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Category: Liège
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Droixhe. Accord en vue pour les locataires
Dans notre précédent numéro nous avons rapporté la mobilisation des locataires de la société de logements sociaux Atlas dans le quartier de Droixhe à Liège. Un collectif s’est constitué afin de demander de meilleures conditions lors de la rénovation de leurs immeubles.
La mobilisation des locataires au moyen d’assemblées générales et d’une pétition qui a recueilli plus de 500 signatures avait abouti dans le 28 avril à une occupation des bureaux de la société. Une trentaine de locataires avaient alors occupé les lieux jusqu’à ce qu’une délégation soit reçue par Maggy Yerna, la présidente de la société Atlas.
Les délégués ont pu se rendre compte de l’attitude hautaine et infantilisante avec laquelle elle traitait les locataires. Maggy Yerna, échevine et ponte locale du PS, n’a pas l’habitude de négocier avec la plèbe.
Par contre, elle sait reconnaître un mouvement qui peut lui amener des problèmes (et entacher son image à quelques mois des élections). Aussi a-t-elle accepté de discuter des revendications des locataires: appartements de transit adaptés pour tous pendant la période de travaux, sécurité renforcée sur les chantiers, aide au déménagement et indemnités de réaménagement. Lors des rencontres suivantes (toujours appuyées de petites mobilisations), elle a réaffirmé sa volonté d’aboutir à un accord satisfaisant pour les locataires.
Ce mouvement (qualifié avec dédain de « génération spontanée » par Mme Yerna) a eu pour effet de réveiller l’association officielle des locataires qui s’est empressée de soutenir les revendications du collectif. Mme Yerna qui espérait sans doute profiter d’une division du mouvement entre délégués «officiels» et collectif « spontané » en sera pour ses frais. Les locataires d’Atlas ont reconnu où se trouvait leur intérêt: dans l’unité.
Tout au long de la mobilisation, le collectif a pu bénéficier de l’appui de nos militants. Mais la direction du mouvement a été assumée par les locataires eux-même en complète autonomie. Dans cette campagne, le MAS a mis à la disposition du collectif ses ressources, son expérience et ses militants. Mais la décision finale a toujours été l’affaire des locataires eux-mêmes.
Une chose est de le savoir en théorie. Mais voir un mouvement de base se constituer, lutter et éviter tous les écueils qui le guettent nous a réjouis et nous conforte dans notre idéal.
Les assemblées qui ont été organisées ont parfois été houleuses mais le mouvement a su, en définitive, éviter la division (entre associations, entre communautés ou entre locataires des différents blocs) et la récupération (par les « leaders » en mal de troupes ou les politiciens locaux).
Si les locataires maintiennent ce cap, il est probable que leur campagne connaîtra un succès total.
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Droixhe : la mobilisation a permis le dialogue
Ce vendredi 28 avril, une cinquantaine de locataires des logements sociaux de Droixhe ont occupé pendant deux heure le siège de la direction de la société Atlas. A cette mobilisation, appelée par le Comité de locataires pour une meilleure requalification, étaient présents, outre des locataires, des voisins venus les soutenir et des représentants du CCLP (le comité de locataires officiel).
Le comité de locataires pour une meilleure requalification.
A cette occasion, une pétition signée par plus de 500 habitants a été remise au conseil d’administration d’Atlas et à sa présidente Maggy Yerna. Alors que la société faisait miner d’ignorer le mouvement, l’action des locataires a permis d’entamer le dialogue avec le CA.
Quelques délégués ont ainsi pu évoquer les problèmes qui touchent les locataires : appartements en chantier dans lesquels il faut vivre, logements de transits inadaptés, travaux laissés à moitié terminés. Ils ont posés leurs revendications : des appartements de transits corrects pour tous, une diminution des charges durant les travaux, une aide au déménagement pour tous les locataires et une indemnité pour chacun de façon à remettre en état les appartements après travaux.
Le conseil d’administration a entendu ces revendications et à promis de réfléchir à la problématique. Une réunion est prévue vendredi prochain afin que des pistes soient proposées pour résoudre la crise.
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Droixhe. Locataires en colère
A Droixhe, en périphérie de Liège, les locataires des logements sociaux « Atlas » se mobilisent pour protester contre la façon dont les travaux de réhabilitation des immeubles sont menés.
