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Tag: San Francisco
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Un chanteur homophobe au festival de Dour – EGA ne l’accepte pas !
Il y a quelques jours, les organisateurs du festival Couleur Café avaient été contraints d’annuler le concert de Beenie Man, réputé pour ses propos homophobes. Cette fois-ci, c’est le chanteur de reggae jamaïcain Capleton, qui aime se faire appeler « le prophète », qui est dans la ligne de mire des associations LGBT. En cause, certaines paroles de ses chansons qui appellent carrément à la crémation des homosexuels. Le chanteur homophobe s’est finalement produit sur la scène de Dour ce dimanche 18 juillet 2010 grâce au soutien d’un député CDH et d’une ministre PS. Les Etudiants de Gauche Actifs militent comme chaque année contre l’homophobie sur les différents festivals cet été.
par Pablo V. (Bruxelles)
Des organisateurs peu crédibles !
Pris à partie par les associations LGBT, les organisateurs affirment qu’ils ont pris des mesures pour que le prophète Capleton ne présente pas de chansons à caractère homophobe à Dour. ‘‘Hypocrisie, c’est de l’éthique à bas prix !’’, crient les associations. ‘‘C’est évident que pour préserver son accès aux scènes européennes et américaines, le chanteur jamaïcain signe de temps à autres de tels contrats.’’ En effet, à la suite d’annulations de différents concerts en 2005 à Lille, Toulouse, Reims, en Suisse, à San Francisco, New Orleans et West Hollywood, ‘Le prophète’ Capleton a signé une déclaration par laquelle ‘‘il se désole que ses chansons aient pu être mal interprétées.’’ Or, en décembre de la même année, il récidivait lors d’un concert en Jamaïque. La situation la plus ridicule arriva en août 2004 lorsque Virgin Records diffusait une note d’excuse officielle au nom de Beenie Man, juste avant sa tournée Américaine. Le lendemain, l’agent de Beenie Man démentait la véracité de cette note d’excuses sur les ondes d’une radio Jamaïcaine. On voit bien que les messages officiels ne sont envoyés que pour assurer un maximum d’entrées à ce genre d’évènement.
Un chanteur plus qu’homophobe !
En 14 ans, Capleton a écrit 29 chansons homophobes dont certaines appellent ouvertement au meurtre des homosexuels. En 2001, Capleton obtient un énorme succès avec Bun Out Di Chi Chi, où le refrain va comme suit ‘‘Démembrer-les avec une machette, couper, poignarder, fusiller-les.’’ Ou encore dans Woah : ‘‘Les sodomites et les pédés, moi je les flingue.’’ On peut aussi l’entendre chanter dans Hang Dem Up : ‘‘L’homosexualité est contre l’humanité ! Brûlez les gays ! Saignez-les ! Je tire sur les sodomites et les pédés. Tu devrais savoir que Capleton brûle les anormaux ! Le même feu s’applique aussi aux lesbiennes ! Etranglez et pendez tous les anormaux qui viennent ici. La terre mère dit qu’aucun ne doit survivre.’’
Des appels au meurtre qui font mouche en Jamaique !
Dans un témoignage pour Amnesty International, un homosexuel se rappelle la mort tragique de son copain en 2003 : ‘‘Il devait être 2 heures du matin, mon ami se trouvait dans une boite. Il s’amusait et dansait. À un moment, il a reçu un coup derrière la tête, et quand il se retourna, ses agresseurs lui ont tiré 3 balles au visage. Lorsqu’il s’écroula sur le sol, ils continuèrent de lui tirer dessus. Ils m’ont ensuite dit que j’étais le prochain, en ajoutant «vous devez tous mourir.»’’ En juin 2004, Brian Williamson, fondateur d’une association LGBT, se fait sauvagement assassiner à son domicile. L’autopsie révélera que 77 coups de machettes et de couteau ont été trouvés sur son cadavre, dont plusieurs au visage. En décembre 2005, un jeune gay se noie au port de Kingston en voulant échapper à un attroupement qui le poursuivait en lui criant ‘‘sale pédé’’ et en le menaçant de mort.
N’oublions pas que la Jamaïque a toujours dans son code pénal une vieille loi britannique, qui date de 1864, qui permet une peine de dix ans de prison pour les hommes qui ont (ou sont même soupçonnés) d’avoir des rapports sexuels avec un autre homme.
‘‘Out of the Closets and into the Streets !’’
