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Category: Fonction publique
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10.000 fonctionnaires fédéraux dans les rues de Bruxelles
Le malaise est profond parmi les fonctionnaires fédéraux. Le secrétaire d’Etat Bogaert (CD&V) a provoqué la colère avec sa politique de réduction des effectifs, d’attaque contre le statut des travailleurs et d’autres attaques contre les fonctionnaires eux-mêmes dans les médias dominants. Les fonctionnaires fédéraux ont répondu avec une manifestation particulièrement importante : pas moins de 10.000 manifestants ont battu le pavé !
En tenant compte du fait qu’il existe 80.000 fonctionnaires fédéraux, les 10.000 personnes présentes à la manifestations représentent donc un grand nombre d’entre eux. C’est que la colère est largement présente au sein du personnel. Les gardiens de prison étaient d’ailleurs en grève tandis que les travailleurs des douanes ont mené des actions il y a peu. Ces derniers jours, Bogaert avait tenté de mieux emballer ses attaques dans un discours moins agressif, mais rien n’a changé concernant leur contenu.
Après cette manifestation, si le gouvernement ne tient toujours pas compte de l’avis des travailleurs concernés, il faudra aller plus loin. Pourquoi ne pas utiliser la journée d’action interprofessionnelle du 21 février prochain pour mobiliser une nouvelle fois un grand nombre de fonctionnaires fédéraux et annoncer une prochaine action ?
Les problèmes sociaux ne manquent dans la société, avec l’annonce de fermeture des sites de Ford à Genk et d’ArcelorMittal à Liège, le nombre croissant de faillites et de licenciements collectifs,… Il est grand temps de riposter ensemble, tous secteurs confondus. Il nous faut un plan d’action démocratiquement discuté et élaboré de la base.
- [INTERVIEW] Bogaert à l’offensive contre les fonctionnaires fédéraux
- L’austérité conduit à la résistance : Les fonctionnaires dans la rue le 7 février
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Bogaert à l’offensive contre les fonctionnaires fédéraux
Manifestation des fonctionnaires le 7 février
Le Secrétaire d’état à la Fonction Publique, Hendrik Bogaert se voit un peu comme un ‘‘supermanager’’ qui veut mettre de l’ordre chez les fonctionnaires une fois pour toutes. Dans les faits, il s’en prend à leur statut et veut réduire leurs effectifs. Au cours de la première moitié de 2012 uniquement, l’équivalent de 1.463 temps plein ont été rayés de la carte. Beaucoup d’administrations (notamment les finances et la lutte contre la fraude fiscale) souffrent d’un manque criant de personnel. Mais Bogaert veut continuer à assainir. Nous relatons ci-dessous la conversation que nous avons eue avec un fonctionnaire fédéral.
‘‘Bogaert veut abolir la prime pour le développement des compétences après 2013. Après la réussite d’un stage de formation certifiée, on avait droit à cette prime pendant six ou huit ans, et après on entrait dans un barème plus élevé. Il ne s’agit pas d’un montant énorme, mais pour un fonctionnaire niveau C, cette prime s’élevait quand même annuellement à 1.156€ net en 2012.’’
‘‘Mais, pas de souci, selon Bogaert, cette mesure n’a pas d’impact budgétaire : les moyens seront intégralement investis dans le développement de la nouvelle carrière qu’il veut élaborer. Selon cette politique, tout le monde doit être promu plus vite, et gagnera alors un salaire plus élevé, avec l’effet pervers que les collègues deviennent de suite des concurrents, surtout avec la diminution du nombre d’effectifs.’’
‘‘Aujourd’hui, le salaire de départ d’un fonctionnaire n’est pas très élevé (entre 1.300 et 1.350€ nets par mois), cela augmente ensuite avec l’ancienneté. Bogaert veut modifier le principe en améliorant le salaire selon la promotion. Ce ne sera pas possible pour tout le monde. La majorité des travailleurs restera au palier le plus bas, sans possibilité de promotion et sans prime supplémentaire.’’