Simon Hupkens
Depuis plusieurs semaines, des familles et des personnes âgées vivent au beau milieu des travaux, dans des appartements parfois ouverts à tous vents. Ceux qui ont eu la chance d’obtenir un appartement de transit se sont retrouvés dans des studios étriqués et mal équipés.
Constitués en comité de locataires pour une meilleure réhabilitation, les habitants ont décidé au cours d’une première assemblée de faire circuler une pétition pour réclamer un logement de transit convenable pour tous, une aide au déménagement sans condition, une indemnité pour les dégâts occasionnés lors des travaux et une baisse des charges pour la durée du chantier.
La pétition circule dans le quartier afin de faire connaître la lutte des locataires et de mobiliser les habitants. Elle sera remise par la suite à la direction d’Atlas au cours d’un rassemblement des locataires.
Les pouvoirs publics ont les moyens de mener ces travaux dans des conditions décentes pour les habitants. Exigeons d’eux qu’ils les mettent en oeuvre.
Soutenez le mouvement des locataires de Droixhe: signez leur pétition. Pour des investissements massifs dans les logements sociaux! Pour des logements de qualité! Un toit est un droit!
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Mobilisation de locataires à Liège
La gestion des logements sociaux en Wallonie n’a pas cessé de faire parler d’elle. Après la Carolo, après Mons, voici Droixhe. Dans cette banlieue de Liège à la réputation de quartier chaud, la société de logements sociaux « Atlas » a entamé des travaux de rénovation des immeubles qui dominent le quartier.
Simon Hupkens
Jusqu’ici, il y a de quoi se réjouir. Après avoir laissé pourrir ses bâtiments, la société fait mine de s’en préoccuper. Les pouvoirs publics investissent enfin dans des logements sociaux de qualité! Pourquoi maintenant? Cela aurait-il un rapport avec le projet de céder une partie de la société à un investisseur privé hollandais?
Rien ne permet de le dire à l’heure actuelle mais on peut trouver étrange que le public rénove, juste avant de les céder au privé, des habitations sociales. Ceci dit, l’essentiel n’est pas là. Les locataires, qui avaient accueilli la nouvelle de façon plutôt positive, vont vite déchanter. la société Atlas ne les a pas du tout préparés à un chantier d’une telle ampleur. Ils découvrent qu’ils vont devoir vivre dans un appartement ouvert à tous les vents (les ouvriers remplacent notament les châssis de fenêtres) pendant souvent quatre à six semaines.
Les travaux prennent en effet vite du retard. L’entrepreneur a manifestement mal évalué la durée du chantier et les locataires en sont pour leurs frais. Conséquence d’un tel retard, les ouvriers bâclent le travail. Ils laissent les appartements à moitié finis, murs mal replafonnés, papier-peint et lino arrachés, portes et plinthes abimées.
Quelques mécontentements se font entendre chez les locataires. Mais Atlas a prévu de quoi calmer la grogne: la société a engagé quatre sociologues de l’université de Liège pour étudier les réactions des locataires face à la requalification.
Ces sociologues sont aussi chargés de rencontrer les locataires individuellement pour trouver une solution à leurs problèmes.
Officiellement du moins, car si on en croit les témoignages de locataires, ces entrevues sont plutôt destinées à les convaincre que leur sort n’est pas si dramatique. Devant l’inertie de la direction d’Atlas et devant son manque de volonté évident à rencontrer les attentes des locataires, quelques-uns d’entre eux ont décidé il y a quelques semaines de passer à la vitesse supérieure.
De concert avec quelques militants du MAS habitant le quartier, ils entreprennent de mobiliser les locataires. Constitué en comité auto-organisé « pour une meilleure requalification », ils organisent une assemblée – à laquelle participent une septantaine de locataires – et une campagne de presse très efficace dont le retentissement médiatise la lutte qui s’est engagée et met la pression sur la direction de la société de logements.
A la suite de cette première assemblée, il a été décidé de faire circuler une pétition pour demander principalement un logement de transit adapté pour chaque famille ainsi qu’une indemnité pour les dégâts inévitables occasionnés lors des travaux. Au travail depuis la mi-avril, locataires et militants récoltent les signatures et informent ceux qui ne sont pas encore concernés de la nature des travaux qui auront lieu chez eux. La rapidité avec laquelle les feuilles de pétition s’accumulent démontre que les locataires sont largement favorables à l’initiative.
