Category: Europe

  • [DOSSIER] Face aux programmes d’austérité: Unité des travailleurs et résistance européenne!

    On trouve le mot ‘‘austérité’’ dans la bouche de tous les politiciens traditionnels en Europe, et nous en entendrons parler dès qu’un gouvernement sera formé chez nous. Ce n’est pas neuf, mais c’est aujourd’hui un véritable leitmotiv politique. D’ailleurs, ils nous expliquent qu’il n’y a pas d’autre solution : ‘‘C’est ça ou la faillite de l’Etat.’’ N’y a-t-il vraiment aucune alternative ?

    Par Baptiste (Wavre)

    C’est le gouvernement grec qui a ouvert le bal : 30 milliards d’euros à ‘‘trouver’’ d’ici 3 ans. Traduisez: prendre 30 milliard des poches des travailleurs sur les 3 années à venir. Car c’est de cela qu’il s’agit : diminution des investissements publics et privatisations, baisse des primes accordées aux fonctionnaires, baisse des pensions, recul de cinq ans (de 60 à 65 ans) de l’âge légal de départ à la retraite, augmentation de deux points de la TVA et facilités de licenciement pour les patrons. A peine élu, le gouvernement social-démocrate (Pasok) de Papandréou a franchement écourté sa lune de miel post-électorale. Enfin, il se défend en disant qu’il ne voulait pas réaliser ces attaques contre les conditions de vie et de travail, mais qu’il a été forcé par ‘‘les marchés’’ et l’Union Européenne. Cette dernière assurait pourtant quelques mois plus tôt avoir ‘‘sauvé l’économie’’ grâce aux plans de relance. Comment peut-on expliquer un tel tournant ?

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    D’où qu’ils soient, les capitalistes n’ont aucun avenir décent à proposer aux jeunes et aux travailleurs. D’où qu’ils soient, les jeunes et les travailleurs eux ont les mêmes intérêts à défendre. L’unité des travailleurs ne concerne pas seulement les travailleurs des différents secteurs dans un pays, mais concerne aussi l’ensemble des travailleurs des différentes communautés, pays etc.

    Un plan d’action est nécessaire

    Les explosions spontanées et l’absence d’une direction claire avec un plan d’action et un programme combatif ont caractérisé les protestations de masse de ces derniers mois. Cela reflète l’incapacité des directions syndicales nationales à assumer leur rôle de direction de la colère du mouvement ouvrier, en Grèce comme ailleurs en Europe. Il est à ce titre remarquable qu’un grand nombre des dernières protestations de masse et des différentes actions sont le résultat d’une grande pression de la base, sans initiative des dirigeants syndicaux nationaux. Ces derniers ne semblent ainsi vouloir que des actions "symboliques", au lieu de préparer une lutte sérieuse pour défendre nos intérêts. Une telle logique est néfaste et tend à faire baisser la pression et à freiner le développement d’un mouvement ouvrier combatif.

    Pourtant nous avons vu dans la dernière période plusieurs exemples qui démontrent clairement qu’une lutte menée avec une direction combative peut apporter la victoire. En Belgique, il suffit de penser aux luttes à Bayer et à InBev notamment, où sans même recourir à la grève, un syndicalisme de lutte a permis de faire reculer complètement la direction sur ses plans d’assainissements ; contrairement à une logique de concertation qui ne permet au mieux qu’un aménagement de ces assainissements. Néanmoins, lutter entreprise par entreprise comporte également des limites pour la défense des acquis sociaux à une échelle plus large ; il est évident que ça ne peut suffire à mettre en échec les politiques d’austérité des gouvernements. Pour le réaliser, c’est d’un plan d’action national dont nous avons besoin. C’est-à-dire un plan où par exemple une grève générale de 24h ne serait pas une simple démonstration de force sans suite mais une étape dans l’organisation des travailleurs sur leur lieu de travail autour d’un programme, d’un plan qui vise à construire un rapport de force sur base de la colère présente, avec une alternative claire et combative aux politiques d’austérité.

    Le mouvement ouvrier doit prendre sa lutte en main !

    Les directions syndicales ne semblent pas aller dans le sens d’un tel plan d’action. Si ces dirigeants sont pour le moins passifs à cet égard, c’est en conséquence de leur acceptation de la logique du système, ils ne voient pas d’alternative à opposer au capitalisme. C’est là aussi le résultat de décennies de néolibéralisme, et les liens entretenus avec les partis traditionnels (FGTB/ABVV-PS/SPa, CSC/LBC-CDH/CD&V) illustrent d’ailleurs cette acceptation. La solution ne réside dès lors pas (seulement) dans la dénonciation des directions syndicales actuelles et/ou leur remplacement. Pour ne pas tomber dans le même travers, il faut assurer un relais politique au syndicalisme de lutte, qui mette clairement en avant une alternative socialiste au capitalisme. Avec un tel prolongement politique indépendant des partis traditionnels, nous pouvons faire des pas en avant et faire pression dans la mise en place d’un plan d’action, et non plus continuer à attendre que le sommet syndical veuille bien le comprendre.

    Des victoires ne peuvent être obtenues que par la lutte, mais ces victoires resteront toujours partielles sous le capitalisme. L’actualité démontre que ce système cherchera toujours à revenir sur les acquis sociaux car son fonctionnement même (la recherche de la rentabilité maximale, la compétitivité, la soif de profits à n’importe quel prix) est en contradiction avec ce dont ont besoin les travailleurs et leur famille : des conditions de vie et de travail décentes. C’est pourquoi le PSL (et l’internationale dont nous faisons partie, le Comité pour une Internationale Ouvrière – CIO) lutte pour le socialisme, un système où les richesses sont produites et réparties en fonction des besoins (et non des profits) à travers une économie démocratiquement planifiée.

