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Category: Automobile
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La ''Marche pour l'avenir'' dans le Limbourg a pu compter sur une large solidarité
Les estimations concernant le nombre de participants ) cette marche varient de 15.000 à 25.000. Une seule certitude : beaucoup de gens étaient présents, de même que la volonté de lutter pour préserver l’emploi. La manifestation qui a démarré du centre de Genk pour se diriger ensuite vers le site de C-Mine, lieu hautement symbolique puisque maintenant, vingt ans après la fermeture des mines du Limbourg, la fermeture de Ford-Genk signifierait d’en finir avec l’actuel plus grand pourvoyeur d’emplois de la région. Nous ne devons pas accepter un tel scénario, qui signifierait d’enterrer l’emploi lui-même.
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- Reportage-photos de Nico
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Articles intéressants
- Tract distribué par le PSL (PDF)
- Ford Genk. Pas de funérailles mais un plan d’action ! Nationalisation et reconversion du site !
- Industrie automobile européenne : Une autre crise est en cours…
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La "Marche pour l’avenir" a rassemblé des dizaines de milliers de personnes. Mais dans les médias, plus particulièrement en Flandre, l’attention a plus largement été accordée aux politiciens libéraux, sociaux-libéraux, catholiques-libéraux ou flamands-libéraux qui hier encore appelaient à s’en prendre à l’index et aux salaires, mais ont exprimé à cette occasion leur ”solidarité” hypocrite et leurs condoléances à destination des travailleurs de Ford et des sous-traitants. C’était étrange, et a plutôt renforcé le sentiment de ”funérailles”. Mais de quel côté sont-ils? Au regard de leur politique de libéralisation et de leur plaidoyer en faveur du ”modèle allemand” de bas salaires, nous savons qu’ils ne sont – très clairement – pas du nôtre.
Il est logique que de nombreux travailleurs espèrent pouvoir recevoir une importante prime de licenciement. Chez les sous-traitants, il faudra beaucoup moins compter dessus. Il est vrai que lutter contre une multinationale ne semble pas évident et, de plus, il y a effectivement une crise de surproduction dans le secteur automobile. S’il est possible de partir en retraite anticipée, il y en aura un grand nombre qui applaudiront des deux mains. Mais tout ça ne donne aucune réponse concernant le futur des prochaines générations. Si tous les bons emplois disparaissent, l’avenir des jeunes ne sera fait que d’emplois précaires, temporaires, flexibles, mal-payés, entrecoupées de périodes de plus en plus longues de chômage. Quelles perspectives de vie cela offre-t-il?
Nous refusons de voir se développer un véritable désert industriel. Si Ford ne souhaite plus utiliser son usine de Genk, pourquoi ne pas placer celle-ci dans les mains de la collectivité, dans le secteur public ? Il s’agit d’une usine performante, disposant d’un vaste savoir-faire et de travailleurs qui ont démontré de nombreuses années durant qu’ils sont prêts à travailler dur. Allons-nous laisser tout cela partir à la poubelle? Ou alors allons-nous lutter pour le maintien de tous les emplois afin d’assurer que les générations futures aient un avenir dans la région ?
Le besoin de moyens de locomotion ne va pas disparaitre du jour au lendemain. La société a besoin de moyens de transports collectifs et privés. Le site de Ford pourrait parfaitement accueillir la production de moyens de transport abordables et de transports publics de même qu’une structure de recherche concernant des alternatives écologiquement responsables. La revendication de la nationalisation et de la reconversion du site, que nous avons défendue lors de la manifestation de ce dimanche, a pu compter sur un large soutien. Cette Marche pour l’avenir a démontré le potentiel qui existe pour un vaste mouvement de lutte autour de revendications offensives. Il faudra toutefois efficacement organiser ce combat, avec un bon plan d’action.
Le PSL était présent lors de cette manifestation, de même que Rood! (une initiative politique plus large à laquelle nous collaborons en Flandre), aux côtés également d’autres partis de gauche et de groupes militants. Le PSL et Rood ont constitué une délégation commune, forte et combative, qui n’a cessé de scander des slogans et des revendications. On pouvait y voir beaucoup de jeunes membres des Etudiants de Gauche Actifs, mais aussi des syndicalistes, francophones et néerlandophones ensemble. Des stands d’informations avec notre matériel politique ont également été organisés, au début et à la fin du parcours. Nos militants ont vendu plus de 100 exemplaires de notre journal ”Lutte Socialiste” et également collecté environ 250 euros de solidarité financière grâce à notre matériel politique (en particulier nos badges). Rood! avait une affiche pour l’occasion, avec la revendication de la nationalisation de Ford. Au sein de la manifestation, nous avons souligné l’importance de la journée d’action européenne du 14 novembre en tant qu’opportunité pour se battre dans l’unité à travers les frontières nationales ou linguistiques, dans la perspective d’une véritable lutte européenne contre l’austérité.