Jusqu’ici, et malgré une invitation à la première assemblée de locataires, la direction d’Atlas n’a pas daigné se manifester. C’est pourquoi il a également été décidé d’appeler à un rassemblement le jour où le comité ira déposer les pétitions aux bureaux de la société.
Ceci afin de démontrer que cette mobilisation n’est pas le fait de quelques mécontents comme Atlas aimerait le faire croire, mais qu’elle implique l’ensemble des locataires. Nous savons pourtant que ni une pétition ni un rassemblement n’ont jamais poussé aucun pouvoir à respecter une volonté collective. Ce n’est que le début de la lutte.
Le défi du mouvement est actuellement d’organiser massivement les locataires, de trouver dans le quartier et au-delà les solidarités qui s’imposent et de voir comment la pression sur Atlas sera la plus efficace.
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A Droixhe, les locataires se mobilisent
Le comité de locataires qui s’est constitué pour faire face à la façon inhumaine dont sont effectués les travaux dans les logements sociaux a réuni une première assemblée ce vendredi, assemblée à laquelle était conviée la presse. Nos camarades habitants le quartier se sont investis dans cette campagne, aidant le comité à mobiliser, convoquer la presse et organiser l’assemblée. Celle-ci a été une réussite puisque pas moins de 70 locataires y ont participé, dont des membres du comité de locataires officiel, qui se sont totalement rangés à l’avis du comité auto-organisé « pour une meilleure requalification. »
La presse était plus que présente: les principaux journaux régionaux et nationaux francophones avaient envoyés des journalistes sur place. La télé locale s’était également déplacée. Cela a permis de faire connaître largement la lutte que mènent les locataires.
L’assemblée a également permis une mobilisation plus large des habitants autour des revendications principales portées par le comité: des logements de transits corrects pour tous durant les travaux, des indemnités pour les dégâts occasionnés dans les appartements, une aide au déménagement pour tous les locataires, un accroissement des mesures de sécurités sur les chantiers.
Une pétition circule actuellement dans les immeubles pour appuyer ces demandes. Elle sera remise à la direction d’Atlas (la société qui gère les logements sociaux) vendredi prochain à l’occasion d’un rassemblement devant leurs bureaux.
Il est a noter que la direction d’Atlas n’a pour l’instant pas daigné répondre aux multiples appels du comité et de la presse. Elle se retranche dans une attitude passive qui ne peut faire qu’empirer le sentiment déjà tangible chez les locataires qu’Atlas ne se préoccupe pas d’eux. Le comité espère ce vendredi pouvoir exposer verbalement ses revendications à des représentants d’Atlas. Si dans les jours qui viennent les revendications des locataires ne sont pas satisfaites, d’autres actions seront envisagées.
Lisez aussi le comuniqué de presse!
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Locataires en colère chez Atlas
Depuis plusieurs mois, la société de logements sociaux Atlas qui gère les immeubles du quartier de Droixhe est engagée dans des travaux de rénovation de ses bâtiments. Les trois premiers immeubles sont actuellement en cours de requalification. Au vu de la façon dont les travaux sont effectués et des désagréments parfois importants qu’ils engendrent pour les locataires, au vu surtout du manque flagrant de sens du dialogue dont fait preuve la direction d’Atlas, un comité des locataires s’est constitué afin d’interpeller le conseil d’administration et d’obtenir satisfaction sur une série de demandes.
Le Comité des locataires pour une meilleure requalification
Celles-ci concernent les conditions dans lesquelles les travaux sont effectués et qui laissent les locataires dans le dénuement parfois le plus complet. Mais le comité aimerait aussi avoir des éclaircissements sur une série de questions pour lesquelles le CA d’Atlas n’a fourni que de très vagues réponses.
1. Les consignes de travaux prévoient que les appartements soient dégagés des bibelots et d’une partie du mobilier. Mais pratiquement aucune aide n’est prévue pour aider les locataires au déménagement. De plus, les endroits prévus pour stocker les objets déplacés sont des containers maritimes en mauvais états, exposé à tous les vents et où les affaires de tout un chacun sont entassées pêle-mêle. On laisse très peu de temps aux locataires pour déménager. Moins d’une semaine en règle générale. Ceci pose problème à une série de gens qui ont des occupations en journée. Tout le monde déménageant en même-temps, les locataires sont obligés de déménager la nuit pour pouvoir utiliser les ascenseurs.
