Category: Pouvoir d’achat

  • Pétition pour le rétablissement de l’index

    Dans le comité paritaire 218 (beaucoup d’employés tombent sous ce comité), une nouvelle règle d’indexation des salaires a été introduite en 2006. Au lieu de suivre immédiatement la hausse des prix, il n’y a qu’une indexation par an, au début de l’année. Les salaires des quelques 300.000 employés du CP218 suivent donc encore moins le coût de la vie.

    Une pétition internet a été lancée sur ce sujet, pour supprimer cette règle d’indexation annuelle. Vous pouvez trouvez ci-dessous le texte de cette pétition, nous vous demandons bien entendu de soutenir la lutte des employés du CP 2018 contre cette attaque spécifique contre l’index.

    Index et pouvoir d’achat vont de pair !

    Jusqu’au 31/12/2005 les salaires dans le CP 218 étaient indexés à chaque fois que l’index santé quatrimensuel de 2 mois consécutifs avait dépassé l’index clef conclu dans le comité paritaire. Les salaires étaient alors augmenté, et ceci le premier jour du mois suivant.

    A partir de 1/1/2006 les salaires ne sont plus indexés qu’une fois par an, et ceci au début de l’année, en fonction de l’index santé moyen Quatrimensuel.

    Ce nouveau système à pour conséquence que le pouvoir d’achat diminue à vue d’œil pour les travailleurs dans la CP 218. Et la situation n’est pas sur le point de s’améliorer, puisque nos salaires ne seront pas indexés avant le 1 janvier 2009. C’est pourquoi nous demandons aux syndicats qu’ils exigent durant les prochaines négociations interprofessionnelles 2009-2010 d’arrêter le système d’indexation actuel et de réintroduire l’ancien système pour que nos salaires puissent plus vite suivre l’évolution des prix.

    Signez la pétition!


  • Une semaine d’action qui en veut plus !

    La discussion se poursuit au sujet de l’estimation la plus correcte du nombre de participants à la semaine d’action des syndicats. Les sous-évaluations auxquelles la presse a eu recours, parfois en mentionnant plus de participants dans l’article que dans le titre, ont disparu. Les politiciens, la presse et même les patrons n’osent plus remettre en question que le mouvement pour le pouvoir d’achat est porté par la base, plus d’ailleurs que ce qu’avaient imaginé les dirigeants syndicaux dans un premier temps.

    Même le dirigeant de la CSC Luc Cortebeeck a reconnu dans le quotidien flamand De Morgen qu’il y a eu «plus de monde qu’attendu». Jusqu’à trois ou quatre fois plus même. Les chiffres varient de 80 à 100.000. Liège et Anvers ont ouvert la danse, les gens y étaient bien conscients qu’ils allaient donner le ton pour le reste de la semaine. La semaine précédente, la délégation de GM avait précisé que seule la délégation allait manifester, mais par la suite, l’usine a été fermée sous la pression de la base. La même chose s’est passée à Atlas Copco, et dans d’autres entreprises anversoises aussi, la volonté de passer à l’action a dépassé toutes les attentes. Résultat : 7.500 participants, bien plus que toutes les prévisions.

    A Liège, il y a eu pas moins de 25.000 manifestants. Qui a prétendu que « le débat sur le pouvoir d’achat » n’était pas lancé en Wallonie ? Il est exact de dire que la vague de grève du début de cette année dans environ 70 entreprises principalement flamandes ne s’est pas étendu vers la Wallonie et Bruxelles. Cela peut partiellement s’expliquer par le haut taux de chômage dans ces deux régions, par le retard économique et par le fait que les travailleurs wallons et bruxellois ont ces dernières années été systématiquement brutalisés par la presse, les patrons et les politiciens. Toutefois, dès qu’un mot d’ordre arrive, le mouvement se généralise, les gens n’ont plus alors la responsabilité du retard de la région entière placée sur leurs épaules en tant que délégation et les traditions de lutte des travailleurs wallons ressurgissent alors pleinement.

    LES GRÈVES ET LES MANIFESTATIONS « DÉMODÉES » RAPPORTENT PLUS QUE LES ACTIONS « LUDIQUES ».

    Le Hainaut a été à la hauteur des camarades liégeois, il y avait 20.000 manifestants à Mons. Quelle différence avec les 2.500 participants à « Foodstock », à Gand. Les régions qui ont opté pour des combinaisons classiques et « démodées » de grèves et de manifestations ont eu un résultat beaucoup plus grand que les régions qui ont privilégié les actions « nouvelles et ludiques », comme en Flandre Orientale, ou pire encore avec les randonnées à bicyclette et autres actions aux grandes surfaces à Bruges et Courtrai. Qui avait auparavant participé à la manifestation de Mons avec ses 20.000 participants a dû se sentir bizarre à Courtrai au milieu de 500 participants. Nous avons beaucoup entendu des remarques sur le fait que nous ne sommes pas dans un syndicat pour faire la fête ou des excursions, mais bien pour protéger notre travail et nos salaires.

    De toute façon, le ton a été donné. À Hasselt, il y a eu 3 à 4.000 participants, dont beaucoup de délégations d’entreprises entièrement ou partiellement stoppées, entre autres le sous traitant de Ford Lear Corporations. À Namur, nous avons été 4.500, avec quelques légers débordements d’une dizaine de syndiqués, ce qui a été présenté plus tard dans la presse comme des « émeutes ». Arlon a connu sa plus grande manifestation depuis 1977, depuis la fermeture de la société métallurgique d’Athus. À Bruxelles, où les syndicats avaient dans un premier temps fixé un quota de 1000 manifestants chacun, les directions syndicales ne pouvaient pas se permettre de perdre la face au regard des autres régions. Malgré la pluie battante, nous avons été 10.000 et beaucoup d’autres sont restés dans les commerces environnants ou se sont abrités dans les métros ou les gares.

