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Category: Bpost
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La Poste : vagues de grèves
Le patron veut fixer le rythme des départs entre 1.000 et 1.500 emplois par an
La direction de La Poste a annoncé fin octobre comment l’entreprise allait se préparer à la « libéralisation » totale du marché des produits postaux en 2011. Ces projets de changement, qui sont déjà en cours depuis 2003, n’ont pas amélioré la prestation de service, le rôle social et les conditions de travail du personnel postal. Bien au contraire !
Depuis l’installation de Johnny Thijs à la tête de La Poste en janvier 2002, secondé par Bernard Delvaux depuis janvier 2004 (Delvaux était auparavant responsable du plan de reconversion BEST à Belgacom qui a coûté 5.000 emplois), les « réformes » ont atteint leur vitesse de croisière.
Pour la période 2008-2012, la direction prévoit pour Retail (ventes) :
- 650 bureaux de poste et 650 points-postes. Cela signifie qu’il faudra encore fermer 650 bureaux ! Et dire que Thijs trouve que seuls 300 bureaux sont rentables…
- La mise en commun de Kilopost et Taxipost pour les paquets et les express
- Une nouvelle hausse de tarif dès le 4 février : les timbres prior coûteront désormais 0,54 euro
Le réseau logistique de Mail (distribution) sera « optimalisé ». Les bureaux distributeurs actuels seront transformés en :
- 150 plate-formes opérationnelles où on prépare les opérations de distribution et d’où partent les tournées qui comprennent des opérations complexes. On entend par opérations complexes les pensions, les envois recommandés, les envois contre remboursement, …
- 1.500 dépôts de distribution d’où on organisera les opérations de distribution simples (les ENA : envois non-adressés)
Les 5 nouveaux centres de tri trieront de plus en plus le courrier selon le principe du tri par tournée. Le travail de préparation des facteurs s’en trouvera diminué. Le temps libéré ne servira pas à diminuer la pression du travail, mais à lancer une nouvelle attaque contre les facteurs. Ils devraient être remplacés par des distributeurs de courrier qui travailleraient avec un salaire (encore) plus bas et avec moins d’avantages sociaux. Johnny Thijs a d’abord reproché à la concurrence de ne s’intéresser qu’aux segments rentables du marché postal en faisant du bradage social avec l’utilisation de travailleurs très bon marché. La Poste fait exactement la même chose. Quelle hypocrisie !
Le tri par tournée ne fait pas que diminuer le travail préparatoire, il aura aussi des conséquences pour les services de nuit. Ils devraient commencer à fonctionner à une heure antisociale (0h05, 3h, 4h) avec perte partielle de la prime de nuit. En outre, ce sont des heures auxquelles on ne peut pas compter sur les transports en commun pour rejoindre son lieu de travail. Ces propositions ont déjà provoqué des grèves dans les services de nuit à Bruxelles : surtout à Bruxelles 1 (centre-ville), mais aussi à Bruxelles 2 (Laeken), Bruxelles 3 (Schaerbeek), Bruxelles 4 (Etterbeek), Bruxelles 7 (Anderlecht), Bruxelles 8 (Ganshoren, Berchem-Sainte-Agathe, Koekelberg) et Bruxelles 21 (Saint-Josse-Ten-Noode). Il y a eu aussi des mouvements de grève à Anvers, Schilde, Nijlen, Liège X, …
La dernière campagne publicitaire de La Poste interpelle ainsi le public : « Qui d’autre ? ». Nous nous posons la question : qui d’autre que le personnel est victime de l’énième restructuration ? On impose des économies sous prétexte d’une baisse du volume de courrier. Si le courrier entre particuliers diminue bel et bien, le volume global de courrier n’en augmente pas moins à cause du marketing direct et des envois internationaux. Le premier semestre de 2007, le chiffre d’affaire était de 1.137 euros (+ 4%).
L’administrateur-délégué Thijs connaît d’autant bien ces chiffres qu’ils lui ont valu une prime de 100.000 euros. Tandis qu’il empochait cette prime, il annonçait déjà qu’il voulait voir le personnel de La Poste baisser de 1.000 à 1.500 unités par an dans les années à venir. De plus, ils vont économiser sur les salaires en engageant des distributeurs de courrier. Et nous pouvons gager que la prime de fin d’année des simples postiers n’arrivera pas à la cheville de celle de Thijs.