‘‘Au lieu de collaborer et de s’aider mutuellement, chacun devra s’efforcer de faire mieux que l’autre pour recevoir une bonne évaluation qui donne droit à une prime où à une promotion. Dans certaines administrations, cela peut littéralement faire la différence entre la vie et la mort, comme dans les services de secours ou à la Sécurité Civile.’’
‘‘Les possibilités de développement de carrière et le crédit-temps seront aussi diminués. Beaucoup s’orientent vers une carrière de fonctionnaire parce que cela permet de mieux combiner travail et famille. Mais nous nous dirigeons vers une organisation du travail similaire à celle du privé. Tant pis pour ceux qui ont des difficultés auxquelles faire face. Bientôt règnera la loi du plus fort dans l’administration publique également, avec des travailleurs montés les uns contre les autres.’’
‘‘Cela ne fera qu’augmenter le stress au travail. A côté de notre travail – le service à la population – nous serons obnubilés de manière permanente par les évaluations. Dans les secteurs où le stress est déjà bien présent, comme chez les gardiens de prisons, cela pourrait être la goutte de trop alors que beaucoup de ces services sont déjà en sous-effectif. Que va faire Bogaert pour remédier à cela ? Couper davantage dans les services, et encore plus privatiser ? Pour les utilisateurs, ça voudra dire payer plus pour moins de services et, pour le personnel, des conditions de travail inférieures.’’
‘‘Ces proposition sont décrites comme une ‘‘modernisation’’ de la fonction publique. Le but est de baisser le statut des fonctionnaires. C’est une politique d’assainissement.’’
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L'austérité conduit à la résistance : Les fonctionnaires dans la rue le 7 février
Ça gronde de tous les côtés et, de fait, la politique d’austérité est bien difficile à faire passer auprès du personnel du secteur public. Chez les cheminots, un plan d’action doit être annoncé aujourd’hui contre la nouvelle réforme du rail. Le personnel des prisons partira quant à lui en grève le 7 février. Ce même jour, les fonctionnaires fédéraux manifesteront contre la politique d’austérité de Hendrik Bogaert, secrétaire d’Etat à la Fonction publique et à la Modernisation des Services publics, et du gouvernement Di Rupo tout entier.
Cette colère des fonctionnaires ne tombe pas du ciel : la fonte rapide du personnel entraîne une pénurie de travailleurs et une surcharge de travail. De plus, le secrétaire d’État prend ses décisions de manière unilatérale, sans consultation préalable, comme dans le cas du nouveau système d’heures supplémentaires et de travail de nuit. Cela a déjà donné lieu à des actions de protestation à la douane de Zaventem.
La réduction des effectifs est particulièrement flagrante. Il n’existe pas encore de donnée chiffrée concernant le second semestre de 2012 mais, durant la première moitié de cette année-là, le nombre de fonctionnaires fédéraux a diminué de 1.463 équivalents temps plein, soit une réduction du personnel de l’ordre de 2,03%. Fin juin 2012, il restait 70.492 équivalents temps plein au service des autorités fédérales. Le Service public fédéral (SPF) Finances a connu à lui seul une diminution de 770 équivalents temps plein, au grand plaisir des grands fraudeurs. Lors de la présentation de sa politique à la Chambre la semaine dernière, Henrick Bogaert a parlé d’une diminution du nombre de travailleurs de 1500 personnes pour toute l’année 2012, pour un total de 80.000 travailleurs. La traduction de ces données en équivalents temps plein n’est pas publiquement connue.
En octobre, il y a déjà eu une grande manifestation du personnel du ministère des Finances. Les manifestants protestaient contre le manque de personnel, car cela ouvre la porte à une évasion fiscale perpétuelle. Ces dernières années, le personnel de ce service est à lui seul passé de 38.000 travailleurs à 28.000. Le problème est identique dans d’autres services. Voilà d’où provient l’appel en front commun syndical des fonctionnaires fédéraux à manifester le 7 février prochain.
