Category: SAC

  • Interpellation du conseil communal de Saint-Gilles contre les SAC

     Le 27 février 2014, Anja Deschoemacker, tête de liste de Gauches Communes à Saint-Gilles, lors des élections communales en 2012, a fait une interpellation au conseil communal de Saint-Gilles concernant les Sanctions Administratives Communales, et leur application. Nous reprenons ici le texte intégral de cette interpellation, et ce que nous avons retenu de la réponse du Bourgmestre, Charles Picqué (PS).

    Par Gauches Communes

    Interpellation

    Je veux vous rappeler que le 26 octobre dernier, 2000 jeunes ont manifesté à Bruxelles pour protester contre le système des Sanctions Administratives Communales, ceci à l’appel des campagnes TegenGas/StopSac. Ils demandaient une politique sociale pour résoudre le problème des incivilités. Ils dénonçaient l’arbitraire total qui provient du fait que les bourgmestres sont juges et parties, et parlaient d’une justice de « shérif » qui entraine inévitablement son lot d’absurdités et d’injustices.

    Tout comme ces jeunes, nous ne pensons pas qu’il est possible de résoudre les problèmes sociaux et le malaise qui en est issu en augmentant la répression. La liste des problèmes sociaux est trop longue pour être citée ici, mais pensons seulement au chômage des jeunes à Bruxelles qui dépasse le 30% et dans certains quartiers même le 50% pendant que les jeunes qui ont un emploi restent trop souvent dépendant de contrats précaires de toutes sortes qui ne donnent pas une bonne base pour construire sa vie. Pour arrêter le malaise social et les incivilités qui en résultent il faut selon ces jeunes un plan massif d’investissements publics pour répondre aux besoins de la majorité de la population.

    Certainement – pour donner un avenir aux jeunes – il faut créer des emplois de qualité, il faut garantir un enseignement gratuit et de qualité sur tous les niveaux. Pour la propreté, invoquée souvent pour justifier les SAC’s, il ne faut pas des amendes, mais mettre les moyens nécessaires dans les services concernés au lieu de continuer la politique de sous financement des dernières décennies.

    Dans ce cadre je veux vous poser les questions suivantes concernant les SAC’s

    – Monsieur Picqué, vous avez notamment indiqué être prêt à élargir la règlementation pour les mineurs, notamment grâce aux garanties que comportent la nouvelle loi. Est-ce que cette déclaration ne va pas à l’encontre de la déclaration du bureau politique du PS qui a indiqué en novembre 2013 qu’ils n’appliqueront pas l’abaissement de l’âge à 14 ans des SAC alors que le PS a une large majorité à Saint-Gilles ?

    – Allez-vous augmenter le montant plafond des amendes à 350€ alors que ce sont déjà les populations les plus défavorisées qui subissent le plus fortement ces amendes et que la pauvreté frappe un bruxellois sur quatre ?

    – Avez-vous d’ores et déjà budgétisé les rentrées financières et les dépenses attendues pour la commune et pour quels montants ? Comptez-vous rendre le système rentable pour la commune afin de combler les déficits entre autre dus au fiasco Dexia ?

    – Doit-on s’attendre, comme ce fut le cas lors de diverses actions pacifiques, à ce que les actions de protestations, les manifestations, les tractages soient dans le futur sanctionnés à Saint-Gilles, et quelles garanties offrez-vous pour la liberté d’expression et d’opinion ?

    – Ne pensez-vous pas que la cause des incivilités soit à chercher dans le malaise social et qu’au lieu d’augmenter la répression il faut résoudre les problèmes en amont en menant une politique qui s’oriente sur la prévention, avec des investissements publics massifs dans l’enseignement, des facilités pour la jeunesse, des meilleurs récoltes de déchets, et qui offrent aux jeunes un véritable futur ?

    – Alors que vous n’avez pas été élu sur base d’un durcissement de la réglementation sur les SAC, où en êtes-vous dans la mise en place de vos promesses électorales de 1000 nouvelles places dans le fondamental pour le réseau communal d’ici 2 ans et des 200 nouvelles places dans les crèches communales ?

    – Allez-vous vous placer du côté de la Ministre Joëlle Milquet et du gouvernement fédéral qui s’engagent dans un projet de société tel que décrit dans « 1984 » de George Orwell, où la répression et la criminalisation de la population sont de plus en plus poussées ? Ou du côté des 2000 jeunes qui ont manifestés à Bruxelles en créant une commune sans SAC comme il en existe des dizaines d’autres en Belgique ?


    Réponse

    Tout d’abord, Charles Picqué a remarqué que les questions posées parlaient de chose très diverses. Pour lui, il n’y a aucun lien entre la manque d’une politique sociale menée à la commune, et l’application d’un réglementation SAC dans la commune : pour lui, les SAC sont purement une mesure administrative pour réponde à une problématique d’incivilités et de petite criminalité, qui serait, en l’absence de cet outil SAC, purement la domaine de la justice et la police.

    En plus, pour lui, les SAC sont dans aucun cas un financement alternative pour la commune : l’année passée, les rapports des SAC ne s’élevaient qu’à 66.000€ pour la commune de Saint-Gilles, pour 1.600 dossiers traités. En plus, de ces 1.600 dossiers, seulement 5 concernaient des mineurs de moins de 16 ans, donc, pour Picqué, l’élargissement de la réglementation des SAC vers les mineurs à partir de 14 ans ne pose, pour lui, pas de souci en soi.

    Sur la question de l’utilisation des amendes SAC pour s’attaquer aux droits démocratiques, Picqué a repondu que sur le territoire de Saint-Gilles, une telle situation ne s’est jamais produite dans le passé. Egalement, il en est convaincu que ailleurs, les SAC sont seulement utilisés contre les manifestants dans des cas des dérives, comme des manifestations non autorisées, violences et vandalisme.