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LA POSTE. Johnny Thijs lance la chasse aux malades
Le grand patron de la Poste, Johnny Thijs, a profité de l’été pour envoyer une nouvelle gifle au personnel. Dans une lettre envoyée à tous les membres du personnel, Thijs s’attaque à l’absentéisme. Selon lui, il y a trop de travailleurs absents et ils coûtent trop cher à la société. Thijs considère bien sûr que l’absentéisme est de la seule responsabilité du personnel et il ne voit naturellement pas de rapport avec le rythme de travail…
Le nombre d’absents à la Poste a effectivement augmenté depuis l’été 2006 et a atteint un nouveau record en juin 2007 : 8,67% du personnel était alors malade. Thijs en déduit que La Poste paie 3.200 personnes sans qu’elles travaillent. Le calcul est facile et rapide : 117 millions d’euros ont été payés en un an pour des travailleurs absents. Vu que cela est plus que le salaire de haute volée que Thijs empoche lui-même, il est urgent d’agir.
Thijs avance que chacun doit prendre ces responsabilités et émet au passage quelques menaces : « Si on constate clairement des abus, nous devrons prendre des mesures pour pouvoir continuer à protéger nos collègues malades ». La protection des collègues malades est bien sur un noble but mais, dans la phrase de Thijs, cet objectif n’est utilisé que comme menace de contrôles accrus et de sanctions plus sévères.
La réaction indignée des syndicats à cette lettre est compréhensible. Ils posent quelques questions : « Les syndicats nie sont naturellement pas pour la protection de profiteurs mais qu’est-ce que Mr. Thijs espère obtenir avec une lettre aussi agressive? Enfoncer encore un peu plus des gens déjà malades? Ceci est un mauvais signal. Il est exact qu’il y a davantage de malades. Mais la direction s’est-elle déjà demandée quelle en est la cause ? Que Mr. Thijs réfléchisse au lancement du nouveau projet et à la façon dont cela a été fait. Il règne une incertitude énorme qui mène à plus de stress et plus de malades. » mettent en avant Marc De Mulder (CSC) et Jozef De Doncker (CGSP).
Les restructurations à répétition ont mené ces dernières années à une pression de travail de plus en plus forte et à une plus grande flexibilité du personnel. La direction de La Poste veut rendre l’entreprise concurrentielle sur le marché européen car se prépare une libéralisation généralisée du marché de la poste. Résultat ? Depuis 2002, on a déjà perdu 5.000 emplois et, cette année, 270 bureau de poste fermeront leurs portes. En même temps, le prix des lettres a augmenté, entre autres à cause de l’abolition du timbre non-prior. Une libéralisation signifie donc une hausse des prix pour les consommateurs et, pour le personnel, cela veut dire travailler plus dur pour le même salaire et avec moins de collègues. Le but final étant bien sur une hausse des profits.
Pendant que ces 5.000 emplois étaient supprimés (plus qu’à VW ou à Opel récemment !), le volume de courrier à traiter n’a pas baissé. Par le passé, Johnny Thijs a déjà exigé que la productivité du travail soit augmentée de 30% par travailleur. C’était notamment le but de l’introduction de Géoroute : traiter le même volume avec moins de personnel. Le résultat ne s’est pas fait attendre : l’absentéisme en est une conséquence logique. « Quand les gens se sentent mal dans leur peau, l’absentéisme augmente encore plus » comme l’a rappelé Jozef de Doncker.
En affirmant que tout le monde doit prendre ses responsabilités dans la lutte contre l’absentéisme à la Poste, Thijs nage dans l’hypocrisie. Ce n’est pas la faute du personnel si la pression du travail a été augmentée à ce point. Mais, dans la bonne tradition patronale, Thijs essaie de décharger la responsabilité d’une politique néolibérale ratée sur les epaules des travailleurs individuels, en y ajoutant des menaces à peine voilées à l’égard du personnel malade. En semant la discorde au sein du personnel, il n’améliore pas l’atmosphère de travail, ce qui aura aussi des répercussions sur l ‘absentéisme…
8.67% d’absents, cela indique surtout qu’un changement de cap s’impose : au lieu d’augmenter le rythme de travail en diminuant le personnel et en offrant moins de services aux clients ordinaires, La Poste doit redevenir un véritable service public. Ce qui veut dire que le service à la population doit de nouveau être central et que les moyens financiers nécessaires doivent lui être alloués, y compris en matière de personnel.