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Plus de 15.000 personnes à la "Marche pour l'avenir" à Genk
Plus de 15.000 personnes ont participé aujourd’hui à la manifestation pour l’emploi et contre la fermeture du site de Ford à Genk. Cette annonce de fermeture intervient dans un contexte particulier: le mois de novembre a connu un nombre de faillites record tandis que les annoncent de licenciements et de restructurations s’abattent sur les travailleurs aux quatre coins du pays. Ripostons ensemble avec un bon plan d’action combatif : nous sommes perdus si nous restons chacun dans notre coin ! Opposons aux multinationales et au patronat le mot d’ordre de la nationalisation des entreprises qui opèrent des licenciements collectifs, sous le contrôle des travailleurs, sans rachat ni indemnités ! Prochaine étape: ce mercredi 14 novembre avec la journée européenne d’action contre l’austérité. N’en restons pas là, il nous faut discuter de la suite de la lutte à organiser contre la crise, ses responsables et ceux qui cherchent à nous en faire payer le prix.
Par Nico
- Tract distribué par le PSL (PDF)
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"Nationalisation et reconversion – Un plan d’action contre l’austérité et les pertes d’emplois – Soutenez la mobilisation européenne le 14/11"
"Nous ne payerons pas la crise – Pas de fermetures – Pas de licenciements"
"Un plan d’action contre l’austérité et les pertes d’emplois – Nationalisation et reconversion de Ford – Soutenez la mobilisation européenne du 14 novembre"
"La CSC services publics SOLIDAIRE"
"Le capitalisme nuit à la santé de TOUS les travailleurs"
"Ensemble on est plus forts"
"Droit à un avenir – Droit à un travail"
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Industrie automobile européenne : Une autre crise est en cours…
Il faut une stratégie syndicale européenne et internationale pour défendre les usines, les emplois et les conditions de travail
‘‘C’est un bain de sang’’, a déclaré Sergio Marchione, le patron de Fiat (une entreprise aujourd’hui en difficulté) et également président du comité des constructeurs européens d’automobiles, en se lamentant de l’état du marché européen. De son côté, le New York Times a titré: ”L’industrie automobile européenne a atteint le jour du jugement dernier”.
Stephan Kimmerle, Comité pour une Internationale Ouvrière
Avec le ralentissement de la croissance en Chine, l’industrie automobile internationale est confrontée à des temps difficiles. Mais en Europe, c’est un véritable désastre. Les ventes en Europe ont baissé d’un nombre total de plus de 15 millions en 2007 à environ 12,4 millions en 2012. Un nouvelle diminution des exportations vers les marchés chinois va noyer les usines européennes dans la surcapacité.
Étant donné le fait que d’énormes surcapacités existaient déjà avant même le déclenchement de la crise, le coût constant de maintenir les usines instaure une énorme pression pour la fermeture d’environ 8 à 10 sites, aux dires des commentateurs capitalistes. Cela implique de se débarrasser de la capacité à produire au moins 3 millions de véhicules en Europe – l’équivalent de près de 250.000 emplois. Selon les analystes, les usines doivent fonctionner à 75% de leurs capacités de production au moins pour rester rentables.
La destruction de cette capacité de production – et pas automatiquement une production automobile – et la mise à la porte d’une main-d’œuvre très qualifiée venant ainsi grossir les rangs des chômeurs, voilà la ”solution” capitaliste pour ce problème. Cependant, jusqu’à présent, au cours de cette crise, seuls quelques très rares sites ont été fermés en Europe (Opel à Anvers et Fiat en Sicile par exemple) et, en même temps, de nouvelles entreprises ont été installées en Europe de l’Est et à l’étranger.
Gagnants et Perdants
La crise automobile actuelle est en train de frapper les divers producteurs de masse de manières très différentes. Alors que Volkswagen semble avoir augmenté sa part de marché (en dépit de quelques problèmes avec sa filiale Seat), les groupes Peugeot (PSA) et General Motors en Europe (Opel, Vauxhall) semblent avoir le plus souffert. Opel accuse des pertes de l’ordre de 938€ par voiture vendue, Peugeot-Citroën, de 789€. Opel parle de fermer des usines, soit à Eisenach (Est de l’Allemagne) ou à Bochum (Ouest de l’Allemagne). Ford envisage la fermeture de son usine de Genk, en Belgique. Peugeot a annoncé une réduction de 8.000 travailleurs de sa main-d’œuvre en France (100.000 au total), la fermeture de son usine d’Aulnay-sous-Bois près de Paris comprise (au total, 14.000 emplois seront perdus sur 210.000 de la main-d’œuvre mondiale selon ce plan).
Alors que les travailleurs d’Aulnay sont descendus dans les rues pour protester et exiger que leurs emplois soient protégés, un soi-disant expert, au nom du gouvernement français, a proposé de fermer l’usine de Peugeot de Madrid à la place et de licencier les travailleurs là-bas.
L’annonce de licencier les travailleurs dans les usines Peugeot de France en Juin a immédiatement déclenché de vives actions de protestation dans tout le pays. Le 9 octobre, la CGT a appelé à une manifestation des travailleurs de l’automobile à Paris, en affrontant les patrons présentant les nouveaux modèles le même jour. La réunion de délégués originaires de différentes usines de Peugeot, les dirigeants syndicaux a forcé d’organiser cette action ainsi que d’autres, plus décisives, mais aucune stratégie n’existe pour utiliser pleinement la puissance de l’effectif total à Aulnay et dans les autres sites. Alors que les ouvriers d’Aulnay se sont mis en grève, d’autres n’ont pas été appelés à les rejoindre.
