Category: Pouvoir d’achat

  • Liège : “Ce que le gouvernement ne nous donnera pas, on ira le chercher dans les poches du patronat!”

    Liège : "Ce que le gouvernement ne nous donnera pas, on ira le chercher dans les poches du patronat!"

    La semaine d’action à l‘initiative des syndicat a débuté ce lundi 9 juin à Liège et à Anvers. Dans la Cité Ardente, les syndicats ont annoncé une présence de 25.000 manifestants, alors que l’on en attendait initialement 10.000. Un beau succès qui témoigne de la colère qui règne à la base des syndicats.

    Des quatre coins de Liège, des cortèges sont partis vers le monument de la résistance, composés de militants syndicaux de toute la province, y compris de la communauté germanophone, ainsi que d’une délégation d’Anvers venue apporter un message de solidarité aux camarades francophones. L’atmosphère était particulièrement combative, révélatrice d’une frustration que beaucoup ont explicitement mentionnée à nos militants face à l’attente qui a pris place depuis la manifestation du 15 décembre dernier. Parmi les manifestants, ce sont surtout les métallos, le SETCA et la CGSP Admi qui étaient présents en masse, même si l’on a pu voir des travailleurs de tous les secteurs.

    Des discours qui changent, mais pas encore assez…

    Les discours à la fin de la manifestation reflétaient la pression de la base, et les prises de paroles se sont distinguées par leur forte combativité en comparaison d’autres rassemblements (15 décembre, 1er mai,…). La liaison des allocations au bien être, la défense de l’index ou encore l’augmentation du salaire brut sont des thèmes qui sont fortement ressortis, de même que les critiques contre la politique de la droite officielle (Mr Reynders, bien que Liégeois, ne jouit pas d’une immense popularité…) ainsi que contre la propagande patronale issue de la FEB ou de certains journalistes et chercheurs face aux actions autour du pouvoir d’achat. On a ainsi pu entendre de la tribune «Que ce soit bien clair, ce que le gouvernement ne nous donnera pas, on ira le chercher dans les poches du patronat !»

    Nous regrettons par contre de n’avoir entendu aucune critique contre le PS. Pourtant, tout en admettant qu’il faut évidemment dénoncer la politique de Reynders & Co, il est à remarquer que le MR n’a pas été le seul à voter l’instauration de la déduction des intérêts notionnels (entre autres, voir également le Pacte des Générations, la chasse aux chômeurs, etc.) et que sans le PS, bien des mesures d’austérité auraient été plus difficiles à faire avaler aux travailleurs.

    Plus de pouvoir d’achat par plus de salaire !

    Le MAS/LSP était bien entendu présent avec une quinzaine de camarades de la province de Liège pour poursuivre sa campagne «plus de pouvoir d’achat par plus de salaire !», avec un certain succès puisque nous avons pu vendre très exactement 85 exemplaires de notre mensuel Alternative Socialiste ainsi qu’un abonnement. Une vingtaine de militants syndicaux ont aussi laissé leurs coordonnées pour renforcer un courant de syndicalistes combatifs à la base des syndicats. Le rôle des directions syndicales dans les conflits a été décrié par plus d’un…

    A noter aussi, la colère générale contre les salaires des topmanagers. Quelques camarades portaient des chasubles utilisées lors de nos interventions au siège liégeois de Belgacom, sur lesquelles nos affiches sur le pouvoir d’achat accompagnaient d’autres sur le thème «Salaire de Didier Bellens, patron de Belgacom : 3,57 millions d’euros en 2007. Et vous ?». Beaucoup de travailleurs ont été très réactifs, et parmi eux évidemment ceux de Belgacom, qui subissent directement les conséquences d’un tel salaire. D’autres chasubles portaient des affiches «pouvoir d’achat et droits des femmes vont mains dans la main», affiches particulièrement appréciées également. En fait, nos chasubles ont littéralement été prises d’assaut par différents groupes – malgré la chaleur – sous l’attraction de slogans politiques qui manquaient hélas un peu sur le parcours de la manifestation.

    Un de nos camarades, âgé de 80 ans, n’a pu participer à la manifestation pour des raisons de santé. Mais histoire de, lui aussi, participer d’une certaine manière à cette mobilisation syndicale, il est tout de même descendu au bas de chez lui rencontrer les travailleurs de Magotteaux qui partaient de leur entreprise pour la manif. Il leur a ainsi vendu 5 Alternative Socialiste


    Liens:

  • + de pouvoir d’achat par + de salaire !

    Tract du MAS

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    > PDF
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    Le mythe du marché libre

    “Le meilleure remède contre la pauvreté n’est pas moins, mais plus de marché libre”, selon Guy Verhofstadt (au sommet du G8 à Gênes en 2001). Cette citation aurait pu être de Reynders ou d’autres encore. Le raisonnement? Le libre marché rend tout le monde riche, même si l’un doit patienter plus que l’autre.

    De ce mythe, plus rien ne tient debout. Parmi ceux qui ont investi leur épargne en actions de hautes technologies (comme chez Lernhout et Hauspie), il y en a aujourd’hui qui sont toujours en train d’amortir leur perte. Aux Etats-Unis, des centaines de milliers de propriétaires de maisons précédemment séduits par des prêts hypothécaires bon marché vivent maintenant dans des tentes. On n’en est pas encore là en Europe, mais il ne faut pas s’attendre à de la compassion de la part d’entreprises comme Nestlé, qui se font des milliards d’euros de profits sur la montée des prix de l’alimentation pendant que des millions de personnes souffrent de la faim. Ne parlons même pas des requins du secteur immobilier.

    Après la forte montée des années précédentes, les loyers ont de nouveau augmenté de 5% l’année dernière, les prix des maisons de 15% et ceux des appartements de 8%. Le prix du pain, principalement à cause de la crise financière, a augmenté en une année de 13%, celui des oeufs de 25%, des pâtes de 25%, du mazout de 26%,… Tandis que déjà 15% de la population est sous le seuil officiel de pauvreté en Belgique, le phénomène des travailleurs pauvres fait son apparition. Celui qui, comme le patron de Delhaize, a reçu une augmentation de 25% l’année passée (pour atteindre 2,6 millions d’euros) ne ressent évidemment pas de tels coups portés au portefeuille.