2. Les travaux sont réalisés sur « site occupé ». Un terme qui signifie que les locataires doivent subir des travaux importants dans l’appartement où ils vivent. Si certains locataires préfèrent néanmoins cette solution, il est apparu qu’il était extrêmement difficile pour ceux qui le souhaitaient d’obtenir un appartement où ils puissent habiter durant les travaux (ordinairement d’une durée de 4 à 6 semaines). Les rares élus ont eu droit a des appartements minuscules et mal équipés (parfois ni frigo ni cuisinière). Il existe pourtant de nombreux appartements inoccupés. Pourquoi dès lors confiner les locataires dans des appartements de seconde zone?
3. Une fois les travaux terminés, plusieurs locataires sont revenus dans des appartements prétendument rénovés mais qui étaient parfois dépourvus d’installations sanitaires complètes. Après les « rénovations », les locataires sont obligés de remettre en état plinthes, portes et papiers-peints à leurs frais.
4. Les travaux occasionnent des coupures. Depuis plusieurs semaines, les locataires se trouvent sans gaz ni téléphone ni câble. Les charges pour ces services continuent pourtant à être payables. De la même façon, les charges pour le chauffage continuent de courir.
5. La sécurité sur les chantiers est toute relative et plusieurs incidents ont faillis provoquer des accidents. On a notamment relevé que des gravats tombaient devant l’entrée principale d’un immeuble.
Le comité revendique des appartements de transits corrects pour ceux qui le souhaitent et des espaces pour stocker les meubles des locataires, une aide au déménagement pour tous et le respect des consignes de travaux. Il est aussi impératif que des mesures soient prisent afin de garantir la sécurité de tous ceux qui fréquentent les bâtiments en travaux et leurs abords. Nous réclamons une indemnité substantielle pour défrayer les locataires des frais occasionnés par les travaux. Nous proposons que ces indemnités soient financées grâce au fond de solidarité que les locataires alimentent depuis de nombreuses années et qui nous paraît prévu pour ce genre de circonstance. Nous demandons aussi au CA de la société Atlas des éclaircissements sur le montant des charges pour la durée des travaux.
Nous terminons en déplorant la façon particulièrement peu humaine dont la société et ses employés ont traité les locataires. Les sociologues engagés par Atlas pour désamorcer les conflits sont plutôt apparus aux locataires comme des surveillants venant mâter le mécontentement.
Nous convions tous les locataires et la presse au café du cinéma Le Parc le vendredi 7 avril à 11h pour mieux cerner le dossier et débattre de nos revendications avec l’ensemble de la population concernée.
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Jeunes des banlieues: le bourgmestre vous parle
Depuis sa construction à Liège, le MAS est attentif à la situation dans les quartiers où réside une bonne part de la population jeune en situation de précarité. Un certain nombre de nos militants habitent le quartier de Droixhe, mis sur le devant de la scène il y a quelques années comme archétype de la « banlieue à problème ». En fait de quartier chaud, on a évidemment affaire à une zone de pauvreté aigüe qu’il est plus facile de stigmatiser dans les médias bourgeois que les communes de riches comme Embourg ou Chaudfontaine.
Simon Hupkens
Depuis les émeutes en France, le conseil communal a un peu flippé, ce qui est à la source d’une petite opération marketing dans le quartier de Droixhe de la part du bourgmestre (PS) Willy Demeyer. Celui-ci invitait il y a peu les habitants a une conférence-débat sur le thème « Etre jeune aujourd’hui à Droixhe et à Bressoux ». Un débat d’ampleur, approfondis à la grosse louche et s’apparentant largement à la discussion de comptoir comme on va pouvoir le constater.
Arrivé avec une demi-heure de retard, Mr Demeyer subit d’abord de bonne grâce son hagiographie par le représentant PS local avant de commencer à flatter le quartier, qu’il connait bien, y étant né, etc…: Il s’agit d’un quartier important et il abrite un grande proportion de jeunes qui ne sont traités dans la première partie de son exposé qu’en terme de « problématique ».