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Action du CAP à Schaerbeek
Le CAP de Bruxelles poursuit sa campagne contre le remplacement prévu du bureau de poste de la Place communale à Schaerbeek par un point-poste dans un GB tout proche.
Nous avons commencé par une campagne d’information en distribuant un tract au marché et en faisant du porte à porte pour proposer aux habitants d eplacer une affichette à leur fenêtre. Cette campagne a porté ses fruits car le service clientèle de La Poste a été submergé d’appels téléphoniques.
La campagne entre maintenant dans sa seconde phase, celle de l’action. Jeudi 7 juin, le CAP a organisé une petite action devant le bureau de poste concerné. Plusieurs habitants du quartier étaient présents. Ils ne comprenaient pas pourquoi La Poste ferme un bureau situé à un endroit aussi central que la Place communale. Plusieurs d’entre eux ont un compte postal et redoutent de devoir faire un long trajet pour retirer de l’argent de leur compte.
La plupart des personnes présentes ont laissé leurs coordonnées pour participer à un comité d’action local. Certains ne cachaient pas leur scepticisme quant à nos chances de faire changer La Poste d’avis. Même si nos chances sont minces, nous allons quand même essayer.
La décision de Carrefour de fermer 16 GB nous donne des arguments supplémentaires. En effet, que deviennent les points-postes situés dans les magasins qui ferment ? Seul le maintien d’un réseau étendu de bureaux de poste peut garantir un service postal de qualité et accessible à tous.
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La Poste: Le service public poussé au suicide
Depuis des années, la Commission européenne a entrepris la libéralisation par étapes du secteur des postes. Celle-ci devra être terminée en 2011. Cette décision a provoqué dans les services publics européens des postes une vague de restructurations destinées à permettre à chaque poste nationale de faire face à la concurrence annoncée. Ces restructurations se sont accompagnées, bien entendu, de leur lot de licenciements « secs » ou « en douceur ». Et ce n’est qu’un début.
Simon Hupkens
En 2011, ce sera au tour du dernier bastion que conservait le service public – les petits envois de moins de 50g – à être soumis à la concurrence. En clair, cela veut dire que le service public de la Poste ne sera plus le seul à gérer ces envois et qu’il sera possible de s’adresser à d’autres sociétés. La Commission européenne justifie cette mesure par la sacro-sainte équation « libéralisation = concurrence = baisse des prix ».
Ce dogme libéral vient pourtant d’être une nouvelle fois mis à mal chez nous depuis que le secteur de l’énergie a été libéralisé. Les baisses de prix annoncées n’ont pas eu lieu et ce sont plutôt des factures augmentées que les ménages belges ont reçu dans leurs boites aux lettres. Le même phénomène devrait se produire avec les services postaux. Un exemple nous permet de l’affirmer : c’est celui de la Suède, un Etat pionnier en la matière.
Depuis la libéralisation des petits envois postaux dans ce pays, les prix ont augmenté de plus de 90% pour les particuliers. Cela signifie que le consommateur normal doit payer son timbre quasiment deux fois plus cher (imaginez-vous un envoi banal facturé à 0,99€ au lieu de 0,52 €). Les sociétés privées de distribution du courrier qui sont apparues ont recourt à des travailleurs flexibles et sous-payés et utilisent de faux indépendants. La Poste publique, qui emploie des travailleurs à des salaires nettement supérieurs, n’a pas pu concurrencer ces sociétés privées, même en relevant ses prix. Elle a donc dû licencier une partie de son personnel.
Dans les pays où les services postaux ont été libéralisés ou privatisés, on voit aussi apparaître une autre déviance, la poste à deux vitesses : les gros clients sont outrageusement privilégiés par rapport aux petits. Le courrier des entreprises est acheminé plus rapidement que celui des particuliers, le service est réduit à la campagne, là où la densité de population est trop faible pour assurer une rentabilité jugée suffisante par les entreprises privées. Le service public rendait possible la poste de qualité pour tous, la libéralisation rend les citoyens inégaux devant le service postal.
La position du gouvernement belge face à la décision européenne est qu’il est « trop tôt » pour libéraliser les services postaux en 2011. La poste belge ne serait pas prête. Ce qui n’a pas empêché libéraux et socialistes de préparer La Poste à la concurrence, en faisant comme dans toute entreprise privée : ils ont ouvert le capital au privé étranger, réduit le personnel, augmenté la charge de travail des salariés restants (via les plans « Géoroute ») et réduit le service à la population (en fermant des centaines de petits bureaux).