Les différences entre sociétés reflètent également les effets inégaux de la crise économique en Europe et les effets dévastateurs des mesures d’austérité imposées à l’Europe du Sud. Alors que les ventes de voitures allemandes stagnent, la France a connu une baisse de 14%, l’Italie de 20%, tandis que le nombre d’achats a baissé de plus de 40% en Grèce et au Portugal. La baisse des ventes en Europe du Sud a eu un effet beaucoup plus important sur les achats de Peugeot et Ford compte tenu de leur parc automobile et de leurs marchés traditionnels. Ford a réduit le temps de travail, par exemple, dans son usine de Cologne, en Allemagne, qui produit pour ces marchés.
Dans le même temps, les travailleurs sont soumis à un chantage qui les force à accepter la dégradation des conditions de travail. Les problèmes actuels de Bochum reflètent la décision de GM en mai en faveur de leur usine Vauxhall d’Ellesmere Port, en Grande-Bretagne. Ils ont forcé les travailleurs à accepter de plus longues heures, des pertes de salaire net et une plus grande flexibilité, avec des temps de travail même le week-end afin que la production ne discontinue pas. Avec cela, la concurrence interne entre les usines Opel en Allemagne (Rüsselsheim, Bochum) et Vauxhall à Ellesmere Port a été à nouveau utilisée avec succès par les patrons contre les travailleurs.
Toute une série d’accords impliquant des travailleurs donnant des concessions pour sauver leurs emplois ont été mises en œuvre dans le passé. Or, malgré les ”garanties” accordées aux travailleurs concernant la sauvegarde de leurs emplois jusqu’en 2016, l’usine de Bochum fait face au danger d’une fermeture, et Rüsselsheim verra une énorme surcapacité dès que les prochains changements de modèles seront entièrement mis en place.
Malheureusement, au lieu de développer une riposte commune, les dirigeants syndicaux en Grande-Bretagne et en Allemagne ont toujours justifié les concessions, partageant une vision très étroite de la défense de l’emploi, dans le seul cadre de leur État-nation ou même en cherchant à sauver un site et pas l’autre.
Une stratégie patronale calquée sur l’exemple américain?
Les tentatives patronales visant à faire payer la crise aux travailleurs sont évidentes. Mais quel est leur plan pour organiser une sortie ? Des milliards d’euros ont été dépensés après la crise de 2009 pour renflouer l’industrie automobile en Europe. A partir d’un point de vue très américain, le New York Times a commenté : >"Mais au lieu d’avoir utiliser cet argent pour faciliter la douloureuse réduction des effectifs des sites et des fiches de paie, les gouvernements ont fourni des subsides pour que les gens échangent leur ancien modèle pour un nouveau, ont subsidié les salaires des travailleurs afin de dissuader les entreprises d’effectuer des coupes dans les emplois." (New York Times, 26 Juillet)
C’est aussi ce qui s’est passé aux États-Unis. L’administration Obama a pris le contrôle effectif de GM et Chrysler, deux des trois grandes entreprises automobiles américaines, et a organisé une restructuration massive dans le but de restaurer la rentabilité pour les actionnaires. Cette restructuration a impliqué la fermeture de dizaines d’usines à travers tout le Midwest, la perte de milliers d’emplois et la disparition de gains historiques pour les travailleurs en termes de salaires, de pensions et de soins de santé. Les salaires des nouvelles recrues représentent désormais la moitié de ceux des plus anciens! Cette ”restructuration”, faite au détriment des travailleurs du secteur automobile, n’a été possible qu’avec la coopération active de la direction de l’United Auto Workers (UAW), le syndicat autrefois puissant des travailleurs automobiles américains.
Une partie de la bureaucratie syndicale participe à la gestion des entreprises par l’intermédiaire des actions contrôlées par l’UAW à GM et Chrysler. Elle doit aussi gérer leur ”fonds de grève” d’1 milliard de dollars placé à Wall Street et le plan de santé pour les retraités contrôlé par l’UAW.
Dans le cadre du processus de réorganisation des modalités d’exploitation, une forte baisse des salaires des travailleurs de l’automobile aux États-Unis a été mise en œuvre. Les bases industrielles traditionnelles au nord des États-Unis, où existe un niveau élevé d’organisation et de traditions syndicales, ont été défavorisées et la production a été déplacée au sud des États-Unis, là où les syndicats sont peu présents dans l’industrie automobile. Plusieurs sociétés japonaises et allemandes ont maintenant des usines de fabrication automobile à bas salaires aux États-Unis, un pays constamment plus considéré comme un centre de fabrication à bas salaires.
Voilà le plan de restructuration sous l’administration Obama : un coup dévastateur pour le niveau de vie et les conditions de travail des travailleurs américains de l’automobile sous prétexte de ”sauver des emplois”. Mais l’objectif principal est en réalité de réduire les coûts afin de restaurer les profits des actionnaires.