En moins d’une semaine, plus de 2.700 personnes se sont indignées de la présence du Prophète au festival de Dour. Des badges contre l’homophobie ont aussi massivement été distribués par les associations à l’entrée de son concert. En effet, les demandes insistantes de nombreuse associations LGBT et des droits de l’homme (Arc-en-ciel, Tjenbé Rèd, Stop Murder Music, Amnesty…) de ne pas laisser de tels propos s’exprimer librement, sont malheureusement restées lettres mortes. Le chanteur homophobe s’est finalement produit à Dour. En effet, Carlo Antonio, l’organisateur du festival de Dour, qui est aussi député CDH à la Communauté française, a refusé de déprogrammé le chanteur homophobe. Parmi les différents sponsors de ce festival, on retrouve pêle-mêle une ministre PS (Eliane Tillieux), la banque Dexia, Belgacom, Coca-cola, RedBull et Jupiler. Cet été, on voit que certains n’hésitent pas à surfer sur la haine des homosexuels afin de récolter quelques milliers d’euros. A 120€ la place, on comprend l’acharnement des organisateurs à vouloir défendre ‘Le Prophète’ homophobe.
Le problème c’est que dans une société qui se nourrit de la division et qui n’a d’yeux que pour les bénéfices, l’homophobie ne peut pas disparaître d’un simple claquement de doigt. Nous continuerons de lutter contre toute forme de discriminations, pour les droits LGBT et pour une société basée sur les besoins de tous et non sur les profits de quelques organisateurs de festivals pour en finir avec l’homophobie ! Rejoignez-nous !
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Gay Pride : 800.000 personnes à Paris contre l’homophobie
Ce samedi 26 juin, les rues de la capitale accueillaient l’édition 2010 de la Gay Pride, dans une ambiance électrique et combative. Plus de 800.000 personnes ont ainsi défilé sous le drapeau arc-en-ciel ! Le mot d’ordre était clair : «Violences, discriminations, ASSEZ! Liberté et Egalité, partout et toujours.» Les principales revendications mises en avant cette année : le droit au mariage et à l’adoption, ainsi que la lutte contre la violence homophobe et les discriminations, revendications à la justesse cruellement illustrée le soir même : un homme s’est en effet fait poignardé.
Par Pablo V. (Bruxelles)
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Après 40 ans de Gay Pride, la lutte continue
La fin des années ‘60 a été riche en luttes : mai 68, mobilisations anti-guerre, Printemps de Prague, mouvement noir,… C’est dans ce contexte de luttes que naissent les émeutes de Stonewall à New York, luttes qui symbolisent le début du mouvement LGBT.
Par Julien (Bruxelles)
A l’époque, les LGBT n’avaient légalement aucun droit et les descentes homophobes de flics étaient fréquentes. Le 28 juin 1969, un raid un peu plus violent que d’habitude au Stonewall va amener les LGBT à se mobiliser contre les attaques policières et les lois homophobes. En solidarité avec les mouvements afro-américains, des slogans comme ‘‘Gay Power’’ et ‘‘Gay is good’’ seront criés à chaque manifestation. Le Gay Liberation Front fut fondé par les militants LGBT de l’époque à New-York et s’étendra très vite au Canada, en Australie et dans beaucoup de pays européens. Très vite est née une collaboration pratique entre le GLF, les Blacks Panthers et les mouvements anti-guerre.
Cette année, cela fera 40 ans que la première Gay Pride a été organisée à New-York. Le but était clairement de revendiquer des droits. Aujourd’hui, le milieu gay est beaucoup trop cher et beaucoup de LGBT en sont exclus. La Gay Pride est hélas essentiellement devenue l’opportunité de faire de l’argent et l’aspect revendicatif est de plus en plus mis de côté.
(Petit) tour du monde de l’homophobie
- 8 pays dans le monde exécutent des homosexuels.
- L’homosexualité est punie par la loi dans une soixantaine de pays.
- Aux Etats-Unis, les homosexuels sont exclus de l’armée. “Nous n’avons pas été en mesure d’empêcher le massacre de Srebrenica en Bosnie parce que l’armée était composée de soldats gays” se justifie un ancien commandant des forces de l’Otan.
- Il est légal de licencier pour homosexualité dans 30 Etats américains.
- Pour le numéro deux du Vatican, les multiples scandales de pédophilie qui secouent l’Eglise catholique sont liés à l’homosexualité et non au célibat des prêtres.