Que restera-t-il de la vocation de service public de La Poste lorsque celle-ci sera prête à voir débarquer la concurrence ?
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Nous voulons notre bureau de poste, pas un point-poste !
Le bureau de Schaerbeek-Place Communale sera bientôt remplacé par un point-poste. Si les riverains pourront encore y acheter des timbres ou y retirer un recommandé, ils devront effectuer leurs opérations financières à Schaerbeek-Sainte-Marie, certes tout proche, mais toujours bondé. Or, La Poste n’y ajoutera qu’un seul guichet. Bonjour les files interminables !
par Thierry Pierret, ex-postier 10e sur la liste CAP à Bruxelles-Hal-Vilvorde
Le CAP a décidé de mener une action pour obliger La Poste à revenir sur sa décision. Nous avons diffusé un tract-affiche au marché et en porte-à-porte. Beaucoup de gens tombaient des nues en apprenant la nouvelle. Les fenêtres des rues proches de la Place communale se sont rapidement couvertes d’affiches. Notre action a apparemment eu un effet boule de neige. En effet, notre tract-affiche a circulé dans tous les bureaux de poste de Schaerbeek et au-delà, tandis que des habitants le photocopiaient à des centaines d’exemplaires.
Le résultat ne s’est pas fait attendre : La Poste reçoit depuis lors 30 coups de téléphone par jour de gens indignés par la fermeture prochaine de leur bureau… La direction, paniquée, a même convoqué tous les guichetiers de Schaerbeek (après leur travail !) à une « réunion de crise ». La direction cherchait à savoir qui nous avait donné l’information. Elle craint par-dessus tout des actions de protestation. C’est bien ce que nous avons l’intention de faire…
Le CAP a ainsi démontré dans la pratique qu’une autre politique n’était pas un vain mot. Nous ne nous contentons pas de belles paroles comme les partis traditionnels. Nous voulons faire de notre campagne électorale une campagne d’action pour défendre les droits de la population.
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La Poste: Partout le ras-le-bol !
Le 25 mai aura finalement lieu une journée de grève nationale à La Poste, après plusieurs mois de petites actions locales et spontanées du personnel contre les différentes « réformes » telles que Géoroute. En 2006, il y a eu pas moins de 241 grèves. Après autant d’actions locales, il est grand temps de passer aux actions nationales.
Le CAP aux côtés des postiers
Sur les listes du CAP, il y a beaucoup de « simples » travailleurs. Parmi eux, il y a évidemment aussi des postiers ou d’ex-postiers. Quatre d’entre eux sont ainsi candidats sur les listes.
« Merci pour votre soutien »
Un postier a réagi sur le site du CAP: « Merci pour votre soutien au personnel de La Poste, vous êtes les seuls à prêtez l’oreille aux revendications du personnel. Bien que j’avais déjà en tête de voter pour vous le 10 juin, je vais maintenant aussi essayer de convaincre le plus de monde possible de faire de même. Le CAP est un parti qui est absolument nécessaire pour ceux qui doivent gagner leur pain en travaillant. Le CAP est absolument nécessaire dans cette société de profits et de moi-je, moi-je et moi-je. »
Pression au travail
En terme de personnel, c’est l’hémorragie à La Poste : il y avait 43.000 salariés en 1998, la direction veut arriver à seulement 30.000 en 2008. En 2005, La Poste a déjà reçu le titre peu enviable de champion des licenciements avec 2.255 emplois perdus.
Les coupes budgétaires ont été faites sur le dos des travailleurs. Beaucoup d’intérimaires ont été embauchés – en 2006, La Poste était l’entreprise où le plus d’heures de travail intérimaires ont été prestées (1,1 million d’heures de travail !) – pour le reste, le personnel doit travailler avec plus de flexibilité, c’est-à-dire faire autant de travail avec moins de personnel.
C’est à cela qu’ont servi des « réformes » comme Géoroute qui a « adapté » les tournées des facteurs. Mais les centres de tri ont aussi souffert. Les syndicats estiment que 100 millions d’euros d’ « assainissement » ont été faits sur le dos de l’ensemble du personnel (facteurs, services d’entretien, employés des centres de tri,…).