Compte tenu de l’énorme surcapacité du secteur en Europe, Sergio Marchione, patron de Fiat et actuel président de l’association des constructeurs automobiles européens, a appelé à l’application de cette méthode à l’américaine à l’échelle de l’Union Européenne. ”[L’Europe] doit fournir un système unifié, une feuille de route concertée pour y parvenir", a-t-il dit . ”Regardez ce qui s’est passé avec les aciéries dans les années ’90, il faut copier cet exemple.” Cela signifie fermetures d’usines, licenciements et détérioration des conditions de travail pour ceux qui conservent leur emploi, tout cela organisé par les gouvernements européens.
Les capitalistes européens vont-ils mettre en œuvre un plan à l’américaine ?
Incapables de résoudre la crise fondamentale de l’industrie automobile, les patrons européens seront-ils en mesure de suivre la voie américaine ? Les différents États-nations vont essayer d’agir comme en 2009. Mais il est plus qu’improbable que les capitalistes européens parviennent à trouver une approche commune. En 2009, les différents États-nations ont avancé des mesures comme les ”prime à la casse” pour pousser à acheter de nouvelles voitures. Formellement, ils ont traité avec les différents producteurs de manière neutre, mais la conception des différentes mesures est basée sur des intérêts nationaux concurrents.
Si Fiat et Peugeot sont les grands perdants de cette crise, l’Etat allemand, d’un point de vue capitaliste, ne doit pas s’inquiéter de trop. De nouvelles opportunités pourraient même apparaître pour Volkswagen. Dans la logique du capitalisme, les tensions et les différences entre les Etats-nations et les entreprises basées sur ces Etats-nations augmentent. Cela n’exclut toutefois pas que des actions communes puissent voir le jour sous la pression de l’intérêt commun de stabiliser l’économie ou pour empêcher une remontée des luttes et des protestations. Mais, comme le montre la crise de la zone euro, les Etats-nations européens sont les instruments des différentes classes capitalistes. Les diverses bourgeoisies nationales sont capables de coopérer tant que cela sert leurs intérêts, mais les contradictions se multiplient aujourd’hui.
L’utilisation de leur État-nation est une voie à sens unique pour les capitalistes, qui ne les oblige pas à faire quoi que ce soit. Deux ans et demi plus tôt, le patron de Fiat, Marchione, a plaidé en faveur de ce qu’il appelle un ”plan d’investissements” dans les usines italiennes de Fiat sous le nom de ”Fabbrica Italia” (Usine Italie). (A l’origine, ”Fiat” signifie Fabbrica Italiana Automobili – Torino). En jouant la carte italienne, il a plaidé pour une aide de l’État et des concessions massives de la part des travailleurs au niveau de leurs conditions de travail et de leurs salaires. Les travailleurs des usines italiennes ont déjà été forcés d’adopter une diminution de leur temps de travail avec perte de salaire. Il s’agit parfois même de moins de 4 jours de travail par mois.
Perspectives
Cependant, il est loin d’être certain que les gagnants actuels, les constructeurs automobiles allemands par exemple, puissent tout simplement continuer à l’emporter. Après la crise de 2009, ce sont surtout les marchés chinois qui ont aidé les constructeurs automobiles européens à surmonter leurs problèmes. Compte tenu de ces ventes opérées en Asie, les voitures de gamme supérieure – les allemands Daimler, BMW et Audi – n’ont toujours pas été blessées par une nouvelle crise, mais un ralentissement est bel et bien présent.
Même en plein essor, Volkswagen a annoncé à ses fournisseurs en Allemagne la possibilité d’une baisse de 10% de la production. Daimler a annoncé de nouveaux programmes pour réduire les coûts. Les tentatives de renforcement de la coopération entre les entreprises ont augmenté (par exemple Opel avec PSA, Daimler avec Nissan). L’échec de la fusion Daimler-Chrysler constitue toujours un bon avertissement. Mais la pression sur les entreprises est immense, des fusions supplémentaires ainsi que l’effondrement de sociétés entières sont envisageables.
L’option espérée par les diverses entreprises est que le déclin de l’Europe puisse être amorti par le reste du marché mondial. Il est difficile de savoir dans quelle mesure ce scénario se concrétisera. Même dans ce cas, cela ne pourrait se faire qu’avec de nouvelles réductions de sites et du nombre d’emplois. Une situation bien plus sévère encore ne peut pas être exclue du fait d’un ralentissement brutal de l’économie chinoise (un taux de croissance tombant à 5%) et d’autres marchés émergents touchés par le ralentissement économique mondial.
Quelle stratégie syndicale?
Durant les premières journées d’horreur qui ont accueilli la crise automobile en 2009, la crainte de perdre des emplois et des usines a renforcé le débat sur une reconversion de l’ensemble de l’industrie vers des voitures électriques et la ”mobilité verte”. Cela a très vite été oublié dès lors que les ventes en Chine ont augmenté, et c’est le schéma des primes à la casse qui a été favorisé.
Les syndicats, tel le puissant syndicat allemand IG Metall, ont signé des accords stipulant que les travailleurs acceptent un travail de durée moindre ainsi que de graves pertes de salaire. Les travailleurs contractuels ont perdu leur emploi et l’effectif de base a payé un lourd tribut. Les dirigeants syndicaux ont accepté le ”système à deux vitesses” où les travailleurs les plus récents sont employés à des salaires beaucoup plus bas et des conditions de travail bien plus mauvaises. Les bureaucraties syndicales allemandes du secteur ont joué un rôle identique à celui de leurs homologues à l’époque du déclin de la sidérurgie et des charbonnages en Allemagne : organiser la fin de l’emploi et des entreprises avec quelques concessions mineures, en évitant ainsi de grands bouleversements sociaux.
