Category: Asie

  • Souvenir de Tian’anmen 1989 – T-shirts de chinaworker.info

    Afin de commémorer le 20ème anniversaire du mouvement révolutionnaire contre le parti unique

    Le « 4/6 » fut un moment décisif dans l’histoire de la Chine. Des millions de gens ont marché pour la démocratie et contre la corruption et les inégalités croissantes. Encore de nos jours, le régime du PCC fuit toute discussion ou débat sur la question de savoir ce qui s’est réellement passé, au cours d’événements qui ont mené au massacre sanguinaire de citoyens, travailleurs, et jeunes pékinois. Plus de 80 000 personnes commémoreront cet anniversaire ce 4 juin lors d’une veillée à Hong Kong.

    chinaworker.info

    Chinworker.info commémore ces événements avec une série d’articles d’analyse et un nouveau livre «4 juin 1989 – Les sept semaines qui ébranlèrent le monde». Nous avons aussi produit des t-shirts commémoratifs – vert foncé ou noir, tailles S, M, L, ou XL. Ces t-shirts peuvent être commandés en ligne sur notre site chinaworker.info, au prix de 17 euros, incluant les frais de port.

    Ci-dessous : Leung Kwok-hung dit «Long hair», parlementaire socialiste à Hong Kong, arborant fièrement un des t-shirts de chinaworker.info. Vous aussi, commandez le vôtre !

  • Thaïlande : Affrontements dans les rues de Bangkok – Aucun parti de la majorité n’a de solutions pour l’emploi et la précarité

    Bangkok et d’autres villes thaïlandaises connaissent maintenant un calme temporaire. Mardi, le dirigeant des protestataires Prateep Ungsong Hata a déclaré à l’agence de presse AFP : "nous avons menés des discussions entre leaders la nuit dernière et nous sommes tombés d’accord sur le fait que nous disperserons nos partisans pour un moment."

    Claire Doyle, CIO, traduction par Khadija (Bruxelles)

    Quelques jours durant, des affrontements et combats ont déferlé dans les rues de Bangkok. L’armée a recouru aux tanks et munitions contre des milliers de jeunes contestataires, les Chemises Rouges, des bus ont pris pour cible les barrages de la police, des buildings, voitures et pneus ont été incendiés, la voiture du premier ministre a été attaquée et des véhicules blindés ont été déplacés par la foule en colère. Le bilan fait état de 2 morts et de 100 blessés sérieux.

    Le but des Chemises Rouges est d’évincer Abhisit Vejjajiva – le quatrième premier ministre de la Thaïlande en 15 mois – et de faire revenir le multimillionnaire Thaksin Shinawatra dont le gouvernement a été renversé par un coup d’état militaire en 2006.

    Le 11 avril, apparemment sans encombre, ses partisans ont envahi et occupé l’hôtel Royal Cliff Beach à Pattaya, forçant 16 chefs d’Etat asiatiques présent pour le congrès à quitter l’hôtel par le toit en hélicoptère. L’état d’urgence a été déclaré et les Chemises Bleues (les paramilitaires thaïlandais) ont été déployés. mais les sympathisants présents à Bangkok ont pris d’assaut le ministère de l’intérieur et encerclé les bâtiments du gouvernement dans le centre de la capitale. Leur parti est connu comme étant le Front Unis pour la Démocratie contre le système Dictatorial.

    A la fin de l’année passée, les partisans d’Abhisit, les chemises jaunes, avaient occupé le siège du gouvernement pendant 2 mois et envahi et occupé 2 aéroports où s’était réfugié le gouvernement. Finalement, le gouvernement a été forcé de céder. L’armée n’a peu ou rien dit, étant du côté des chemises jaunes. Le 12 décembre, le parti d’Abhisit, "l’Alliance du Peuple pour la Démocratie" (APD) avait gagné suffisamment de parlementaires pour former un gouvernement (pour certains grâce à l’argent, d’autres dénoncent des menaces de l’armée.)

    L’APD est essentiellement basé sur les classes moyennes urbaines et certaines sections de la classe ouvrière et soutient la participation de la monarchie et de l’armée au gouvernement, qui comptent 70 % de représentants non-élus. Le soutient de Thaksin est principalement issu de paysans pauvres dont il a su s’assurer les faveurs avec des mesures populistes. Mais en même temps, il a mené une politique néolibérale pour apaiser les investisseurs et la classe bourgeoise, chose qui a irrité les ouvriers et les milieux plus urbains.

    Malgré les 50.000 personnes rassemblées au moment de la crise gouvernementale de l’an dernier, quelques jours après l’arrivée d’Abhisit au pouvoir, Thaksin est toujours absent et a été condamné par contumace à deux ans de prison pour conflit d’intérêts. Le 12 avril, ce dernier a déclaré à ses partisans: "Maintenant que les tanks sont dans la rue, il est temps pour le peuple de mener la révolution !!" Après une victoire de ses partisans, il aspire à un retour triomphal.

    Si la situation des défavorisés de Thaïlande n’était pas si tragique et que plusieurs d’entre eux n’avaient pas perdu la vie, les événements de ces derniers jours pourraient paraître comiques. Dans le contexte économique actuel – la Thaïlande est l’un des pays les plus affecté par la crise capitaliste mondiale – aucun parti n’a de programme ni de mesures pour sortir le pays de la grande précarité et de l’angoisse. C’est ce qui se cache derrière la colère et la haine qui a éclaté dans les rues, principalement du fait de la jeunesse. Mais il n’existe aucun parti qui se positionne à la fois contre l’élite dirigeante et contre le populiste milliardaire.