    "Les actions d’une minorité sont absurdes"

    Après les fables sur la baisse du pouvoir d’achat qui ne serait qu’un “sentiment” et sur la “spirale salaires-prix”, le patronat ressort sa vieille rengaine sur la compétitivité de “nos” entreprises. Comme si les profits record, les dividendes accordés aux actionnaires et les salaires des managers n’avaient pas existé. Et le gouvernement? Caroline Ven, jusqu’il y a peu directrice d’un bureau d’étude de la fédération patronale la plus à droite, a déclarée que “les actions d’une minorité pour plus de salaire sont absurdes”. Elle essaie de diviser les salariés et les allocataires. Cette même Caroline est maintenant économiste en chef du cabinet Leterme (soi-disant proche du MOC-flamand!).

    Enfin un plan d’action ; c’est à la base de juger et de décider

    Ce début d’année, des dizaines d’entreprises, surtout dans les secteurs où on nous avait fait avaler des accords all-in, sont spontanément parties en grève. A chaque fois, ces grèves ont obtenu le succès, bien que les patrons ont souvent réussi à éviter des augmentations salariales structurelles en ayant recours à des primes uniques, les boni salariaux. Ces grèves ont été suivies par l’administration flamande et par la SNCB, où là aussi une large majorité de travailleurs a rejeté des propositions salariales honteuses. Dans le non-marchand, des voix se lèvent pour casser l’accord salarial 2005-2010.

    Le MAS a déjà plaidé pour ne pas laisser les travailleurs lutter entreprise par entreprise. Il faut organiser ce mouvement. Avec la semaine d’action du 9 au 13 juin, on avance enfin. Cela aurait été encore mieux si ces actions avaient été décidées lors de réunions interprofessionnelles régionales, surtout maintenant qu’il existe une méfiance profonde de tout qui se décide en haut.

    Les directions syndicales ont encore une occasion: au lieu d’évaluer les actions lors de la conférence de presse annoncée pour le 13, ils peuvent ce jour-là organiser des réunions interprofessionnelles par région avec la base.

    Les journalistes pourraient alors apprendre directement dans quel mesure nous en avons assez. Nous pouvons d’ailleurs immédiatement prendre une décision pour une journée nationale d’action après les vacances d’été afin que le gouvernement comprenne bien que nous sommes sérieux et ne lâche pas un peu de vapeur tout simplement.

    Le MAS propose à la base de considérer les revendications suivantes :

    • Plus de pouvoir d’achat par plus de salaire et des allocations liées au bien-être, pour que nous ne payons pas nous-mêmes nos augmentations comme avec des réductions de taxes : 1€ de plus par heure
    • Un index qui reflète réellement le coût de la vie, pas d’accords all-in
    • Abolition de la norme salariale, des accords interprofessionnels comme dans le passé, avec un seuil salarial et non un plafond (un minimum qui revient à tous, pour que les secteurs faibles puissent en bénéficier également)
    • Pour les collègues qui tombent hors de l’AIP: casser tout les accords salariaux de plus de 2 ans, tel que l’accord 2005-2010 dans le non-marchand
    • Une suppression de la TVA sur les produits de première nécessité
    • Un plan massif de construction de logements sociaux publics

    Pour financer cela :

    • Une forte répression de la grande fraude fiscale
    • Un impôt sur les grandes fortunes

    Ces dernières mois, nous avons pu constater à quel point il est désastreux de laisser des secteurs-clés tels que l’énergie et les banques à l’avidité du secteur privé. Quand des grandes banques se trouvent en difficulté, l’Etat peut alors soudainement intervenir. Pour nous, le contrôle de tels secteurs revient à la collectivité. Nous plaidons donc pour leur nationalisation sous le contrôle démocratique du mouvement ouvrier et de toute la collectivité.


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  • Pouvoir d’achat. Construire un rapport de forces favorable pour un automne chaud !

    La semaine d’actions et de manifestations provinciales pour le pouvoir d’achat organisée par les syndicats du 9 au 13 juin est une bonne initiative. Ce n’est qu’un premier pas, qui devrait être suivi par une manifestation nationale à l’automne. Mais pour assurer qu’une telle mobilisation soit un succès, il faut un programme clair et l’implication active de larges couches de travailleurs.

    Geert Cool

    Le néolibéralisme en crise de légitimité

    Personne ne nie plus la hausse des prix de ces derniers mois. Pour l’année 2008, les banques estiment que l’inflation – la montée des prix – sera de 3,6% (ING) à 3,8% (KBC).

    Pour que les salaires suivent, une norme salariale supérieure à 5% pour deux ans sera nécessaire, sans quoi les travailleurs, les chômeurs et les pensionnés connaîtront un appauvrissement collectif encore plus grave. Une part grandissante du budget des ménages file vers l’énergie et la nourriture. Des économistes bourgeois affirment qu’on va devoir “accepter que notre niveau de bien-être diminue” (selon un économiste d’ABN-Amro).

    Au cours des dernières années, les politiciens traditionnels ont affirmé que la lutte contre la pauvreté était importante et qu’elle ne pourrait se mener que par le biais du marché “libre”. Verhofstadt a par exemple écrit dans une lettre aux antimondialistes que “le marché et le libre échange constituent la meilleure méthode, la seule méthode avérée, pour triompher de la pauvreté.”

    Pourtant, c’est au marché soi-disant “libre” que l’on doit aujourd’hui la hausse des prix de l’alimentation, parce que les grandes entreprises et les spéculateurs voient dans ce secteur une opportunité de réaliser de juteux profits. De même, la libéralisation du marché de l’énergie a conduit à des prix plus élevés, ce qui n’empêche pas la multinationale Suez de balayer toute critique en affirmant que sa filiale Electrabel a recours à des prix conformes au marché !

    Libéralisations et privatisations mènent à moins de services qu’on paie plus cher, avec la conséquence qu’une bonne partie de la population ne peut plus s’en sortir.