La crise est en train de mordre à nouveau les travailleurs des usines automobiles. Il est urgent d’éviter une répétition de ces événements sur une base économique encore pire qu’en 2009. Il nous faut une véritable stratégie syndicale capable de coordonner la résistance des travailleurs à travers toute l’Europe et ailleurs pour défendre l’emploi et les usines, et mettre fin au jeu qui consiste à monter les travailleurs d’une usine contre ceux d’une autre, ou ceux d’un pays donné contre ceux d’un autre.
Une lutte unifiée est nécessaire pour lutter contre toutes les attaques antisociales, contre toutes les concessions, toutes les pertes d’emplois et toutes les fermetures. Toutes les usines où les travailleurs sont menacés de licenciements doivent être collectivisées par les autorités et fonctionner sous le contrôle et la gestion des travailleurs. Mais, étant donné les liens existants entre les diverses usines, les différentes interdépendances et la surcapacité de production dans l’industrie en général, la lutte pour la nationalisation ne peut se limiter aux usines dont les patrons n’ont plus besoin. L’ensemble de l’industrie a besoin d’être placée sous la propriété de l’Etat et sous la gestion démocratique des travailleurs, des syndicats et de l’Etat.
Il nous faut un plan de réorganisation de l’industrie automobile afin d’utiliser cette main-d’œuvre instruite et qualifiée en fonction de la satisfaction des intérêts des travailleurs en Europe et dans le monde. Si nécessaire, cela pourrait nécessiter de convertir cette production en d’autres produits socialement nécessaires. Une telle gestion permettrait de diminuer le temps de travail sans perte de salaire dans le cadre d’un plan de relance socialiste destiner à vaincre la crise économique capitaliste, non avec le développement du chômage et de la pauvreté, mais en réorganisant la production en fonction des besoins des travailleurs.
Marchione appelle à une ”feuille de route unifiée et concertée” en vue d’abattre l’emploi et les sites, la réponse des travailleurs et des syndicats doit elle aussi être unifiée et concertée. Pour ouvrir ce chemin, les syndicats doivent devenir de réelles organisations de combat, basées sur la démocratie interne, en construisant des liens étroits entre les travailleurs à l’échelle européenne et internationale. Il nous faut un mouvement militant sur les lieux de travail et dans les syndicats afin de lutter pour ces changements, en développant ainsi des liens directs entre les représentants des travailleurs de différentes usines et de différents pays, pour surmonter les obstacles qui se présentent sur la voie d’une lutte menée de concert.
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Ford. Pas de funérailles mais un plan d’action ! Nationalisation et reconversion du site !
Ce mercredi 24 octobre 2012 fut une journée sombre pour les travailleurs de Ford, pour les habitants de Genk et des communes voisines ainsi que pour tous les travailleurs du pays. Par communication vidéo, la direction du géant automobile a annoncé la fermeture du site de Genk et le déménagement de la production du modèle Mondeo à Valence.
Par Eric Byl
L’abattement et la colère sont grands parmi les 3.996 ouvriers et les 268 employés de Ford Genk. Des larmes coulent. D’un jour à l’autre, leur avenir part en fumée. Au moins autant de travailleurs des nombreux sous-traitants sont également touchés. Mais sur les marchés financiers, c’est la fête. Les actionnaires se sont à nouveau enrichis de 3% en deux jours. Politiciens, patrons et autres spécialistes, qui n’ont pourtant jamais travaillé sur une chaîne de production, sortent déjà leurs analyses. L’an dernier, la multinationale a enregistré un profit record de 20,2 milliards de dollars. Mais ce n’est pas cela qui est visé : il faut s’attaquer une seconde fois aux travailleurs, mais cette fois-ci par l’intermédiaire de leurs salaires différés, les prétendues ‘‘charges sociales’’.
Primes de départ et prépensions
Ce n’est pas facile de s’opposer aux restructurations et aux fermetures. La compétition accrue a provoqué une surcapacité du secteur. La crise économique et les plans d’austérité appliqués partout en Europe réduisent encore le marché. C’est aussi le cas en Belgique, surtout depuis l’installation d’un gouvernement d’austérité. Il est donc compréhensible que, sous ces conditions, nombreux sont ceux qui espèrent obtenir la prime de départ la plus élevée possible. Pour le moment, le montant de 77.000 euros bruts circule, mais il n’en restera que la moitié en net. Les travailleurs des sous-traitants ne recevront même pas ça.
Les travailleurs ont déjà dû céder 12% de leur salaire et, en plus, le rythme de travail a fortement augmenté ces dernières années, jusqu’à atteindre un rythme insupportable. Lire, calculer, diner et signer des contrats, c’est facile à faire jusqu’à 65 ans voir voire plus, mais vingt ou trente années en production, ça se fait sentir. Si le gouvernement accorde les prépensions aux travailleurs malgré l’opposition de De Croo, il est compréhensible que beaucoup d’entre eux saisissent l’occasion sous la contrainte de la peur.