    Pour résumer : pour Charles Picqué, les SAC sont un outil d’excellence pour combattre les incivilités comme les dépôts illégaux des déchets, où le stationnement non permis. Il est convaincu que, à coté d’une politique de prévention, la répression est parfois nécessaire, et les SAC sont un excellent outil dans ce cas.

    Notre analyse

    Nous ne sommes manifestement pas d’accord avec le positionnement général que Charles Picqué prend sur les SAC. Pour nous, la question d’une politique sociale, qui offre de bons services publics, et un véritable futur aux jeunes, est complètement liée à la question des amendes SAC. Pour nous, les incivilités ne sont pas un problème des individus, mais une problématique sociale, lié à la casse des services publiques et le manque d’un véritable futur pour les jeunes.

    Comment défendre les amendes SAC pour les dépôts illégaux des déchets, quand dans les services de récolte des poubelles, et les parcs de containers, continuellement il y a des coupes budgétaires, résultant à des augmentations de prix pour les sacs poubelles, et une plus petite fréquence des récoltes des déchets. Nous voulons une récolte de déchets augmentée et gratuite, comme arme par excellence pou lutter contre les dépôts illégaux des déchets.

    Le bourgmestre Picqué fait remarquer que, pour le moment, il y a peu de problèmes avec les amendes SAC par rapport aux mineurs, et comme mesure contre les droits démocratiques. Aussi, selon le bourgmestre, les rapports financiers de ces SAC sont peu élevés, et il ne croit pas que des communes peuvent les utiliser pour combler leurs déficits budgétaires. Manifestement, il n’est pas aller regarder très loin, parce que la commune voisine Bruxelles-Ville, a prévu pas moins de 3 millions € de rentrées sur les amendes SAC. En plus, dans la zone de police Bruxelles-Capitale-Ixelles, les SAC sont régulièrement utilisés contre des manifestants et des militants politiques : pour citer quelques exemples : lors des manifestations à Matongé autour des élections en République Démocratique de Congo, des centaines de personnes ont reçu des SAC pour avoir participé aux manifestations. Lors de la mobilisation pour le « Banquet de Riches », la police bruxelloise a arrêté plus de 150 personnes, inclusivement plusieurs mineurs, qui ont tous reçus une amende SAC. Lors d’un piquet de grève de la CGSP devant la maison communale d’Ixelles, le bourgmestre Decourty (PS) a menacé les syndicalistes avec des amendes SAC si ils ne rompaient pas le piquet de grève… Le fait que le bourgmestre Picqué refuse de nous donner des garanties que des tels faits ne se reproduiront jamais, nous inquiète largement.

    Pour nous, les SAC sont une mesure répressive et anti-démocratique, qui touche d’abord les plus démunis dans la société. Nous n’acceptons pas une politique qui estime que la seule réponse aux incivilités est l’augmentation de la répression, certainement pas si c’est à travers un outil aussi antidémocratique que les SAC.

    Nous défendons une politique de nationalisation du secteur financier, et des plus grandes entreprises, pour utiliser les énormes richesses et profits qu’ils produisent pour une véritable politique sociale, comme réponse sociale contre les incivilités : plus de récoltes de déchets, une politique d’investissement dans l’enseignement, les transports publiques (pour combattre la problématique de la mobilité et du stationnement à Bruxelles), et pour donner aux jeunes la perspective d’un vrai travail, avec un vrai salaire, ainsi que la perspective d’une véritable futur. Nous continueront à mobiliser contre les SAC, et garderont un œil attentif sur leur application sur Saint-Gilles !

     

  • 15 mars : manifestation contre la répression

    Stop à la répression ! Pour le droit à mener des actions

    Manifestation ce 15 mars, à 15h, Place Fontainas à Bruxelles

    À l’occasion des Jeux olympiques d’Hiver, les politiciens traditionnels se sont bousculés au portillon pour condamner la répression et l’homophobie en Russie. Une belle hypocrisie au moment où eux-mêmes restreignent le droit à mener des actions. Si cela devait dépendre de nos Poutine locaux, ceux qui disposent d’un portefeuille bien garni seraient bientôt seuls à pouvoir encore mener des actions de protestation.

    La folie des SAC (Sanctions Administratives Communales) est déjà bien connue, des amendes absurdes et arbitraires. Mais ce système est également utilisé pour brider la contestation. Les autorisations pour mener une action connaissent des conditions sans cesse plus drastiques et, sans autorisation, chaque participant peut écoper d’une amende SAC. Si nécessaire, il est encore possible de coffrer tout le monde et de leur coller une “taxe combi”. Ce n’est pas un scénario catastrophe, mais une réalité de plus en plus fréquente.

    Le ministre de la Défense Pieter De Crem, alias Crembo, n’a ainsi pas hésité à poursuivre des militants qui avaient mené des actions devant son cabinet ! Des activistes de “Vredesactie” (Action pour la Paix) avaient protesté contre la participation belge à la sanglante guerre en Afghanistan. Conséquence : procédure judiciaire, car ils avaient utilisé de la peinture lavable rouge pour illustrer le sang que le gouvernement belge a sur ses mains.

    De Crem n’a pas digéré cette action datant de novembre 2008. Il a introduit une plainte parce que l’État belge aurait subi un préjudice. Deux militaires ont passé 4 heures 30 à faire disparaître le sang factice. Ils ont utilisé, pour ce faire, 1,36 litre d’essence (0,6 euro) avec leur voiture et le nettoyeur à haute pression a consommé 10,3 litres par minute. En résumé : le ministre exigeait 233,86 euros, soit environ autant que ce que son avocat a exigé d’être payé de l’heure. Compensation ? Non, intimidation et répression !