    LE NOMBRE DE JEUNES ET DE FEMMES A ETE FRAPPANT

    A chaque manifestation, le nombre de jeunes participants a été frappant. Beaucoup venaient d’être élus au cours des récentes élections sociales et ont considéré une manifestation syndicale pour le pouvoir d’achat comme le prochain pas logique de leur engagement. Un grand nombre s’est adressé à nos militants afin de demander où leur délégation se trouvait ou encore où ils pouvaient encaisser l’indemnisation de grève, indépendamment de leur couleur, rouge ou verte. À la base, la couleur ne fait souvent pas de différence, on considère soi-même et autrui avant tout comme des travailleurs qui sont dans le même bateau. Beaucoup de femmes étaient présentes également, et c’est une donnée relativement nouvelle dans ce genre de mobilisation.

    Il fallait chercher loin l’affinité avec le CDH chez beaucoup de militants CSC, ce qui est un changement remarquable en comparaison des années de la coalition violette. L’attachement de militants FGTB au PS était aussi à un point historiquement bas. Le peu de mandataires PS présents doivent aussi l’avoir senti et ils sont restés étonnamment discrets. En Flandre, SPa-Rood, qui a bénéficié d’une certaine attention des médias ces derniers mois, n’a pas été aperçu, nous n’avons même pas vu un tract.

    LES PATRONS SOUFFLENT LE CHAUD ET LE FROID

    Du côté patronal, on a eu très peur. On ne parle plus de « l’hystérie de pouvoir d’achat ». La parution d’innombrables « études » sensées nous montrer que la situation s’est améliorée pour nous tous ne prend plus. Qu’en ’83 nous devions travailler aussi longtemps qu’aujourd’hui pour acheter une voiture, cela est bien possible, mais depuis lors, sur le même laps de temps, nous produisons beaucoup plus qu’en ‘83. On sait tous que les patrons sont pour le progrès, mais qu’ils veulent exclusivement mettre dans leur propre poche tout ce que rapporte ce progrès, nous ne devons pas être d’accord avec ça.

    Il y a même eu une étude qui a comparé nos habitudes alimentaires avec celles du siècle dernier. Et devines quoi, nous avons consacré à ce moment-là une plus grande partie de notre revenu à la nourriture comparé à aujourd’hui. Nous supposons que les auteurs ne plaident pas pour envoyer à nouveau les enfants dans les puits de 8 jusqu’à 12 heures par jour, 6 jours par semaine. Quant aux vacances, nous consacrons en moyenne 2.000 euros pour les voyages. Est-ce qu’on a comparé les prix des hôtels par rapport à il y a quelques années, ou encore le prix d’un billet d’avion ou d’une assurance de voyage ? Si nous consacrerions aujourd’hui environ autant qu’en ’83 en voyages, alors nous serions tous stockés dans des tentes sur un terrain de scouts dans les Ardennes ou à la mer.

    Le président français Sarkozy, pourtant bien à droite, veut abaisser la TVA sur les combustibles. Le ministre italien des finances, tout aussi à droite, veut même instaurer une taxe à la Robin des Bois sur les bénéfices des sociétés pétrolières. En bref, ça panique du côté patronal, comme le reflètent Sarkozy & Co. Dans ce cadre, même la commission européenne s’est sentie obligée d’intervenir, et son côté néolibéral est tout de suite apparu. Au Sommet européen des ministres du travail, il a été décidé d’autoriser un temps de travail pouvant aller jusqu’à 48 heures par semaine, jusqu’à 60 heures même dans certains cas, et même jusqu’à 65 heures pour les métiers qui comprennent un temps d’attente « inactif ». Joëlle « Madame Non » Milquet a été contre, mais n’a malheureusement pas voté non et s’est abstenue. Le Sommet des ministres européens des finances veut débattre, sur proposition de Reynders, du « mécanisme d’indexation », et ce ne sera pas pour l’améliorer. La Banque Centrale Européenne risque d’augmenter les taux d’intérêt si les gouvernements européens ne tiennent pas sous contrôle leurs prix et surtout les salaires. Est-ce encore surprenant si les Irlandais, les seuls qui ont pu se prononcer via un référendum au sujet du Traité de Lisbonne, ont – heureusement – rejeté ce Traité?

    LETERME I : UN MILLIARD D’EUROS POUR LE POUVOIR D’ACHAT, 3,5 MILLIARDS D’EUROS POUR LES PATRONS

    Leterme nous « comprend », mais n’a malheureusement pas de sous. « Il n’y a aucun gouvernement au monde » prétend-il, « qui peut compenser à 100% la perte du pouvoir d’achat par la hausse des prix du pétrole ». Grâce à l’index, 1 milliard d’euros a déjà été injecté dans le pouvoir d’achat, ajoute-t-il, comme si ce à quoi nous avons droit avec l’indexation était un cadeau personnel de sa part. Avec le dépassement de l’index pivot, les salaires des fonctionnaires augmenteront de 2%, ce qui représente des coûts supplémentaires de 25 millions d’euros mensuellement, soit 300 millions d’euros par an. De plus, il y a encore 700 millions d’euros qui partiraient vers l’indexation des allocations sociales comme les retraites et les allocations familiales.