La fermeture n’est pas une option
Nous ne sommes plus à l’époque dorée où il était encore facile d’obtenir un boulot à l’usine du coin. La prime de départ sera vite dépensée et celui qui n’a pas de carrière complète peut s’attendre à une mauvaise surprise à son 65e anniversaire. Où trouver à l’heure actuelle un autre emploi ? La crise est omniprésente dans toute la Belgique, dans toute l’Europe et partout dans le monde. Il ne peut pas être question de fermeture dans ces conditions.
Cette fermeture ne sera pas seulement un drame pour les 10.000 familles dont le pain est ôté de la bouche. Elle coûtera largement 10 milliards à l’économie belge, principalement en pertes de cotisations sociales et de revenus d’impôts ainsi qu’en dépenses supplémentaires en allocations. Cela entraînera sans doute encore plus d’économies dans l’enseignement et dans les services publics. Dans les communes touchées, les finances seront minées avec des conséquences dramatiques pour le personnel communal et les services sociaux. Le Limbourg sera à nouveau changé en désert social.
Nous ne pouvons pas laisser l’avenir de la collectivité aux mains des multinationales !
Même si la multinationale est juridiquement propriétaire du site, celui-ci a été construit par les générations consécutives de travailleurs, avec aussi les largesses des autorités qui ont puisé dans les cotisations sociales et les impôts payés par la population belge. Des années durant, les actionnaires ont empoché de beaux profits. Nous voyons aujourd’hui à quoi conduit ce transfert de richesses de la collectivité vers une poignée d’actionnaires privés.
Nous ne pouvons laisser l’avenir du site et de la communauté entre les mains des multinationales qui ne visent que le profit. Les politiciens pleurent des larmes de crocodile en prétendant qu’ils sont impuissants. En réalité, il leur manque juste la volonté politique. Avec les médias, ils ont déjà orchestré l’enterrement. Pourquoi ne pas imposer le choix suivant à Ford : soit sauvegarder le site et chaque emploi, soit subir l’expropriation des installations et des terrains ?
Une alternative socialement et écologiquement responsable
Le secteur financier l’avait déjà démontré, celui de l’automobile le confirme : le libre marché ne peut pas garantir des conditions stables de travail et de vie. Nous sommes actuellement capables de produire plus que ce que nous n’avons jamais pensé réalisable, mais cela n’entraîne que la surcapacité et à l’engorgement du trafic. L’époque où une usine automobile n’était pas convertible est depuis longtemps dépassée. A Genk, la production peut être facilement transformée avec des adaptations limitées et une reprogrammation des outils pour une production socialement utile et écologiquement responsable.
Pourquoi balancer à la poubelle un site si performant ? Nous disposons du savoir pour développer des moyens de transport écologiquement responsables et pour répondre aux problèmes de trafic. Pourquoi ne pas mettre cela en œuvre maintenant que les installations se libèrent et que nous disposons de travailleurs expérimentés ? Pourquoi ne pas enfin créer une entreprise publique pour le développement d’une mobilité écologiquement responsable et rationnellement planifiée ? Le temps de convertir le site, des travailleurs pourraient partir en prépension, ce qu’ils ont déjà bien mérité, ou au chômage technique, comme c’était déjà le cas à Ford, mais alors cette fois avec une prime supplémentaire.
Manifestation de masse le 11 novembre : nationaliser pour sauver l’emploi !
Nous savons que cela va à contre-courant de la tendance globale aux privatisations. Ce ne sera pas facile. Il faudra établir de puissants rapports de force pour obliger les autorités à suivre cette voie. Les travailleurs ont bloqué l’entreprise, ils organisent l’activité aux piquets de grève par équipes. De nombreuses discussions et une bonne organisation seront nécessaires pour convaincre chacun de ne pas décrocher du mouvement. Mais nous ne sommes pas seuls. Les travailleurs de la sous-traitance sont dans le même bateau. De plus, une vague de restructurations et de fermetures envahit tout le Limbourg, toute la Belgique et toute l’Europe.
Aujourd’hui, aucun travailleur ne se sent plus en sécurité. C’est la raison pour laquelle nous avons l’opinion publique avec nous. Mobiliser cette force, dans les entreprises, dans les écoles et les universités et dans les quartiers, c’est le défi à relever pour la manifestation de masse du 11 novembre. N’en faisons pas cette fois-ci une marche funèbre, mais utilisons-la comme un levier pour la prochaine mobilisation ! Chaque mobilisation n’exige pas seulement un plan d’action détaillé et démocratiquement élaboré, mais aussi une perspective, un objectif à la hauteur de l’effort exigé.
Nous pensons que seule y correspond la nationalisation du site pour sauver l’emploi. Contrairement au plan social, cela offre un avenir attractif, non seulement aux travailleurs de Ford, mais aussi à ceux des sous-traitants et à toute la communauté. Cela provoquerait un exemple optimiste et un grand enthousiasme parmi tous les travailleurs du pays également confrontés à des restructurations et à des fermetures. Ford nous a appris que nous n’avons pas besoin d’une direction qui ne pense qu’à la rentabilité pour remplir les poches des actionnaires, mais que les travailleurs sont plus aptes à gérer l’entreprise en fonction de l’emploi et des besoins de toute la collectivité.