    Même le tribunal a trouvé que la poursuite allait trop loin, le procureur a lui-même demandé l’acquittement. Le jugement sera prononcé le 13 mars prochain. Pour De Crem, ce n’est pas l’indemnisation du “dommage” qui est en jeu, mais une tentative de créer un précédent et de continuer à restreindre la possibilité de mener des actions. Il s’agit de criminaliser la protestation en assurant que quiconque s’oppose à la politique menée par les autorités se voit imposer le silence. Ce sera peut-être un coup dans l’eau pour cette fois-ci, mais une nouvelle étape a été franchie pour remettre en cause le droit de mener des actions.

    Les JOC (Jeunes Organisés et Combatifs, anciennement Jeunesse Ouvrière Chrétienne) profitent, depuis déjà quelques années, de la journée internationale de lutte contre les violences policières (le 15 mars) pour organiser une manifestation à Bruxelles dénonçant les violences policières et la répression. Au vu du nombre croissant d’amendes SAC et d’autres exemples d’interventions répressives, une telle protestation est plus que nécessaire.

    Le capitalisme est en crise et il menace toutes les conquêtes du mouvement des travailleurs, y compris les droits démocratiques. Nous devons défendre ces droits démocratiques de la même manière qu’ils ont été arrachés : en luttant et en construisant un rapport de forces. Faisons en sorte que la manifestation du 15 mars y contribue !

  • Non, les incivilités ne sont pas un problème individuel!

    Le 26 octobre 2013, plus de 2.000 personnes avaient manifesté à Bruxelles contre les SAC.

    Article issu de l’édition de février de Lutte Socialiste

    Fin décembre une carte blanche de Mathias, responsable de la campagne flamande contre les Sactions Administratives Communales TegenGAS, a été publiée dans le quotidien flamand De Standaard. Il y a attaqué l’arbitraire du système des SAC et a défendu que la meilleure manière de s’en prendre aux incivilités n’est pas la répression, mais l’élaboration d’alternatives sociales. La baronne Mia Doornaert n’a pas apprécié et a tenu à faire publier une réponse dans le même journal, début janvier. Petite comparaison des arguments avancés de part et d’autre, qui déplaira sans doute une fois encore à la petite Dame de Fer belge.

    La baronne Mia Doornaert a 68 ans et a travaillé 38 ans durant au quotidien De Standaard. Elle a également travaillé au cabinet d’Yves Leterme entre juillet et novembre 2009. Fervente conservatrice, elle n’a jamais caché son admiration pour Margaret Thatcher ou encore pour Nicolas Sarkozy. Doornaert a, entre autres, soutenu l’invasion de l’Afghanistan au nom du ‘‘choc des cultures’’.

    L’arbitraire et la répression

    Mathias : “L’esprit de la Loi est que chaque commune décide d’elle-même. Justice et injustice sont alors définies par l’état d’esprit du bourgmestre local et de ses sheriffs responsables des SAC. Bart De Wever a encore illustré cet arbitraire en classant sans suite une amende SAC de 50 euros reçue par un homme ayant un handicap mental qui avait osé jouer de la flute en rue… La situation ressemble à une arène où la police attend de voir si le bourgmestre local va baisser ou lever le pouce.’’

    Mia : “Lorsque la liberté dégénère en un manque de sens des responsabilités, nous ne recevons pas du tout les conséquences d’une ‘‘société néolibérale’’ mais nous vivons avec des autorités qui dépensent toujours plus l’argent du contribuable à nettoyer les dégâts de comportements asociaux qui s’occupent (ou doivent s’occuper) de plus en plus de notre vie personnelle. C’est l’atmosphère du moment : je ne dois pas garder la rue propre, je peux être bruyant et saoul, je peux frapper des gens et casser des choses, ‘‘la société’’ n’a qu’à faire avec. (…) Quelques amendes SAC semblent absurdes, c’est vrai. Mais cela ne serait jamais arrivé si le sens citoyen n’était pas devenu une insulte. Le meilleur remède ? Restaurer l’éducation, il est grand temps.”

    Notre opinion : L’argument selon lequel les incivilités ne peuvent pas rester impunies est le principal axe de défense des partisans des SAC. Il faut quand même faire quelque chose face à la perte de sens citoyen, se disent-ils. Cette réponse n’en est cependant pas une face à la critique que la législation actuelle est totalement arbitraire. Les petits sheriffs locaux peuvent déterminer ce qui est ou non une nuisance, ou alors la législation locale le détermine, la taille que doit avoir un confetti variant d’un endroit à l’autre tandis que des jeux d’enfants sont tolérés dans une commune et interdits dans la voisine. Les exemples ‘‘absurdes’’ ne sont pas à considérer comme des excès, mais comme une partie intégrante de la législation. Le bourgmestre décide de sa vision de la législation, envoie ensuite ses fonctionnaires dans les rues, condamne et ensuite revient éventuellement sur les sanctions. Même les plus hauts magistrats du pays (rarement des gauchistes) dénoncent l’arbitraire de la législation, mais leur avis est balayé de la table. L’arbitraire fait-il partie du sens citoyen que la baronne Doornaert veut nous inculquer ?

    Mathias a 23 ans. Il milite à Gand depuis des années déjà, il a notamment été longtemps responsable de la section gantoise des Étudiants de Gauche Actif. Il est aussi l’initiateur de la campagne TegenGAS dont il est le porte-parole. Des contributions de sa part peuvent régulièrement être lues dans les pages de Lutte Socialiste ainsi que sur ce site.