    En sachant que les 30.000 plus grandes entreprises ont de nouveau réalisé l’année précédente un bénéfice record d’au moins 77 milliards d’euros et que les entreprises du Bel 20 ont rapidement distribué 50% de leurs profits en dividendes, alors on se rend compte combien les paroles de Leterme sonnent creux. L’ancien leader étudiant de mai ’68 en Belgique et membre du PS Guy Quaden, le gouverneur de la Banque Nationale, accourt aujourd’hui à l’aide de Leterme. Il affirme vouloir partiellement réviser le mécanisme d’indexation en supprimant ou en révisant fortement l’indexation pour les hauts salaires. Bref, il donne à Leterme le moyen de s’en prendre à l’indexation sans que cela ne soit de prime abord une menace pour les bas revenus. Quaden brode en fait aujourd’hui sur base de l’idée de Caroline Ven – ancienne chef des services d’études de la FEB et du VKW (fédération patronale catholique flamande) et actuelle économiste en chef de Leterme, étiqueté « CSC » – qui a reproché aux militants syndicaux de monter aux créneaux uniquement pour les privilégiés alors que certains allocataires ont vraiment difficile. Nous nous sommes alors demandé si Caroline Ven manifestera autant de préoccupations pour eux quand le gouvernement mènera demain sa politique de suspension vis-à-vis des chômeurs et des invalides…

    PS, SPa, ECOLO : DE PETITES MESURES POUR DE PETITES INTERVENTIONS DANS LES JOURNEES D’ACTION

    Du côté de la social-démocratie, l’imagination est au pourvoir, suivant l’exemple de leur représentant à la direction de la Banque Nationale. Le SPa a ainsi trouvé des solutions qui ne coûtent pas un euro, en s’appuyant sur l’exemple de différentes mesures prisent dans des pays européens. De son marché aux mesures, le SPa est revenu avec l’idée d’instaurer un blocage des prix pour le gaz et l’électricité, de manière temporaire… en attendant une vraie libéralisation du secteur de l’énergie ! Autre proposition, donner plus de pouvoir au Creg (la Commission de régulation des prix de l’énergie) et à la commission de régulation de l’énergie. Cela ne coûte effectivement rien… Les pouvoirs étendus du service de répression à la fraude fiscale n’empêchent pas, faute de moyens et de volonté politique (et pas que de la part du parti du ministre des finances…), qu’environ 30 milliards d’euros par an (selon la CGSP-Finances) restent dans les poches des grandes entreprises plutôt que de revenir à la collectivité.

    Le Parti Socialiste revendique pour sa part une hausse des allocations, le renforcement des mécanismes de régulation et de contrôle pour empêcher les pratiques spéculatives et abusives de la part des patrons et veut aussi s’en prendre aux parachutes dorés. Plus concrètement, il affirme aussi vouloir rénover 35.000 logements par an pour les isoler énergétiquement, ce qui pourrait créer 16.000 emplois, et travaille encore à un bonus net de 1.250 euros. Enfin, le PS revendique, tout comme le PTB, la réduction de la TVA sur le gaz et l’électricité de 21% à 6%. Bien peu de choses en définitive, avec le grand avantage que ces propositions ne sont pas chiffrées pour la plupart. Du reste, elles ne font que s’ajouter à la montagne des revendications promises à être sacrifiées sur l’autel de la participation gouvernementale. Pour ne pas tomber du navire, il vaut mieux ne pas trop s’accrocher à ce que les partenaires veulent lancer par dessus bord.

    On a aussi fort peu vu le PS et le SP.a dans les mobilisations de la semaine d’action. Quelques mandataires ont bien fait leur apparition (sous les huées dans le cas du Bourgmestre Willy Demeyer à Liège) mais aucune intervention organisée n’a pu être vue. Pourtant, ces partis ont démontré que de l’argent, ils en ont (assez en tout cas pour leurs campagnes électorales), mais visiblement pas encore suffisamment assez pour participer à la construction du mouvement. Ou bien alors ne faut-il pas à leurs yeux trop développer ce mouvement pour le pouvoir d’achat qui, à chaque pas, les pousse un peu plus dans leurs contradictions. On a beaucoup parlé de la déduction des intérêts notionnels durant cette semaine, mais cette mesure n’a pas été approuvée que par la droite officielle. Comme toute la coalition violette l’a votée, PS et SPa ont accordé avec cette seule mesure entre 2,4 et 3,5 milliards d’euros (les estimations varient) aux patrons. On attend en vain quelque chose de cette ampleur aujourd’hui pour le pouvoir d’achat. Mais cela n’en étonnera pas beaucoup en souvenir du Pacte des Générations, de la chasse aux chômeurs, des différentes privatisations des services publics, des attaques dans l’enseignement,… Les attaques contre Reynders & Co sont opportunément utilisées pour masquer les responsabilités de ces partis.

    Ecolo, au contraire de Groen !, était présent à quelques manifestations avec de (très) petites délégations et de (gros) drapeaux. Mais si le parti « écologiste » a fait parlé de lui durant cette semaine, c’est surtout par l’intermédiaire de son ancien secrétaire fédéral (durant la participation électorale d’Ecolo…) et actuellement président au CPAS de Namur, Philippe Defeyt, responsable de l’étude sur le temps de travail nécessaire pour pouvoir acheter un bien aujourd’hui comparé à ‘83. Pour le reste, dans son tract, Ecolo précise qu’il veut relever les bas salaires, augmenter les allocations sociales, organiser un contrôle des prix, supprimer la redevance télé, développer les transports en commun, entre autres mesures pour favoriser l’isolement énergétique des habitations par des primes. Mais tout comme pour le PS, rien n’est précisé sur celui qui va devoir payer tout cela, ni par quels moyens Ecolo compte imposer ces mesures. Mis à part en appelant les gens à voter pour lui bien entendu.

    C’est en fait surtout là que se trouve le but des partis traditionnels, avancer des (légères, très légères) mesures, et reprocher ensuite aux électeurs de ne pas avoir assez voté pour eux. Une méthode originale pour faire retomber la responsabilité de leur soutien aux politiques néolibérales sur les électeurs. Pourtant, les partis traditionnels n’ont pas leur pareil pour faire venir la presse chez eux pour qu’elle relaye leurs propos. Pourquoi ne pas avoir utilisé leur influence sur les journalistes et leur position pour réellement relayer les positions des syndicats ? Pourquoi ne pas avoir par exemple protesté contre les mensonges que l’on a pu lire sur les « émeutes » à Namur ?