Il vante les mérites des infrastructures qu’il a mis à la disposition des habitants: terrain de basket et maisons de jeunes avant d’avouer que ce qui préoccupe le plus la jeunesse, c’est d’avoir un job.
Pour répondre à cette demande, Mr Demeyer prévoit carrément d’implanter dans le quartier une antenne de l’ONEM. Tant mieux pour les chômeurs en fin de droit, ils auront moins à se déplacer pour se faire sanctionner! Quand aux autres qui n’auraient pas trouvé les emplois fantasmés par le gouvernement, ils auront toujours la possibilité d’obtenir un job de vacance à la ville, privilège exorbitant attribué aux 200 jeunes les plus méritants du quartier car « il va falloir faire un choix, bien entendu ». Pour le reste, les jeunes s’orientent mal dans leurs études: il faudrait plus de carreleurs et moins d’universitaires. Le bourgmestre n’a pas trop à s’inquiéter de cet état de fait: les recteurs belges font tout pour virer les plus pauvres du cursus universitaire.
Mr Demeyer conclu qu’on peut être fier de la jeunesse du quartier qui, bien que fauteuse de troubles, (trafics de drogues, vandalisme et insécurité seraient de son fait) s’est plutôt bien comportée durant les émeutes en France. Seuls quelques dégâts matériels sont à déplorer. Pour rassurer les plus craintifs le bourgmestre a quand même précisé que l’ordre veillait au grain les soirs les plus chauds: un hélicoptère de la police fédérale a survolé la ville toutes les nuits.
Viens le traditionnel tour de questions: au milieu des inquiétudes des habitants touchant à la détérioration des abris-bus, le débat dérape un peu. Ce sont d’abord les militants associatifs, dont le bourgmestre a vanté les efforts, qui dénoncent la fin de leur subventionement. Le maillage associatif était pourtant au coeur du discours de Mr Demeyer. Mais ces décisions(qu’il regrette) ne sont pas de son fait.
Ce sont ensuite les locataires des immeubles vidés qui insistent sur leurs conditions de logement. Le problème est le suivant: La ville a décidé il y a quelques années de vider en partie les tours de Droixhe jugées insalubres afin de les rénover. On a appelé comme bailleur de fonds un groupe privé hollandais. Celui-ci n’entendant pas faire que du social, il a été décidé de rénover une partie des appartement pour en faire des logements de standing, politique justifiée par le bourgmestre comme instauration d’une mixité sociale dans le quartier. En fait de mixité sociale, il s’agit surtout de virer les bas-revenus des buildings. C’est d’ailleurs la croisade de Mr Demeyer depuis quelques années à Liège: il faut en faire un ville de riche qui payent beaucoup d’impôts. Donc il s’agit d’évacuer le problème de la pauvreté en évacuant les pauvres.
Les locataires, pour en revenir à eux s’inquiètent: les charges communes s’alourdissent puisqu’ils sont moins nombreux dans les bâtiments, il y fait plus froid et surtout, comment pourront-ils assumer l’augmentation des loyers qui surviendra une foi les travaux finis? Sur ces questions, pas de réponse claire du bourgmestre. Il ne connaît d’ailleurs pas l’ensemble du dossier leur avoue-t-il jovialement.
Je risque à mon tour une intervention (puisque je suis à peu près le seul jeune dans la salle et que ce débat me concerne au premier plan comme habitant et travaillant à Droixhe): les jeunes sont ils réellement coupables de tous les maux qu’on leur attribue? Mon impression (confirmée par plusieurs habitants) est plutôt que les trafics de drogue sont le fait d’adultes extérieurs au quartier. Réponse pour le moins poujadiste du bourgmestre: ce ne sont sûrement pas les pensionnés qui brûlent les voitures! (de quelles voitures parle-t-il? Les seules détruites l’ont été à l’autre bout de la ville…)
Après quelques dernières interventions de complaisance, le débat en reste là et Mr Demeyer repart satisfait.
Que peut-on conclure de cette soirée quand on est un jeune anticapitaliste?
Que la politique clientèliste du PS fonctionne bien dans le quartier. Le bourgmestre appelle deux ou trois personne par leurs prénoms, il a donné un job de vacance à quelques jeunes qui le lui rendront bien en votant pour lui.