Profits records, services démantelés
Pendant ce temps, la direction peut s’octroyer des primes élevées et un paquet d’actions. Les actionnaires sont d’ailleurs très heureux : en 2006, les profits nets de La Poste ont atteint 96,1 millions d’EUR, dont 42,4 millions payés en dividendes. CVC et la Poste danoise ont reçu 20 millions d’EUR.
Les membres de la direction ne sont pas en reste. Avec 0,9 million d’EUR par an, Johnny Thijs n’est peut-être pas le topmanager le mieux payé mais, avec 2.500 EUR par jour, il gagne chaque jour (weekends inclus) à peu près le double de ce qu’un postier gagne net par mois.
Pour augmenter les profits, le personnel paie cash. En conséquence, le service se détériore. Cette année, à peu près 270 bureaux de poste vont disparaître pour être remplacés par des « points-poste ». Evidemment, ces points-poste ne vont pas offrir le même service mais la direction ne considère pas cela pas comme une priorité.
Solidarité entre usagers et personnel
Des campagnes locales contre la fermeture des bureaux de poste se sont développées dans beaucoup d’endroits, principalement en Flandre mais aussi dans la région de Mons, à Liège,… (voir aussi l’encadré sur Schaerbeek). A l’occasion d’une grève à Gand, le CAP a mis sur pied une campagne de solidarité avec des affiches à mettre aux fenêtres du quartier pour montrer le soutien au personnel de La Poste en grève.
Ce large soutien est essentiel pour le personnel : les usagers des services de La Poste subissent aussi les conséquences des attaques sur le personnel et le service.
En entrant ensemble en action, travailleurs et usagers peuvent faire grandir la résistance contre les plans et les mesures déjà appliquées par la direction de La Poste. En plus, cela peut mettre l’accent sur la nécessité d’actions de protestation nationales. La grève nationale de La Poste du 25 mai peut être à la base d’une résistance coordonnée nationalement. Et le CAP peut jouer un rôle dans ce processus, tant parmi les membres du personnel que parmi les usagers.
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La Poste: encore de nouvelles attaques en vue!
A la mi-mars, les postiers ont eu la surprise de recevoir un courrier signé par leur « collègue » Johnny Thijs, patron de La Poste. Le message qui leur a été délivré est on ne peut plus clair. Le top manager, proche de Verhofstadt, agite de nouveau la menace de la concurrence due à la privatisation de La Poste pour justifier une nouvelle vague de durcissement des conditions de travail.
Dans le courant de la mi-juin, après les élections, les services de nuit seront supprimés et transférés au privé, ce qui se traduira par la mise à la retraite anticipée des agents les plus âgés et par des pertes d’emploi massives. Les postiers qui y survivront auront leur tournée encore allongée d’une bonne centaine de boîtes au minimum. Ils seront également soumis à un contrôle journalier draconien et à des moyens de pression faisant intervenir la carotte et le bâton. Ainsi, au bout de quelques manquements seulement, le postier risque de perdre sa place et d’être remplacé par un intérimaire.
Ce dernier devra encore plus se plier aux quatre volontés du patronat de crainte de ne pas voir son contrat renouvelé.
Les projets de la direction ont soulevé un réel mécontentement parmi les postiers. Plus personne n’est dupe : Johnny Thijs et sa bande parlent d’économies et de surcroît de travail alors que les gaspillages en tout genre se multiplient et que les profits réalisés par La Poste n’ont jamais été aussi importants.
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La Poste en Allemagne: l’exemple à ne pas suivre
La Deutsche Post est souvent citée comme exemple de la libéralisation ‘réussie’. Dans cette entreprise, après dix années de libéralisation, 22.000 emplois ont été perdus. Dans les 900 (!) entreprises privées créées sur le marché de la poste, seuls 13.000 emplois ont été créés. Il y a donc une perte nette de 9.000 emplois.
Quels genre d’emplois ont été créés dans les nouvelles entreprises privées? 62,3% des emplois sont des « emplois à un euro » (allocation de chômage + 1 EUR de l’heure), avec un revenu mensuel maximum de 400 EUR, sans cotisations à la sécurité sociale. Celui qui travaille à plein temps, gagne 1.000 EUR net. C’est beaucoup moins qu’à la Deutsche Post. Le pourcentage de ces petits emplois dans les services postaux est supérieur à celui qui existe dans le secteur du nettoyage (56%), l’horeca (52%) et la publicité (49%).