    Le congrès, finalement annulé, de l’Association des Nations Asiatiques du Sud Est (Asean), avec la Chine, le Japon, l’Inde, la Corée du Sud et enfin la Nouvelle-Zélande était consacré à la recherche de remèdes contre les problèmes économiques, mais sur base du capitalisme, aucune solution n’existe.

    Ce qui se passe en Thaïlande, un pays qui a vu au total 18 coups d’Etat depuis 1930, est une indication politique importante de l’agitation et de l’instabilité qui pourrait se répéter à une échelle encore plus grande dans d’autres pays d’Asie sous l’impact de la crise actuelle. Il est urgent de créer des partis représentant la classe ouvrière et les pauvres afin de se battre pour une transformation sociale en Asie mais également sur le plan international.

  • Sri Lanka : La fin de la guerre provoquera de nouveaux conflits majeurs

    La population Tamoul doit avoir le droit de décider de son propre avenir

    L’information donnée par les médias contrôlés par l’armée sri-lankaise selon laquelle la guerre serait presque finie et que la victoire sur les Tigres de libération de l’Eelam tamoul (LTTE) serait juste une question de temps, est le genre de propagande pratiquée lors de chaque guerre. Il est cependant pertinent de souligner que les LTTE font face à la défaite dans la période actuelle de cette longue guerre civile qui dure depuis plusieurs décennies.

    Siritunga Jayasuriya, United Socialist Party (CIO-Sri Lanka)

    Les dires des commandants de l’armée comme quoi la zone de combat serait restreinte à une infime zone géographique d’entre 30 et 50 km² sont seulement une interprétation de la réalité de terrain. Penser que la guerre contre les LTTE – une force guérillera lourdement armée – viendrait à sa fin avec de telle stratégie serait comme de croire à la prédiction des témoins de Jéhovah sur la fin du monde.

    Le cours des évènements dans la province orientale du pays, après la soi-disant victoire sur les LTTE, serait juste une indication de la complexité d’une guerre conduite contre une force de guérillera luttant pour la libération nationale. La défection de l’ancien dirigeant des LTTE dans cette zone donne indubitablement un énorme avantage à l’armée sri-lankaise. La «pacification» de l’est, avec les élections qui se déroulent littéralement le pistolet sur la tempe, a contribué à repousser les LTTE au nord.

    Les différentes à l’échelle internationale veulent croire la propagande de l’armée sri-lankaise (SLA) dans l’espoir que les terroristes LTTE seront éliminés et qu’il pourront continuer leur business dans la région. Pour le «grand frère» régional, l’Inde, il est urgent que la guerre se termine à cause des répercussions dans les zones du sud du pays, spécialement dans l’Etat de Tamil Nadu.

    Un désastre humain

    Eelam War 4, comme l’ont appelé les média sri-lankais, se rapproche dangereusement des civils, emprisonnés dans la zone de combat. La 55ème division de l’armée srilankaise a affirmé que dix bateaux qui opéraient sous le commandement du leader des «Sea Tiger», Soosai, avaient coulés. C’est un autre élément qui indique que les LTTE sont prêts à se battre jusqu’au bout, sans se soucier des dommages civils. Des estimations indépendantes ont déclaré qu’il y avait près de 200.000 personnes vivant – ou plutôt attendant de mourir – dans la zone de combat. Ils sont dans la situation sans précédent de devoir vivre parmi un équipement militaire lourd, comme des mortiers ou d’autres artilleries, que les LTTE ont stocké dans la zone et qui constitue leurs derniers espoirs.

    Il n’est pas difficile, dans cette situation, de comprendre pourquoi les LTTE n’autorisent pas les civils à sortir de la zone de combat. Il y a peut-être des civils qui ont décidé de rester avec les LTTE jusqu’à la fin, puisqu’ils ont perdu leurs proches dans cette guerre sanglante qui dure depuis 30 ans. Le destin de ceux qui sont sortis de cette soi-disant zone sécurisée contrôlée par la SLA est comme de marcher à travers un camp de concentration, chaque tamoul est suspect d’être membre des LTTE.

    La tension grandit alors que le JVP (Janatha Vimukhti Peramuna – Front populaire de Libération, se réclamant officiellement du marxisme et membre de la coalition gouvernementale) et le gouvernement chauvin Cinghalais discutent des colons cinghalais implantés au sud du Sri-Lanka. 40.000 villageois des zones bordant le sud du pays ont déjà reçu des armes du gouvernement pour leur protection. De telles mesures sont la garantie de prochaines montées de violence et de la continuation du conflit national au Sri Lanka d’une manière ou d’une autre.

    L’euphorie de la victoire envisagée par le gouvernement flotte déjà dans l’air. Tous les groupes communautaires sont en campagne et affirment que cette victoire militaire sera une victoire des Cinghalais sur les Tamouls. Ils décrivent également cela comme une occasion rare ; le Sri Lanka deviendrait un pays unifié par un dirigeant cinghalais.

    Étant donné la situation sur le terrain, il ne peut pas être exclu que le SLA se déplace pour nettoyer les zones contrôlée par les LTTE plus tôt. Mais la grande interrogation est de savoir ce qui se passera après. Même si certains peuvent dire que les LTTE seront vaincus militairement, il n’est pas certain qu’ils seront vaincus politiquement, surtout avec les inquiétudes grandissantes et le soutien dont ils bénéficient dans la population de l’Etat indien de Tamil Nadu et ses expatriés.

    Dans le sud du pays, les forces nationalistes extrêmes cinghalaises travaillent bec et ongle pour empêcher toute tentative de transfert, même substantiel, de pouvoir. La campagne du “Majoritarian Sinhala Buddhist” deviendra plus offensive lorsque la victoire arrivera. Le Janata Vimukthi Perumuna, soi-disant marxiste, a déjà commencé sa politique de résistance à n’importe quel transfert de pouvoir. Il espère revenir sous les feux de la rampe en utilisant cela comme la question fondamentale de la période présente. Une partie du SLA soutiendra fortement cette idée.