Ce manque de personnel résulte de la décision du gouvernement de ne pas remplacer un fonctionnaire sur trois partant en retraite. Ainsi, dans le cas des 1.463 équivalents temps plein disparus au cours de la première moitié de 2012, 1.294 cas représentent des retraités qui n’ont aps été remplacés. "Certaines institutions du pays rencontrent un seuil critique" a déclaré Marc Saenen, de la CSC-services publics. "Des centres-fermés ont dû fermer des ailes et la protection civile souffre elle aussi d’un manque de personnel." Dans sa déclaration de politique générale, Henrick Bogaert s’est bien dit prêt à investir dans le personnel, mais cela ne concerne à peu près que les managers.
Comme précisé ci-dessus, un autre élément est constitué de la méthode, fort unilatérale, illustrée par ces propos où le secrétaire d’État a précisé que les syndicats n’avaient ”pas de droit de veto". Dans sa note politique de fin décembre, il avait pourtant écrit : ”Le gouvernement continuera de soutenir un dialogue social constructif, meilleure garantie de la paix sociale (…)." La pratique est visiblement très éloignée de ces vœux. Guido Rasschaert, de la CGSP flamande, a ainsi déclaré : "Il n’y a pas de véritable consultation. Il nous explique des décisions auxquelles nous ne sommes en mesure de répondre que oui ou non."
Ce mécontentement a conduit à une campagne. Les syndicats ont distribué 70.000 cartes de pétition répartis entre les fonctionnaires fédéraux qui présentent les divers problèmes avec une conclusion claire : ”Avec le temps,la qualité du service est compromise. Nous nous y opposons." Le 7 février, cette pétition sera remise au secrétaire d’Etat à l’occasion d’une grande manifestation, éventuellement associés à des actions de grève. Les gardiens de prison ont déjà annoncé que le 7 février sera une journée de grève, en protestation à la suggestion de Henrick Bogaert selon laquelle les gardiens de prison verraient passer leur horaire hebdomadaire de 36 à 38 heures.
La résistance des fonctionnaires est une réponse limpide à toute la rhétorique concernant les économies prétendument ”indolores” réalisées par le gouvernement Di Rupo. La campagne de sensibilisation à l’aide de la pétition est un bon point de départ pour faire un succès de la manifestation du 7 février. Nous espérons que cette manifestation ne sera pas une fin en soi, mais au contraire le début d’un plan d’action discuté et décidé par la base.
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Liège : solidarité avec les pompiers !
Les différentes unités de pompiers de Liège ont montré leur colère à plusieurs reprises ces deux dernières semaines, devant les hôtels de villes de Liège et de Visé, dans les rues, mais aussi devant le lieu sinistré de la rue Léopold.
Par Daphné (Liège)
Le 30 janvier nous avons pu voir le ras le bol des travailleurs en Belgique, mais aussi des pompiers de Liège qui ont fonctionné au ralenti en solidarité avec les travailleurs. Soir de grève générale, mais aussi soir de conseil communal, après trois semaines d’actions, les pompiers ne voient toujours rien venir du côté des communes. Pendant que les conseillers communaux et le bourgmestre sont en pleine discussion, une trentaine de soldats du feu a décidé de prendre en otage le repas annuel de ceux-ci « Demeyer, on compte jusqu’à 100. Si tu n’es pas là, on mange tout ! »
Tout ce que les pompiers veulent, c’est être entendus par le bourgmestre Une action symbolique, puisqu’ils n’ont décidé de n’entamer que quelques plats, ils veulent juste être entendus, pas couper le dialogue à jamais.
Mais ce 4 février, ne voyant pas d’avancées majeures pour la profession, ce n’était plus les pompiers avec leurs outils de travail que nous avons pu voir au centre de Liège, mais leurs femmes et leurs mères. Elles aussi font part de leur ras le bol, elles en ont marre de voir leur mari et leurs enfants partir risquer leur vie tous les jours pour un salaire de misère et peu de reconnaissance des autorités. Elles veulent que le métier de pompier soit reconnu métier à risque mais veulent aussi qu’ils puissent profiter de locaux adaptés et non vétustes comme nombreux le sont à Liège.
