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Combattons la pauvreté, pas les pauvres!
Une septantaine de personnes s’est réunie devant l’Hôtel de Ville de Namur le jeudi 24 avril suite à un appel de la section namuroise du PSL. L’action visait à dénoncer l’intention de la majorité communale d’interdire la mendicité dans le centre-ville. Des militants de plusieurs partis de la gauche radicale et du milieu associatif ont été rejoints par des jeunes et de simples passants pour empêcher la ville de mettre en place ses mesures antisociales.
Par Pierre (Namur)
A Liège avec l’interdiction de la soupe populaire, à Andenne où la police peut désormais « saisir » l’argent récolté par les mendiants, à Charleroi avec des artistes de rues qui doivent au préalable être jugés par une commission… Les mesures communales visant à réprimer les mancheurs se succèdent, concoctées par ces mêmes partis traditionnels qui organisent notre misère à d’autres niveaux de pouvoir. A l’heure où plusieurs dizaines de milliers de chômeurs vont voir leur allocation s’évaporer et où les CPAS tirent la sonnette d’alarme, on assiste à une répression croissante des pauvres. Nos bourgmestres veulent des « smart cities » : des villes en concurrence entre elles qu’ils veulent vendre aux riches, aux investisseurs, aux touristes, et où les pauvres n’ont donc qu’à se faire plus discrets.
A Namur, après une campagne électorale basée sur les thèmes du « respect » et de la « qualité de vie », le ton a vite été donné dès l’installation du conseil communal : remplacement d’un seul départ à la pension sur deux chez les fonctionnaires communaux, refus de toute discussion à propos de la revalorisation salariale de 1% demandée depuis de nombreuses années, lancement du projet de construction d’un centre commercial malgré les innombrables voix s’y opposant,… Une vision néolibérale de la ville que la majorité communale ne veut pas entendre contester : l’interpellation citoyenne déposée par une ASBL de lutte contre la pauvreté en vue du conseil communal de ce 24 avril a été refusée sous prétexte qu’elle manquait de neutralité !
Ce rassemblement a été un succès. D’abord parce que ce type d’action ne se voit pas très souvent à Namur, et que ses conseillers communaux n’ont pas l’habitude de se faire chahuter. Ensuite, parce qu’il semble qu’elle a provoqué des remous dans la majorité, certains de ses élus s’opposant désormais à la mesure. Enfin, parce qu’elle a permis de rassembler différentes composantes de la vraie gauche et d’associations de lutte contre la pauvreté, et nous a permis de prendre contact avec plusieurs jeunes venus sur base du bouche-à-oreille avec lesquels nous sommes maintenant en discussion.
Rien n’est gagné pour autant et il est possible que le collège revienne à la charge, mais les organisations présentes sont d’accord d’organiser de nouvelles actions d’une autre ampleur si nécessaire. Au PSL nous mettons constamment en avant la nécessité d’un front de résistance face aux mesures d’austérité et nous pensons que ce genre d’action peut en poser les bases. A tous niveaux de pouvoir et quel que soit les résultats des élections du 25 mai, notre capacité à bloquer les attaques antisociales va dépendre du niveau d’organisation et de cohésion des militants – politiques, associatifs et syndicalistes – de gauche combattifs.