    Mais le néolibéralisme n’est pas néfaste pour tout le monde. Les managers de haut vol qui réalisent chaque année de nouveaux records salariaux n’ont évidemment pas à se plaindre. Aux Pays-Bas, les 5 plus grands top managers reçoivent un salaire cumulé de 131,8 millions d’euros, à peu près le salaire annuel de 4.000 travailleurs normaux.

    Dans notre pays, le salaire moyen d’un topmanager d’une société reprise au Bel 20 est de 2,22 millions d’euros. Nul doute que les chiffres néerlandais seront utilisés chez nous comme argument pour augmenter encore les salaires de nos topmanagers… pendant que les salaires chinois seront utilisés comme argument pour bloquer nos salaires !

    En mars 2007, le libéral Karel De Gucht reconnaissait déjà que les actionnaires et les top managers étaient les “grands gagnants” de la mondialisation. Il disait aussi : “Il y a 20 ans, le paquet total de rémunération d’un top manager américain était à peu près 40 fois le salaire d’un employé normal. Aujourd’hui il est monté jusqu’à 110 fois. Chez nous, en Europe, le fossé est beaucoup plus petit, mais il a fortement augmenté ici aussi ces 15 dernières années.” Il appelle même les top managers à la modération “pour ne pas faire le jeu des tendances populistes (…) On ne peut jamais perdre de vue que l’économie de marché puise sa légitimité morale et politique dans la supposition que les revenus correspondent grosso modo à la contribution faite à l’économie. Cette légitimité doit être préservée.” Aujourd’hui, cette légitimité du néolibéralisme est de plus en plus contestée.

    Plus de pouvoir d’achat par plus de salaire

    Contre la vie chère, il faut plus de salaire. On a trouvé de l’argent pour faire de – très gros – cadeaux au patronat, comme la déduction des intérêts notionnels. Pour les travailleurs par contre, le moindre centime est un problème et l’indexation des salaires ne suffit pas à compenser la hausse des prix. L’index est en fait déjà tellement miné que le pouvoir d’achat réel baisse. Mais en plus du rétablissement de l’index, il nous faudra lutter pour une véritable augmentation salariale. 1 euro de plus par heure serait un bon point de départ.

    Cela peut être financé par des mesures comme un impôt sur les grandes fortunes (par exemple au-dessus de 1 million d’euros) et la suppression de mesures comme la déduction des intérêts notionnels.

    Nous devons bien prendre garde à ne pas perdre d’un côté ce qu’on nous a donné de l’autre en payant nous-mêmes nos augmentations salariales. Les réductions de taxes sur le travail peuvent sembler sympathiques mais, en diminuant les rentrées pour l’Etat, elles aboutissent à une diminution de moyens pour la collectivité, ce qui conduit au final à devoir payer pour des services offerts auparavant par l’Etat. La libéralisation du marché de l’énergie constitue un avertissement suffisant : quand la collectivité n’a plus aucun contrôle sur un secteur, on paie plus cher alors que ce secteur génère des profits record.

    La seule réponse correcte est la nationalisation du secteur de l’énergie sous le contrôle des travailleurs et des consommateurs pour que les besoins de la majorité de la population deviennent centraux à la place des profits.

    Construire un mouvement

    La crise économique touche déjà les travailleurs et leurs familles de plein fouet. En Espagne, 250.000 emplois dans le secteur de l’immobilier risquent de disparaître. Aux Etats-Unis, il devrait y avoir cette année 17% d’opérations oculaires en moins, la faible sécurité sociale américaine renforçant l’impact de la récession économique. Le pourcentage de leur revenu que les Américains doivent consacrer à la nourriture et à l’énergie est au plus haut niveau depuis que ces données sont collectées.

    Les prix qui montent, le pouvoir d’achat qui baisse, cela touche tout le monde. Pour que les actions prévues soient une réussite, il est crucial de ne pas se limiter à de simples concentrations de permanents et de délégués mais d’impliquer activement des couches les plus larges possibles dans des manifestations et des arrêts de travail afin de construire un meilleur rapport de forces.

    Un bon pas dans cette direction serait aussi de ne pas faire les évaluations des journées d’actions provinciales des syndicats lors d’une conférence de presse le 13 juin, mais dans des réunions intersectorielles de militants (et pourquoi pas dans des assemblées communes FGTB-CSC) où on pourrait en même temps discuter de la continuation de la campagne vers une journée d’action nationale après les vacances.


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  • Les riches deviennent plus riches… et la facture est pour nous !

    et la facture est pour nous !

    Pendant qu’un patron d’une grande société belge gagne environ 50 fois le salaire brut d’un employé moyen, 15% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté (établi à 775 euros par mois). Travailler ne protège même plus du besoin : selon une étude réalisée par la FTGB, presque 20% des travailleurs ne s’en sortent pas avec leur salaire et 51% éprouvent des problèmes pour terminer le mois…

    Nicolas Croes

    Elle est belle la société du marché “libre”! Libre de se faire exploiter pour satisfaire la voracité des patrons, oui! Ce n’est pas notre système ! Ce n’est pas la société que nous voulons! Face aux parasites aux commandes dont le « travail » consiste surtout à protéger leurs seuls intérêts, face aux politiciens traditionnels qui défendent patrons et actionnaires avec la dernière énergie, les travailleurs ont besoin de leur propre projet de société !

    Les riches deviennent plus riches…

    • Bénéfices des 30.000 plus grandes entreprises belges en 2007 : 77 milliards d’euros ! Soit 7.700 euros par Belge…
    • Dividendes distribués par les entreprises cotées en Bourse à leurs actionnaires en 2007 : 10,2 milliards d’euros (+ 42% par rapport à 2006). 50% des profits ont été distribués aux actionnaires de cette façon, contre 33% l’an passé.
    • Salaire cumulé des chefs d’entreprises du Bel 20 (les 20 principales entreprises belges cotées en Bourse) en 2007: 48,89 millions d’euros… pour 24 personnes seulement !
    • Et en cas de licenciement, grâce aux “parachutes dorés”, pas de problèmes : le topmanager de Belgacom recevrait au bas mot 8 millions d’euros, celui de Delhaize 5 millions, celui de Dexia 4 millions,…
    • Salaire cumulé des dirigeants des entreprises publiques en 2007: 18,46 millions… pour 42 personnes !