    Ce tournant n’en est en fait pas réellement un, tout comme ils n’ont ni mis fin à la crise et ni sauvé le capitalisme avec les plans de relance. Certes, ces plans ont eu un effet : certaines faillites ont pu être évitées, certains secteurs économiques ont été quelque peu stimulés, etc. Mais de la même manière que casser un thermomètre ne fait pas baisser la fièvre d’un malade, injecter de l’argent dans un système économique en crise profonde ne résout pas ses problèmes. Cela marque juste une pause, et ajoute un élément compliquant : qui va payer pour tous ces plans de relance ? Que ce soit des gouvernements de droite (Angleterre, France, Italie), chrétiens-démocrates (Allemagne) ou soi-disant ‘socialistes’ (Grèce, Espagne, Portugal), tous sont d’accord: ce sera aux travailleurs et à leur famille de raquer une deuxième fois pour la crise. Car fondamentalement, tous ces politiciens sont gagnés au capitalisme et leur programme n’a pour but que de « satisfaire les demandes du marché », c’est à dire les demandes des traders, spéculateurs, et capitalistes qui n’ont pas d’autre intérêt que d’accroître leurs parts de profits. Si la Grèce a ouvert le bal, ce n’est que parce qu’il s’agissait du maillon faible de la zone euro, et il est clair que les travailleurs des autres pays ne seront pas épargnés par les attaques. Ainsi, Angela Merkel veut assainir 80 milliards d’euros d’ici 2014, tandis que la coalition ConDem en Grande-Bretagne compte assainir 7 milliards en un an. Dans des pays comme la Roumanie, les mesures prennent une ampleur hallucinante avec notamment une baisse des pensions de 15% et une baisse des salaires dans le public de 25%. Ainsi, chaque pays a son plan quinquennal de l’austérité, tous accueillis sur un tapis rouge par les fameux ‘‘marchés’’. Le fait même que les différents gouvernements européens appliquent l’austérité démontre à quel point leur campagne idéologique sur le thème ‘‘les grecs sont des paresseux’’ était un concentré d’hypocrisie et n’avait pour but que de diviser les travailleurs entre eux pour mieux régner et mieux tous les traiter de fainéants par la suite.

    Durant les derniers mois, lors des divergences entre les gouvernements européens sur le sort à réserver à la Grèce, il ressortait de leur part la crainte d’une contagion d’une faillite grecque à d’autres maillons faibles de la zone euro, comme le Portugal et l’Espagne. En réalité, une autre crainte était très présente parmi les classes dirigeantes: celle de la contagion de la colère et de la lutte contre l’austérité. N’ayant explicitement aucune confiance en une réelle relance de l’économie et aucune perspective d’avenir à proposer aux jeunes et aux travailleurs, le recours à la tactique de diviser pour mieux régner est une nécessité pour elles.

    Résistance et riposte !

    Ceux qui nous gouvernent ont raison de craindre la colère des masses contre l’austérité. Après 30 années de néolibéralisme et son lot quotidien de précarisation des conditions de vie et de travail, la colère était déjà latente dans la société. Que la politique de ces 30 dernières années aboutisse à une crise avec des millions de pertes d’emplois et une austérité généralisée, c’est largement plus qu’une goutte d’eau dans un vase déjà plein. La Grèce a montré la voie, avec des protestations massives contre les assainissements, suivies par des manifestations importantes notamment au Portugal et en Espagne. Quelques sondages indiquent la température présente parmi les travailleurs en Grèce: à la question ‘‘comment vous sentez-vous ?’’, 91% de la population sondée a répondu ‘‘en colère’’. En outre, il ressort que 81% d’entre eux s’attendent à une explosion sociale dans la prochaine période et 50% ont déclaré qu’ils allaient prendre part à une révolte dans la période à venir. Enfin, 48% de la population est favorable aux nationalisations, et un tiers refuse de payer la dette du pays. Si la période estivale marque une certaine pause sociale après les 6 grèves générales des derniers mois, la détermination de lutter contre les mesures d’austérité reste bien présente, et s’est d’ailleurs illustrée lors de la grève des camionneurs de 6 jours en juillet. Pour le reste, le message est sans équivoque : ‘‘on revient en septembre!’’

    Comment est-il possible qu’avec une telle colère et de telles protestations de masses, il n’y ait pas eu une victoire à la clef ? Si de la vapeur peut entraîner un moteur en présence d’un piston, cette vapeur ne sert strictement à rien si elle relâchée dans l’air par une soupape. De la même manière, la colère ne peut amener des victoires que si elle est canalisée et dirigée de manière adéquate, c’est-à-dire si elle a une direction politique combative : c’est exactement ce qui manque dans les protestations de masses contre l’austérité, que ce soit en Grèce ou ailleurs. Des explosions de colère spontanées, non coordonnées, ne permettent pas d’aboutir à une victoire. Ces explosions comportent même le danger d’incidents contre-productifs car cela permettrait au gouvernement d’instrumentaliser ces derniers pour briser la confiance des travailleurs dans leur capacité à obtenir des victoires. Faute d’un véritable plan d’action et d’un programme combatif, la colère ne peut conduire à une victoire réelle, tout au plus à un aménagement de l’austérité avec le danger d’une démoralisation des travailleurs.

    29 septembre: Pour une grève générale européenne de 24heures!

    L’internationalisme et le CIO

    Ci dessus: Joe Higgins, député européen du CIO

    Cette force que représente une telle unité des travailleurs, le patronat l’a comprise depuis bien longtemps et s’en méfie terriblement. Ainsi, lors de chaque confrontation sociale, les capitalistes recourent au ‘‘diviser pour mieux régner.’’ Qu’il s’agisse de monter des travailleurs d’une telle entreprise contre une des travailleurs d’une autre, de monter les uns contre les autres les travailleurs de différents secteurs, de différents pays : peu importe, les capitalistes ont un besoin quasi vicéral de casser notre unité.

    Si cette politique perdure, c’est hélas parce qu’elle a déjà porté ses fruits, avec le développement par exemple des discriminations dans la société. Aujourd’hui, les classes dirigeantes comptent remettre le couvert en mettant notamment en scène des ‘‘travailleurs grecs fainéants’’ et des ‘‘travailleurs allemands égoïstes.’’ La seule manière pour contrer cette rhétorique et les germes de nationalisme qu’elle comporte, c’est que le mouvement ouvrier occupe le terrain et démontre son unité. Les travailleurs partout en Europe ont les mêmes besoins et ces intérêts ne doivent pas les opposer à d’autres travailleurs mais aux capitalistes et à leurs profits.

    Dans ce sens, nous pensons que si un parti révolutionnaire est nécessaire pour la transformation socialiste de la société, ce parti révolutionnaire doit être construit mondialement, au sein d’une internationale : c’est à cette tâche que s’attelle le PSL/LSP au sein du Comité pour une Internationale Ouvrière. Au mois de juin, nous avons notamment pris part à l’initiative d’une semaine d’action partout en Europe en soutien aux travailleurs grecs, afin de répondre par la solidarité entre travailleurs au ‘‘diviser pour mieux régner’’ des capitalistes.

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    Nous devons nous opposer à la dictature des marchés et à leur chaos, en défendant une transformation socialiste de la société. Dans ce cadre, le CIO défend la nécessité d’un plan d’action au niveau européen afin de construire un rapport de force vers une journée de grève générale européenne de 24h, dans un premier temps. Nous devons lutter ensemble avec des revendications telles que la nationalisation des secteurs clés de l’économie, sous contrôle et gestion démocratique des travailleurs afin d’aboutir à une planification socialiste de la production dans une fédération européenne socialiste démocratique. En Belgique, faute de gouvernement, il n’y a pas encore d’agenda d’austérité. Mais si il y a bien quelque chose sur lequel tous les partis autour de la table des négociations sont d’accord, c’est qu’il y aura des économies à réaliser (on a d’abord parlé de 22 milliards d’euros sur 4 ans, maintenant de 25 milliards) et que celles-ci seront ‘‘impopulaires’’. C’est pourquoi nous devons nous préparer à faire de la manifestation européenne du 29 septembre un succès sur le plan de la mobilisation et de saisir cette occasion pour mettre en avant la nécessité d’un plan d’action.

