Category: Afrique

  • Nigéria. Pour la libération immédiate des manifestants emprisonnés!

    Appel international en solidarité avec le Democratic Socialist Movement (section du Nigéria du CIO).

    Le Democratic Socialist Movement (DSM) condamne les arrestations et la détention de 6 militants socialistes ainsi que la dispersion violente de la manifestation organisée par l’ United Action for Democracy par la police ce mercredi 3 décembre à Lagos.

    Parmi ceux arretés, il y a Bamidele Ature, membre de l’UAD; Dagga Tolar, membre de la direction du DSM et éditeur du Socialist Democracy (le journal publié par le DSM); Wale Balogun, membre de la direction du National Conscience Party (NCP), et trois autres activistes dont les noms ne nous sont pas encore parvenus. Les six sont pour le moment détenus dans le «State Police Criminal Investigation Bureau » à Panti, Lagos.

    Avant d’arrêter ces activistes, la police a usé d’une forte violence pour disperser la manif. Les activistes arretés ont été brutalisés par les policiers qui les ont frappés de manière répétée avec le bout en bois de leur fusils.

    Nous condamnons aussi l’assault de la police sur plusieurs journalistes.

    Cette attaque vicieuse de la police ayant agi selon les instructions du gouvernement Obasanjo sur les droits démocratiques de se rassembler et de s’exprimer, est une expression de l’intolérance grandissante du régime et sa détermination de supprimer par la force si nécessaire toute forme d’opposition à la politique néo-libérale du FMI, de la banque mondiale et de l’OMC. Cette politique capitaliste anti-pauvre et impopulaire entraine des privatisations dans les services publics, les services sociaux comme l’éducation et la santé, l’incessante augmentation du prix de l’essence, et des attaques sur les droits démocratiques et syndicaux des travailleurs.

    Nous demandons la libération immédiate et inconditionnelle de ces activistes emprisonnés et la fin des violations des droits légitimes des travailleurs par le régime d’Obasanjo.

    Finalement, nous (DSM) appellons les syndicats, le NLC, le NCP, la NANS (association nationale des étudiants du Nigéria), et les travailleurs et jeunes activistes à commencer à travailler pour construire un grand mouvement de masse des travailleurs, des pauvres et de la jeunesse pour s’opposer non pas seulement au régime d’Obasanjo mais à toutes les politiques antisociales et les gouvernements des classes dirigeantes partout dans le monde.

    Au lieu de remplacer ces politiques et gouvernements capitalistes qui sont la source même de la misère et la pauvreté sans fin de la majorité de la population, il est temps que la classe ouvrière et ses organisations commencent à construire une alternative politique indépendante qui devra diriger les luttes vers une transformation socialiste de la société sans laquelle il ne pourra jamais avoir de solution à l’oppression économique et politique de la classe ouvrière.

    Envoyez des lettres de protestation à l’ambassade du Nigéria de votre pays pour demander l’abandon immédiat des charges contre les détenus. Envoyez aussi des lettres de protestation au mail suivant : dsmcentre@hotmail.com

    Segun Sango

    General Secretary, DSM

  • Nigéria: L’annonce d’une grève fait reculer le gouvernement

    En juin de cette année, l’économie nigériane était paralysée par une grève générale. La raison de cette action de masse: la proposition d’augmenter le prix des carburants de 54%. L’explosion de colère des ouvriers nigérians, qui s’est traduite par des protestations de masse et des grèves, a forcé le gouvernement – qui travaille main dans la main avec l’industrie pétrolière – à réduire la hausse des prix. Cette "demi-concession" visait à faire retomber la colère de la population afin de pouvoir exécuter plus tard les mesures prévues. Le gouvernement se trompait lourdement en s’imaginant qu’il pourrait reculer pour mieux sauter…

    Laurent Grandgaignage

    Fin septembre, une nouvelle tentative d’appliquer la hausse des prix s’est heurtée à la même réaction de colère généralisée. Dès l’annonce de la mesure, la principale confédération syndicale, le NLC, annonçait une grève générale à partir du 10 octobre. Un comité de mobilisation s’est formé dans lequel on retrouvait non seulement les syndicats et les partis politiques, mais aussi les organisations étudiantes et les mouvements de défense des droits de l’homme. Le Democratic Socialist Movement (DSM), notre organisation soeur au Nigéria, jouait un rôle important dans la mobilisation pour une plate-forme plus large qui organise les ouvriers. Avec le DSM et ses membres dans les syndicats, le National Conscience Party (dans lequel nous travaillons) et les mouvements étudiants.

    Quelques heures avant le début de la grève, elle était annulée par le NLC: le gouvernement venait de retirer sa nouvelle hausse des prix. Malgré cette victoire, la décision unilatérale du NLC n’est pas exempte de critique: elle a été prise sans aucune concertation démocratique avec les organisations de la plate-forme de mobilisation. De cette manière, le NLC a laissé tomber les organisations militantes, ce qui n’est pas de nature à jeter les bases d’une plate-forme solide et à tisser des liens de solidarité avec les gens qui ne sont pas organisés dans les syndicats.

    La lutte contre la politique antisociale et les multinationales pétrolières est loin d’être gagnée. Le gouvernement peut toujours restreindre la distribution de carburant jusqu’à ce que les consommateurs se résignent à la hausse des prix. Mais si les travailleurs se montrent déterminés à passer à l’action de façon organisée, même la menace d’action peut forcer le gouvernement à faire des concessions.

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