    ‘‘Donner des amendes à ceux qui urinent en rue revient moins cher que de construire des toilettes publiques de qualité’’

    Mathias : “Le fond de l’affaire, c’est la rhétorique néolibérale qui considère que chaque problème social se réduit à une question individuelle, parce que, selon les mots de Thatcher : there’s no such thing as society (‘‘quelque chose comme la société, ça n’existe pas’’). Selon cette logique, on peut sanctionner les jeunes paresseux au chômage qui trainent en rue, mais pas s’en prendre au chômage des jeunes. Difficile de remédier à la gigantesque inégalité sociale qui sévit dans l’enseignement belge, on s’en prend donc aux gamins qui brossent les cours. On peut bien affirmer que les communes ne gagnent pour l’instant rien sur les amendes SAC, mais donner des amendes à ceux qui urinent en rue revient moins cher que de construire des toilettes publiques de qualité.’’

    Mia : “Evidemment, il faut des sanitaires publics, mais uriner en rue n’a le plus souvent rien à voir avec cela, mais avec un manque de respect total pour l’espace public. De la même manière, on voit parfois des gens traverser la rue de façon téméraire parce qu’ils refusent carrément d’aller 100 mètres plus loin jusqu’au passage pour piétons. Le porte-parole de la campagne TegenGAS est à côté de la plaque avec son discours éculé qui considère que tout est de la faute de la société ‘‘néolibérale’’. Le phénomène des amendes SAC est justement une réaction contre l’hyper-libéralisme. Ou mieux dit, contre un hyper-individualisme qui est passé pour progressiste durant trop longtemps. Le ‘‘il est interdit d’interdire’’ et le ‘‘moi d’abord’’ issus des journées de mai ‘68 ont dans les faits été très loin.’’

    Notre opinion : La folie des SAC ne nous fait pas penser à 1968, mais plutôt à 1984. Cette histoire pousse petit à petit l’ouvrage de George Orwell et son Big Brother hors du rayon des fictions. La politique néolibérale de ces dernières décennies a conduit à un énorme fossé entre riches et pauvres et a toujours plus étranglé les services publics. Le nombre de poubelles publiques a été drastiquement réduit et nous avons dû acheter des sacs poubelles assez chers pour rendre plus économiquement attractif la collecte privatisée des déchets. Même l’espace public est de plus en plus privatisé. Dans une société avec tant de problèmes sociaux – ‘‘génération perdue’’, pénuries à tous niveaux, etc. – il n’est pas étonnant que des incivilités existent. Selon le Forum Economique Mondial (très loin d’être un ramassis de gauchistes encore une fois), l’inégalité croissante des revenus constitue la plus importante menace pour la ‘‘stabilité sociale’’ à travers le monde. Madame Doornaert vient alors nous dire que tout cela est réductible à un problème d’éducation ?

    Un problème d’éducation?

    Afin de nier la critique de société développée par Mathias, Mia Doornaert déclare que tout le problème réside dans l’éducation actuelle. ‘‘Les droits des enfants et des jeunes paraissent surtout aujourd’hui se résumer à permettre les incivilités. J’ai dû ces derniers temps être présente à plusieurs obsèques, à l’église comme au service laïc. Dans les deux cas, j’avais l’impression que tous les enfants souffraient du syndrome d’hyperactivité. Ils ne restaient pas assis une minute, ils bavardaient, ils couraient, ils dérangeaient sans que les parents ne semblent prêts ou capables de les rappeler à l’ordre. Enfant, je n’ai jamais aimé rester assise sur une chaise, mais il fut un temps où l’on apprenait quand-même qu’il fallait le faire dans certaines circonstances. (…) On nous apprenait aussi qu’il ne fallait pas jeter des papiers ou des cannettes par terre, qu’on ne peut pas simplement uriner partout, qu’il ne faut pas déranger les autres, qu’on n’insulte pas, qu’on ne prend pas ce qui ne nous appartient pas,… Bref, nous recevions une éduction dans un sens citoyen.’’

    Peut-être la mémoire de la baronne Doornaert la lâche un peu, mais combien de fois n’y avait-il pas de bagarres en rue ‘‘dans le temps’’ ? A quel point chantait-on fortement dans les cafés enfumés ? Dans quelle mesure uriner contre un arbre était encore considéré comme tout à fait normal ? Que signifieraient les ‘‘normes et valeurs’’ du début des années ‘60 appliquées aux villes beaucoup plus peuplées d’aujourd’hui ? Ce discours du ‘‘dans le temps, c’était bien mieux’’ ne correspond en rien à la réalité.

    De plus, nous n’avons aucun problème avec cette question de l’éducation. Les politiciens établis massacrent déjà les budgets de l’enseignement depuis des années, nous défendons au contraire une augmentation drastique du financement public de l’enseignement pour rendre possible un accompagnement plus individuel. Nous plaidons pour la socialisation de tout un tas de tâches domestiques et pour une diminution du temps de travail avec embauches compensatoires et sans perte de salaire pour que les parents puissent notamment passer plus de temps avec leurs enfants. Nous exigeons plus de moyens pour des crèches publiques et pour des structures de loisir pour les jeunes. De façon assez remarquable, nous constatons que les conservateurs qui défendent le plus bruyamment les vieilles normes et valeurs de l’éducation sont justement ceux qui n’éprouvent aucun problème à voir les budgets sociaux se réduire à peau de chagrin. Il est très facile de repousser les conséquences de cette politique vers la ‘‘mentalité’’ ou ‘‘l’éducation’’.

    Le ton paternaliste de la baronne (qui passe sous silence le fait que les générations actuelles ont été éduqués par les précédentes) fait immanquablement penser aux colons qui affirmaient qu’ils allaient éduquer la population du Congo ou d’ailleurs à être d’obéissants catholiques. Sans doute les guerres d’Irak et d’Afghanistan – que Mia Doornaert a défendues – étaient avant tout des opportunités éducatives pour les populations locales ?