Les pompiers et leurs familles veulent non seulement une revalorisation salariale et des locaux adaptés mais veulent aussi avoir accès aux comptes de l’intercommunale. Il y a trop d’inégalités au niveau des différentes communes et cela n’est pas normal !
Suite à ces actions, Serge Cappa (président de l’intercommunale) répond : «Les communes ont augmenté leur dotation de 3 à 4,5% et nous avons programmé des gros travaux pour mettre en conformité les bâtiments »
Cela est toujours insuffisant pour les pompiers, ils ont décidé de continuer leurs actions tout en assurant la sécurité de la population. Nous devons donc nous attendre à de nouvelles démonstrations de colère de nos pompiers Liégeois dans les jours à venir.
Les nouvelles mesures du gouvernement et la mauvaise volonté des communes concernant ce genre de profession démontrent qu’il est nécessaire de s’unir pour qu’enfin nous soyons TOUS entendus ! Le président de l’intercommunale Liégeoise présente son placebo pour calmer les esprits, nous ne devons pas nous arrêter de lutter pour des semblants de solutions !
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Liège : Les pompiers en colère rendent leur prix du ''Liégeois de l'année''
Pour la défense de nos droits syndicaux, pour un contrôle réel des travailleurs sur leur intercommunale
Hier après-midi, place du Marché à Liège. Toutes sirènes hurlantes, les pompiers arrivent devant l’Hôtel de Ville, sautent des véhicules et allument un feu face l’Hôtel de Ville. A sa main, l’un d’entre eux détient ce prix reçu il y a deux ans, après que plusieurs d’entre eux aient risqué leur vie suite l’explosion de janvier 2010. A ce moment-là, les médias réservaient une place de choix l’héroïsme des soldats du feu. Comme nous l’explique un de ces travailleurs : ”quand les journalistes sont là, on peut compter sur les politiciens pour être présents, avec un beau sourire, mais pour résoudre nos problèmes, il n’y a plus d’accolades, plus de sourires, plus personne !”
Peter, responsable de la communication pour le front commun syndical, nous explique rapidement la situation, alors que ses camarades s’affairent autour du feu. ”Il y a une bonne dizaine de jours, nous avons donné notre cahier de revendications. Nous contestons une mesure disciplinaire l’encontre d’un de nos camarades, nous exigeons d’améliorer le bien-être des pompiers travers la rénovation des bâtiments et l’amélioration de l’hygiène et, enfin, nous voulons une transparence réelle dans la gestion de l’intercommunale. On nous donne accès aux comptes de la société mais de façon très symbolique. En bref, nous ne savons rien avec précision, et c’est bien pratique pour la direction, afin de nous empêcher d’avoir des revendications salariales trop importantes par exemple.”
Il poursuit: ”Nous n’avons constaté aucune avancée. Depuis le début, c’est le blocage de la part du président de l’intercommunale, Serge Cappa (bourgmestre PS de Beyne-Heusay) Pire, il nous a menacés de nous bloquer notre salaire fin du mois. Et nos droits syndicaux alors? Comme l’intercommunale bloque, nous allons mener des actions directement devant les bourgmestres lors des conseils communaux. Mais il faut bien savoir que si nous partons en actions ainsi, nous assurons tout de même la sécurité de la population. Ce ne sont pas nous les irresponsables.”
Concernant la grève générale de ce lundi 30, il répond sans une hésitation. ”Bien entendu, nous serons en grève. C’est différent de l’action que nous menons aujourd’hui, mais il faut bien comprendre que dans les mesures du gouvernement, la pension des pompiers passe de 62 65 ans, pour des carrières dangereuses et très physiques. Alors oui, nous serons au côté des autres ce lundi.”
Après quelques minutes, les pompiers s’invitent dans les locaux de l’Hôtel de Ville pour y rendre ce prix présenté comme une marque de respect pour leur courage, et qu’ils ressentent maintenant comme un bête coup de pub pour des politiciens hypocrites. Du côté de la population, par contre, le respect est bien réel, et la solidarité avec les soldats du feu est limpide. Applaudissements et sourires parcourent la petite foule, et des rires aussi, quand les pompiers éteignent le feu avec l’aide des enfants.