    QUE RESTE-T-IL A GAUCHE ?

    En définitive, seuls le Parti du Travail de Belgique et le Mouvement pour une Alternative Socialiste sont intervenus dans les mobilisations en nombre et en tant que force organisée en Wallonie, à Bruxelles et en Flandre.

    L’intervention du PTB, dans la lignée du tournant officialisé lors de leur dernier Congrès, était particulièrement remarquable dans la mesure où elle rappelait plus celle d’un parti traditionnel que celle d’un parti de lutte. Nous avons ainsi peu vu de vendeurs du journal du PTB, Solidaire, et à certains endroits, les militants du PTB ont distribué des pommes de terre, comme lors de la manifestation du 15 décembre 2007, en référence à leur campagne dont l’illustration est composée d’une pomme de terre, d’un jerrican et d’une ampoule protégées par des préservatifs.

    Leur tract se concentrait sur trois revendications assez correctes, sous le titre «Moins de blabla, préservons notre pouvoir d’achat». Le PTB exige en premier lieu, comme le front commun syndical et le PS, la diminution de la TVA sur le gaz et l’électricité de 21% à 6%. Ce thème est à la base de la pétition initiée par le PTB qui vise à réunir 100.000 signatures et qui a été la principale activité des membres du PTB durant la semaine d’action. Nous n’avons rien contre cette revendication, mais ce n’est pas un hasard si c’est justement celle-là qui a été reprise par le PS… L’abolition pure et simple de la TVA sur les produits de première nécessité aurait été une exigence plus à la hauteur du mouvement. Le PTB revendique aussi une forte hausse des salaires, de 1 euro par heure, qui est également à la base de notre campagne, tandis que la dernière exige un contrat à durée indéterminée pour chaque travailleur qui passe plus de 60 jours chez le même employeur. Aucune indication ne figurait par contre sur la manière de construire le mouvement, de même qu’il n’y avait aucune critique à l’encontre des directions syndicales.

    POUR LA LUTTE, LA SOLIDARITE ET LE SOCIALISME

    Le MAS/LSP a pu être présent à toutes les manifestations, à l’exception de celle d’Arlon. Nos camarades y sont activement intervenus, en diffusant 448 exemplaires de notre mensuel, l’Alternative Socialiste. Le temps aurait été plus favorable lors de la dernière journée à Bruxelles, il ne fait aucun doute que nous aurions pu atteindre les 550 ou même les 600 journaux.

    Le tract que nous avons distribué a été bien reçu et est à la base, tout comme notre journal, d’innombrables discussions avec des syndicalistes de tous âges et de tous lieux. Il était axé sur la dénonciation du marché « libre », sur le soutien aux actions syndicales, mais en mettant en avant que c’est à la base de décider et qu’elle doit être impliquée dans l’élaboration d’un plan d’action. Les revendications proposées à être considérées par la base syndicale étaient consacrées à une augmentation salariale d’au moins un euro par heure, à l’introduction d’un index qui reflète réellement le coût de la vie, à l’abolition de la norme salariale pour en revenir à un seuil d’augmentation salariale et non à un plafond, au refus des accords salariaux portant sur plus de deux ans, à la suppression de la TVA sur les produits de première nécessité ainsi qu’à un plan massif de construction de logements sociaux publics. Pour financer ces mesures, nous proposons d’instaurer un impôt sur les grandes fortunes et d’augmenter fortement la répression de la grande fraude fiscale. Enfin, nous avons mis en avant que les secteurs clés de l’économie ne doivent pas être laissés à la merci de la soif de profit du secteur privé, et avons donc plaidé pour la nationalisation de ces secteurs sous le contrôle démocratique du mouvement ouvrier et de toute la collectivité.

    COMMENT CONTINUER ?

    Pour la suite des actions, la volonté de lutter massivement pour notre pouvoir d’achat doit être gardée à l’esprit. C’est un rapport de force puissant qui a commencé à se construire, mais rien n’est encore garanti. Pour ne pas que la pression retombe, un bon moyen serait de lancer des différentes délégations une motion pour une journée d’action nationale à l’automne, avec un mot d’ordre de grève. Un tel outil permettrait de continuer à mobiliser dans les entreprises sur base de l’enthousiasme qui est issu de la première semaine d’action sur le pouvoir d’achat.

    Mais il reste frappant de voir que le mouvement ouvrier ne possède pas de large relais politique propre. La question qui se pose aujourd’hui est la même que celle qui s’était posée lors des luttes contre le Plan Global. Comme personne ne représente les syndicats au Parlement, le gouvernement n’a qu’à attendre que l’orage passe pour ensuite, comme au temps du Pacte des Générations, voter le tout malgré l’opposition de centaines de milliers de travailleurs. Un parti de type « syndical » serait une aide précieuse pour ne pas laisser les partis traditionnels continuer leurs petits jeux en étant seuls à occuper la scène politique. La CSC et la FGTB ont réuni pour les dernières élections sociales 115.000 candidats pour les Conseil d’Entreprises et les CPTT. Ces 115.000 personnes vont représenter les travailleurs sans recevoir un centime de plus. Ce qu’il nous faut, ce sont des représentants politiques de cette sorte. Puisons dans ces 115.000 là pour nous représenter au niveau politique de la même manière qu’ils nous représentent dans les entreprises. Payés au même salaire qu’un travailleur, le reste de leurs salaires de parlementaire pourrait être reversé à une caisse pour les actions de ceux qui sont obligés de se défendre contre les agressions patronales.