    Aujourd’hui, la grève générale est de retour à l’agenda quasi partout en Europe, 6 de ces grèves ont notamment eu lieu en Grèce au cours des derniers mois. Cette ré-émergence marque la nouvelle période de lutte dans laquelle nous rentrons : face à l’ampleur de l’offensive des capitalistes européens, une action décisive pour les mettre en échec pose quasi instinctivement la question d’une grève générale, à l’échelle européenne. De fait, c’est toute la classe ouvrière qui est touchée et qui doit répondre.

    Sans forcément que les travailleurs en aient conscience au début, une grève générale illimitée tend à poser la question du pouvoir dans la société : des comités de grèves se mettent en place, des comités de quartier,… les travailleurs se retrouvent à gérer démocratiquement les tâches qui incombent au fonctionnement de la société, le patronat et les capitalistes se retrouvant dans leur plus simple apparat : celui de parasites. S’il n’y a pas forcément la conscience qu’un tel développement est possible au début d’une grève, l’Histoire prouve que la lutte est la meilleure école pour la compréhension du fonctionnement de la société et permet de tirer des conclusions révolutionnaires.

    Cette situation est ce que les marxistes appellent une ‘‘situation de double pouvoir’’ car elle met clairement en confrontation les capitalistes et les travailleurs. C’est dans ce sens que Trotsky considère la grève générale comme une des méthodes de lutte les plus révolutionnaires.

    Néanmoins, l’Histoire démontre également qu’il n’y a pas d’automatisme entre grève générale et situation de double pouvoir. Une grève générale n’est potentiellement une arme révolutionnaire que si elle est préparée politiquement parmi les travailleurs : c’est le plan d’action basé sur un programme défendant une alternative au capitalisme qui manque à l’heure actuelle. Une des tâches aujourd’hui est ainsi de poser la question de comment organiser la grève générale sur les lieux de travail, à travers des comités démocratiques et avec un programme combatif offrant une alternative au capitalisme.

    Enfin, il n’y a pas non plus d’automatisme entre double pouvoir et révolution socialiste. Une grève générale illimitée n’est en elle-même pas suffisante pour les travailleurs pour prendre le pouvoir, c’est là le rôle d’une organisation capable de donner la direction politique et la stratégie la plus juste pour donner l’assaut final contre le capitalisme. Cette organisation, le parti révolutionnaire, c’est ce que nous voulons construire avec le PSL/LSP.

  • France : Deuxième journée de manifestations et de grèves contre les attaques sur les retraites – Rapport de la manifestation de Valenciennes.

    Après la réussite de la journée du 7 septembre, les directions syndicales avaient donné rendez-vous ce jeudi 23 pour une nouvelle démonstration de mécontentement et de colère des travailleurs contre les attaques du gouvernement sur les retraites.

    Rapport et photos par Nico M. (Bruxelles)

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    Quelques militants du PSL sont allés à Valenciennes soutenir l’intervention de la Gauche Révolutionnaire, section française du CIO, un courant construisant le Nouveau parti Anticapitaliste (NPA). Nous y avons vendu une trentaine d’exemplaires de leur journal L’Egalité. Clairement, entre le 7 et le 23, les rangs des manifestants ont grossi : de 2.000 manifestants début septembre, ils étaient plus de 7.000 ce jeudi dans les rues de Valenciennes, ce qui donne un aperçu de la réussite de cette nouvelle journée. De plus, plusieurs délégations d’entreprises privées telles que TOYOTA, PSA, et de la chimie étaient également sorties. Une délégation lycéenne était aussi présente.

    La combativité était bien là tout au long du cortège, de même que la volonté de se battre pour le retrait pur et simple de la réforme était partout. De nombreux slogans avançaient aussi la nécessité d’une grève générale pour faire plier le gouvernement. Après ces deux journées d’actions, la question d’organiser une grève générale reconductible pour faire reculer Sarkozy se pose.

  • 2,7 millions de manifestants en France contre le projet de loi sur les retraites

    Selon la CGT, quelques 2,735 millions de manifestants ont défilé dans les rues de France ce mardi 7 septembre, soit plus que le 24 juin dernier, mais aussi plus que lors des mobilisations de 1995 (2,2 millions) et de 2003 (2 millions), mais moins qu’en 2009 (3 millions), toujours selon les chiffres de la CGT. Très clairement, cette mobilisation a constitué une belle réussite. Une délégation du PSL s’était rendue en France soutenir nos camarades de la Gauche Révolutionnaire (CIO-France), courant construisant le NPA. D’abord à Valenciennes, nous nous sommes ensuite rendus à Paris, où plus de 200.000 (270.000 selon la CGT) manifestants étaient présents. Nous avons mis en avant la nécessité de construire une grève générale reconductible jusqu’au retrait pur et simple du projet de loi, ce qui a suscité un réel intérêt.

    Valenciennes

    Paris

  • 29 Septembre – L’Europe se prépare pour une lutte des travailleurs qui dépassera les frontières

    Vers une grève générale européenne de 24 heures !

    La journée internationale d’action à la laquelle a appelé la Confédération Européenne des Syndicats pourrait se révéler être un événement de grande importance pour le mouvement des travailleurs et pour le CIO. Cette journée elle-même, avec des manifestations, des actions et des grèves générales coordonnées, a le potentiel de secouer le continent. Les gouvernements capitalistes européens, au service de leurs maîtres les marchés internationaux, ont la ferme intention de poursuivre leur brutale guerre d’austérité contre la classe des travailleurs. Cette journée d’action pourrait jouer un rôle décisif en révélant la puissance dont dispose la classe ouvrière internationale et en arrêtant la barbarie de la classe dominante dans son élan. Le CIO participera avec enthousiasme à la mobilisation des travailleurs et des jeunes pour les actions de ce 29 septembre, sous la bannière de la lutte et de la solidarité internationale, contre l’Europe de l’austérité et contre la dictature des marchés de capitaux.

    Déclaration du Comité pour une Internationale Ouvrière

    Une offensive internationale d’austérité

    Alors que se poursuit la pire crise depuis les années ’30 et après avoir jeté des centaines de milliards d’euros aux banques et au secteur financier afin de prévenir l’effondrement du système, les différents gouvernements – en Europe et à travers le monde – veulent faire porter le fardeau des programmes de sauvetages et de la crise en général sur les épaules de la majorité de la population. La ‘‘crise de la dette souveraine’’ puise ses origines dans la politique des administrations néolibérales au long de toute une période et elle a considérablement été aggravée par le renflouement des banques et les stimuli économiques introduits par les gouvernements les uns après les autres afin de remplir les poches des banquiers. Cette position a désormais pris une place essentielle dans la rhétorique capitaliste ‘justifiant’ les plans d’assainissement, lesquels se traduisent par des coupes dans les dépenses sociales et par des attaques contre les salaires et les conditions de travail.