Pour une grève générale européenne le 14 novembre !
Il n’y a rien à attendre de la part des politiciens actuels. Les ‘nationalisations’ sont interdites par l’Europe, sauf quand il s’agit de socialiser les pertes et de privatiser les profits. Mais en Europe aussi nous ne sommes pas seuls. Le 14 novembre, une journée internationale d’action contre l’austérité est prévue. En Espagne et au Portugal – peut-être également en Grèce, à Malte, à Chypre – il s’agira d’une grève générale. Des syndicats en France et en Italie ont rejoint l’appel. D’autres vont probablement suivre. La FGTB Liège-Huy-Waremme appelle également à une grève de 24 heures le 14 novembre, tout comme la CGSP-ALR de Bruxelles. Aucune raison ne peut justifier que les syndicats belges ne s’y joignent pas.
Ford n’est qu’un des nombreux exemples qui illustrent que le marché libre ne fonctionne pas. Nous pouvons en finir avec la spirale qui nous tire vers le bas à condition d’avoir une alternative attractive et rationnellement planifiée à opposer au chaos du marché. Dans cette époque de crise du capitalisme, chaque lutte concrète pose automatiquement la nécessité d’une société socialiste démocratique, mais cette alternative ne peut gagner en crédibilité que si elle offre des réponses aux luttes que nous menons aujourd’hui.
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11 novembre. Manifestation nationale pour l'emploi à Genk
Ce dimanche 11 novembre, il y aura une manifestation nationale pour l’emploi à Genk. La colère ressentie après l’annonce des licenciements à Ford Genk doit progressivement être organisée en une lutte décidée. La large solidarité qui s’exprime au piquet, avec la présence de militants et de travailleurs venus de nombreux endroits, illustre combien est grande la sympathie éprouvée pour les travailleurs de Ford. La prochaine étape est maintenant cette manifestation du 11 novembre. Avec une présence massive, cela pourrait constituer le début d’une lutte offensive pour la sauvegarde de chaque emploi.
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Nationalisons pour sauver l’emploi
Opel organise un bain de sang : 10.000 emplois menacés
La direction d’Opel a annoncé «son intention de fermeture» pour le site anversois. Il y a peu de raisons d’espérer que la direction revienne malgré tout sur cette décision. Pour chaque travailleur licencié chez Opel-Anvers, il y en aura trois à quatre en plus chez les sous-traitants. Une fermeture ôterait ainsi le revenu à 10.000 travailleurs et à leurs familles, dont 2.600 chez Opel même. La collectivité devra payer la note : moins de revenus pour la sécurité sociale et les impôts et plus d’allocations de chômage.
Pour la direction d’Opel, aucune autre solution n’est envisageable: on produit trop de voitures. L’emploi dans le secteur de l’automobile en Belgique a diminué depuis des années. Chez Opel à Anvers il y avait encore 12.000 salariés dans les années ‘80, aujourd’hui il n’en reste plus que 2.600. Et, à chaque restructuration, les salariés qui restent doivent travailler encore plus pour être quand même mis à la porte.
Ces dernières années, la réponse des syndicats n’est jamais sortie du cadre des plans d’austérité. La solidarité a été limitée à la répartition des sacrifices au niveau européen. Aucune lutte n’a été menée pour contrer les plans d’austérité. GM a réussi à dresser les travailleurs des différents sites les uns contre les autres lorsque le deal avec Magna a été annulé.
Après des années de concessions sur les conditions de travail, après toutes les baisses de charges et toute la pression politique, aucun emploi n’a été sauvé. L’espoir placé dans le gouvernement flamand de Kris Peeters n’a abouti à rien. Les politiciens traditionnels, y compris ceux de la droite, y ont tous été de leur couplet sur « l’attitude constructive » des syndicats. Mais une attitude « non constructive » comme chez InBev et Bayer n’aurait-elle pas été préférable ? En luttant pied à pied pour conserver des conditions de travail et des salaires convenables, les syndicats auraient pu construire un meilleur rapport de forces face à la direction. Avec des actions bien planifiées et un engagement actif de la base il aurait été possible d’envoyer le plan de fermeture à la poubelle.
Le gouvernement permettra-t-il que l’entreprise soit vendue et que GM en empoche les bénéfices ? Où va-t-il continuer à chercher d’autres repreneurs en leur promettant de nouveaux cadeaux fiscaux ? Nous n’avons rien à espérer de ce genre de lobbying gouvernemental. Il ne conduit à rien, d’autant qu’en fin de carrière, ces politiciens siègent de toute manière dans les conseils d’administration d’entreprises comme Carrefour, Dexia ou InBev où ils collaborent activement aux bains de sang sociaux.
Tenter de convaincre la direction par des manœuvres en coulisses ne fonctionnera plus. Il faut un plan d’action pour organiser la solidarité après ce choc et s’en servir comme base pour construire aussi une véritable solidarité internationale. Au lieu de s’égarer dans de telles impasses, nous pensons qu’il faut exiger la nationalisation d’Opel-Anvers sans indemnités pour GM. Mais pour qu’une nationalisation profite réellement à la collectivité, il ne faut pas qu’elle reste sous le contrôle d’un gouvernement pro-capitaliste. Elle doit se faire sous contrôle des travailleurs afin de sauver les emplois et travailler à de véritables solutions aux problèmes énormes de la mobilité et de l’environnement.