    Il faut imaginer l’impact qu’aurait eu une telle formation dans les journées précédent la semaine d’action ou durant celle-ci pour populariser les actions auprès des couches larges de la population et pour contrer l’argumentaire patronal qui est seul à s’épanouir dans la presse traditionnelle. Dans une telle situation, les ballons De Decker ou Vlaams Belang se videraient très vite. Une pétition revendiquant que les syndicats rompent leurs liens privilégiés avec la social-démocratie pour la FGTB et avec la démocratie-chrétienne pour la CSC serait un bon instrument pour continuer cette discussion.

    > Tous les rapports et reportages photo de la semaine d’action pour le pouvoir d’achat du 9 au 12 juin.

  • namur

    Semaine d’action pour le pouvoir d’achat

    4.500 manifestants environ se sont réunis à Namur pour la troisième journée d’action, soit près de deux fois plus que ce qui était attendu. Encore une fois, l’affluence a démontré la volonté d’en découdre de la base syndicale. Peu à peu dans le cortège, la colère et la frustration ont augmenté, pour s’exprimer particulièrement devant le Parlement wallon, dont la cour a été envahie, ainsi que devant l’Elysette, siège du gouvernement wallon.

    Le MAS/LSP est intervenu avec une petite délégation, et nous avons vendu 48 exemplaires de notre mensuel, l’Alternative Socialiste. Notre tract ont été très bien reçus et plusieurs participants sont venus réclamer notre journal après l’avoir lu. Plusieurs jeunes et militants syndicaux ont clairement demandé, après des discussions très vivantes, de participer à nos actions et de renforcer notre parti. Au fur et à mesure de la manifestation, nous n’avons plus été seuls à distribuer nos tracts…


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    • Catégorie "Pouvoir d’achat" Vous trouverez dans cette rubrique les articles les plus récents sur le thème du pouvoir d’achat, mais aussi les différents rapports et reportages photo des manifestations de cette semaine d’action sur le pouvoir d’achat.
  • + de pouvoir d’achat par + de salaire !

    Tract du MAS (version adaptée)

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    > PDF
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    Le mythe du marché libre

    “Le meilleur remède contre la pauvreté n’est pas moins, mais plus de marché libre”, selon Guy Verhofstadt (G8 2001). Cette citation aurait pu être de Reynders ou d’autres encore. Le raisonnement? Le libre marché rend tout le monde riche, même si l’un doit patienter plus que l’autre. Ce mythe a volé en fumée. Ceux qui ont investi leur épargne en actions de hautes technologies (comme chez Lernhout et Hauspie), sont maintenant les dindons de la farce. Aux USA, des centaines de milliers de propriétaires de maisons, séduits par des prêts hypothécaires bon marché, vivent à présent dans des tentes. On n’en est pas encore là en Europe, mais il ne faut pas s’attendre à de la compassion de la part d’entreprises comme Nestlé, qui se font des milliards d’euros de profits sur la montée des prix de l’alimentation pendant que des millions de personnes souffrent de la faim.

    Après la forte montée des années précédentes, les loyers ont de nouveau augmenté de 5% l’an dernier, les prix des maisons de 15% et ceux des appartements de 8%. Le prix du pain, principalement à cause de la crise financière, a augmenté en un an de 13%, celui des oeufs de 25%, des pâtes de 25%, du mazout de 26%,… Tandis que 15% de la population vit sous le seuil officiel de pauvreté en Belgique, le phénomène des travailleurs pauvres fait son apparition. Bien sûr, un patron comme celui de Delhaize, qui a reçu une augmentation de 25% l’an dernier (pour atteindre 2,6 millions d’euros) ne ressent pas de tels coups portés au portefeuille.

    "Les actions d’une minorité sont absurdes"

    Après les fables sur la baisse du pouvoir d’achat qui ne serait qu’un “sentiment” et sur la “spirale salaires-prix”, le patronat ressort sa vieille rengaine sur la compétitivité de “nos” entreprises. Comme si les profits record, les dividendes accordés aux actionnaires et les salaires des managers n’avaient pas existé. Et le gouvernement? Caroline Ven, ancienne directrice d’un bureau d’étude de la fédération patronale la plus à droite, a déclarée que “les actions d’une minorité pour plus de salaire sont absurdes ”. Elle essaie de diviser les salariés et les allocataires. Cette même Caroline est maintenant économiste en chef du cabinet Leterme (soi-disant proche du MOC-flamand!).

    Enfin un plan d’action ; c’est à la base de juger et de décider

    Ce début d’année, des dizaines d’entreprises, surtout dans les secteurs où on nous avait fait avaler des accords all-in, sont spontanément parties en grève. A chaque fois, ces grèves ont obtenu le succès, bien que les patrons ont souvent réussi à éviter des augmentations salariales structurelles en ayant recours à des primes uniques, les boni salariaux. Ces grèves ont été suivies par l’administration flamande, par la SNCB, et dans le non-marchand, des voix se lèvent pour casser l’accord salarial 2005-2010.

    Le MAS a déjà plaidé pour ne pas laisser les travailleurs lutter entreprise par entreprise. Il faut organiser ce mouvement. Avec la semaine d’action du 9 au 13 juin, on avance enfin. La participation était massive et dépasse les attentes des directions syndicales. Ceci malgré le fait que les actions sont décidées par le sommet au lieu de réunions interprofessionnelles régionales, malgré que certains aient plaidé pour travailler avec des quotas de mobilisation, et alors que certaines centrales n’ont pas mobilisé avec le même effort que d’autres.

    La lutte a commencé ! Ce dont nous avons besoin pour la gagner sont : des réunions interprofessionnelles régionales pour évaluer les actions avec la base ; y décider d’une journée nationale d’action en automne, afin que le gouvernement et le patronat comprennent bien que nous sommes sérieux et nous ne lâchons pas simplement un peu de vapeur. Peut-être même commencer avec des comités d’action sur les lieux de travail pour préparer cette mobilisation.