    Selon les analyses du CIO, cette crise est le résultat inévitable de la nature même du système capitaliste, lequel est défini par un état de crise permanente ; son caractère anarchique et cyclique rend inévitables les crises et la destruction économique auxquelles nous assistons actuellement. Le CIO a expliqué à maintes reprises que, malgré les discours de l’establishment capitaliste faisant état de ‘‘reprise’’ économique dans quelques pays comme l’Allemagne, les problèmes fondamentaux de la demande et de l’investissement restent irrésolus. Ceux-ci ont même été aggravés par la politique d’austérité des gouvernements capitalistes et par le développement continu d’un chômage de masse, avec le pouvoir d’achat de plus en plus réduit de la classe ouvrière. Toute reprise de l’économie européenne ou mondiale sera faible dans le meilleur des cas, temporaire et exceptionnelle, avec la menace toujours présente d’une récession du type « double dip ».

    La crise de la dette grecque donna encore un élan accru au processus d’austérité. La contagion qui en résulta vit les gouvernements d’Espagne, du Portugal et d’ailleurs se démener désespérément pour échapper à la colère des agences internationales de notations de crédit et des autres institutions de vautours des marchés et spéculateurs, lesquels avaient déjà poussé leur congénère grec à la banqueroute nationale. En conséquence, le rôle rapace et sinistre des marchés internationaux est devenu sans cesse plus visible aux yeux de tous. Cet élément a d’ailleurs joué un rôle dominant dans tous les discours des gouvernements et des patrons, tous demandant des coupes budgétaires et des attaques plus sévères, rapides et profondes afin d’éviter à tous prix d’attirer l’attention des spéculateurs sur la dette. Le désir de ‘‘faire plaisir’’ ou de ‘‘calmer’’ ces prédateurs semble apparemment être devenu le souci principal des dirigeants de droite (y compris les anciens sociaux-démocrates) que ce soit en Grèce, en Espagne, en France ou en Grande Bretagne.

    Les attaques lancées à travers le continent représentent, dans la plupart des cas, les programmes d’austérité les plus brutaux mis en œuvre de mémoire d’homme. La politique du gouvernement grec du PASOK (social-démocrate), ‘en échange’ de ‘l’aide’ des coffres de la Banque Centrale Européenne (BCE) et du Fond Monétaire International (FMI) a pris la forme d’attaques dévastatrices contre la classe ouvrière grecque, déjà fortement appauvrie. Une diminution des pensions publiques comprise entre 30 % et 50 % et une réduction des salaires dans le secteur public comprise entre 25 % et 30 % ont été instaurée en Espagne et au Portugal. Le plan d’austérité du gouvernement espagnol de Zapatero verra les salaires du secteur public attaqués, tout comme les pensions, ainsi qu’un programme d’assainissement des dépenses publiques prévoyant des coupes pour un montant de 55 milliards d’euros. Au Portugal, où les travailleurs reçoivent parmi les plus bas salaires d’Europe (le salaire mensuel minimum est de 475 euros), les employés du secteur public sont frappés d’un gel des salaires de quatre ans et d’une augmentation de l’âge de la retraite vers 67 ans.

    Ces derniers mois, nous avons vu que cette offensive ne se limite pas aux soi-disant pays ‘PIGS’ (Portugal, Irlande, Grèce, Espagne). En Grande Bretagne, le nouveau gouvernement de coalition « ConDem » a annoncé un plan qui compte des attaques sur les services sociaux et des coupes budgétaires allant jusqu’à 25 %, dans tous les domaines des dépenses publiques. Le gouvernement de coalition d’Angela Merkel en Allemagne à de son côté l’intention de couper 80 milliards d’euros au cours des quatre prochaines années.

    Les faits traités ci-dessus ne donnent qu’un minuscule aperçu de la situation qui se développe en Europe alors que le 29 septembre approche : bien qu’à une vitesse différente et avec des caractéristiques différentes dans divers pays, situation est marquée d’attaques sans précédents et aussi, c’est crucial, par le développement d’une résistance.

    Des affrontements se préparent – pour une stratégie de lutte !

    Récemment, la Grèce a été l’épicentre des développements en Europe en raison non seulement de l’état de ses finances (arrivées à deux doigts de l’effondrement) mais également du ras de marrée de luttes, avec pas moins de six grèves générales en 2010. Cela a inspiré la combativité de travailleurs de tout le continent.

    À un moment où, un peu partout, la colère contre les effets de la crise et des attaques atteint son point d’ébullition, la situation en Grèce représente une anticipation des événements à venir dans bon nombre de pays. Des grèves et des manifestations massives se sont déjà déroulées en France, où deux millions de personnes sont descendues dans la rue pour défendre les pensions. L’Italie, après une grève générale contre le gouvernement en juillet, se prépare pour des manifestations d’envergure le 16 octobre, organisées par la FIOM – le syndicat des métallos – qui a montré la voie en proposant une stratégie militante pour combattre les attaques contre les salaires et les conditions de travail.

    L’Espagne a vu plus de deux millions de personnes participer à une grève générale du secteur public en juin. Ceci survint alors que, en février déjà, des manifestations avaient forcé le gouvernement à retirer son plan destiné à augmenter l’âge d’accès à la retraite. Etant donné que le chœur issu de la base et réclamant que les dirigeants syndicaux prennent des mesures décisives et combatives est véritablement devenu assourdissant, il est clair que la situation est sur le point d’être bouleversée. Le 29 septembre, l’Espagne sera ébranlée par sa première véritable grève générale en réponse à une crise dévastatrice qui a laissé plus de quatre millions de travailleurs au chômage ainsi qu’à la réaction anti-travailleur du gouvernement.

    Toutefois, dans la plupart des pays, le rôle lâche de la majorité des ‘dirigeants’ syndicaux, lesquels refusent d’organiser une lutte efficace, signifie que ceux-ci représentent toujours un frein au développement d’une réponse décisive de la part de la classe ouvrière contre l’offensive d’austérité du capitalisme.

    En Grande Bretagne, la direction de la fédération syndicale TUC, confrontée à des attaques des plus sauvages, refuse même d’appeler cette année à une manifestation nationale pour exprimer l’opposition écrasante parmi les travailleurs face aux attaques du nouveau gouvernement. Néanmoins, comme en Allemagne, les dirigeants des syndicats sont poussés à appeler à des manifestations régionales, lesquelles doivent à présent être utilisées pour construire et organiser une réponse nationale généralisée. Il est probable que, dans certains pays – comme l’Allemagne, l’Irlande et la Grande Bretagne – le rôle et le caractère de ces ‘dirigeants’ fera que le 29 septembre ne verra que des actions limitées et symboliques.