    Le président Mahinda Rajapaksa devra traverser de nouvelles eaux troubles alors qu’il se prépare à la situation d’après-guerre. Qu’offre-t-il à la minorité nationale Tamoul ? Il est déjà sous extrême pression de l’Inde et d’autres pouvoirs occidentaux. La victoire militaire sur les LTTE serait de courte durée pour lui puisqu’elle ouvrira de nouvelles zones de combat politique très bientôt.

    Tous les Tamouls, ainsi que les musulmans parlant le tamoul, au Sri Lanka trouveront difficile de comprendre ce que les trois décennies de lutte armée leur ont rapporté. Il est facile de pointer la folie et l’impasse du terrorisme individuelle et des tactiques de guérilla armée dans le contexte actuel ainsi que l’absence d’appel des Tigres pour une lutte de masse contre le régime.

    Quoi qu’il en soit, la première responsabilité de cette guerre désastreuse doit revenir à l’incapacité de la classe capitaliste a résoudre les problèmes qui affectent les travailleurs et les pauvres, y compris en garantissant les droits démocratiques des Tamouls à l’autodétermination. Au Sri Lanka, spécialement depuis l’indépendance arachée aux Britanniques, saute aux yeux. Le dirigeant tamoul, durant les années ‘50, revendiquait seulement des droits égaux pour la langue tamoul. C’était inacceptable pour la classe capitaliste cinghalaise.

    En même temps, la trahison des dirigeants de la classe ouvrière doit être condamné pour ne pas avoir lié la question nationale à la lutte des classes contre l’impérialisme, les capitalistes locaux et les propriétaires terriens.

    En tant que socialiste, le CIO (Comité pour une Internationale Ouvrière, dont la section au Sri Lanka est l’United Socialist Party) a poursuivi sa ligne de défense des droits à l’autodétermination de la population tamoul pour résoudre la question nationale. Plus concrètement, à présent, nous faisons campagne pour cesser l’énorme désastre humain de cette guerre qui emprisonne des civils dans les jungle Mulaittivu.

    Le gouvernement sri-lankais a poussé pour cesser la guerre; ils promettent encore et encore de cesser cela avant le Nouvel An sri-lankais en Avril. Près de 200.000 vies sont en jeu. La classe ouvrière internationale doit protester contre ce massacre de masse.

    Un gigantesque soutien a déjà été mis en place autour de la classe ouvrière et de la population en Inde à travers une campagne «Stop au massacre des Tamouls». Nous appelons les travailleurs et les autres couches opprimées à travers le monde à se joindre à cette campagne et à lutter pour la fin immédiate de la guerre. Joignons la lutte pour obtenir de vrais droits démocratiques pour tous au Sri Lanka.

    Elections provinciales

    Les dernières élections provinciales se sont tenues le 14 février dernier au centre et au nord du Sri Lanka. « L’alliance Sandayana » de Mahinda Rajapaksa a réussi à gagner facilement avec presque 65% des voix. Rajapaksa est toujours populaire parmi les électeurs cinghalais grâce à la perspective d’une victoire dans la guerre. Mais il est clair que la majorité des électeurs tamouls et musulmans n’ont pas voté pour Rajapaksa.

    Dans le district de Kandy, par exemple, Sandanaya n’a aucun membre tamoul ou musulman dans les 18 postes de conseiller qu’il a obtenu. A Nuwara Eliya, le parti de Thondeman déclare représenter les travailleurs exploités dans les plantations, mais il supporte aussi le gouvernement de Rajapaksa. Il avait obtenu précédemment 7 conseillers mais n’en a remporté que trois cette fois-ci. Un autre allié de Rajapaksa, « Sandanaya Chandrasekaran » avait eu trois conseillers, mais n’en a obtenu aucun lors de ces dernières élections. Tout cela montre la colère contre le régime de Rajapaksa de la population tamoul qui vit totalement hors du nord est.

    Dans ces élection, l’USP s’est présenté dans trois des cinq districts. Deux autres partis de gauche se sont aussi présentés. En général, lors de la plupart des dernières élections, l’USP avait réussi à arriver à la quatrième place. De la même manière, l’USP est arrivé 4e et 5e, malgré la présence sur ses listes de candidats détenus en prison (les charges étaient montées de toute pièce et ont été abandonnées une fois les élections terminées.) Nous avons été la première des listes de gauche.

    Nous ne sommes bien entendu pas heureux de nous présenter aux élections dans une situation semi-dictatoriale. Mais à cause de l’absence d’une aternative de gauche pour la classe ouvrière dans le pays, nous avons été contraints de nous présenter de nouveau aux élections, cette fois dans les provinces occidentales (dans les districts de Colombo, de Gampaha et de Kalutara) ce 25 avril 2009. Le Front de gauche et le SPE se présenteront également mais seulement dans le district de Colombo.

    Lors cette élection, l’USP fait campagne avant tout pour cesser la guerre, mais aussi pour défendre les droits à l’autodétermination de la population tamoul, la liberté de vivre et de former des syndicats pour lutter contre les coupes budgétaires et pour obtenir satisfactions pour les revendications de la classe des travailleurs. Les discussions récentes avec le FMI (pour une aide de 1,9 milliards de dolalrs) impliquent de futures attaques contre les travailleurs. De grandes batailles politiques de la classe ouvrière pourraient voir le jour rapidement étant donné les difficultés majeures du capitalisme local et international.

  • Appel à la solidarité depuis Almaty au Kazakhstan : Laissez au peuple ses maisons !