    …et la facture est pour nous !

    Prix

    En Belgique, le prix de l’essence a augmenté de 12% en une année, celui du pain de 13%, celui des œufs de 25%, celui du mazout de 26% et celui des spaghettis de 25% ! Et l’avenir ne se présente pas mieux, loin de là…

    Nous déposons moins…

    Selon une enquête de Citibank, 88 % des Belges ont réduit leurs dépenses au cours de ces derniers mois, en économisant sur les loisirs (43%), sur le chauffage (43%), sur l’habillement (35%) et sur l’alimentation (27% parmi les francophones et 17% parmi les néerlandophones).

    Faillites

    L’accent a été mis ces dernières années sur la possibilité de créer chacun sa petite “entreprise”, notamment parmi les chômeurs. De fait, on n’a jamais connu autant de faillites d’entreprises familiales ou unipersonnelles sur les quatre premiers mois d’une année qu’en 2008.

    Bien-être, éducation,…

    La pression est telle sur le milieu de travail qu’un travailleur sur 3 connaît des insomnies à la seule idée de retourner travailler et que 4 travailleurs sur 10 sont stressés au boulot. Sans parler des accidents. A côté de cela, l’enseignement est de plus en plus cher, les soins de santé aussi, etc


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  • Le mouvement pour le pouvoir d’achat s’élargit !

    Semaine d’action du 9 au 13 juin

    “Les actions d’une minorité pour plus de salaire sont absurdes”, affirme Caroline Ven, la nouvelle économiste en chef du cabinet Leterme. Cette minorité devient pourtant de plus en plus grande. Initié par les sous-traitants de Ford Genk, le mouvement de grève pour plus de pouvoir d’achat s’est ensuite élargi à environ 80 entreprises dans des secteurs liés par des accords all-in, suivis par les fonctionnaires flamands, les cheminots et encore quelques entreprises dans le secteur privé comme BASF à Feluy.

    Eric Byl

    Entretemps il y a aussi eu les actions du personnel de différentes communes et CPAS. Le patronat, ses domestiques politiques et ses scribouilleurs dans les journaux essayent de minimiser ces actions et de les imputer à une “minorité bruyante”. Mais cette dernière peut compter sur de plus en plus de soutien. Le génie de l’action sociale est sorti de sa lampe !

    Le professeur Paul De Grauwe, un ancien ultra-libéral, a déclaré : “Je peux comprendre les grèves et les revendications salariales des syndicats. Nous venons d’une période où les bénéfices des entreprises ont été élevés. Les salaires sont restés en plan… Je n’ai donc pas de sympathie pour le patronat : ce qu’ils récoltent maintenant, ils l’ont semé eux-mêmes. En outre, la cupidité de beaucoup de topmanagers est révoltante.”

    Les augmentations de prix coûteront cette année en moyenne 1.300 euros par famille (d’après la KBC). Cela s’ajoute aux augmentations des prix des années précédentes. Mais le revenu moyen augmentera cette année de 1.700 euros, toujours selon la KBC qui se garde bien d’expliquer comment cette augmentation sera répartie. Dans ces 1.700 euros sont probablement inclus les investissements dans les fonds de la KBC qui spéculent sur la hausse des prix de l’alimentation… Nous constatons ainsi que la part des salaires dans le revenu national est pour la première fois descendu sous la barre des 50%. Le phénomène des “travailleurs pauvres” a aussi fait son apparition en Belgique, et tout le monde connaît quelqu’un qui doit cumuler plusieurs boulots pour survivre.

    Les syndicats ont trop longtemps laissé les travailleurs lutter entreprise par entreprise alors que le ryth-me de travail intenable, les contrats flexibles et les salaires en retard sur l’augmentation des prix touchent tout le monde. La direction syndicale ne doit pas écouter le patronat qui l’exhorte à exercer son “leadership“ sur sa base, mais doit au contraire laisser la parole à celle-ci, comme à Anvers où a été organisée une réunion ouverte pour tous les militants enfin de préparer la journée d’action provinciale.

    Cette semaine d’actions ne doit pas être clôturée par une conférence de presse, mais par un meeting national avec fonction d’évaluer les actions et de décider d’une date de mobilisation pour l’automne. Ce n’est que de cette façon que l’on pourra éviter que ces actions ne soient pas une énième tentative “d’évacuer la vapeur”.

    Le MAS propose les revendications suivantes :

    • + de pouvoir d’achat par + de salaire et une hausse des allocations, pour éviter de devoir nous-mêmes payer nos augmentations de pouvoir d’achat comme ce serait le cas avec des réductions des impôts. + 1 euro par heure !
    • Instauration d’un index qui compense réellement le coût de la vie, pas d’accords « all-in »
    • Abolition de la norme salariale. Des accords interprofessionnels avec un minimum salarial au lieu d’un plafond, pour que les secteurs les moins forts puissent aussi bénéficier d’augmentations salariales.
    • Rupture de tous les accords salariaux qui couvrent plus de 2 ans pour les travailleurs non-concernés par l’AIP, comme l’accord 2005-2010 dans le non-marchand.
    • Suppression de la TVA sur les produits de première nécessité
    • Développement d’un véritable plan de construction de logements sociaux basé sur des finances publiques

    Tout ceci peut être financé par :

    • une forte répression de la grande fraude fiscale
    • un impôt sur la fortune pour les grandes fortunes

    Les mois précédents ont illustré les conséquences néfastes de la cupidité du secteur privé dans des secteurs-clés comme ceux de l’énergie ou des banques. Et quand des grandes banques éprouvent des difficultés, le gouvernement est soudainement capable d’intervenir. Le contrôle de ces secteurs-clés doit selon nous revenir à la collectivité et nous en exigeons la nationalisation sous le contrôle démocratique du mouvement ouvrier et de la collectivité dans son ensemble.


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  • Prix de l’alimentation. Ils spéculent. Nous payons la note!