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IAC: Défendons le droit de grève et les libertés syndicales!
Déclaration commune du PC, PSL, LCR, PH
Les travailleurs d’IAC (concessionnaire de Fiat) ont mené pendant des mois une lutte déterminée contre la restructuration unilatérale décidée par la direction et le licenciement de 24 des leurs (dont 12 travailleurs protégés par un mandat syndical!). Ils ont occupé pacifiquement le site de Meiser d’où ils ont été délogés suite à l’intervention des tribunaux et de la police. Pour les punir de cette « audace », la direction d’IAC a décidé de licencier pour « faute grave » et pour l’exemple 5 « meneurs », dont trois délégués.
Déclaration commune PC, PSL, LCR, PH
Le 20 juillet dernier, le Tribunal du travail de Bruxelles a rejeté cette décision pour deux des travailleurs protégés mais l’a justifiée pour le troisième. En clair: c’est son action syndicale pendant la grève qui a été jugée comme une « faute grave », ce qui ouvre la porte à toutes les dérives et abus contre les délégués et le droit à l’action collective. Tant les patrons d’IAC que les syndicats ont fait appel et se retrouvent à nouveau devant le Tribunal du travail le 1er octobre.
Pourtant, c’est la direction d’IAC et elle seule qui devrait se retrouver au banc des accusés, elle qui a artificiellement scindé l’entreprise en 16 entités juridiquement distinctes afin d’éviter les contraintes de la Loi Renault en cas de restructuration. C’est elle seule qui ne respecte pas la législation sociale en contournant la commission paritaire du secteur, seule à même de déterminer à l’unanimité la levée de la protection syndicale pour raisons économiques ou techniques. Mais dans ce système capitaliste, on ne verra jamais des huissiers et la police débarquer dans les Conseils d’Administration de Carrefour ou de Fiat qui ne respectent pas les lois sociales et les droits des travailleurs.
Les travailleurs d’IAC, subissent des méthodes patronales dignes du XIXe siècle. L’histoire du droit de grève et des libertés syndicales est jalonnée par la volonté du mouvement ouvrier d’imposer ses droits en tant que classe, d’imposer le fait que les conflits collectifs du travail relèvent du "conflit d’intérêt" et non du droit pénal et qu’ils ne relèvent donc absolument pas de la compétence des tribunaux qui doivent s’abstenir d’intervenir. Mais aujourd’hui, puisque le patronat nous ramène à des conditions de travail du XIXe siècle, il veut également nous ramener à la juridiction de l’époque!
Ce n’est pas un hasard si le patronat s’attaque en ce moment de manière frontale au droit de grève et aux libertés syndicales des travailleurs d’IAC: comme à Bridgestone, à UCB, à Carrefour, à Ikea, à Intermarché: c’est parce que les salarié/es ont eu le courage et la volonté de se battre tous ensemble contre les licenciements et l’arbitraire patronal. Partout où les travailleurs/euses résistent, ils subissent les requêtes unilatérales, l’intervention d’huissiers de justice et de la police et de lourdes astreintes pour briser leurs actions de grève. Le patronat veut ramener un conflit collectif à la dimension d’un délit, de voies de faits qui doivent être individualisées et pénalisées. Dans le contexte actuel de la crise capitaliste, ces attaques visent clairement à briser la volonté de résistance des salarié/es.
Nous réaffirmons notre solidarité avec les travailleurs/euses en lutte pour leur emploi, leurs conditions de travail, leurs droits et leur dignité. Les tribunaux et la police n’ont pas à intervenir dans les actions syndicales!
Nos quatre organisations se sont présentées ensemble aux dernières élections régionales à Bruxelles sur la liste PC-PSL-LCR-PH. Nous voulons poursuivre cette collaboration sur le terrain des luttes et contribuer de manière unitaire au succès des nécessaires résistances sociales contre la crise capitaliste et ses conséquences. Des résistances qu’il faut unifier et faire converger dans un mouvement d’ensemble afin d’imposer au patronat et au gouvernement d’autres choix ; pour la défense de l’emploi; pour augmenter les salaires et les revenus; pour une redistribution effective des richesses, pour la réduction du temps de travail sans perte de revenus; pour la défense et l’extension des droits sociaux et des services publics; pour la satisfaction des besoins sociaux dans le respect des équilibres écologiques.
Ensemble, nous affirmons que ce n’est pas au monde du travail ni à la population de payer la crise !
- Solidarité avec les travailleurs d’IAC!
- Zéro licenciement!
- Bas les pattes du droit de grève et des délégués
Parti Communiste (PC) – dr@belgi.net // www.particommuniste.be
Parti Socialiste de Lutte (PSL) – info@socialisme.be // www.socialisme.be
Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR) – info@lcr-lagauche.be // www.lcr-lagauche.be
Parti Humaniste (PH) – ph_hp_belgium@yahoo.fr // www.partihumaniste.be