Chacun comprend bien les risques qu’ils encourent pour la sureté de tous. Et puis, comme l’a dit une spectatrice de l’évènement d’un certain âge, en regardant la façade arrosée ; ”De toute façon, aujourd’hui, on a tous des raisons d’être en colère.”
Photos d’Emilie Heck
Un grand merci à Emilie et Marine, qui nous ont envoyés ces superbes photos.
Photos de Marine Dufaux
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Liège : Les pompiers en colère !
Ce 23 janvier, à quelques jours donc de la date anniversaire de la tragique explosion qui a coûté la vie à 13 personnes en 2010, les habitants de la rue Léopold ont été témoins de la colère des pompiers liégeois. En effet, un cortège de camions de pompiers escorté par la police s’est rendu face au numéro 18 rue Léopold, lieu sinistré depuis le 27 janvier 2010.
Par Daphnée (Liège)
La rue a été bloquée par les camions auto-pompes et les pompiers eux-mêmes. Un petit nombre d’entre eux s’est couché devant le lieu sinistré, d’autres jetaient des pétards pendant qu’un autre criait dans son mégaphone: "Ce qu’on veut!? on veut savoir où va l’argent des pompiers, on demande au bourgmestre de nous écouter, avoir une vision sur les comptes! Et que l’argent revienne aux pompiers! " Pourquoi ce lieu et si proche de la date anniversaire d’une telle tragédie? Pour montrer aux gens qu’ils risquent leur peau tous les jours, pour un salaire de misère, qu’ils n’ont pas de reconnaissance…et que le 27 janvier, ils étaient nombreux à rentrer dans l’immeuble qui menaçait de s’effondrer pour tenter de trouver des survivants. Et tout ça pour si peu de considération des autorités ?
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FOREM : Après la chasse aux chômeurs, la chasse aux fonctionnaires…
Aujourd’hui, une quarantaine de sites du Forem étaient bloqués par la grève de leurs travailleurs. Le constat des employés est sans appel ; il y a de moins en moins de moyens matériels, humains et financiers pour l’accompagnement des demandeurs d’emplois. Les suppressions de postes à venir reporteront sur les travailleurs restant une charge de travail supplémentaire qu’ils ne pourront assumer. Il y a trop de demandeurs d’emploi et pas assez de postes à pourvoir.
Par Thomas (Namur)
- Rubrique des ”Jeunes en lutte pour l’emploi"
Ce matin, devant le Forem de Namur, une trentaine d’agents battaient le pavé dans le froid. Leurs critiques portent aussi sur les techniques de management en place. Ainsi, ils dénoncent le ‘‘time seat’’, soit le calcul quotidien du temps que le travailleur a passé au téléphone, en entretien avec les chômeurs, quelles recherches d’information il a effectué sur la journée,… Bref, un flicage digne des grosses boites privées. Autre point noir ; l’indice de production, qui est de pourvoir 22 offres d’emplois par mois. L’emploi étant rare, certains travailleurs sous pression proposent des jobs ou des stages étudiants pour atteindre l’objectif.
Les travailleurs veulent aussi attirer l’attention sur les coupes budgétaires à venir, on a entendu le chiffres de 40 millions d’économie nécessaires. Pour l’instant, à peine 12 % des travailleurs sont statutaires, certains employés sont même contractuels depuis 20 ans ! Il y a un ‘portefeuille’ de 200 chômeurs par travailleur, le manque de moyens ne permet pas un accompagnement correct pour trouver un emploi.
Dans le secteur de la formation, les travailleurs rencontrent les stagiaires plusieurs fois par semaine. Ils évaluent leurs compétences et l’avancée de leurs apprentissages. Cet accompagnement personnalisé permet de fournir aux stagiaires des compétences reconnues et un contact avec le monde du travail. Les travailleurs sont inquiets, par l’orientation actuelle de la direction, leurs rôles sont amener à être confondus avec ceux des ressources humaines. Or, répondent-ils, la formation, l’accompagnement, c’est sur le terrain que ca se passe. Le secteur formation demande un investissement conséquent.