    Prix de l’alimentation

    Cette question, vous vous l’êtes déjà posée à la caisse : combien va me coûter mon caddie cette fois-ci ? A chaque fois, le ticket de caisse vous étonne : en un an, le pain a augmenté de 13%, les oeufs de 25%, les spaghettis de 25%, …

    Tract MAS. PDF (Néerlandais – Français)

    Beaucoup d’éléments jouent dans ces augmentations. La destruction du climat, les réquisitions de terres cultivables pour les biocarburants,… Mais le point fondamental, c’est la spéculation. D’énormes stocks de nourriture sont bloqués dans les hangars pour spéculer sur la hausse continue des prix alors que des millions de personnes ont besoin d’une aide alimentaire.

    Les spéculateurs ont déjà joué auparavant avec notre épargne dans les bourses et sur le marché immobilier. Avec la crise, ils se sont massivement jetés sur les matières premières et l’alimentation. Ce sont d’abord les habitations qui sont devenues impayables, la même chose arrive maintenant avec notre alimentation.

    Non à la flambée des prix !

    Non à la flambée des profits !

    Alors que de plus en plus de familles doivent rogner sur leur alimentation, les multinationales font des profits gigantesques. Des sociétés comme Monsanto (+50%) et Cargill (+70%) connaissent des augmentations de profits spectaculaires. En 2007, Nestlé a fait 6,59 milliards d’euros de bénéfices.

    Et tout le monde veut profiter de l’aubaine, dans la distribution et ailleurs, en utilisant la hausse des prix pour augmenter la marge bénéficiaire.

    Entretemps, les managers des grandes entreprises sont largement récompensés pour leurs services: 2,6 million d’euros le salaire annuel chez Delhaize (une hausse de 25% par rapport à l’année précédente), 4,28 million d’euros chez Inbev.

    Notre niveau de vie est en chute libre!

    En six mois, le nombre de personnes vivant avec moins d’un dollar par jour a augmenté de 100 millions. Tous ceux qui doivent vivre avec moins de 2 dollars par jour – 2,5 milliards de personnes – qui étaient déjà confrontés à la misère et la pauvreté, font aujourd’hui face à la famine.

    « Les spéculateurs achètent de grandes quantités, les stockent, et les tiennent en dehors du marché jusqu’à ce que les prix augmentent ! »

    Chez nous, le nombre de gens qui font appel à l’aide alimentaire augmente; la FGTB a d’ailleurs introduit le terme de « travailleur pauvre ». En plus de tout le reste, c’est humiliant de ne pas pouvoir subvenir aux besoins les plus essentiels de sa famille.

    Pour celui qui vit avec un salaire raisonnable, ce sont les études supérieures des enfants, les vacances, la détente et la culture qui sont sous pression. Justement ces choses qui rendent la vie plus agréable.

    Les pauvres et les travailleurs, dont le niveau de vie est menacé, ont raison de passer à l’action. Aux quatre coins du monde il y a des manifestations et des actions de grève. En Belgique aussi, il y a eu des actions et des grèves pour plus de salaire. En juin se dérouleront d’ailleurs des actions et manifestations à l’initiative des syndicats.

    Au début de cette année, les patrons ont parlé d’une «hystérie du pouvoir d’achat». Mais aujourd’hui, c’est le monde entier qui est frappé par une crise alimentaire et du pouvoir d’achat telle que nous n’en avons jamais vue.

    Quelles solutions pour cette crise?

    Seule une réelle augmentation salariale pour la classe des travailleurs peut sauver notre pouvoir d’achat. Nous avons aussi besoin d’un programme social qui comprend entre autres des allocations adaptées au bien-être.

    En tant que véritables socialistes, nous pensons que c’est le chaos et l’anarchie du marché « libre » qui pousse le monde dans cette crise. La science et la technologie atteignent pourtant des niveaux extraordinaires. Il est parfaitement possible aujourd’hui de produire de quoi nourrir 12 milliards de personnes.

    Les travailleurs doivent exiger que les secteurs clés de l’economie soient sous le contrôle de la collectivité. De cette façon, un plan démocratique qui permette de vendre les produits alimentaires à des prix abordables peut être établi. Ces entreprises doivent être sous le contrôle des travailleurs et des consommateurs, ce n’est que de cette façon que la production sera orientée vers les besoins de la population et en faveur de l’environnement.


    Pour un programme vraiment socialiste !

    • Un index qui reflète réellement l’augmentation du coût de la vie
    • Suppression de la TVA sur les produits de première nécessité
    • 1 euro d’augmentation salariale par heure pour tous
    • Augmentation significative des allocations

    Financé par :

    • Une répression sévère de la grande fraude fiscale
    • La suppression des cadeaux fiscaux aux riches
    • Un impôt sur les grandes fortunes
  • Pour couvrir les frais réels des études : Un salaire étudiant !

    Le lancement de la campagne « Respacte » pour une baisse des coûts directs et indirects des études dans l’enseignement supérieur, à l’initiative de la Fédération des étudiants francophones (FEF) et de son équivalent néerlandophone (VVS) a reçu un large écho dans la presse. A cette occasion, la revendication d’un salaire étudiant a été abordée dans un article du journal « Le Soir ».

    Boris Mallarme

    Etudiants de Gauche Actif – l’organisation étudiante du MAS/LSP – veut contribuer à la discussion au sein de Respacte et à l’élaboration du cahier de revendication que la campagne mettra en avant à l’occasion des élections de 2009. Nous pensons que cette campagne est une bonne occasion pour remettre à l’ordre du jour la revendication d’un salaire étudiant qui était auparavant portée par les organisations jeunes des syndicats.

    L’enquête de la FEF effectuée auprès de plus de 3.000 étudiants francophones révèle que l’ensemble des frais liés aux études (minerval, matériel, logement, transports, alimentation, soins de santé,…) s’élève à des montants variant entre 10.000 et 12.000 euros pour ceux qui ont un kot et entre 7.000 et 9.000 euros pour ceux qui vivent chez leurs parents. Beaucoup de jeunes restent chez leurs parents le temps de leurs études non pas par choix, mais parce que payer un loyer à côté des autres frais est impossible.