    Les forces du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO) s’engagent dans une lutte sans compromis contre la stratégie inefficace avec laquelle la bureaucratie syndicale conservatrice et de droite fait face aux attaques subies par la classe ouvrière et la jeunesse. Elles cherchent à construire une opposition à ces dirigeants qui serait en mesure de proposer un programme d’action militant. En Grande Bretagne, les membres du CIO dans les directions syndicales de du syndicat ‘Public and Commercial Services (PCS) s’efforcent de pousser les dirigeants du ‘Trade Union Congress’ (TUC) à prendre des mesures adéquates. Toutefois, face à une direction du TUC qui ne veut pas mener de lutte sérieuse, les membres du CIO aident à prendre des mesures pour construire un mouvement de la base capable de mobiliser des travailleurs et des militants syndicaux, évitant ainsi les directions syndicales obstructionnistes.

    Sans aucun doute, étant donné que dans certains pays la question d’une grève générale n’est pas encore posée par la situation objective, d’autres mesures préliminaires et de préparation sont nécessaires. Le mouvement de la classe ouvrière devrait construire des manifestations de masses (lesquelles devraient dans certains pays évidemment se faire durant des weekends afin de maximiser leur taille et leur impact). Cela donnerait un aperçu de la puissance potentielle de telles actions de masses, comme premier pas vers d’autres actions combatives, y compris vers des grèves du secteur public et des grèves générales.

    Traduire la solidarité de la classe ouvrière en action ! Pour un plan international d’action visant de construire une grève générale de 24 heures dans l’Europe tout entière !

    Dans nombre de pays, les militants ont rendu parfaitement clair leur désir d’intensifier la résistance avec des grèves générales. Au Portugal, une vague de grèves et de manifestations de masses, dont une de 300.000 personnes le 29 mai, ont indiqué que la situation est mûre pour une grève générale afin de briser l’offensive du gouvernement Socrates faite de coupes budgétaires massives et de privatisations. Un appel enthousiaste aux travailleurs portugais de rejoindre leurs frères et sœurs espagnoles dans une puissante grève générale ibérienne aurait sans aucun doute pour conséquence une mobilisation massive, ce qui représenterait un pas de géant en avant en unissant des travailleurs au-delà des frontières dans une lutte militante.

    Des militants ouvriers en Grèce, dont nos camarades de Xekinima (CIO-Grèce), demandent eux aussi que les syndicats annoncent qu’ils vont rejoindre les travailleurs espagnols en lutte le 29 septembre. Un état d’esprit similaire se retrouve en France où, après deux ‘journées d’action’ organisées par les syndicats, une journée de grèves et de manifestations massives est prévue pour le 7 septembre. Une véritable grève générale du secteur public et privé est le prochain pas en avant à poser dans la lutte contre les reformes anti-travailleurs du gouvernement Sarkozy.

    Le CIO est fier de son héritage militant en faveur de la solidarité et de la lutte internationale. La conjoncture actuelle, avec le caractère international de la crise et des attaques subies, ainsi que les vautours des marchés financiers et de la spéculation, lesquels ont exigés la misère de milliards de gens à travers le monde pour payer la crise de leur système, démontrent la brulante nécessité d’une résistance organisée à l’échelle internationale. En effet, une alternative internationale est implicitement posée par la situation elle-même. Joe Higgins, membre du Parlement Européen du Socialist Party (CIO-Irlande) avait émis l’idée d’une semaine internationale d’action entre le 21 et le 26 juin. Cette proposition a non seulement reçu le soutient du groupe de la GUE (Gauche Unitaire Européenne) au Parlement Européen, mais a aussi joué un rôle clé en mettant à l’ordre du jour la question de la nécessité d’actions coordonnées du mouvement ouvrier et de la gauche à échelle internationale.

    Nationalisme

    Le besoin urgent pour d’internationalisme prolétarien est également posé par la tentative de la bourgeoisie d’attiser les flammes du nationalisme. Tout ceci sert à détourner l’attention des attaques violentes actuellement mis en œuvre. Récemment, nous avons été témoins de la tentative du gouvernement Sarkozy de dévier le mouvement grandissant contre les attaques de son gouvernement en fomentant une campagne contre les immigrés et surtout contre la communauté Rom. Le fait que Sarkozy ait décidé de faire voter au Parlement un nouveau projet de reformes anti-immigrés le 7 septembre, à la même date que la prochaine journée d’action syndicale contre les attaques du gouvernement, n’est certainement pas une coïncidence.

    Les politiciens capitalistes en Espagne, eux-aussi, ont tenté de stigmatiser la population musulmane de façon similaire. Le gouvernement régional catalan a introduit – pour ‘raisons de sécurité’ ! – une interdiction de porter la burqa, porté par une poignée de personnes. C’était une vaine tentative de contrecarrer l’imminente réponse explosive de la classe ouvrière.

    Une des retombés de la crise de la dette grecque, qui a montré les limites de l’intégration d’une Europe capitaliste, fut aussi la campagne féroce initiée par une section de la bourgeoisie allemande contre le peuple grec. Parallèlement, les élites de l’Europe méridionale, par exemple en Grèce et en Espagne, ont tenté de blâmer les ‘spéculateurs étrangers’ afin d’essayer de masquer leur propre responsabilité ; la servilité volontaire avec laquelle ceux-ci mettent en œuvre les diktats du FMI et des marchés prédateurs.

    Les travailleurs et la jeunesse d’Europe, confrontés au fouet des mesures d’austérités de leurs gouvernements bourgeois nationaux respectifs ainsi que des institutions et marchés internationaux, ont infiniment plus en commun avec leurs camarades d’autres pays en lutte contre la même offensive qu’avec la clique ‘autochtone’ de capitalistes. La spéculation irresponsable de ces profiteurs est à l’origine du crash des économies européennes.

    Préparons nous à l’action

    Le 29 septembre a le potentiel de donner une preuve concrète de la puissance de la classe ouvrière organisée en dépassant le cadre des frontières nationales. Cette journée doit représenter le premier pas dans le développement d’un plan international d’action. La Confédération Européenne des Syndicats a été obligée d’appeler à cette journée de lutte à cause de la pression exercée par la base syndicale en faveur d’actions solidaires à échelle internationale. Toutefois, certains dirigeants syndicaux verront en cette journée une autre possibilité de faire baisser ‘la pression’ en organisant des actions symboliques inefficaces.

    Les militants de la classe des travailleurs doivent se battre afin que le 29 septembre ne soit pas relégué au caractère d’une parade à Bruxelles sans conséquences, mais que cette journée devienne au contraire une journée de lutte active. Les manifestations, là où elles sont organisées devraient avoir un caractère actif et contribuer à la construction d’un véritable mouvement de masses.