- Dans les pays de l’Europe de l’Est, les Gay Pride sont violemment réprimées.
A lire également:
- DOSSIER: l’égalité reste à gagner!
- DOSSIER: Histoire du mouvement LGBT – Les émeutes de Stonewall – 1969
- Deux réfugiés LGBT agressés à Bruxelles
- Répression des LGBT en Europe de l’EST
- Les propos de Léonard font réagir le mouvement LGBT
- Les droits des LGBT avant et maintenant
- Luttons contre l’homophobie! – Interview d’une camarade brésilienne
[/box]A côté de chars publicitaires, se trouvaient de nombreuses associations LGBT telles que ACT UP, SOS homophobie,… mais aussi les syndicats (CGT, CFDT…), l’ensemble de l’opposition (NPA, PCF, Parti de Gauche, Europe Ecologie, PS,…), d’anciens militants du FHAR (le front homosexuel d’action révolutionnaire), ainsi qu’une soixantaine d’associations diverses (sans-papiers, sportifs, policiers,…). La commission LGBT du PSL-LSP participait également à l’évènement, aux côtés de nos camarades français de la Gauche Révolutionnaire, courant du NPA.
Pour beaucoup, c’était l’heure de faire le bilan du gouvernement Sarkozy. En effet, aucune promesse de campagne n’a été respectée au point que GayLib (mouvement pourtant associé à l’UMP) s’est attaqué frontalement au gouvernement («Assez de promesses, l’égalité maintenant!») Au niveau européen aussi, avec l’aide du PPE et du Saint Siège, la majorité présidentielle s’est singularisée dans son opposition virulente au projet de loi visant simplement à combattre les discriminations homophobes au sein de l’Union. Pourtant, il s’agit bien d’une urgence. Selon une étude menée par la Halde en 2006, 85% des homosexuels se disent victimes de discriminations voilées (dénigrement ou rejet), et 40% d’entre eux affirment subir des discriminations ouvertes (blagues, insultes, harcèlement, voire violences physiques), émanant, la plupart du temps, de collègues. Les coupes budgétaires et l’austérité que nous annonce Sarkozy ne devrait pas améliorer cette situation, bien au contraire.
Un homme poignardé en pleine Gay Pride cette année !
La Gay Pride battait son plein dans le quartier du Marais à Paris, lorsque, vers minuit, un homme d’une quarantaine d’année s’effondre. Il s’est fait poignarder. Au même moment, une fusillade éclate à San Francisco blessant 3 personnes (dont une grièvement) dans une attaque terroriste contre la Gay Pride californienne. Ces attaques homophobes montrent que si aujourd’hui, pour certains, affirmer son orientation sexuelle est devenu moins complexe que par le passé, pour les autres, cette même affirmation peut devenir synonyme de violence et d’oppression. Par ailleurs, on se rappelle tous des dernières Gay Pride en Europe de l’Est et en Russie, où les militants LGBT devaient à la fois esquiver les coups de matraque de la police et les cocktails molotov lancés par des fascistes et des extrémistes religieux. Pire encore, les homosexuels sont actuellement persécutés dans plus de 60 pays dans le monde (prison à vie, coups de fouet…) et sont encore condamnés à la peine de mort dans huit pays. Dans un tel contexte, on ne peut pas rester les bras croisés.
Néanmoins, la violence homophobe n’est pas inéluctable !
Il y a fort à parier, par ailleurs, que la crise qui fragilise les plus opprimés à travers la destruction d’emploi, des services publics et d’éducation aura des conséquences sur les LGBT. A l’inverse, la défense des droits sociaux, le partage du temps de travail pour travailler tous, la garantie d’un logement décent,… permettrait sans doute de briser cet engrenage de tensions au sein de la société, et d’en finir avec la logique du « diviser pour mieux régner » chère à Nicolas Sarkozy et autres PPE.
C’est pourquoi nous devons nous organiser pour résister à la violence homophobe, tout en construisant un rapport de force avec les travailleurs pour changer la société. Si pour vous aussi, ne rien faire, c’est laisser faire, alors rejoignez le PSL et sa commission LGBT. Samedi, nous avons par exemple tenu un stand avec de nombreuses brochures sur l’histoire du mouvement LGBT, Stonewall, avec notre organisation sœur en France (la Gauche Révolutionnaire) lors de la Gay Pride parisienne. Une initiative encourageante des deux côtés de la frontière !