    L’augmentation incessante des frais des études ces 20 dernières années a été accompagnée par une réduction de l’accès aux bourses d’études. En Flandre, le nombre de boursiers a chuté de 25% à 15% des étudiants de 1989 à 2004 car les seuils de revenus pour avoir droit à une bourse d’étude n’ont pas suivi l’index. De plus, le montant des bourses est trop restreint et ne couvre au maximum qu’un cinquième de l’ensemble les frais !

    Un étudiant boursier doit encore travailler à mi-temps pendant toute l’année à côté des cours pour s’en sortir. Un travailleur arrive difficilement à épargner suffisamment pour envoyer plusieurs de ses enfants à l’université.

    L’augmentation croissante du coût des études pousse plus en plus d’étudiants à accepter des boulots précaires et mal payés. Des milliers de filles sont même poussées vers des solutions extrêmes comme la prostitution. Selon Randstad, en 2006, 84% des étudiants ont effectué un travail rémunéré dont un cinquième au noir. Toujours selon cette agence d’intérim, ces deux dernières années, le nombre d’étudiants qui travaillent pendant l’année en plus d’un job d’été a doublé et la moitié d’entre eux travaillent l’équivalent de plus d’un mois à temps-plein en dehors des vacances d’été. Comme ce temps doit normalement être consacré aux études, il n’est pas étonnant qu’il y ait de plus en plus d’échecs et d’abandons.

    Dans certains secteurs, les travailleurs intérimaires – toujours plus nombreux au détriment d’emplois stables – doivent souvent chômer pendant l’été et de plus en plus durant l’année car les entreprises utilisent à leur place des étudiants, encore meilleurs marchés. Il s’agit d’une pression à la baisse sur les salaires et les conditions de travail de l’ensemble des salariés.

    L’enseignement finlandais est souvent cité en exemple, et il est vrai que ce système est moins antisocial. Le financement public y est supérieur, le minerval n’existe pas et le système d’aide est plus étendu. Un peu plus de la moitié des étudiants accèdent à une aide d’un montant maximum de 259 euros par mois pendant 55 mois et il existe aussi une aide au logement de 27 euros à 250 euros par mois (chiffres de 2005). Mais le fait que 65% des étudiants finlandais travaillent montre que c’est encore insuffisant. D’ailleurs, 40% de ceux qui accèdent à cette aide contractent un emprunt étudiant de 300 euros par mois qu’ils mettent dix ans en moyenne à rembourser après leurs études. Le système finlandais est intéressant pour illustrer les améliorations que peut apporter un meilleur financement public mais cela n’offre ni de solution quant à l’accès à l’enseignement supérieur pour les jeunes issus de la classe des travailleurs ni de bonnes conditions d’étude pour réussir et s’épanouir.

    Obtenir une indépendance financière complète des jeunes par l’introduction d’un salaire étudiant permet de garantir que chacun puisse non seulement accéder aux études mais aussi avoir pleinement la liberté de choisir quel type d’étude entreprendre. Un jeune dont la famille a dû faire des sacrifices importants pour qu’il accède aux études est souvent bien plus confronté à la pression de faire des études qui permettent de mieux gagner sa vie au détriment de celles qui l’intéressent peut être plus.

    Ce salaire étudiant, il faut le financer en prenant l’argent là où il est, chez les capitalistes. Les entreprises du Bel-20 ont fait 21 milliards d’euros de bénéfices après impôts en 2007. Et les impôts des entreprises représentent aujourd’hui moins de 12% des recettes fiscales de l’Etat en Belgique…

    Mais ce sont pourtant ceux qui produisent les richesses, les travailleurs, qui n’ont pas les moyens d’offrir des études supérieures à leurs enfants.


    Liens :

  • Pouvoir d’achat: De plus en plus de travailleurs pauvres!

    Pouvoir d’achat:

    La perte de pouvoir d’achat ne touche pas que les chômeurs et les allocataires. Les travailleurs ont eux aussi de plus en plus de difficultés à joindre les deux bouts. Il apparaît, selon une étude réalisée par la FTGB, que presque 20% des travailleurs ne s’en sortent pas avec leur salaire. Au même moment, les grands actionnaires ont encore obtenu de nombreux nouveaux cadeaux, entre autres grâce à la déduction des intérêts notionnels.

    Les chiffres de la FTGB illustrent à quel point le problème de la baisse du pouvoir d’achat est important. Alors que les politiciens traditionnels parlent volontiers de lutte contre la pauvreté et qu’un secrétaire d’État a même été désigné dans le gouvernement actuel (avec en premier lieu Laloux, PS, rapidement remplacé…), le nombre de Belges sous le seuil de pauvreté augmente. Aujourd’hui, 15% de la population vit officiellement dans la pauvreté et le nombre de travailleurs compris dans ce chiffre augmente également. Dans notre pays, presque 4% des travailleurs vivent sous le seuil de pauvreté.

    Mais la pauvreté est bien plus présente que ne le laisse croire ce chiffre. Le nombre de travailleurs qui connaît des problèmes de fin de mois ne cesse de grandir. Selon la FTGB, 51% des travailleurs ont difficile à finir le mois, 44% affirment qu’un seul salaire n’est pas suffisant pour vivre, 37% n’arrivent pas à épargner, 35% ont des difficultés à assurer l’éducation de leurs enfants, 18% ne partent en vacances qu’une fois par an et ont des problèmes pour payer leurs frais de transport, etc.

    Autres données intéressantes: 61 % des travailleurs effectuent des heures supplémentaires (24 heures par mois en moyenne), mais à peine 6 % le font par choix personnel pour "travailler plus pour gagner plus" et 34 % des travailleurs attendent toujours que leurs heures supplémentaires soient payées ou récupérées…

    Ces chiffres font comprendre que la dégradation du pouvoir d’achat touche un large groupe de travailleurs. La pauvreté n’est plus un problème pour les plus démunis, cela devient de plus en plus une réalité quotidienne, également pour celui qui a un job ! La FTGB parle de travailleurs pauvres. Presque un travailleur sur cinq ne peut acheter sa propre habitation ni partir en voyage.