    Le CIO lance un appel à l’organisation d’assemblés dans les lieux de travail, les universités, les écoles et les communautés afin de discuter de la lutte et de préparer les prochaines mesures à prendre. Au Pays Basque, lequel a connu une grève générale réussite le 29 juin, de telles assemblées ont pris place dans toutes les villes afin de préparer la mobilisation des travailleurs et des jeunes pour la grève. Au fur et à mesure que le mouvement se développe dans chaque pays, de tels exemples doivent servir de base pour construire des organismes démocratiques ainsi que des comités de lutte.

    Les grèves et les manifestations du 29 septembre devraient être entreprises dans la perspective de davantage développer de telles actions et avec l’objectif de construire une grève générale de 24 heures dans toute l’Europe. Une telle grève ébranlerait les fondations du capitalisme européen et renforcerait infiniment la confiance et la détermination des travailleurs et des jeunes contre l’offensive d’austérité. De surcroit, elle donnerait une forme concrète à l’alternative que représentent la solidarité internationale et la lutte face à la misère que représente le capitalisme européen en crise.

    • Non aux coupes budgétaires et à l’austérité ! Défendons les services publics et les pensions ! Que les patrons payent pour leur crise !
    • Pour des grèves et manifestations massives le 29 septembre ou autour de cette date ! Pour un plan d’action afin de construire une grève générale de 24 heures dans toute l’Europe !
    • Pour un mouvement ouvrier combatif ! Pour des syndicats militants et démocratiques, ainsi que des partis politiques des travailleurs combatifs !
    • Non à la dictature des marchés ! À bas les agences internationales de notations de crédit et le FMI ! Non au payement de la dette des capitalistes ! Retirons les richesses des mains des spéculateurs immensément riches ! Nationalisons les banques et le secteur financier sous le contrôle et l’administration des salariés !
    • Non au chômage de masses ! Pour la répartition du temps de travail avec embauches compensatoires et sans perte de salaire ! Pour des programmes massifs de travaux publics afin de fournir un travail socialement utile !
    • Non à l’Union Européenne des patrons et des marchés ! Pour une Europe démocratique et socialiste !

    Nous sommes pour la construction d’un mouvement international contre le système des patrons qui a conduit la société, en Europe et dans le monde, à la ruine avec l’implosion de l’économie capitaliste basée sur le profit.

    Nous nous opposons au transfert du coût de la crise sur les dos de la classe ouvrière et des jeunes, nous demandons le non-paiement des dettes produites par les capitalistes, au nom desquelles des souffrances innombrables vont être imposés à la majorité, en Grèce et autre part, dans la période à venir.

    La nationalisation des banques et du secteur financier sous le contrôle démocratique de la classe ouvrière représente l’unique manière d’échapper au cauchemar de la crise capitaliste et des attaques que celle-ci engendre en brisant le pouvoir des vautours des marchés boursiers, liée au développement d’un plan démocratique et socialiste de production basé sur la nationalisation des secteurs clés de l’économie, afin de donner à chacun une vie décente.

    Nous nous opposons à l’Union Européenne capitaliste, ses limites sont devenues claires. Nous sommes pour une Europe socialiste démocratique – une fédération libre et égale entre les nations – pour véritablement et démocratiquement intégrer et planifier les économies européennes et ainsi faire avancer la société humaine en éliminant les problèmes fondamentaux de l’humanité dans le cadre de l’instauration d’un monde socialiste.

  • Grande-Bretagne : Les protestations contre la violence et la répression brutale en Russie continuent

    Nous vous avons déjà parlé sur ce site de différentes actions qui ont eu lieu à Hong Kong, en Suède, en Belgique, en Allemagne ou encore en Israël pour protester contre la violence dont ont été victimes nos camarades russes. Des militants de la section londonienne du Socialist Party ont récemment voyagé jusqu’à Watford (au Nord de Londres) pour y délivrer une lettre de protestation à l’office régional de la multinationale Vinci.

    John Sharpe, Socialist Party (CIO-Angleterre et Pays de Galles)

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    Pour en savoir plus:

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    Arrivé sur place, la sécurité ne nous a pas laissé trop approcher du bâtiment pour donner notre lettre de protestation. Nous sommes donc restés près de l’entrée, où nous avons pu discuter avec de nombreux travailleurs durant leur pause-midi et ainsi leur expliquer la raison de notre présence. Après de nombreuses tentatives de discussion, une foule d’arguments et plusieurs appels aux responsables de la multinationale Vinci, l’un d’entre eux a daigné venir recevoir notre lettre. Après avoir tenté de nous empêcher de prendre des photos, il a appelé la police, qui lui a tout de même fait remarquer que si Vinci était embarrassée par de telles protestations, faire appel à la police ne pourrait faire qu’empirer les choses ! Les policiers ont d’ailleurs accordé un intérêt certain pour nos pancartes qui condamnaient la répression policière à l’œuvre en Russie.

    • Stop à la destruction de la ceinture verte moscovite. Vinci Construction doit immédiatement rompre le contrat de construction de l’autoroute Moscou-St Pétersbourg
    • Vinci doit rompre tous les liens commerciaux et autres avec l’entreprise OOO ‘Teplotekhnik’
    • Vinci doit faire une déclaration publique dans les médias russes et internationaux pour condamner l’usage de la violence des gros-bras et de la police contre le camp environnementaliste et les membres du CIO.
    • Vinci doit appeler la police à conduire en toute transparence une véritable enquête afin d’arrêter les coupables de ces attaques vicieuses
    • Vinci doit ouvrir ses livres de comptes concernant le contrat pour l’autoroute Moscou-St Pétersbourg afin qu’il y ait une enquête publique, menée par les syndicalistes, groupes environnementaux et autres parties intéressées

  • Russie : NON à la répression ! Action de protestation à Bruxelles

    Hier à l’appel des Etudiants de Gauche Actifs (EGA) et de la campagne antifasciste néerlandophone Blokbuster, une action a eu lieu devant le centre financier de la multinationale française Vinci, à Bruxelles. Une cinquantaine de militants ont scandé des slogans et remis une lettre de protestation à un responsable de Vinci. A la base de cette action se trouve la répression dont sont victimes les militants pour l’environnement et les antifascistes à Moscou.