À la ‘chasse aux chômeurs’ s’ajoute donc la chasse aux fonctionnaires, dans un pays où la politique d’emploi est ultra favorable au capital avec des contrats précaires (Win-Win, APE,…) subventionnés parfois jusqu’à 80% par la collectivité ! Ces contrats ne permettent pas un retour à l’emploi sur le long terme pour le travailleur, et ce dernier revient donc au Forem. Dans ce schéma schizophrène, le seul gagnant c’est le patronat !
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Dinant: Les pompiers manifestent contre les propos scandaleux d’un échevin du MR
Jeudi dernier, des pompiers en colère ont fait un peu de grabuge à Dinant, en face d’un Hôtel de ville recouvert de mousse. A la base de cette manifestation, il y a les propos ‘‘déplacés’’ de l’échevin Victor Floymont (MR). Jugez plutôt : “Les pompiers coûtent cher, sont parfois trop nombreux en mission, sont parfois payés à rien faire.’’
Encore heureux que les travailleurs du feu ne sont pas constamment en service et sont payés pour être disponibles en cas de problèmes ! Si cela ne fonctionnait pas ainsi, comment gérer efficacement les catastrophes ou les incendies ? Il faudrait fonctionner avec une liste d’attente en cas d’incendie peut-être ? ‘‘Nous ne nous sentons plus soutenus et nous étonnons que l’argent soit plus important que la sécurité des Dinantais et des pompiers” a déclaré un pompier.
L’échevin libéral Floymont ne comprend visiblement pas quel est le travail effectué par les services incendies. Selon l’échevin, on pourrait se contenter d’envoyer trois hommes lors d’une intervention seulement, à la place de six, comme cela est légalement convenu.
Les pompiers ont donc décidé de mener action et de se rendre à l’Hôtel de Ville pour exprimer leur colère et exiger le respect qu’ils méritent pour leur travail. Le travail des pompiers est par définition un travail qui s’effectue généralement dans des conditions particulièrement difficiles et risquées. Ces services doivent être disponibles jour et nuit, l’inverse serait terrible. Les travailleurs du feu s’occupent de notre sécurité, mais qui s’occupe de la leur ? Selon cet échevin libéral, on peut épargner sur leur sécurité et la nôtre.
C’est aussi l’avis du bourgmestre Richard Fournaux (MR lui aussi), qui a déclaré que “Sauver des vies a bien un prix, croyez-moi, et ce prix augmente d’année en année. C’est pourquoi nous réfléchissons à la façon d’épargner de l’argent car on n’en sort plus. Et tous les services communaux sont concernés par ces mesures d’économie.’’ Cela n’a pas satisfait les pompiers, qui ont milité début d’après-midi. L’échevin Floymont a refusé de répondre.
Cet exemple illustre parfaitement ce que signifie la politique d’austérité (de ‘‘rigueur’’ dirait Elio Di Rupo…). Cela veut dire de s’en prendre à nos services publics, même aux plus vitaux, et tant pis pour la sécurité de la population. Nous trouvons que ces pompiers ont eu bien raison de protester, et qu’ils doivent défendre leur salaire et leurs conditions de travail, et revendiquer leur amélioration. Etre prêt jour et nuit à intervenir dans des conditions dangereuses n’est pas un travail facile, cela exige de bons salaires et les meilleures conditions de travail possibles.
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[PHOTOS] Les fonctionnaires bruxellois à nouveau dans la rue!
Vendredi dernier, les fonctionnaires bruxellois sont – à nouveau – descendus dans la rue au nombre de 2000 afin de réclamer de meilleures conditions de travail, la statutarisation des agents, une revalorisation des salaires,… Après les 4 journées de grève début février, au seul appel de la CGSP, c’est cette fois-ci en front commun syndical que les travailleurs ont mené leur action. La combativité et la volonté de ne pas s’arrêter là étaient très clairement présentes dans la manifestation. Des camarades du PSL étaient là en solidarité et ont défendu l’urgence d’un plan d’action, seul à même de nous faire obtenir une victoire.
Par Karim (Bruxelles)