    La crise économique et immobilière frappe durement l’Asie centrale. Au cours des précédentes années de croissance relative, et dans le but de sortir de leurs conditions de vie épouvantables, beaucoup de Kazakhs ont épargné leurs salaires durement gagnés et ont été convaincus par les banques de contracter des prêts hypothécaires sur les nombreux nouveaux logements promis dans la ville d’Almaty. Ils ont été trompés à tous les niveaux…

    Pour commencer, les promoteurs immobiliers ont stoppé net les travaux dès qu’ils ont senti les premières odeurs de la crise, laissant ainsi à travers toute la ville des tours de logements à l’abandon.

    Ensuite, un coup d’oeil d’amateur suffit pour remarquer les vices de construction. Dans une zone sismique (propice aux secousses), des gratte-ciels de trente étages sont dépourvus de toute protection en cas de tremblements de terre !

    Maintenant que beaucoup de gens voient leur salaire suspendu et leur emploi perdu, ils leur est de plus en plus difficile d’assumer ces hypothèques. Cela n’a rien d’étonnant au vu des conditions impossibles imposées par les banques. L’une d’entre elles stipule que même si une partie de la-dite hypothèque est déja épurée, les frais calculés sur le montant initial du prêt (!) se doivent d’être payés annuellement.

    Alors que le nombre de citoyens incapables de rembourser ne cesse de grimper, les banques envoient à la ronde des «encaisseurs», chargés d’agiter le spectre de l’action en justice…

    Le gouvernement a annoncé la mise en place d’un fonds spécial pour les prêts à risques, mais l’argent ne va hélas pas aux emprunteurs mais bien aux banques dont la majorité est liée à l’Etat ou à ses protégés !

    Laissez au peuple ses maisons !

    Un mouvement, «Laissez au peuple ses maisons», a été créé avec l’aide de Résistance Socialiste (section du Comité pour une Internationale ouvrière au Kazakhstan) et mène une campagne dont les revendications sont:

    • la cessation de l’action de recouvrement des banques
    • un fond d’aide immédiatement opérationnel
    • la prise en charge par le gouvernement de tous les prêts à risques
    • l’ouverture de négociations entre les partis, le mouvement et le gouvernement.

    Actuellement, 14 membres du mouvement font la grève de la faim depuis le 20 janvier. Représentant plus de 600 personnes concernées, les grévistes de la faim sont chaleureusement soutenus par la population, soit par des dons, soit en leur fournissant de l’eau.

    Par contre, du côté du gouvernement, ce ne sont que mensonges,insultes et menaces… A l’heure où nous parlons, dans cette ville où les températures sont sous zéro, le chauffage a été coupé. Des délégations en provenance de Pavlodar, Chimkent et Astana ont fait la promesse de rejoindre le mouvement.

    Le mouvement demande d’envoyer des messages de protestation à :

    • la ville d’Akimat (au Maire): press_center@a-a.kz

    Avec une copie à:

    • Au blog du Premier ministre

    SVP, veuillez également envoyer des lettres de solidarité à

    • ainur1917@gmail.com

    Avec une copie à :

    • Robert.cwi@gmail.com
  • Sri Lanka: Attaques vicieuses contre les medias et meurtre d’un rédacteur en chef

    Le jeudi 8 janvier dernier, en pleine journée, le très respecté rédacteur en chef du Sunday Leader, Lasantha Wickrematunge, a été touché à la tête quand sa voiture a été mitraillée, immobilisée dans le trafic. Il est décédé trois heures plus tard à l’hôpital. Personne n’a été appréhendé ou retrouvé et arrêté pour ce crime honteux.

    socialistworld.net

    Trois jours avant cela, les locaux d’une station de télévision qui avait diffusé un reportage objectif sur les récents carnages et les douleurs de la guerre ont été pillés et détruits. Des bandits ont tenu le personnel captif tandis que tout l’équipement essentiel était détruit. Bien que l’‘opération’ ait duré une pleine demi-heure, les malfaiteurs ont pu quitter les lieux sans obstacle.

    Ces attaques violentes, perpétrées sans aucun doute avec la connivence du gouvernement, visent à faire taire chaque média qui critique le gouvernement de Rajapakse, particulièrement à propos de la guerre qui fait toujours rage. Un journal britannique a parlé d’incidents «à l’échelle de Gaza». Le président lui-même, Mahinda Rajapakse, a pris le portefeuille du Ministère des Médias pour s’assurer qu’aucun reportage objectif et critique ne paraisse. Maintenant son gouvernement guerrier et pourri a adopté les mesures les plus extrêmes pour empêcher des gens comme Lasantha Wickrematunge d’exposer les pratiques corrompues du président et de son clan (il y a actuellement quatre frères de Rajapakse au gouvernement !)

    Amnesty International a rapporté en novembre dernier les meurtres d’au moins dix employés des médias depuis 2006. De fréquentes protestations ont été menées par les journalistes et le reste du personnel des médias contre leur persécution. Lasantha a même suggéré que le régime tuait plus de journalistes que de politiciens d’opposition parce que les dirigeants des partis n’avaient pas élevé leurs voix.

    Roland Buerk de la BBC, la société de radiodiffusion britannique, a déclaré que «le gouvernement a été accusé d’encourager la violence en stigmatisant des journalistes en tant que sympathisants des rebelles et ennemis de l’Etat». Les groupes internationaux militant pour la liberté de la presse tels que Journalistes Sans Frontières disent que l’intimidation et la violence font du Sri Lanka un des pays les plus difficiles au monde pour les reporters. Ils ont ainsi commenté le meurtre du rédacteur de chef du Sunday Leader : «Le Sri Lanka a perdu l’un de ses journalistes les plus doués, les plus courageux et iconoclastes». (Lasantha avait également un programme hebdomadaire à la station de télévision qui avait été attaqué lors de l’incursion dans les studios de MTV.)