  • Anja Deschoemacker interpelle le Conseil Communal de Saint-Gilles

    Anja Deschoemacker, porte-parole de Gauches Communes, a interpelé hier le conseil communal de Saint-Gilles pour proposer une commune sans Sanctions Administratives Communales et demander de répondre aux problèmes sociaux des jeunes et des Saint-Gillois au lieu de durcir la règlementation communale.

    Lors du conseil communal d’octobre, le bourgmestre Charles Picqué avait déjà été interpelé quant à sa vision des SAC à Saint-Gilles. Le bourgmestre avait répondu qu’il est lui-même un des pionniers des SAC et est particulièrement content que le gouvernement ait décidé d’en élargir les possibilités d’application de ces amendes ! Par ailleurs, il a expliqué n’avoir aucun problème de donner des SAC à des jeunes de 14 ans, car, selon lui, la loi prévoit assez de garanties contre l’utilisation arbitraire des SAC. Il appelait d’ailleurs la fraction cdH à demander à leur ministre Milquet de publier les Arrêtés Royaux au plus vite possible pour cette loi, afin qu’il puisse durcir la loi à Saint-Gilles également !

    Pour Gauches Communes, la criminalisation n’est pas la solution. Il faut avant tout des réponses sociales pour les problèmes sociaux. Il est illusoire de penser pouvoir résoudre la situation des dépôts de déchets illégaux quand on continue à couper dans le budget des services de ramassage de poubelles, en diminuant la fréquence des récoltes, en fermant des parcs containers et en augmentant le prix des sacs poubelles!

    Gauches Communes réclame l’instauration d’un plan massif d’investissements publics. Un tel plan pourrait fournir à la population, des services publics gratuits et de qualité avec notamment un service de propreté plus régulier et efficace, des logements sociaux et des quartiers de qualité et agréables à vivre, des emplois décents pour les jeunes et un enseignement gratuit, de qualité et adapté à chacun !

    C’est possible, en en finissant avec la politique d’austérité qui détruit l’économie et nos vies, en refusant le paiement de la dette et en nationalisant les banques et les secteurs vitaux de l’économie sous contrôle démocratique.

    Photos : PPICS – Banque d’images

  • Namur : Action de protestation “Mon NAMouR pour la Craie”

    La lutte doit continuer face à la répression absurde et aux amendes ridicules

    Namur Capitale se bat sur tous les fronts. Non seulement elle veut des budgets pour assurer son rang de Ville Capitale, mais elle est aussi en compétition avec pas mal d’autres villes en Belgique pour le prix de l’amende la plus ridicule. Un artiste de rue qui dessinait à la craie sur le sol a ainsi été menacé d’être mis à l’amende ! Devant la menace, il a du obtempérer.

    Christian Delwiche, un artiste bénéficiant d’une grande notoriété à Namur, a organisé une action de protestation samedi 8 février : « Mon NAMouR pour la Craie ». Via facebook, il a convié les gens à venir « défendre la liberté d’expression » en s’exprimant à la craie sur la place de l’Ange (une place bien connue des Namurois).

    L’action a attiré une petite centaine de personnes et interpellé les passants qui étaient présents. En ce sens elle fut un véritable succès.

    En tant que PSL, nous étions présents. Nous avons pu constater que les participants et la majorité des personnes qui passaient par là trouvaient cette répression absurde. Et comme pour y rajouter une couche de surréalisme, la police qui était présente a signifié à l’organisateur qu’il devait remettre la place en état sous peine d’amende. La plupart des participants étaient prêts à se cotiser pour payer l’amende, ce qui exprime le potentiel de solidarité présent.

    Il est à regretter qu’il n’y ait pas eu de prise de parole ou de tract pour expliquer l’action, il était du coup difficile de savoir quels étaient les tenants et aboutissants de l’affaire.

    Nous pensons au PSL que la simple dénonciation de la répression ne suffit pas, il faut organiser la lutte collective. Ce n’est pas un geste isolé du bourgmestre de Namur. Dans toutes les villes, la politique néolibérale, le citymarketing ou le citybranding fait rage. Interdiction de soupe populaire à Liège, répression des artistes et des mancheurs à Charleroi, augmentation des SAC partout… Ce qu’ils veulent c’est que la ville plaise et attire une catégorie sociale aisée et des investisseurs comme Citymall, qui rêve de tranquillité et de profits.

    Nous nous opposons radicalement à cette politique de la ville. La ville doit être à tous et pour tous mais cela nécessite de lutter contre ces politiques néolibérales qui ne font qu’entretenir misère et pénurie.

  • La répression durcit en Europe : le Royaume-Uni passe aux SAC

    Depuis le début de la crise, des mouvements sociaux de masse et/ou se radicalisant ébranlent la classe dominante mondiale. Il y a bien sur les exemples de la Turquie, du Brésil ou encore de l’Egypte, mais l’Europe n’est pas en reste. Et si les mouvements sociaux gagnent en ampleur la répression se durcit également.

    Par un militant bruxellois

    Ainsi depuis 2008, il y a eu 31 grèves générales en Grèce, une croissance du nombre de manifestations en Belgique, les 6.000 manifestations en Espagne rien que pour 2013,… La crise économique ayant placé les élites dirigeantes dans une situation où elles n’ont aucune solution ne serait-ce qu’à court terme (comme le prouve la montée du chômage, celui-ci n’étant endigué que par des mécanismes technocratiques d’expulsion des chômeurs hors des listes). La montée de la contestation sociale inquiète bien évidemment la classe dirigeante qui – en l’absence de solution et disposant de moins en moins de marges de manœuvre à cause des coupes antisociales successives – recourt de plus en plus à la répression.