    Mais sans instrument politique, nous n’irons pas très loin. Et ça, nous l’avons appris lors du vote au Parlement du Pacte des Générations. Nous ne pouvons rien attendre de plus du gouvernement Leterme, bien au contraire. Pourquoi attendre pour que les syndicats prennent l’initiative de commencer à construire un « parti syndical », un parti qui est prêt et capable d’unifier les travailleurs et de défendre les revendications syndicales sur le plan politique ?

    Le MAS propose à la base de considérer les revendications suivantes :

    • Plus de pouvoir d’achat par plus de salaire et des allocations liées au bien-être, pour que nous ne payons pas nous-mêmes nos augmentations comme avec des réductions de taxes : 1€ de plus par heure
    • Un index qui reflète réellement le coût de la vie, pas d’accords all-in
    • Abolition de la norme salariale, des accords interprofessionnels comme dans le passé, avec un seuil salarial et non un plafond (un minimum qui revient à tous, pour que les secteurs faibles puissent en bénéficier également)
    • Pour les collègues qui tombent hors de l’AIP: casser tout les accords salariaux de plus de 2 ans, tel que l’accord 2005-2010 dans le non-marchand
    • Une suppression de la TVA sur les produits de première nécessité
    • Un plan massif de construction de logements sociaux publics

    Pour financer cela :

    • Une forte répression de la grande fraude fiscale
    • Un impôt sur les grandes fortunes

    Ces dernières mois, nous avons pu constater à quel point il est désastreux de laisser des secteurs-clés tels que l’énergie et les banques à l’avidité du secteur privé. Quand des grandes banques se trouvent en difficulté, l’Etat peut alors soudainement intervenir. Pour nous, le contrôle de tels secteurs revient à la collectivité. Nous plaidons donc pour leur nationalisation sous le contrôle démocratique du mouvement ouvrier et de toute la collectivité.


    Lien:

  • Les pensionnés crèvent la dalle, les travailleurs aussi, mais du pognon, il y en a !

    INTERVIEW

    Avant que la manifestation (qui comptera environ 20.000 participants) ne démarre, nous avons discuté avec Christian Delmotte, délégué FGTB-CMB à la société Lepage-Frère, sous-traitant en maintenance industrielle. Il travaille à la centrale nucléaire de Tihange et de la colère, il en a à revendre ! Mais selon lui, pas plus que les autres, ou alors à peine…


    AS : Christian, nous sommes ici pour la deuxième journée d’action sur le pouvoir d’achat après, hier, les manifestations d’Anvers (entre 7.500 et 10.000 participants) et de Liège (25.000 participants). Pourquoi as-tu accordé de l’importance à venir manifester ici ?

    CD : On est ici pour démontrer en masse le malaise général. C’est du panier de la ménagère dont il est question ici, pas du superflu ! Le monde qui commence à arriver ici reflète l’inquiétude du mouvement ouvrier, notamment vis-à-vis de l’index. Il y a aussi la question de l’emploi qui est bien problématique, le fait qu’on a de moins en moins de possibilités avec notre argent, le surendettement ou encore les pensions. Le type qui a travaillé toute sa vie et qui gagne peut-être 1.000 euros pour essayer profiter un peu de la vie, comment il fait ? Et nos enfants ? On leur laisse quel héritage si on ne réagit pas ? Ici, ce dont il est question, c’est d’un problème de société.

    AS : En parlant de société, aujourd’hui, cela fait un an jour pour jour que les élections se sont déroulées, et on est toujours bloqué dans le communautaire…

    CD : Cela ne nous concerne pas. Ici, c’est un appel du pied des travailleurs. Tous les secteurs en ont marre. Et pas qu’en Belgique ! Il y a les marins pêcheurs, la grande distribution qui affame les agriculteurs,… Il y a un ras-le-bol qui monte, qui monte…

    AS : Il y a déjà eu une manifestation sur le thème du pouvoir d’achat, le 15 décembre dernier. Il a fallu attendre bien longtemps pour que quelque chose d’ampleur soit organisé. Qu’en penses-tu ?

    CD : La base n’est pas spécialement d’accord avec la manière de fonctionner de la direction syndicale. On attend un mot d’ordre de nos dirigeants. Le monde ici, c’est aussi un peu pour ça. Pourquoi pas une grève nationale ? On a besoin d’un blocus total qui force ceux d’en haut à nous « écouter ». Liège, hier, a montré l’exemple. Continuons, et j’espère qu’il y aura autant de monde ici !

    Mais ce n’est pas seulement dans l’autre ville qu’il faut regarder, aussi dans l’autre pays ! Au niveau international, ça commence à bouger aussi, avec la France, etc.

    AS : Comment s’est passé la mobilisation dans ton entreprise ?

    CD: On a un peu moins de 200 travailleurs, mais on travaille partout, et des gens viennent de partout. Moi, je travaille à Tihange, à 90 Km de chez moi. Dans notre cas, une grève nationale serait aussi une manière de mobiliser plus facilement. Sinon, on a diffusé des tracts, et puis beaucoup discuter. Enfin, beaucoup, le ras-le-bol est général, ce n’était pas difficile d’aborder le sujet. Mais les non-affiliés devraient être ici. Et puis à côté des délégués, on a quelques « meneurs » qui participent vraiment au travail de mobilisation et qui vont aussi activement participer au débriefing.

    On fonctionne en front commun, et ça marche bien, malgré un peu de frustration après les élections sociales puisque la FGTB a récupéré la majorité à la CSC. On est tous dans le même bain et on va montrer qu’on en veut.

    AS : Tu travailles et milites depuis pas mal d’années déjà, que penses-tu des luttes d’aujourd’hui ?