    Le syndicat et les dirigeants de l’opposition au Sri Lanka avaient organisé une protestation publique le vendredi 9 janvier. Ils réclament la condamnation mondiale de ce dernier meurtre. La Fédération internationale des journalistes et Journalistes Sans Frontières se sont saisi de ce thème, mais des actions plus fortes sont nécessaires.

    L’enterrement de Lasantha Wickrematunge s’est tenu le lundi 12 janvier. Le Comité de Surveillance Civile, une organisation qui a dévoilé des centaines de cas de dissimulations dans des meurtres et kidnappings extrajudiciaires au Sri Lanka, demande que des messages de condamnation soient envoyés au gouvernement sri-lankais et exige qu’une enquête indépendante soit effectuée. Ils réclament également que de fortes protestations soient faites au dehors des ambassades sri-lankaises à travers le monde.

    Le Parti Socialiste Uni (section du Comité pour une Internationale Ouvrière, CIO au Sri Lanka) est au premier rang des protestations et des campagnes contre la guerre, pour la liberté de la presse, pour le droit à l’autodétermination des Tamouls et pour la fin du régime cinghalais chauvins et dictatorial actuel. Nos camarades ont de façon constante menés campagne pour une lutte unifiée des travailleurs et des pauvres cinghalais et tamouls contre l’impérialisme et le capitalisme, avec des politiques vraiment socialistes. Les vies et la liberté des membres et défenseurs du Parti Socialiste Uni sont, actuellement, constamment en danger. Toute aide financière et aide pour leur défense ainsi que leurs campagnes est la bienvenue. Des donations peuvent être faites pour mener campagne au Sri Lanka.

    Concrètement, nous vous invitons à venir protester avec nous à 11h ce vendredi devant l’ambassade du Sri Lanka. Plus d’informations suivront bientôt.

    Vous pouvez également effectuer un don pour la campagne du CIO au Sri Lanka sur le n° de compte belge du CIO 083-8400740-58 avec la mention "Sri Lanka defense".

  • Inde : Retour sur les attentats terroristes de Mumbai

    A bas la terreur du communautarisme et du capitalisme.

    Le 27 novembre dernier, un abominable attentat a ensanglanté les rues de Mumbai (anciennement Bombay). Nos camarades Indiens avaient alors publié une déclaration que nous publions ici.

    Déclaration de New Socialist Alternative (CIO-Inde)

    L’horrible attaque terroriste du 27 novembre à Mumbai (anciennement appelée Bombay par l’occupant britannique, peuplée de 14 millions d’habitants, Mumbai est le centre économique et cinématographique indien) doit être condamnée à tous points de vue. Elle s’est déroulée dans la gare ferroviaire CST, habituellement bondée, ainsi qu’à six autres emplacements très fréquentés, tuant au moins 140 personnes (bien que certains bilans laissent entrevoir plus de 20 morts) et en blessant des centaines. La responsabilité a été réclamée par les Moudjahidines du Deccan, un groupe terroriste islamiste jusqu’ici inconnu.

    Nos cœurs sont avec les familles, parents et amis qui sont gravement affectés par ces actes haineux, quel que soit le groupe ou l’organisation qui les ait perpétrés. Le gouvernement du Maharashtra (la province dont Mumbai est la capitale) et les autorités concernées devraient immédiatement compenser les familles qui ont perdu un ou des proches. Nous sommes certains que toutes les communautés, qu’elles soient hindoues, musulmanes, ou chrétiennes, sont terrifiées, pas seulement à Mumbai, mais dans le pays tout entier. Les organisations démocratiques des travailleurs, les syndicats et les organisations locales de toutes les communautés doivent organiser la lutte contre le terrorisme au côté de la lutte contre le capitalisme, le féodalisme et l’impérialisme.

    Depuis les attaques du 11 septembre aux Etats-Unis, les attaques terroristes se sont multipliées en Inde. Les gouvernements de New Delhi, quel que soit le parti au pouvoir, se sont étroitement alliés avec Washington, une alliance qui a culminé avec l’accord hautement controversé sur l’énergie (et les armes) nucléaire. Au cours des derniers mois, chaque ville indienne d’importance a connu de telles attaques terroristes, tuant des douzaines, si pas des centaines d’innocents.

    Polarisation communautaire

    Les gouvernements capitalistes du monde entier ont suivi la même politique que l’administration américaine sous la tutelle de George Bush, personnage détesté dans l’ensemble du monde ; cette politique visait à aliéner les peuples musulmans en leur greffant l’étiquette de « terroristes », potentiels ou non. En Inde, la division communautaire historique a été encore renforcée par cette stigmatisation communautaire officieuse des minorités, et en particulier des musulmans.

    Les gouvernements des Etats indiens dirigés par le BJP (Bharatiya Janata Party – Parti du Peuple Indien, de tendance centre-droite nationaliste et hindouiste), ou le gouvernement central dirigé par l’UPA (l’UPA, l’United Progressive Alliance, est une coalition de partis, elle-même dirigée par le Parti du Congrès, parti nationaliste laïque à tendance sociale-démocrate), sont directement responsables de la désaffection parmi la jeunesse, et surtout les jeunes musulmans qui, bien qu’en faible nombre, rejoignent les rangs de ces bandes terroristes désespérées.

    Pour l’establishment indien, le fait de blâmer soit les membres de l’ISI (Inter-Services Intelligence, les services d’espionnage pakistanais), soit leur bouc émissaire préféré : le SIMI (Students’ Islamic Movement of India), afin de les diaboliser aux yeux de la population, est devenu le schéma habituel. Cela n’enlève absolument rien à la responsabilité de ces groupes monstrueux qui utilisent des méthodes de terreur. Leurs activités renforcent les forces communautaristes hindoues d’extrême-droite et la machine d’Etat qui ne fera qu’utiliser cette opportunité qui lui est offerte de piétiner les droits des travailleurs en particulier et des droits de l’Homme en général.