    Le président de la FGTB Rudy De Leeuw déclare que quelque chose doit être fait contre ce problème : « Nous réclamons la reprise de la réduction d’impôt que les sociétés ont obtenue dans le cadre de la déduction des intérêts notionnels pour le pouvoir d’achat. » C’est une revendication correcte étant donné que les cadeaux fiscaux pour les riches coûtent beaucoup à la collectivité à un moment où couches les plus pauvres (parmi lesquelles beaucoup de travailleurs) voient fortement diminuer leur pouvoir d’achat.

    Cette étude est utile pour se préparer face aux négociations pour un nouvel Accord Interprofessionnel en fin d’année. Le chef de la FGTB a encore déclaré: « Les salaires bruts, les salaires minimums et les allocations doivent augmenter sensiblement. Le contrôle des prix est nécessaire pour l’énergie et dans le secteur de la location. Au besoin, les loyers doivent être bloqués. Pour tout payer, nous devrons parler de la déduction des intérêts notionnels, car avec les deux milliards d’euros de réduction d’impôt que les sociétés ont obtenu, nous pouvons prendre des mesures sociales. »

    Appliquer ces mesures ne sera toutefois pas évident sans prolongement politique capable de briser avec la logique de ce système. Sans rompre cette logique de profit, un contrôle des prix conduira surtout à la disette (parce que le secteur de la distribution des produits n’est pas sous le contrôle de la collectivité). Les grandes entreprises ne cèderont pas non plus facilement les cadeaux qu’ils ont reçus ces dernières années…


    Pour en savoir plus:

  • Augmentation des prix et crise alimentaire: Ce n’est pas notre faute, ce n’est pas à nous de payer!

    Augmentation des prix et crise alimentaire:

    Ce n’est un secret pour personne, les prix augmentent. En Belgique, le prix de l’essence a ainsi augmenté de 12% en une année, celui du pain de 13%, celui des œufs de 25%, celui du mazout de 26% et celui des spaghettis de 25% ! Les dépenses d’un ménage moyen en Belgique se sont en fait élevées de 5,2% quand on compare le premier trimestre de 2008 au premier trimestre 2007. Et rien n’indique que ces chiffres sont appelés à baisser…

    Vous le savez, ni les salaires, ni les allocations n’ont suivi cette courbe. Enfin, ça dépend pour qui. Le patron de Delhaize peut par exemple sans problème s’accommoder de la hausse des prix pratiqués dans ses magasins : il a reçu en 2007 une augmentation salariale qu’aucun travailleur ne juge réaliste pour lui-même : +25% ! Cela lui fait tout de même un salaire de 2,6 millions d’euros… Et, alors que nous devons nous serrer la ceinture sans cesse plus fortement, il est loin d’être le seul dans ce cas : le patron d’Inbev (Jupiler, Stella,…) a ainsi palpé pour l’an dernier un salaire de 4,28 millions d’euros en 2007 (+8,9%).

    Partout à travers le monde

    Partout dans le monde, c’est la même chose, la même tendance, bien qu’il y ait évidemment des différences de proportions et d’impact. Internationalement, depuis la mi-2007, les prix alimentaires ont augmenté d’environ 40% et la Banque Mondiale estime que la cherté de la nourriture est devenue un combat quotidien, un combat de survie, pour environ 2 milliards de personnes. Des « émeutes de la faim » ont pour l’instant touché une quarantaine de pays. Mais à côté de cela, des multinationales agroalimentaires comme Nestlé s’en sortent très bien. L’an dernier, le chiffre d’affaires de cette entreprise était de 66,55 milliards d’euros (+9,2%) pour un bénéfice net de 6,59 milliards d’euros (+15,8%). L’année 2008 commence assez bien aussi puisque son chiffre d’affaires a encore augmenté de 9,8% durant le premier trimestre. Pour Danone, cela se passe encore mieux : + 11,4% de chiffre d’affaires durant le premier trimestre.

    C’est dans ce fossé entre riches et pauvres qu’il faut trouver l’explication de la hausse des prix de l’alimentation. Dans les médias, on entend beaucoup parler de la croissance de la demande en Inde ou en Chine, ou encore des prétendus « bio » carburants. Mais même si ces éléments jouent un rôle, ils n’ont pas émergé d’un coup, comme ça. Ils expliquent donc difficilement la récente et rapide flambée des prix. D’autant plus que, selon l’ONG 11.11.11, il y a actuellement sur terre de quoi nourrir au bas mot 12 milliards de personnes, soit près du double de population actuelle…

    Qui est responsable ?

    La crise économique mondiale issue des Etats-Unis (la fameuse crise des « subprimes », ou crédits à hauts risques) a provoqué un effondrement des possibilités de spéculation.

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    Les protestations augmentent à travers le monde, en Afrique (ci-dessus:"A bas les affameurs du peuple!"), en Europe (ci-dessous, en France) et ailleurs.
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    Les spéculateurs, pas bêtes, se sont donc reportés sur la nourriture et les matières premières. Parce que, ça a beau être la crise, on est tous bien obligés de manger… et donc d’acheter de quoi se nourrir. Et hop, les spéculateurs ont acheté les stocks de nourriture pour s’enrichir encore plus, et tant pis si, au passage, des centaines de millions de personnes ne sont plus capables d’acheter de quoi manger. Ainsi, pour la patronne de la société ADM (une multinationale spécialisée dans la vente et la transformation de grains): "la volatilité sur le marché des matières premières présente des opportunités sans précédents". Ce n’est pas du cynisme, c’est de l’économie. De l’économie de marché, plus précisément.

    Car ici, il ne s’agit pas d’un disfonctionnement du système. Le « libre marché » a conduit à la crise des crédits (on encourageait à consommer quitte à s’endetter jusqu’au cou et au delà) et pour continuer à amasser des profits gigantesques, les coupables spéculent maintenant avec la nourriture. Doit-on laisser ces salauds continuer ? Doit-on permettre que, de crise en crise, ce soient toujours aux victimes – les travailleurs, mais aussi la planète – de payer pour que les responsables continuent à mener leur vie indécente de parasite ?