    Par Geert Cool, porte-parole de Blokbuster

    • Reportage photos (1)
    • Reportage photos (2)

    Nous avons déjà publié un article concernant ces évènements récents en Russie. La violence contre les militants écologistes, la violence fasciste contre les manifestants de gauche et les poursuites judiciaires contre les antifascistes sont différents exemples de la répression brutale qui sévit en Russie. Cela illustre très clairement que le régime russe, en collaboration avec ses amis entrepreneurs de la multinationale de construction Vinci, ne veut pas laisser exister la moindre opposition. La réalisation de projets de prestige, car c’est de cela dont est chargé Vinci, et les profits qui en découlent restent la priorité à leurs yeux. Et tant pis si la conséquence de ce projet est la destruction du poumon vert de Moscou. C’est bien le dernier de leurs soucis. L’élite de Moscou, qui possède des résidences secondaires, bénéficiera toujours d’air pur à la Mer Noire ou ailleurs.

    Différentes actions de protestations ont déjà eu lieu (en Allemagne, en Israël, en Suède et à Hong Kong par exemple), et nous avons décidé d’en faire une à Bruxelles également, devant le centre financier du groupe français Vinci. Cette entreprise est active dans des dizaines de pays et est aussi impliquée dans des projets dans notre pays. Différentes villes ont des parkings souterrains «Vinci», et cette multinationale participe encore à la construction du pont/tunnel dans le cadre de la liaison Oosterweel à Anvers. Ce centre financier, situé sur la très chic Avenue Louise, n’est pas bien grand et quelques personnes seulement y travaillent. Ces bureaux sont là uniquement pour bénéficier de la déduction des intérêts notionnels. Vinci utilise avidement la politique de cadeau aux grandes entreprises de notre gouvernement.

    L’action a commencé avec 35 participants. Bien sûr, en tant qu’organisateurs, nous étions présents avec un grand groupe, rejoint par des militants TSE (Travailleurs Sans Emploi) de la FGTB de Verviers et par quelques militants de la LCR, avec qui nous participons au Front des Gauches. Plus tard, un groupe de cyclistes de Vélorution (également participant au Front des Gauches), qui semblait venir d’une autre action, nous a rejoints. Finalement, une délégation de militants est encore arrivée d’une action devant l’ambassade du Danemark contre la répression qui a frappé les militants écologistes lors du sommet de Copenhague.

    Notre lettre de protestation a été remise au responsable de Vinci, qui a promis de la renvoyer au siège principal à Paris. Nous allons suivre le développement de la situation en Russie et organiser de nouvelles actions si nécessaires, nous vous inviterons bien entendu à y participer.

  • Russie : NON à la répression ! Action de protestation à Bruxelles – Reportage photos (1)

    Hier à l’appel des Etudiants de Gauche Actifs (EGA) et de la campagne antifasciste néerlandophone Blokbuster, une action a eu lieu devant le centre financier de la multinationale française Vinci, à Bruxelles. Une cinquantaine de militants ont scandé des slogans et remis une lettre de protestation à un responsable de Vinci. A la base de cette action se trouve la répression dont sont victimes les militants pour l’environnement et les antifascistes à Moscou.

    Karim

    • Rapport par Geert Cool, porte-parole de Blokbuster
    • Reportage photos (2)

  • Russie : NON à la répression ! Action de protestation à Bruxelles – Reportage photos (2)

    Hier à l’appel des Etudiants de Gauche Actifs (EGA) et de la campagne antifasciste néerlandophone Blokbuster, une action a eu lieu devant le centre financier de la multinationale française Vinci, à Bruxelles. Une cinquantaine de militants ont scandé des slogans et remis une lettre de protestation à un responsable de Vinci. A la base de cette action se trouve la répression dont sont victimes les militants pour l’environnement et les antifascistes à Moscou.

    Nico

    • Rapport par Geert Cool, porte-parole de Blokbuster
    • Reportage photos (1)

  • Protestations internationales contre la répression et les attaques néofascistes à Moscou

    Demain, nous allons mener une action au quartier général financier de la multinationale française Vinci, qui se trouve à Bruxelles (voir notre appel pour cette action). A la base de cette action se trouve la répression dont sont victimes les militants opposés à la destruction d’une partie de la forêt autour de Moscou, particulièrement nécessaire pour se protéger de la chaleur et du smog. Ces bois sont coupés pour faire place à une autoroute à péage pour riches construite par la multinationale Vinci. Les opposants subissent la répression et les attaques des néofascistes, comme trois de nos militants en Russie qui ont été attaqués. L’un d’eux a le crâne brisé et est toujours à l’hôpital. Ces derniers jours, différentes actions ont eu lieu entre autres en Suède, en Allemagne, à Hong Kong et en Israël.

    Israël

    Yonathan Dayan, Tnua’t Maavak Sozialisti / Harakat Nidal Eshtaraki

    “Vendredi dernier, nous nous sommes rendus à l’ambassade russe pour protester contre les attaques qu’ont dû subir nos camarades après avoir participé à une grande action de protestation contre la destruction des bois à Moscou. La multinationale Vinci veut détruire le “poumon vert” de la ville. Une trentaine de militants ont mené campagne devant l’ambassade, une lettre de protestation y a été donnée et les passants ont reçu nos tracts à ce sujet."

    Allemagne

    Nos camarades ont protesté devant l’ambassade russe à Berlin et ont distribué des tracts aux passants. Mais tant l’ambassade que le siège de Vinci ont refusé notre lettre de protestation.

    Suède

    En Suède, des actions ont été menées à Stockholm et Göteborg. Dans la capitale, l’ambassade a tout d’abord appelé la police, pensant que nous étions des manifestants géorgiens. Nous avons remis une lettre de protestation de notre conseiller communal Mattias Bernhardsson.

    Hong Kong

    Ce 9 août, des militants de Socialist Action se sont rendus au Consulat de Russie à Hong Kong. Là aussi, une lettre de protestation a été remise, en solidarité avec les actions de nos camarades.

  • Appel à des protestations internationales contre la multinationale Vinci Construction

    Stop à la destruction de la forêt de Khimkinskii ! Stop aux attaques brutales contre les socialistes et les activistes environnementaux !

    Socialistes et activistes environnementaux sont en campagne contre la construction d’une route à travers la forêt de Khimkinskii, une des plus grandes près de Moscou. Après de récentes attaques brutales contre des membres du CIO à Moscou le 7 août, ainsi que contre un camp d’activistes environnementaux, le CIO en Russie appelle les socialistes, les syndicalistes et les activistes environnementaux à travers le monde à organiser des actions de protestation contre Vinci Construction. Cette multinationale basée en France est actuellement le plus gros participant à l’extension de la nouvelle autoroute Moscou-St Pétersbourg, avec un contrat d’une valeur d’un milliard d’euros.

    Rob Jones, CIO, Moscou

    La route devrait être construite au milieu de la forêt de Khimkinskii, qui joue un rôle majeur dans l’absorption du dioxyde de carbone présent dans l’air moscovite, déjà sur-pollué. La décision de construire cette route au milieu de la forêt a été prise malgré d’autres options dont certaines étaient moins coûteuses. En Russie, on a largement la conviction que ce trajet a été choisi car il présente de l’espace disponible pour construire des centres commerciaux et des logements pour les élites le long de la route, ce qui, dans la pratique, finira par faire raser toute la forêt.