    Ainsi en Espagne la récente ”ley de Seguridad Ciudadana”, loi de Sécurité citoyenne, restreint de façon drastique la liberté de manifester et donc celle d’expression (filmer ou photographier un policier en service : 30 000 euros d’amende, se rassembler en tant que groupe sur Internet autour d’une opinion : 30 000 euros d’amende,… ).

    En Belgique il n’y aura bientôt plus personne pour ignorer le ravage des SAC (Sanctions Administratives Communales) tant au niveau de l’absurdité qu’elles peuvent receler (350€ pour une boule de neige à Anvers, sanction dès l’âge de 14 ans,…) que la dangerosité qu’elles représentent à travers leur volet de répression envers les jeunes et le mouvement des travailleurs (75 arrêtés et sanctionnés de SAC le 19 décembre dernier suite à la manifestation contre le sommet européen, 80 arrestations et SAC en mai dernier à Anvers suite à une manifestation contre Monsanto,…).

    La classe dirigeante connait ses adversaires et ceux qui s’opposent de plus en plus à elle et elle a besoin de montrer les muscles.

    Les SAC s’exportent

    Mais l’exemple des SAC est maintenant copié au Royaume Uni via les IPNA, ce qui signifie Injunctions to Prevent Nuisance and Annoyance (sanctions pour prévenir les nuisances et les tracas). Un beau nom pour une saloperie démocratique : applicable à tous ceux qui ont plus de dix ans, sanctionnant non seulement les ”nuisances” mais également les ”menaces de nuisances”, possibilité de se voir infliger deux ans de prison (3 mois dans un centre fermé pour jeunes pour ceux qui ont 10 ans, on appréciera le geste ”magnanime” du gouvernement conservateur britannique) si l’on se retrouve dans une situation qui ”pourrait déranger n’importe quelle autre personne”.

    Même l’ancien procureur général (pourtant connu comme ayant voulu faire taire Katharine Gun, une mini-Snowden au Royaume Uni, en 2004) met en garde contre l’arbitraire et les abus autour de l’interprétation floue du concept de ”nuisance”. C’est ce que nous révèle LeVif.Be de ce 9 janvier. Au delà de l’aspect répressif de ce genre de loi, cela pose la question de la solution des classes dirigeantes contre les problèmes sociaux. Ainsi, en Belgique comme au Royaume-Uni, le chômage des moins de 25 ans a drastiquement augmenté dans la dernière période, les subventions allouées au secteur culturel se réduisent à vue d’œil (rappelons-nous la manifestation des artistes bruxellois le 13 décembre dernier) mais, dans le même temps, on attaque ceux qui s’élèvent contre l’austérité que l’on nous impose à tous les niveaux de pouvoir.

    Et chez nous ?

    L’article du Vif (dont on ne taira pas l’apparentement à des idées qui sont à des années lumières d’être progressistes) est orienté. L’article s’échine à montrer à quel point les Britanniques font bien pire que le gouvernement belge. Conclusion très belge en fait : il y a pire ailleurs, alors mieux vaut nous que les autres (un argument que nous ressort le PS à chaque fois qu’une mesure anti-sociale sort d’un gouvernement de coalition à la région, au fédéral, dans les communes,…)

    Le PS s’est d’ailleurs fendu d’un communiqué disant que lui-même n’appliquerait pas dans « ses » communes, l’abaissement de l’âge sanctionnable à 14 ans. Se limiter à l’abaissement de l’âge pour lutter contre les SAC est une erreur. Comme développé précédemment la question des SAC ne se limite pas aux « petites incivilités » ou à « l’abaissement de l’âge », les SAC, leur développement et leur surutilisation récente entre dans une logique de répression généralisée, répression avancée comme solution aux nombreux problèmes sociaux alors qu’une réponse sociale est nécessaire.

    Charles Picqué (bourgmestre PS, Saint Gilles) se vante même d’avoir combattu la malpropreté en distribuant 34 SAC sur sa commune (mi-octobre). Mais distribuer des amendes communales pour créer des ‘‘Rues Propres’’ c’est promouvoir la répression plutôt que des réponses sociales aux problèmes sociaux et nous pensons qu’une approche répressive n’empêche pas les incivilités et la délinquance : par exemple il nous faut plus de poubelles publiques et une collecte des déchets gratuite et régulière pour éviter les dépôts illégaux.

    Les SAC ne répondent pas au problème des incivilités et de la délinquance. Il s’agit d’une mesure arbitraire destinée à combler les trous dans les budgets communaux. Et c’est particulièrement vrai pour St Gilles qui postpose depuis un an le dépôt de son budget… Mais l’austérité frappe et à tous les niveaux de pouvoirs. A Ixelles il était question de distribuer 2.000 SAC par an pour arriver à l’équilibre budgétaire. Mais quid de la réduction de la fréquence des collectes ? Quid de la réduction des effectifs de Bruxelles Propreté ?

    Car ce qu’amène ces questions c’est qu’on demande à la population de payer des amendes ou alors de garder les poubelles chez eux (au risque d’insalubrité) car l’austérité a frappé et qu’il a fallu réduire drastiquement les effectifs de Bruxelles propreté. C’est en fait faire payer cette austérité aux travailleurs et à leur famille.

    C’est pour toutes ces raisons que la plateforme StopSAC se mobilise depuis un an déjà contre les SAC, allant de manifestations nationales (1.000 personnes en juin, 2.000 en octobre) en actions locales pour combattre les SAC et prôner une réponse sociale aux problèmes sociaux comme alternative aux SAC et aux solutions de la classe dirigeante capitaliste.

    En Angleterre comme en Belgique , nous devons nous battre contre les SAC : A bas les SAC moi j’aime la rue !

  • Après une manifestation du tonnerre, poursuivons la lutte contre les SAC !