    Nationalisation sous contrôle des travailleurs et des consommateurs

    Le contrôle de la production de nourriture et de l’approvisionnement doit immédiatement être retiré des mains des spéculateurs, des négociants internationaux et des grosses compagnies agroalimentaires.

    A côté de revendications pour être capables de faire face à la hausse des prix comme une hausse importante des salaires et des allocations, le mouvement ouvrier doit exiger que ces institutions soient nationalisées pour permettre la mise en place d’un plan de distribution de nourriture à des prix raisonnables pour tous. Ces entreprises nationalisées doivent être sous le contrôle des travailleurs et des consommateurs afin que la production soit enfin orientée vers la satisfaction des besoins de la majorité de la population et non vers la soif de profit d’une minorité de capitalistes.


    Liens:

  • Pas d’attaque contre l’index, pas d’accords all-in

    Plus de pouvoir d’achat par plus de salaire!

    Le patronat se prépare déjà aux négociations pour l’Accord Interprofessionnel (AIP) de cet automne. Il a reçu l’aide de ses amis de la Banque Centrale Européenne et de la Banque Nationale, qui ont déclaré vouloir réduire les effets de l’index ou même carrément l’abolir… Cependant, la vraie cible de ces propos n’est pas l’index en lui-même, mais bien la prochaine norme salariale.

    Geert Cool

    S’attaquer à l’index avec des accords all-in?

    L’index a de toute façon été déjà bien attaqué. L’index-santé, introduit dans les années ’90, ne reprend plus l’essence, le diesel, le tabac et l’alcool. Début 2006, le contenu du « panier de la ménagère » qui sert de référence pour calculer l’index (et ses augmentations) a été « adapté », en mettant davantage l’accent sur certains produits de luxe dont les prix ont baissé (lecteurs DVD, télévisions, etc.)

    Guy Quaden, le gouverneur de la Banque Nationale (membre de longue date du PS) a réagi aux critiques de la Banque Centrale Européenne en déclarant que l’index avait suffisamment été démantelé pour ne plus constituer un «danger»… tout en affirmant que le principe même de l’indexation automatique devrait être rediscuté ! Le but de cette mascarade est limpide : ce n’est pas l’index qui est visé, mais bien les cadeaux que le patronat désire obtenir à l’occasion des négociations de l’Accord Interprofessionnel (si toutefois il y a accord, car il est en fait probable que le gouvernement doive lui-même faire imposer un «accord» comme en 2006).

    Le système des accords all-in, où les augmentations d’index sont partiellement ou entièrement supprimées dès qu’est atteint un «plafond» d’augmentation fixé dans l’accord salarial, est une autre manière de miner l’index. Dans l’AIP précédent (2007-2008), une norme salariale de 5% était prévue pour les augmentations de l’index et des salaires. Mais selon le Bureau du Plan, au cours de cette période, l’augmentation de l’index sera à elle seule de 5,1% (Agoria, la fédération des entreprises du secteur technologique, parle plutôt de 5,6%). Dans plusieurs secteurs, cela a déjà des conséquences inouïes. Dans le secteur de la construction par exemple, une indexation supérieure à 5% n’est plus autorisée ! Dans d’autres secteurs, aucune augmentation autre que l’index ne sera accordée, ce qui signifie une réelle détérioration au vu du détricotage de l’index (l’augmentation réelle des prix, sur base annuelle, est de 4,39%, plus que l’augmentation effectuée via l’index).

    Dans le contexte des augmentations de prix de ces derniers mois, il va être plus difficile pour le patronat de conclure des accords all-in. Gilbert De Swert, de la CSC, a déjà déclaré que : « Les syndicats vont dire non, plus qu’avant, parce qu’ils ont vu la récente augmentation de l’inflation, qui a coulé les accords salariaux dans certains secteurs à un moment où les travailleurs ont plus de plaintes que de pouvoir d’achat ».

    Le patronat veut des diminutions de charges pour les bénéfices et les gros salaires des cadres

    2007 a été de nouveau un excellent cru pour les profits : les actionnaires des entreprises belges cotées en Bourse ont obtenu 10,2 milliards d’euros de dividendes (une augmentation de 42% en comparaison avec 2006). C’est à peu près la moitié des profits qui va ainsi vers les actionnaires. Les cadres de haut vol peuvent aussi se rassasier à la mangeoire des gros profits. Gilbert De Swert dit à ce titre : «Les entreprises ne savent plus aujourd’hui que faire avec tout leur argent, mais, à les écouter, le moindre centime d’euro de plus en charge salariale leur coûterait toute leur compétitivité et tout notre emploi.»

    Le patronat revendique toutefois encore de nouvelles diminutions de charges et ce sera probablement un élément central dans leur paquet de revendications pour l’AIP. Ces diminutions de charges doivent donner aux travailleurs l’illusion qu’ils vont avoir un salaire net plus élevé alors qu’à long terme, cela limite les dépenses du patronat. Cela devra être payé d’une manière ou d’une autre, comme on peut déjà le voir avec les services publics libéralisés (énergie, télécommunications, et graduellement La Poste) Les diminutions de charges et autres recettes néolibérales mènent justement à l’aggravation des problèmes de pouvoir d’achat.

    Il faut organiser la résistance

    Le patronat fait tonner son artillerie pour peser sur les discussions. Les syndicats vont devoir faire quelque chose en réponse à cela s’ils veulent, eux aussi, construire un rapport de forces. De ce côté, après la manifestation du 15 décembre, le silence a régné longtemps. L’idée de journées d’action régionales après les élections sociales et d’une manifestation nationale en automne est certainement positive, mais il va falloir mener une véritable campagne.

    Les actions essentiellement spontanées qui se sont déroulées en Flandre autour du pouvoir d’achat illustrent que ce thème est très sensible. La seule manière d’améliorer effectivement le pouvoir d’achat est d’augmenter les salaires et les allocations. Une offensive pour plus de pouvoir d’achat pourrait compter sur un large soutien et une implication active. Qu’attend-on pour l’organiser ?

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