    Le projet a par ailleurs été impliqué dans des scandales de corruption concernant des personnes du ministère du transport. Une enquête menée par Transparency International a apporté des preuves, documents à l’appui, que le contrat pour ce projet autoroutier a été signé sur fond de corruption. C’est devenu un grand point d’attention pour les activistes environnementaux et politiques et pour les résidents locaux. Jusqu’au début de cette semaine, un camp a été tenu dans la forêt par des environnementalistes, qui avaient pour but d’empêcher le début des travaux.

    A partir du tout début, l’élite russe et leurs amis les grands businessmen ont monté leur détermination à rendre ce projet effectif. En 2008, Mikhail Beketov, éditeur du journal de Khimki, « Khimkinskaya Pravda », a été brutalement attaqué et a subi plusieurs opérations. Il est toujours alité. A ce jour, il n’y a eu aucune enquête policière à ce sujet.

    Cette semaine, l’ampleur de la violence a vu un tournant dramatique. Il a été clairement décidé de continuer la destruction de la forêt, même si les permis d’abattement n’ont pas été délivrés et que le financement du projet reste incertain. La Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement et la Banque d’Investissement Européenne sont sensées financer le projet mais ont été quelque peu refroidies par l’opposition croissante qu’il rencontre et n’ont pas encore signé les documents nécessaires. Fin juillet, les participants au camp et les gens qui les soutenaient se sont retrouvés face à face avec un groupe de gros-bras masqués, qui se sont introduit dans leur camp alors que la police regardait ailleurs. Onze personnes, y compris deux journalistes, ont été blessées. Plutôt que d’agir contre les abattages illégaux ou les bandits masqués, la police s’est tournée contre les manifestants. Le jour suivant, un bus transportant des personnes soutenant les environnementalistes est arrivé de Moscou ; beaucoup ont été arrêtés pour empêcher d’autres protestations d’avoir lieu.

    Les actions contre-productives d’un groupe anarchiste « d’action directe » a semé la confusion parmi les différentes manifestations, ceux-ci ayant décidé de lancer une attaque, lançant des pierres et taguant les façades de la mairie de Khmiki. N’ayant aucun contact direct avec ceux qui se battaient contre la nouvelle route, ni les résidents locaux, ils ont donné aux autorités une excuse pour accélérer la répression. Deux antifascistes renommés ont été arrêtés et des charges pèsent sur eux qui pourraient les conduire à sept ans de prison. Les documents de la police sont clairement frauduleux ; alors que la police a dit qu’ils avaient été arrêtés pendant l’attaque, il s’avère que l’un d’eux a même enregistré une interview à la radio après les faits. Plus tard, Evgenia Chirikova, leader de la campagne, a été arrêtée.

    Un tournant dans la violence

    La violence a pris un nouveau tournant samedi 7 août. Une manifestation rassemblant un grand nombre de personnes a eu lieu dans le centre de Moscou, pour revendiquer l’arrêt de la répression contre les activistes opposés à la destruction de la forêt. Malgré le fait que les organisateurs de la manifestation, une coalition de politiciens néolibéraux et d’activistes de gauche, aient essayé de la rendre « non politique » (par exemple en interdisant les symboles des partis), les évènements de la semaine passée ont montré que les activistes qui ont manifesté ne s’opposent pas seulement à l’irresponsabilité d’une entreprise de construction mais aussi à un gouvernement national. Quasiment deux heures après la fin de la manifestation, un groupe de quinze gros-bras ont attaqué trois membres du CIO qui attendaient le métro pour rentrer chez eux.

    Vinci clame sur son site web qu’il soutien le développement durable, les bonnes pratiques commerciales et assure que ses firmes et sous-traitants promeuvent la responsabilité sociale. Il clame avoir une attitude responsable face au changement climatique. Bien qu’il n’y ait pas de preuve de l’implication directe de Vinci dans ces faits de violence, un de leurs représentants, lors d’une rencontre avec le président russe Medvedev, a demandé à Poutine de régler cette affaire afin que les travaux puissent commencer. Vinci a fait la démonstration qu’au mieux, ils ont participé à une adjudication hautement suspecte, pour ne pas dire plus ; ils ont ignoré la protestation d’une partie croissante de la population contre la destruction de la « ceinture verte » moscovite, et ils ont clairement choisi d’ignorer l’emploi d’arrestations à une large échelle et la violence dont ont fait preuve l’Etat et les sous-traitants impliqués pour que les travaux puissent continuer. Le directeur du sous-traitant OOO ‘Teplotekhnik’, responsable de l’abattage, n’est autre qu’A. Semchenko, un évêque de l’Eglise baptiste (!) et ancien conseiller de Poutine aux affaires religieuses. Cet exemple à lui seul montre bien l’étroitesse des liens entretenus entre cette multinationale et l’Etat russe. Certains journaux pro-gouvernementaux en Russie ont même reconnu l’existence de tels liens entre A. Semchenko et les attaques violentes contre les environnementalistes.

    Vinci Construction est actif dans presque tous pays et a des bureaux dans beaucoup de villes. Il suffit de chercher un grand projet de construction et l’on trouvera la trace de Vinci : la rénovation de la station de Victoria et l’extension de l’autoroute des Docklands à Londres, sur des chemins de fer, routes ou ponts en Europe, en Amérique du Nord et Amérique Latine ou même la construction d’un nouveau bouclier en béton autour du site de Tchernobyl… On peut trouver la liste de beaucoup de ces projets sur le site de Vinci : http://www.vinci-construction.com/vinci-construction.nsf/en/locations.htm

    Après les tentative de destruction de la forêt de Khimkinskii et les attaques violentes contre le camp environnementaliste, et plus tard contre des membres du CIO à Moscou le 7 août, nous en appelons aux membres et soutiens du CIO et à tous les activistes internationalement à organiser des protestations devant les bureaux de l’entreprise Vinci, avec les revendications suivantes :

    • Stop à la destruction de la ceinture verte moscovite. Vinci Construction doit immédiatement rompre le contrat de construction de l’autoroute Moscou-St Pétersbourg
    • Vinci doit rompre tous les liens commerciaux et autres avec l’entreprise OOO ‘Teplotekhnik’
    • Vinci doit faire une déclaration publique dans les médias russes et internationaux pour condamner l’usage de la violence des gros-bras et de la police contre le camp environnementaliste et les membres du CIO.
    • Vinci doit appeler la police à conduire en toute transparence une véritable enquête afin d’arrêter les coupables de ces attaques vicieuses
    • Vinci doit ouvrir ses livres de comptes concernant le contrat pour l’autoroute Moscou-St Pétersbourg afin qu’il y ait une enquête publique, menée par les syndicalistes, groupes environnementaux et autres parties intéressées
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