Que la politique sécuritaire fonctionne aussi bien: Mr Demeyer stigmatise les jeunes sauvages (mais attention, hein: y en a qui sont biens!) et aux inquiétudes suscitées chez les riverains, il répond que la police fait son boulot, et même mieux qu’avant.
Que les locataires des logements sociaux ont par contre bien compris qu’il n’y avait pas grand chose à attendre de la ville pour défendre leurs intérêts.
Qu’il y a encore du boulot pour susciter une conscience de classe combative chez les habitants même si on perçoit un certain ras-le-bol. -
Verviers. Scandaleuse intervention policière violant la liberté d’expression
S’il pourrait nous arriver de penser que nos droits démocratiques sont acquis pour toujours ; la réalité de la vie quotidienne d’un militant est là pour lui rappeler qu’il n’en est rien. Comme il est désormais dans la tradition de notre section du MAS depuis que nous sommes actifs à Verviers, nous vendions ce samedi 27 août au matin nos journaux au centre-ville. Les gens qui ont de la sympathie pour nous savent qu’ils peuvent nous rencontrer et discuter politiquement avec nous soit place d’hôtel de ville au marché soit sur la place Verte.
Vincent Devaux
Nous avons également l’habitude d’y placer un stand avec notre matériel politique. Depuis les années que nous somme présent, jamais nous n’avons eu à subir un contrôle des forces de l’ordre pour nos activités. Mais depuis hier matin les choses ont changé. Alors que nous faisions tranquillement la vente de nos journaux sur la Place Verte ; trois policiers sont venus nous dire que nous n’avions rien à faire là. Ils ont scandaleusement bafoué un de nos droits les plus élémentaires, inscrit dans la Constitution. Les arguments utilisés par la police lorsqu’ils doivent réprimer des organisations politiques sont souvent les mêmes. Encore une fois ils n’ont pas dérogé à leur argumentaire favori.
Ils ont prit prétexte que notre journal était vendu pour essayer de nous intimider « vous exercez une activité commerciale et devez avoir une autorisation pour cela ». Mais comme il vaut mieux multiplier les accusations pour être sure qu’une de celles-ci fasse bien mouche, la police nous accuse « de déranger les passants », de « les harceler », un des policiers m’a même signifié que l’on pourrait être poursuivi pour « extorsion de fonds ».
Il va sans dire que l’argument comme quoi nous ferions du commerce ne tient pas la route. Pourquoi ? La Constitution nous donne le droit à liberté d’expression ; or nous vivons dans une société où tout s’achète et se vend ; il ne nous est pas possible de produire un journal sans dépenser de l’argent à sa fabrication (papier, encre,…). Cela signifie que dans notre société, la liberté d’expression est conditionnée au fait de pouvoir demander une contre-partie pour la publication de nos idées. Il est hypocrite de nier cette vérité.
Toute demande d’autorisation complémentaire au pouvoir local en place nous met à la merci de l’arbitraire politique de ce dernier qui peut nous la refuser simplement pour des raisons partisanes. La police serait intervenue sur base de plainte de passants et riverains. Nous ne pouvons pas contrôler cette information. Il est possible que cela soit vrai ; il est possible également que cela soit un prétexte sur lequel s’appuie l’Establishment local pour nous réduire au silence.
Si l’origine de ces plaintes est réelle, l’utilisation qui en est faite est inquiétante. Il suffit alors qu’un passant ou un commerçant frustré par l’expression d’une opinion politique différente de la sienne s’adresse à la police pour que celle-ci fasse taire la-dit’opinion !!! C’est en fait un véritable droit de censure. Je voudrais dire un mot sur les habitudes de la police ; suite à mes protestations contre les tentatives d’intimidation et mon refus à cesser ma vente de journaux, les agents de police après menace de plainte pour « outrage », « rébellion » (alors que je répondais simplement et verbalement à leurs questions) m’ont auditionné. Leurs pratiques sont pour le moins discutables ; Railleries diverses, refus pour deux des trois policiers de donner leur identité/matricule, menaces à peine voilée de voir perdre mes allocations de chômage ( de quel droit ? Un chômeur n’aurait selon eux pas le droit de s’exprimer ?) et le comble est que toute la discussion entre la police et moi a été enregistrée à mon insu par un des policiers sur le dictaphone de son GSM ; ce n’est qu’en milieu d’audition que le dit policier a sorti fièrement son GSM de sa chemise et clôturé l’enregistrement. Alors ma question va à M. Desama, bourgmestre (PS) de la ville… et chef de la police.
