliste qui se développe. Un sondage réalisé dans 27 pays pour la BBC montre qu’aujourd’hui, 11% seulement pensent que le marché libre est un système qui fonctionne bien et que 51 % veulent le réformer. Mais 23% affirme qu’il est nécessaire de passer à un autre système. Il nous manque un parti qui défend cette idée. Les jeunes et les travailleurs vont devoir lutter et s’organiser pour avoir un avenir. Nous avons besoin d’un véritable parti socialiste de lutte de masse qui défende les revendications des luttes des travailleurs et des jeunes et construirait un parti dans les entreprises, les unifs, les écoles et les quartiers pour conduire a une transformation socialiste de la société.

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