    CD : Il y a du potentiel, mais il faut revenir aux luttes du passé, dans les années ’70 ou ’80 par exemple. En ’86, je travaillais à l’ACEC, qui est devenu Alstom aujourd’hui. A ce moment, on luttait pour les 36 heures. On a fait une grève de 13 semaines avec occupation du site, une grève au finish. Et on les a obtenues, les 36 heures ! Et puis après, cela a été étendu à tous le bassin de Charleroi, ça a fait juriceprudence.

    AS : Revenir à un syndicalisme de lutte, quoi…

    CD : Oui, le syndicalisme de « service », c’est dangereux. On a affaire à des barons du syndicat. Faut pas se foutre de la gueule du monde ! Ils ont des comptes à rendre. Uniquement avec des négociations, on ne mobilise pas et on obtient moins. Pour le prochain Accord Interprofessionnel d’ailleurs, pas de rigolade : on ne doit plus nous rouler dans la farine ! On ne peut plus se contenter de peu ! Les pensionnés crèvent la dalle, les travailleurs aussi, mais du pognon, il y en a !

    Et ça, ça concerne toutes les couleurs, il faut admettre que le bilan du syndicalisme de service est faible et construire un rapport de force. Nous, on veut se battre.

    Mais bon, tout ce que je te dis ici, les autres pourraient t’en dire autant : à la SNCB ou ailleurs. Moi, je n’ai peur de personne, je me bats pour les gosses.

    On s’est compris ?


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  • Mons: Discours à la tribune

    Mons: Discours à la tribune

    "Il y a urgence !". C’est avec ces mots que le secrétaire régional de la FGTB a résumé le sentiment très fortement partagé par l’ensemble des manifestants. Les problèmes sont nombreux, la rage est là, et il a été bien difficile pour les orateurs CSC et FGTB de se faire entendre à certains moments. Même les baffles ont eu du mal à venir à bout des cris de colère lancés par la foule…

    Le secrétaire régional FGTB a fait l’état des lieux de la situation, accompagné de remarques criées par certains militants. "Les augmentations de salaire sont mangées par la hausse des prix. On en a marre d’enrichir les actionnaires d’Electrabel ! On en a marre que les revenus du capital échappent à l’impôt ! A chaque fois que l’on donne un euro aux petits, on en donne 3 aux gros ! Ceux qui nous gouvernent vont nous entendre !" a-t-il notamment déclaré.

    Le secrétaire fédéral de la CSC Mons-La Louvière a ensuite pris la parole: "il s’agit ici d’une lutte du bien contre le mal, et le mal, c’est le néolibéralisme !. Il a continué en parlant du mépris qui a accueilli l’inquiétude sur le pouvoir d’achat dans les médias et les milieux patronaux. Il a dû s’arrêter un moment, non pas pour reprendre son souffle, mais bien pour attendre que les militants syndicaux reprennent le leur après s’être époumonés suite à sa proposition "que ces messieurs et dames du monde politique essayent de vivre ne fut-ce qu’un mois avec nos salaires !". La différence entre le monde réel, fait d’agressions du patronat et de lutte contre la vie chère, et celui des politiciens, qui semble « parfois » se résumer à trois lettres bien connues, était de fait ressentie par tous et a fait l’objet de nombreuses discussions durant la manifestation.

    Répondant à différents chiffres qui sont sortis dernièrement contre les mouvements pour le pouvoir d’achat, il a continué "Nous avons connu en mars l’inflation la plus grande depuis la moitié des années ’80. Et si il y a modification de la consommation, doit on vivre avec des sabots plutôt qu’avec des chaussures ? L’index ne règle pas tout : beaucoup de choses en ont été enlevées, on attend plusieurs mois dans certains secteurs pour voir son salaire suivre l’indexation et les plus précarisés ressentent plus durement la moindre hausse!

    Evidemment, la politique gouvernementale en a pris pour son grade, bien qu’encore une fois, comme à Liège, le MR sert opportunément d’arbre masquant la forêt des mandataires du PS ou du CDH… "On n’entend dire qu’il n’y a plus d’argent. Pour les petits ! Et les cadeaux fiscaux ? Les entreprises gagnent des fortunes (avec la déduction des intérêts notionnels notamment). On doit se sacrifier pour le luxe des autres!"

    Des délégués FGTB et CSC se sont ensuite succédés, stigmatisant le fait que des travailleurs arrivent à peine à survivre avec leur emploi : "si nous n’agissons pas, nous sommes tous des SDF en sursis" ou encore "après les chômeurs et les pensionnés, ce sont les travailleurs qui deviennent pauvres, mais c’est encore aux travailleurs à faire des efforts !". Quelle contradiction avec les salaires des patrons: "Jusqu’à 4 millions d’euros, le salaire d’un ouvrier durant 220 ans !". On a pu aussi entendre de la part du délégué FGTB une critique plus acerbe contre tout le gouvernement "dans ce pays, on a un gouvernement de droite ! Qui prépare un Pacte des générations bis et des nouvelles mesures contre les chômeurs alors que les CPAS ne désemplissent pas !". Et face à un premier ministre qui se targue de ses 800.000 voix, la déléguée CSC a déclaré : "les syndicats ne représentent pas 800.000 voix, ils représentent des millions de travailleurs !".


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  • PETITES INTERVIEWS

    PETITES INTERVIEWS

    Quelques paroles entendues au hasard des discussions avant la manif’, quelques mots de différents travailleurs et étudiants.


    Daniel est militant FGTB, Laurent est de la CSC. Ils discutent ensemble et sont venus ensemble, pas seulement parce qu’ils sont tous deux de Boussu et qu’ils se connaissent depuis longtemps, mais aussi parce que c’est unis qu’on avance dans la lutte.

    Daniel : "Il est grand temps de réagir, le fossé entre riches et pauvres se creuse…"

    Laurent : "Et le gouvernement nous enc… !"