    L’agenda caché de la terreur fondamentaliste hindouiste

    Les chroniqueurs de la gauche radicale tels que Ram Punyani et Subhash Gatade se sont déjà étendus sur le phénomène que l’on connaît de nos jours sous le nom de « terreur saffran », celle des organisations fondamentalistes hindouistes. Les récentes explosions à Malegaon (dans le Maharashtra) qui ont mené à l’arrestation de Sadhvi (sainte) Pragya Singh et de ses deux associés, remet en question toute la théorie de la terreur djihadiste elle-même.

    Les méfaits de Raj Thackeray, membre du MNS (Maharashtra Navnirman Samithi – Armée de la Rénovation du Maharashtra), un groupe qui terrorise en ce moment dans le Maharashtra les travailleurs immigrés en provenance de l’Uttar Pradesh (un Etat du nord-est de l’Inde, le long du Gange et frontalier avec l’Himalaya, et dont 18% de la population est musulmane), etc. ne sont pas moins terrorisants que la terreur soi-disant islamique.

    Pravin Thogadia, la fripouille du VHP (Vishwa Hindu Parishad – Conseil Hindou Mondial), ainsi que l’infâme Narendra Modi, «le Hitler du Goujarat», sont célèbres pour leur politique communautariste qui flirte avec le fascisme. Ces « célébrités » communautaires hindoues doivent également être pointées du doigt. Encore aujourd’hui, des millions de musulmans frissonnent au souvenir de la terreur de masse – viols, meurtres, pillages – qui a été perpétrée à l’encontre des musulmans désarmés du Goujarat (un Etat indien frontalier avec le Pakistan, à forte population musulmane) pendant les émeutes de Godhra en 2002.

    Que ce soit la terreur de masse commise par la Sangh Parivar (« Famille d’Associations ») et sa famille composée de la Rashtriya Swayamsevak Sangh, du BJP, du VHP, de la Shiv Sena, de la MNS, de la Sanathan Sanstha, de la Durga Vahini, de la Bajarang Dal, de l’Abhinav Bharat, de l’Akhila Bharatiya Vidyarti Parishad, du Rashtriya Jagaran Manch, du Hindu Raksha Samithi, etc. (Organisation Nationale des Volontaires, Parti du Peuple Indien, Conseil Hindou Mondial, Armée de Shiva, Armée de la Rénovation du Maharashtra, Organisation éternelle, Armée de Durga, Armée des Singes, Nouvelle Inde, Conseil pour tous les Etudiants de l’Inde, Forum pour un Jagran National, Comité de Défense Hindoue), la criminalisation et la brutalisassions de la société toute entière, ou les tactiques de terreur individuelle des groupes djihadistes islamistes, ils polarisent une société déjà divisée. Ils vont pousser la société encore plus loin dans une impasse de haine et de vengeance, qui pourrait même mener à une situation de guerre civile.

    Les statistiques et les faits révèlent que le néolibéralisme et le communautarisme se sont renforcés l’un l’autre afin de servir les intérêts du capitalisme en Inde. A partir de 1991, l’offensive néolibérale a coopéré amicalement avec la vague montante de communautarisme hindouiste ; la destruction de la Mosquée de Babri à Ayodhya en 1992 a bel et bien détourné l’attention du mouvement ouvrier loin des problèmes réels que sont le riz et le sambhar (plat de légumes indien), le roti (pain indien) et le sabji (un autre plat de légumes indien).

    Unité et action de classe maintenant !

    La lune de miel dont a bénéficié le Parti du Congrès s’est visiblement subitement terminée. Les mandarins du Bloc Sud de Delhi (les bureaux des Premier Ministre, Ministre de la Défense et Ministre des Affaires étrangères) qui, jusqu’il y a peu, se complaisaient dans la gloire d’un boom sans précédent et dans l’aura de l’accord nucléaire avec Washington, sont maintenant frénétiquement partis à la recherche de boucs émissaires sur le plan économique aussi bien que social. Le ton suraigu avec lequel le Premier Ministre Manhoman Singh a prévenu les « voisins » de l’Inde de ce qu’ils vont devoir payer, montre bien le désespoir de l’establishment indien. L’idée de sonner le tambour de guerre jingoïste par quelques singeries emphatiques a peut-être traversé les esprits des pouvoirs en place afin de les préserver de la déroute électorale lors des prochaines élections provinciales et, surtout, lors de l’élection générale de la moitié de l’an prochain.

    Le BJP et ses sbires, qui se préparent en ce moment à un come-back à l’échelle nationale lors des prochaines élections générales, vont utiliser le sentiment de chagrin et de désespoir qui vit actuellement afin de rallumer le feu communautaire et ainsi prendre avantage de la crise sociale.

    La récession qui s’est déjà bien installée dans l’économie va encore plus dévaster les vies des travailleurs pauvres, des paysans et des classes moyennes dans les semaines et mois qui viennent. La période à venir exige toute la combativité que la classe ouvrière peut rassembler afin de défendre les intérêts des travailleurs et des pauvres. La nécessité du moment, c’est l’unité de classe. Nous appelons tous les travailleurs, qu’ils soient hindous, musulmans, chrétiens ou sikh, à être vigilants et unis afin de contrecarrer toute tentative de diviser leur classe sur des bases communautaires sanglantes.

    Les syndicats et organisations de travailleurs et de communes doivent agir pour vaincre ces tentatives sinistres de diviser pour régner dans le but d’en tirer un profit politique.

