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Sri Lanka’s Killing Fields: Les crimes de guerres impunis
Cela fait près de trois ans que le régime du Sri Lanka a déclaré sa victoire contre le LTTE, les Tigres de libération de l’Îlam Tamoul. Cette prétendue victoire a coûté la vie d’au moins 40.000 civils tamouls lors de sa dernière phase, des centaines de milliers de personnes ont été parquées dans des camps de concentration et des milliers de personnes manquent toujours à l’appel. Le Nord et l’est du Sri Lanka sont toujours sous contrôle et occupation militaire. Les blessures sont profondes, le sang est encore frais, la souffrance est insupportable.
Manny Thain, secrétaire de la campagne Tamil Solidarity
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Socialisme 2012 Le dimanche 29 avril, différentes commissions sont prévues de 10h à 12h30. L’une d’elle sera consacrée à cette question, avec la projection du documentaire “Sri Lanka’s killing fields”, suivie d’un débat.
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La chaîne britannique Channel 4 est l’une des rares voix à s’être élevée contre le régime du président Mahinda Rajapaksa et ses crimes. Le 14 mars dernier, elle a consacré un second documentaire à cette guerre et à ses conséquences : Sri Lanka’s Killing Fields: War Crimes Unpunished (film qui sera projeté durant le week-end Socialisme 2012 des 28 et 29 avril prochain).
Les images horribles de ce documentaire montrent notamment l’attaque d’un convoi d’aide alimentaire des Nations Unies, pris au piège au sein d’une zone qui était sensée être protégée avec des centaines de milliers de civils. Malgré l’envoi des coordonnées GPS, les installations de l’ONU ont continué à être bombardées. Après que le personnel des Nations Unies ait frénétiquement appelé la Haute Commission australienne à Colombo (la capitale du Sri Lanka), le bombardement a évité l’ONU, mais s’est poursuivi dans la zone de cessez-lefeu, contre les civils. De toute évidence, les autorités avaient une connaissance directe de la situation et l’armée savait ce qu’elle bombardait.
À la mi-avril 2009, l’armée sri lankaise a franchi la zone de cessez-le-feu en son milieu, sous le prétexte d’une ‘‘opération de sauvetage d’otages’’. En réalité, c’était une attaque militaire de grande envergure.
Des dizaines de milliers de personnes ont été parquées dans de gigantesques camps de détention. Le 22 avril, le porte- parole de l’armée a insisté sur le fait qu’aucune artillerie lourde n’avait été utilisée et qu’aucun civil n’avait été tué. Mais selon l’ONU, le nombre de décès a au moins atteint les 15.000 personnes lors de cette attaque.
Le régime sri lankais a délibérément sous-estimé le nombre de personnes tuées ou prises au piège. Les données de l’ONU affirment qu’à la fin du mois d’avril, plus de 125.000 personnes étaient toujours prises au piège, mais le président Rajapaksa déclarait au même moment à CNN qu’il n’y avait que 5 à 10.000 personnes détenues.
Le 3 mai, la zone de cessez-le-feu était à peine plus large qu’un kilomètre. Les hôpitaux de campagne, accablés de morts et de mourants, ont été bombardés tandis que le régime refusait d’accepter une intervention de la Croix-Rouge. Les combattants des Tigres Tamouls capturés ou qui s’étaient rendus ont été exécutés et les militantes féminines ont subi des violences sexuelles et des mutilations abominables. Channel 4 a notamment souligné l’exécution de Balachandran Prabhakaran, le fils de 12 ans du dirigeants des Tigres Tamouls, de plusieurs balles dans le corps.
Considérations géopolitiques
Sir John Holmes, alors à la tête des opérations humanitaires de l’ONU, a admis que le régime de Rajapaksa s’est joué de l’ONU. Il savait que, pour des raisons géopolitiques et commerciales, aucun gouvernement n’était prêt à condamner les massacres. Selon M. Holmes, le feu vert était implicite et le régime a pu poursuivre sa politique brutale en toute impunité.
Lors de la réunion du Commonwealth de 2011, en Australie, le président Rajapaksa a serré la main de la reine Elizabeth II, et le Sri Lanka a été désigné comme lieu de rencontre de la prochaine réunion de 2013. Il n’est pas étonnant que son régime se sente libre d’assassiner…