De deux choses l’une ; soit vous êtes en accord et/ou commanditaire de cette répression et de ces pratiques et nous devons conclure que vous vous servez du corps de police et d’arguments détournés pour hypocritement faire taire toute opinion qui ne vous plaît pas. Soit ce n’est pas le cas et vous devez alors condamner ces pratiques et nous laissez exercer notre droit le plus élémentaire. Ces pratiques intimidantes ont tout de même la fâcheuse tendance à se multiplier, surtout lorsque l’on s’approche des périodes électorales. Je voudrais rappeler l’interpellation par la police en 2003 d’un camarade du Parti Communiste et de notre organisation lors d’une distribution de tracts au nom de la liste électorale PC-RDS devant les bureaux de chômage à Verviers. A l’époque la police avait utilisé un règlement communal qui était sujet à interprétation. Je voudrais également rappeler la « visite de courtoisie » faite « à l’improviste » il y a quelques mois par l’inspecteur principal de la police judiciaire à mon domicile et ce sans véritable raison. Toutes ces tentatives d’intimidations ne sont pas innocentes. Nous constatons tous les jours que les droits démocratiques et syndicaux sont mis à mal. Interventions policières sur demande de la direction de l’usine lors de distribution de tract à son entrée, bris de piquets de grève avec astreintes (Splintex), menace d’instauration d’un service minimum (TEC), intervention directe du bourgmestre pour intimider des militants syndicaux sur les piquets de grève (Yvan Ylieff -PS- à la commune de Dison peu avant le 1ier mai),…Il ne fait aucun doute que pareilles dérives vont se multiplier ; l’accélération de la dégradation du bien-être de vie et la précarisation croissante, fruit de la politique néo-libérale, ne peut que s’accentuer.
L’appel par le Parti Socialiste du nommé « plan Marshall » annonce de nouvelles attaques sur nos acquis. Lors de son école d’été, Di Rupo a levé un coin du voile « Au PS, nous croyons dans l’initiative individuelle, la récompense de l’effort, la valorisation du risque et de la créativité ». L’on croirait entendre un président d’une fédération patronale !! Derrière tous ces mots se cachent plus de flexibilité, diminution du coût salarial,…en fait de beaux cadeaux au patronat et une précarisation croissante de certaines couches de la population. Avec un tel programme, il ne fait aucun doute que la grogne sociale va monter. Que la tentation va être grande afin de mener à bien ce projet, de faire taire toute opposition, de casser les luttes syndicales.
Pour nous il est essentiel de défendre bec et ongle la liberté d’expression. Nous ne cèderons pas aux tracasseries et aux intimidations politiciennes et policières. Nous ne permettrons pas qu’au nom des intérêts économiques de la classe dominante et d’un système qui ne fait qu’accentuer les différences sociales, nos libertés soient petits à petit étouffées.
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La démocratie vue par Anne-Marie Lizin
Qui oserait encore dire qu’Anne-Marie Lizin est "proche du peuple"? C’est pourtant l’argument que beaucoup avançaient lors de "l’affaire Lizin", en mars dernier: la sénatrice-bourgmestre de Huy (PS) avait essayé d’influencer la décision d’une juge dans une affaire de garde d’enfants. Mais aujourd’hui, non contente de révéler son clientélisme coutumier, Mme Lizin nous apprend comment être un bon dirigeant démocrate.
Stéphane Delcros
Lors d’une consultation populaire (non-contraignante), 27,4% de la population hutoise s’étaient déplacé pour dire non -à 95%- au projet d’aménagement du parc des Récollets. Qu’importe, la bourgmestre décide d’approuver le projet de construction: après tout, si 73% ne se sont pas déplacé pour voter, c’est qu’ils sont pour!
Même si le ministre-président wallon Van Cauwenberghe (PS) a très vite critiqué la décision de sa "camarade" Lizin, personne n’est dupe: ce que la Hutoise fait à découvert -tant en matière de démocratie que de clientélisme-, la majorité des politiciens traditionnels le fait, de manière plus voilée.
Après Arena et sa douche à 10.000 euros, le PS a donc une nouvelle fois bien du mal à cacher le camp qu’il a choisi.