    Nous exigeons:

    • La justice pour les personnes affectées et de vraies compensations pour les victimes et pour leurs familles
    • Des comités de quartiers des travailleurs et des pauvres afin de défendre les zones affectées par des attentats et des émeutes
    • Non au terrorisme !
    • Une lutte unie et commune des travailleurs et des pauvres pour la justice, contre l’exploitation et la pauvreté
    • Aucune confiance dans les forces étatiques officielles. Le droit pour les agents de police et des forces auxiliaires à se syndicaliser et à élire des représentants aux comités régionaux
    • La fin du capitalisme qui engendre le communautarisme et le terrorisme !
    • Un socialisme démocratique, seule alternative
    • Que soient chassés du gouvernement le Congrès, le BJP et les autres partis qui défendent le capitalisme, et n’offrent aucune alternative
    • L’édification d’un nouveau parti des travailleurs de masse
  • [video] Interview de Jagadish (New Socialist Alternative) sur la situation en Inde

    Lors de la réunion du Comité Exécutif International du Comité pour une Internationale Ouvrière, nous avons discuté avec Jagadish, de notre organisation-soeur en Inde. Cette interview est intéressante pour avoir une meilleure compréhension du contexte de la situation actuelle en Inde. L’interview a été réalisée avant les évènements de Mumbai.

  • Kazakhstan: Appel à la solidarité : protestons contre l’arrestation de Ainur Kurmanov

    Un membre du CIO attaqué par la police et arrêté

    Mercredi 17 décembre, dans la Cour Régionale Spéciale de Almaty (la plus grande ville du Kazakhstan, avec 1 300 000 habitants), le Juge Turgumbayev a une fois de plus condamné Ainur Kurmanov (membre de "Résistance Socialiste" – section du CIO au Kazakhstan) à 15 jours d’ « arrestation administrative ». Ceci signifie qu’il sera enfermé jusqu’après le Nouvel An.

    Yuri Milchevskii, Socialist Resistance (CIO-Kazakhstan)

    Au cours d’un meeting sur la Place Neuve de Almaty, organisé par des personnes qui ont perdu leurs économies et dont les hypothèques ont été annulées à cause de la crise économique qui s’aggrave au Kazakhstan, Ainur a été vicieusement attaqué par une brigade spéciale de la police, organisée pour casser toute manifestation pacifique dès qu’elle apparaît. Les policiers ont brisé ses lunettes, l’ont frappé aux jambes, et ont tenté de l’arrêter sur le champ, mais ont dû se replier grâce à la résistance des autres manifestants qui ont bondi à la rescousse d’Ainur.

    Après qu’Ainur ait calmé les manifestants et que ceux-ci soient rentrés chez eux, la police a honteusement profité de cet instant pour arrêter Ainur et l’emmener au poste de police de Bostandytskoye où, sans lui donner aucune explication, il a été détenu de 11 h du matin jusqu’au soir. Il a fallu tout ce temps à la police pour organiser vite fait un tribunal et un « jugement ». Aucune preuve n’a été fournie par la police, qui a présenté de faux témoins, et l’avocat d’Ainur s’est vu refuser l’accès au tribunal.

    Effrayés par un jugement honnête et ouvert, les autorités municipales, d’une manière couarde et cachée, ont une fois de plus enfermé ce combattant pour la cause ouvrière, sans aucune considération pour les lois pourtant déjà injustes en vigueur au Kazakhstan.

    Ainur sera en prison jusqu’au Nouvel An, et aura besoin d’un soutien moral et d’informations.

    Nous vous prions d’envoyer des protestations urgentes demandant la relaxation immédiate d’Ainur, aux adresses suivantes :

    • Le Procureur d’Almaty : gp-rk@mail.online.kz
    • L’ambassade du Kazakhstan (Belgique : kazakstan.embassy@swing.be ; France : nfo@amb-kazakhstan.fr)

    Sans oublier d’envoyer une copie de vos lettres de protestations, ainsi que des messages de soutien, à l’adresse : bolshevik1917@list.ru

  • Caucase : Les racines de la crise

    La Géorgie a été récemment le théâtre de violences qui ont impliqué les forces armées géorgiennes et les forces séparatistes d’Ossétie du Sud assistées par les forces armées russes. La région du Caucase reste une poudrière, avec l’Abkhazie et la Tchétchénie comme autres points de tensions indépendantistes. Ces conflits ont comme toile de fond l’affrontement pour le contrôle géostratégique de cette région.

    Par Alain, MAS-Namur

    Tandis que les Etats-Unis soutiennent le gouvernement pro-occidental de Sakhachvili, la Russie soutient les forces séparatistes. Les racines du conflit remontent à l’indépendance de la Géorgie. Le premier président, Zviad Gamaskhurdia, a profité du sentiment d’opposition au régime stalinien et centralisateur de Moscou pour accéder au pouvoir et a restauré le capitalisme. Le pays s’est alors économiquement effondré (la production nationale a chuté de 70%).

    Très vite des dissensions sont apparues au sein du gouvernement sur le rythme de restauration du capitalisme. Pour faire face à la crise et détourner les critiques, le gouvernement de Gamaskhurdia a lancé une campagne nationaliste avec comme slogan « la Géorgie au Géorgiens » alors que 30% de la population étaient des allochtones. Les ethnies non-géorgiennes (ossètes, abkhazes,…) se sont donc senties menacées.

    Il a manqué à la classe ouvrière une organisation capable de proposer une orientation révolutionnaire basée sur l’unité de la classe ouvrière qui aurait été une alternative au stalinisme et au capitalisme, un socialisme véritable basé sur la démocratie ouvrière. Au lieu de cela le capitalisme a été complètement restauré et le gouvernement a pu diviser les travailleurs sur base ethnique, ce qui est à la base de nettoyages ethniques barbares et d’attaques sanglantes comme celles de cet été.