    La manifestation nationale du 26 octobre dernier contre les Sanctions Administratives Communales (SAC) a illustré l’énorme potentiel pour la lutte contre ces amendes arbitraires et répressives. Environ 2.000 manifestants ont défilé dans les rues de la capitale au sein d’un cortège animé et dynamique qui marque une nouvelle étape franchie dans la lutte de longue haleine contre les SAC.

    La répression est nécessaire dans un système en faillite

    En ce moment, un enfant sur dix grandit dans la pauvreté en Belgique. De plus en plus de gens sont incapables de faire face à des dépenses imprévues ou retardent indéfiniment une consultation chez un médecin ou un dentiste.

    Les partis établis ne parviennent pas à enrayer le développement de la crise et leurs mesures ne font que saper davantage notre pouvoir d’achat, notamment avec l’imposition d’un gel salarial. De plus en plus de gens se sentent comme laissés pour compte dans cette société, et cela mène inévitablement à des tensions sociales et aux divers problèmes qui en découlent.

    Bien entendu, un système en faillite n’a pas de moyens à consacrer au développement d’infrastructures sportives, culturelles ou de loisirs gratuites d’accès et de qualité… Où les jeunes devraient-ils aller quand ils ne disposent d’aucun endroit de divertissement abordable ? Comment une personne sans perspective et à la dérive peut-elle garder un lien social avec la communauté ? Voilà le contexte sur la base duquel se développent les divers actes d’incivilités ou de petite délinquance.

    Les Sanctions Administratives Communales visent à ‘‘réprimer’’ les comportements nuisibles, mais leur principe est construit autour d’une logique perverse qui considère les victimes de ce système comme les seuls responsables de leur comportement. Les SAC sont également utilisées contre les formes de résistance, à l’encontre de syndicalistes ou de militants politiques en action. Parallèlement, les conditions pour organiser des actions de protestations deviennent plus strictes. L’establishment capitaliste sait pertinemment que l’autorité de ses institutions est en berne, la sauvegarde du système devra donc plus reposer sur la répression.

    Tout un arsenal de mesures répressives vise à remplir cet objectif, dont les SAC. Et quand cela ne suffit pas, il est toujours possible d’aller plus loin. L’arrestation très violente des réfugiés afghans le 22 octobre dernier en est une illustration. Le procureur-général d’Anvers Yves Liégeois préconise maintenant d’installer plus de caméras de surveillance dans les rues et d’aller jusqu’à prélever des échantillons ADN de chaque nouveau-né afin de mieux lutter contre la criminalité ! Big Brother is watching us…

    Aux communes de décider

    L’été dernier, une extension de la législation des SAC a été adoptée par les partis présents au gouvernement fédéral, avec le soutien de la N-VA. A partir du premier janvier 2014, les SAC pourront aller jusqu’à 350 euros, et s’appliquer dès l’âge de 14 ans (contre 16 jusqu’ici). Les communes doivent décider dans quelle mesure elles utiliseront cet élargissement des possibilités des SAC.

    Plusieurs communes ont déjà déclaré qu’il était difficile d’appliquer l’abaissement de l’âge pour recevoir une sanction sans avoir de consultation ‘‘appropriée’’ avec les parents des mineurs. A l’agent constatateur de définir ce que ‘‘approprié’’ signifie. Donc, après l’arbitraire qui permet aux communes d’avoir des raisons de sanctionner différemment dans chaque endroit, les choses pourront même varier en fonction de la personne qui délivrera la SAC. Tous égaux devant la loi ?

    La large diversité qui règne quant aux SAC et à leurs modalités d’application engendre une extrême confusion. Le Juge de paix honoraire Jan Nolf a justement fait remarquer à ce sujet que : ‘‘Le concept des SAC est tout droit issu du moyen-âge: chaque petite ville se retranche obstinément derrière ses petites règles. Tout se passe selon l’humeur du seigneur du moment. A peine le premier fossé dépassé et l’on se retrouve dans un monde différent avec d’autres règles qui interdisent de lancer des boules de neige ou de s’assoir sur les dossiers des bancs publics.’’ Concernant l’objectif de cette logique arbitraire, Jan Nols est sans appel : ‘‘Un noyau dur de shérifs désireux de nettoyer les rues : pas des ordures ou des crottes de chien, mais plutôt des jeunes turbulents et joyeux jeunes et de certaines manifestations spontanées qui défendent des idées différentes du courant majoritaire.’’

    Renforcer la résistance !

    Sous la pression de l’opinion publique, certaines communes ont décidé de revenir sur certaines des SAC les plus absurdes ou ont annoncé ne pas vouloir utiliser les nouvelles possibilités votées en juin dernier. Il ne faut pas y voir une soudaine prise de conscience, mais simplement la réflexion de la construction d’un certain rapport de forces.

    Les SAC ont même provoqué des poursuites judiciaires de la part de la Ligue des droits de l’homme et de la Coalition flamande des droits de l’enfant. Ces deux organisations veulent en appeler à la Cour constitutionnelle afin d’annuler les nouvelles mesures. Il est bien possible que certains éléments de la législation soient rejetés par la Cour constitutionnelle. Mais la nécessité de développer des outils de répression devient plus pressante, et nous pouvons être certains que ce qui est jeté d’un côté reviendra d’un autre.

    Nous devons maintenir la pression et nous organiser, à l’instar de Gand et de Louvain, où des campagnes pour des ‘‘villes libres des SAC’’ ont été initiées afin de construire une opposition active. Cette lutte doit être liée à la défense de réponses sociales contre les problèmes sociaux issus de la faillite du système.