    Daniel : "Il faut faire cracher leurs sous aux gros, genre Reynders et tous les politiques, les boss de Belgacom et d’Electrabel,… Au moment de libéraliser, on nous adit que cela deviendrait moins cher : que dalle. Et ça augmente même !"

    Laurent : "Qui sait mettre de l’argent de côté maintenant ? Dans l’index aujourd’hui, il y a des écrans plats et des trucs de ce style. Pourquoi ? Et le pétrole ? Tout va très mal."

    Daniel : "Au boulot, c’est pareil. Tout le monde est sur les nerfs parce que la pression augmente, et puis on a tous nos propres problèmes. Comment on va joindre les deux bouts, pourquoi c’est justement maintenant que le toit fuit et qu’il faut réparer,… Et ça pèse sur l’ambiance au boulot. On commence la journée sur les dents, on la termine sur les genoux. Mais ça change un peu. A tel point que là, le patron, il a senti la pression pour aujourd’hui alors qu’il n’avait rien voulu entendre pour le 15 décembre."


    Marc: "Moi, je travaille dans les carrières. Je suis ici pour qu’on se fasse entendre, et loin encore ! On espère que ça va vraiment bouger par la suite. Il faudrait partir en grève tous ensemble. Les manifs, c’est bien, mais seul ça n’abouti à rien. Quant à la mobilisation, ben oui elle est bonne ! On en a tous marre !"


    Parmi les manifestants il y avait aussi, entre autres, des étudiants. François est étudiant, et est venu filmer la manifestation pour un projet d’étude.

    "Je serais quand même venu sans ça, enfin, indépendamment de la période. Parce que les examens, c’est maintenant… Cela fait peur pour l’avenir, même si j’ai du mal à discerner ce qui se passe et ce qu’on dit. L’information dans les médias est-elle juste (j’en doute…) ? Mon père travaille à Duferco, je sais que c’est dur et si je suis sensibilisé sur le thème de la classe ouvrière aujourd’hui, c’est en grande partie grâce à ça".


    Johan et Mélissa : "On n’est pas (encore) syndiqués, mais simplement tombés sur la manif’ par hasard. Les revendications nous touchent, alors on suit. On a envie que ça change ! les prix de l’alimentation, ça commence à devenir fou. Et puis les logements sont trop chers aussi. Et quand on est au chômage, il faut aussi trouver un garant qui travaille, c’est galère…"


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  • Rapport photo de Mons

    Semaine d’actions sur le pouvoir d’achat:

    La presse du matin mentionnait encore l’arrivée de maximum 15.000 personnes, mais c’est au final quelques 20.000 manifestants qui ont déferlé sur les rues de Mons! La cité du doudou se souviendra encore longtemps de cette mobilisation… En attendant un rapport et quelques interviews, voici toujours quelques photos.

    Mais le MAS/LSP n’était pas présent que pour prendre des phots. Nous avons ainsi continuer notre campagne "plus de pouvoir d’achat par plus de salaire" et avons ainsi pu vendre au cours des innombrables discussions 86 exemplaires de notre mensuel l’Alternative Socialiste. Une vingtaine de personnes ont laissé leurs coordonnées. Parmi eux, des militants syndicaux intéressés par la constitution d’un réseau de syndicalistes combatifs, mais aussi beaucoup de jeunes intéressés par nos campagnes antiracistes. Un petit groupe veut aussi clairement entrer en discussion pour rejoindre notre parti.

    Photos de Florian Valée


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  • Anvers: Rapport de la manifestation

    Semaine d’actions sur le pouvoir d’achat

    A la manifestation d’Anvers pour plus de pouvoir d’achat, j’ai parlé avec des militants de tous les syndicats. Que cela soit d’un ouvrier ou d’un employé, d’un militant CGSLB, CSC ou FTGB, de l’enseignement ou du métal, ce sont en grande partie les mêmes points qui ressortent des discussions.

    Rapport de Thomas

    Notre pouvoir d’achat diminue parce que les salaires ne suivent plus le coût de la vie. L’index ne suffit plus, vidé de sa substance, mais même cela est encore de trop et on essaye encore d’introduire des accords All-In dans tous les secteurs. Un militant m’a dit : “si le patronat veut cela, ils devront d’abord nous passer dessus, parce que dans les secteurs où cela existe déjà maintenant (dans le métal et la construction), les salaires ne peuvent plus augmenter.” Si la proposition vient de plus d’accords All-In pour le prochain accord AIP, on aura un automne chaud. Nos salaires doivent augmenter, ou il y aura des actions.

    La déduction des intérêts notionnels et les baisses de charge pour le patronat étaient encore des points de mécontentement parmi les manifestants : «il n’y a plus d’argent pour l’homme de la rue, mais il y en a quand même assez pour toujours les mêmes». Tout le cinéma autour BHV ne suscite pas un grand intérêt : “il est temps d’en finir avec les jeux et d’en venir au travail sérieux, à savoir les problèmes socio-économiques.”

    Il y avait aussi beaucoup de critiques sur la manière dont les directions syndicales ont organisé les actions. J’ai ainsi parlé avec un homme qui participait à sa première manifestation. Il trouvait dommage que toutes les régions militent séparément et qu’il n’y a pas un appel pour une grève générale. Ici et là on pouvait aussi entendre la critique que l’évaluation de la semaine d’actions se déroulera lors d’une conférence de presse. C’est aux travailleurs eux-mêmes de décider d’un plan d’action sérieux pour continuer.

    Certaines centrales n’ont pas véritablement mobilisé et la mobilisation a même parfois été contrecarrée par la direction. Pourtant, une petite dizaine de millier de militants se trouvait à la manifestation. Une forte et très combative délégation ABVV-Metaal (FGTB Métal) était présente, a laissé entendre que ces actions ne forment qu’un début. Pour eux, cette journée n’a pas laissé échappé la vapeur, mais est le début d’un mouvement.


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