La libéralisation fait en sorte que les entreprises privées font appel aux femmes de ménage, à des chômeurs et même à des enfants pour aller distribuer le courrier à des salaires scandaleux. En Allemagne, TNT a fait appel à des enfants de plus de 13 ans pour aller distribuer le courrier : pour 1.000 boîtes aux lettres, ils recevaient 20 EUR…
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La Poste : Un “bon résultat” pour les actionnaires, pas pour les utilisateurs et le personnel
Le grand patron Thijs est extrêmement content des résultats de La Poste. Il a annoncé que les profits nets seront de plus de 40 millions d’euros. La recette de 2006 a en effet augmenté de 6% et les profits opérationnel de 10%. Les actionnaires privés de la Poste danoise (qui domine désormais La Poste belge) vont pouvoir sabler le champagne.
Les “bons” résultats pour les actionnaires, selon Thijs, existent grâce aux réformes: Géoroute, la fermeture des bureaux, le licenciement du personnel… En 2005, 2.255 emplois ont été perdus et encore 1.134 en 2006. L’annonce de la suppression du timbre non-prior à l’avantage du timbre prior (plus cher) a suivi de peu l’annonce de la fermeture de 270 bureaux de poste cette année.
Réaliser plus de recettes avec moins de personnel et faire payer plus les utilisateurs pour moins de services, voilà la recette de la libéralisation de La Poste!
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Nous n’avons pas besoin de “points poste”, mais de véritables bureaux!
La Poste
La Poste commence l’année par une fermeture massive de ses bureaux. La plupart le seront… après les élections ! A terme, des 1.300 bureaux actuels, la moitié devra disparaître.
Attaque contre la prestation de services
Pour la direction, La Poste doit être concurrentielle sur le marché international et doit donc être attractive pour les investisseurs. Après l’application des plans Géo-route, il est clair qu’à La poste, ce n’est pas spécialement la prestation des services à la population qui compte, mais bien le développement lucratif de la «société». Géoroute a déjà attaqué le rôle social du facteur. Maintenant, 277 bureaux de poste doivent fermer dans une première phase.
Ce sont surtout les bureaux des quartiers populaires qui sont appelés à disparaître parce que, selon la logique d’entreprise, trop peu d’argent arrive sur le comptoir. Dans beaucoup de communes, c’est l’unique bureau de poste qui va fermer (seul un bureau par commune fusionnée peut rester ). Que beaucoup de personnes âgées ou à bas revenus se rendent dans ces bureaux n’intéresse en aucun cas la direction.
Dans les autres banques, les heures d’ouverture sont plus limitées et l’accent est davantage mis sur le home-banking ou les automates, ce qui a déjà diminué fortement la prestation des services. A La Poste aussi, celui qui n’est pas en mesure d’utiliser ces techniques est maintenant considéré comme une charge.
Attaque contre le personnel
En 1998, La Poste comptait encore 43.000 employés. Ils sont aujourd’hui moins de 36.000. D’ici fin 2008, il ne devrait rester que 30.000 travailleurs en service.
Les pertes d’emploi seront compensées temporairement par des interimaires. Selon le journal «Trends», La Poste est N°1 de l’utilisation de travail interim’: 1,1 millions d’heures pour 2006. Le journal d’entreprise «Texto» proclame fièrement que seuls 300 contrats à durée déterminée sont devenus des contrats à durée indéterminée.
Avec la classification des fonctions (plus de 400 descriptions de poste!), à partir du 1er janvier, La Poste va en finir avec les recrutements statutaires, malgré l’obligation légale (loi du 21 mars 1991 en matière d’entreprises publiques économiques.) Ceci a d’importantes conséquences pour le personnel contractuel :
- Dans un premier temps, ces travailleurs vont gagner davantage qu’actuellement, mais à terme, ils ne vont jamais arriver aux échelles de salaire du personnel statutaire :
- Ils devront travailler jusque 65 ans car les contractuels n’ont pas accès à une pension anticipée à 58 ans comme prévue dans les Conventions Collectives de Travail.
- Pas de retraite de fonctionnaire
- Moins de jours de congé ;
- Pas d’accès à une meilleure couverture maladie;
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Progressivement, la direction veut peut-être faire disparaître les travailleurs statutaires. Il lui sera ainsi plus facile de se débarrasser du personnel.