    La situation présente met aussi en lumière toutes les contradictions entre les grandes puissances. La Russie, qui a toujours rejeté toute forme d’autonomie dans le cas de la Tchétchénie et du Kosovo, soutient le droit à l’auto-détermination des populations abkhazes et ossètes du Sud et reconnaît les déclarations d’indépendance de leurs dirigeants séparatistes tandis que les Occidentaux qui chantaient ce même droit pour le Kosovo exigent aujourd’hui le respect de l’intégrité territoriale géorgienne.

  • Réélection de “Long Hair” Leung Kwok-hung

    Hong-Kong

    Grands gains pour la “Ligue des Sociaux-Démocrates” lors des elections générales.

    Les élections du dimanche 7 septembre du Conseil Législatif ou Legco, le pseudo-parlement de Hong Kong, ont été un sévère coup porté au Parti Libéral, parti de droite, qui a été massacré lors de ces élections et a été rayé de la carte. Mais elles ont aussi constitué une victoire importante pour la Ligue des Sociaux-Démocrates (LSD), la force la plus à gauche à s’être présenté à ces élections. La LSD a vu sa représentation monter de deux à trois sièges. La participation à été inférieure au dernier suffrage de 2004 – autour de 45% cette fois-ci. Ceci reflète la colère croissante parmi les travailleurs et la jeunesse vis-à-vis des salaires, du prix des services publics et des privatisations. Au total, en présentant 5 candidats, la LSD a reçu presque 153.000 voix. C’est là un résultat stupéfiant qui représente environ 10% des voix (1,52 million).

    Article issu de chinaworker.info

    Ces résultats sont extrêmement significatifs en dépit de la nature limitée et antidémocratique de la « démocratie parlementaire » de Hong Kong. Le gouvernement de la Région Administrative Spéciale n’est pas élu mais nommé. Le régime chinois dirige Hong Kong par un Chef de l’Exécutif à ses ordres, Donald Tsang, dont les politiques peuvent à peine être contrôlées par le Legco (une majorité des deux tiers est nécessaire pour un véto). Cet arrangement est très commode pour la classe de chefs d’affaires qui dirige l’économie de Hong Kong ainsi que pour ses alliés du gouvernement « communiste » de Chine. Malgré le fait que ces élections se soient déroulées si peu de temps après les jeux olympiques et la vague de nationalisme chinois qui a déferlé jusqu’à Hong Kong, les élections de dimanche dernier ont été peu confortables pour l’administration Tsang – dont le soutien publique est à son niveau le plus bas – ou pour Pékin. Dans les 30 collèges électoraux géographiques qui font partie du Legco, les pan-démocrates ou « l’opposition », comme ils sont également connus dans les médias, ont augmenté leur représentation de 18 à 19 sièges. L’étiquette de pan-démocrate se rapporte à une constellation de partis et de groupes qui exigent le suffrage universel – ce n’est pas un bloc ou une alliance électorale formelle. Le soutien au régime est issu des quartiers les plus riches, où l’on trouve les médecins, les avocats, les banquiers et les promoteurs immobiliers. Cela illustre quelle classe à Hong-Kong est proche de Pékin.

    Ce résultat s’oppose à ce qu’avaient prévu les commentateurs bourgeois. Ils avaient en particulier prédit la chute de l’élu socialiste le plus populaire du LSD, « Long Hair Leung Kwok-hung (notamment le Wall Street Journal du 7 septembre 2008. Une dépêche de l’agence de presse AFP prévoyait avec plaisir le jour des élections que « Long Hair » pourrait « sombrer dans l’obscurité politique ». En réalité, il a été réélu avec une marge confortable, récoltant presque 45.000 voix, arrivant ainsi en seconde place dans le collège électoral où il s’était présenté. Le fait que les travailleurs, les bas salaires et les étudiants en lutte aient voté pour un socialiste comme « Long Hair » n’a fait que conforter les riches de leur droit de s’opposer au suffrage universel et à n’importe quelle extension des droits démocratiques.

    Les thèmes sociaux étaient dominants

    De même, les stratèges de Pékin étudieront à n’en pas douter ces résultats électoraux avec la plus grande attention et la plus grande inquiétude. L’homme de Pékin à Hong Kong n’est autre que Xi Jinping, l’héritier présumé assurer la présidence de la Chine après que Hu Jintao se soit retiré en 2012. Le fait que plus de « modérés », c’est-à-dire des « démocrates » pro-capitalistes, aient perdus du terrain pour les « sociaux-démocrates » les plus radicaux qui se sont clairement positionnés contre les privatisations et ont appelé à l’instauration d’un salaire minimum illustre le danger que court Pékin. Les gains du LSD illustrent que les habitants ordinaires de Hong-Kong voient la question de la démocratie comme étant fortement liée aux améliorations sociales nécessaires – un salaire décent, de véritables emplois et un secteur public plus fort et plus juste.

    « Notre groupe n’est pas encore un parti, mais une alliance » a déclaré « Long Hair » à chinaworker.info. « Mais maintenant nous devrons avoir des discussions au sujet de la façon de développer ceci à l’avenir. Une chose que nous avons à discuter discuterons est la nécessité d’une section jeune pour travailler dans l’esprit pionnier de la social-démocratie d’il y a 100 ans », a-t-il ajouté.

    Chinaworker.info envoie ses félicitations à Lon Hair et à ses camarades pour cet impressionnant résultat électoral extrêmement significatif. Nous, ainsi que tous les socialistes, suivrons ces développements et ces discussions avec grand intérêt. Une analyse complète des élections de Legco apparaîtra bientôt sur chinaworker.info.

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