  • Louvain : Action contre les SAC

    Ce lundi 25 novembre, une action était organisée à Louvain face au Conseil Communal pour protester contre les Sanctions Administratives Communales (SAC). Une quarantaine de personnes y ont participé. Il ne s’agissait toutefois que d’une première étape sur le plan local, à l’initiative de TegenGAS (campagne dans laquelle le PSL est impliqué), Comac en les Jeunes-CSC.

    Diverses orateurs se sont succédés pour prendre la parole, dont Stefanie pour la campagne Tegengas. Elle a fait le lien entre la politique répressive à la base des SAC et l’impact de l’austérité sur les services publics, l’emploie tles diverses infrastructures de loisir et autres. Elle a appelé à s’organiser, par exemple via des comités locaux dans les écoles, les universités,… pour poser les prochains pas dans le cadre de la lutte contre les SAC.

    Line, de Comac (organisation de jeunesse du PTB) a également parlé devant le rassemblement, en soulignant que malgré les protestations, de plus en plus de communes appliquent ces sanctions absurdes. Nous devons restés mobilisés, a-t-elle dit, parce que les politiciens espèrent que la résistance retombe. Les organisations participantes ont décidé de se rencontrer dans les jours à venir pour discuter de la tenue de nouvelles actions à Louvain.

  • NON aux SAC – Action de protestation à Gand

    Après la manifestation nationale réussie du 26 octobre dernier, la lutte contre les Sanctions Administratives Communales (SAC) se poursuit ! Ainsi, hier, une action avait été organisée à Gand sous le slogan ‘GAS-vrij Gent’ (Gand, ville libre des SAC), contre l’application de la nouvelle législation sur les SAC et pour l’abolition pure et simple de ce système répressif et arbitraire. Cette action a pu compter sur le soutien d’une coalition d’organisations et a réuni environ 150 personnes.

    Photos de Jean-Marie Versyp

  • Luttons contre ce système qui a besoin des SAC !

    Le large mécontentement ressenti contre les Sanctions Administratives Communales a poussé une série de communes à considérer de ne pas appliquer la nouvelle législation, plus stricte, voire même à revenir sur les amendes les plus absurdes. Le système des SAC lui-même n’est toutefois pas remis en cause, et ce qui sera accepté aujourd’hui servira de base pour aller plus loin par la suite. L’ensemble de ce système doit être balayé.

    Tract du PSL distribué à la manifestation nationale contre les SAC du 26/10

    Après la manifestation, quels prochains pas ?

    Cette colère contre les SAC est compréhensible. Les médias ont largement relayé les exemples d’amendes absurdes, comme pour avoir jeté une ordonnance médicale ou un relevé de compte ou encore pour avoir fait courir son chien dans un parc. La folie des SAC semble sans limite.

    Mais il est nécessaire que l’opposition ne soit pas seulement passive. Nous avons besoin de nous organiser et de nous rassembler pour lutter en faveur d’une alternative à cette politique répressive. Ces prochains mois, de nombreuses villes et communes vont débattre de la nouvelle législation, cela offre autant de possibilités de campagne, à l’instar de ‘‘GAZ-vrij Gent’’ qui mobilise avec des affiches aux fenêtres des maisons vers une action organisée le 25 novembre prochain pour une ville libérée des SAC.

    Stoppons les responsables de cette politique !

    La répression et l’arbitraire sont de plus en plus nécessaires pour les dirigeants qui supervisent le maintien de ce système capitaliste en crise, reposant sur une concentration de richesses pour une infime élite, les 1%, alors que l’écrasante majorité voit ses perspectives réduites au chômage, au désespoir et à tous les problèmes liés à la logique du système. L’autorité de cette élite au sommet de la société et de toutes ses institutions est de plus en plus compromise, et une forme plus brutale de répression est en cours d’élaboration. Les SAC font partie intégrante de cette logique, et sont également utilisées contre les mouvements sociaux.

    Tout l’argumentaire destiné à soutenir les SAC repose sur du vide. Lutter contre les incivilités ? Si l’on voulait véritablement être efficace, il y aurait des investissements publics dans la collecte des déchets et l’installation de poubelles publiques pour éviter les dépôts clandestins. Pareil pour les toilettes publiques, les infrastructures de jeunesse,… Mais c’est tout le contraire qui est appliqué. Les villes et communes sont engagées dans la mise en œuvre de mesures d’austérité qui s’ajoutent à celles des autres niveaux de pouvoir. Ainsi, le conseil communal de Sint-Niklaas (Anvers) veut privatiser la collecte des déchets, une ‘‘mesure d’économie’’ qui aura ses répercussions pour les travailleurs et les usagers.

    La politique d’austérité implique une sérieuse dégradation de nos services publics, combinée à la privatisation de l’espace public et à l’instauration de règles strictes pour assurer que le néolibéralisme s’impose à tout le monde. Avec l’installation de caméras et des fonctionnaires SAC, Big Brother nous regarde et s’apprête à réprimer immédiatement réprimer toute forme de contestation.

    Rejoins nous !

    Nous devons lutter contre ce système capitaliste qui a besoin de telles mesures. Le Parti Socialiste de Lutte (PSL) lutte pour une alternative socialiste démocratique, une société où les besoins de la majorité de la population seront centraux et non plus la soif de profit d’une élite de parasites.

    Nous sommes organisés sur les lieux de travail, dans les quartiers, dans les écoles et dans les universités. Les militants du PSL sont à la base de la campagne TegenGAZ en Flandre, et collaborent activement à la campagne STOP SAC du côté francophone. Nous voulons lier l’opposition aux SAC au combat pour une réponse sociale pour les problèmes sociaux. Nous sommes présents parmi les étudiants avec les Etudiants de Gauche Actifs (EGA). Viens renforcer l’opposition à ce système répressif et antisocial, ne nous regarde plus, rejoins nous !

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