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Histoire du mouvement LGBT – Les émeutes de Stonewall – 1969
Pour fêter les 40 ans des évènements de Stonewall, autrement dit la naissance d’un mouvement gay international, le PSL publie un article de Lionel Wright paru originellement dans le magazine de notre organisation-sœur en Angleterre, Socialism Today. Partant des émeutes de Stonewall, cet article nous livre un portrait d’une brulante actualité sur la lutte des LGBT’s, de 1969 à nos jours.
Dossier par Lionel Wright
Un événement somme toute assez banal s’est déroulé il y a 40 ans, plus exactement le 27 juin 1969 à Greenwich Village, dans l’Etat de New York, un événement qui était arrivé des milliers de fois auparavant à travers les Etats-Unis au cours des décennies précédentes. Ce jour là, la police a fait un raid contre un bar gay.
Dans un premier temps, tout s’est déroulé de manière bien réglée, selon un rituel consacré par l’usage. Sept inspecteurs en civil et un officier en uniforme sont entrés dans le bar. Directement, le personnel du bar a cessé de servir les boissons, diluées dans l’eau et excessivement chères, tandis que leurs patrons mafieux, en toute hâte, enlevaient les boîtes de cigare qui servaient de caisses enregistreuses. Les officiers ont exigé les papiers d’identité des clients et les ont ensuite escortés à l’extérieur, jetant certains dans les "paniers à salade" qui stationnaient dehors et poussant violemment d’autres hors du trottoir.
Cependant, à un certain moment, les soi-disant contrevenants ont décidé de ne plus se laisser faire et ont commencé à résister. Le débat fait toujours rage : quel est l’incident réel qui a suscité l’émeute? Etait-ce une lesbienne habillée en homme qui a résisté à son arrestation, ou une "drag queen" qui s’est arrêtée dans l’embrasure de porte, face aux officiers, et a posé d’un air provoquant, en rameutant la foule ?
Un vétéran des émeutes et activiste des droits des homosexuels, Craig Rodwell, raconte: "un certain nombre d’incidents se sont produits simultanément. Il n’y a pas eu UNE chose ou UNE personne en particulier, il y avait juste … un embrasement de groupe, une explosion de colère massive."
La foule de clients éjectés a commencé à jeter des pièces de monnaie aux officiers, en moquerie par rapport au (tristement célèbre) système de récompenses au travers duquel des chefs de police extorquaient d’immenses sommes d’argent aux établissements gays et utilisaient le prétexte de la "morale publique" pour donner une vitrine régulière à leur racket. Bientôt, aux pièces de monnaie ont succédé des bouteilles, des pierres et d’autres objets. Les acclamations ont jailli à mesure que les prisonniers étaient relâchés. L’inspecteur principal de police Pine se rappelle plus tard " je me suis retrouvé à plusieurs reprises dans des situations de combat, mais je ne me souviens pas d’un moment où j’ai eu plus peur que cette fois-là. "
Pine ordonna à ses subalternes de retourner dans le bar vide pour le saccager. Ils ont aussi brutalement tabassé un chanteur folk hétérosexuel qui avait eu le malheur d’entrer dans le bar à ce moment. À la fin de la soirée, un adolescent avait perdu deux doigts après avoir eu sa main coincée dans une porte de voiture. D’autres ont été hospitalisés après les assauts de la police et les coups de matraques. L’historien des émeutes, Martin Duberman, affirme que la police réservait aux jeunes hommes "féminisés" un "traitement spécial".
L’inspecteur Pine et ses subordonnés ont presque été brûlés vifs lorsque quelqu’un a jeté un liquide inflammable par la porte du bar pour essayer d’y mettre le feu. Dans le même temps, un parcmètre couché sur le pavé a été utilisé comme bélier de fortune. La foule commença alors à crier "Pouvoir Gay!" Et comme la nouvelle se répandait à travers Greenwich Village, des centaines de gays et de lesbiennes, des noirs, des blancs, des Hispaniques, principalement travailleurs, ont convergé dans le quartier de Christopher Street, aux alentours du bar. La police était à présent plus nombreuse, ayant entretemps reçu le renfort de la Force de Patrouille Tactique (TPF), une équipe de répression des émeutes spécialement formée pour disperser les manifestants protestant contre la Guerre du Viêt-Nam.
Duberman dépeint cette scène de deux douzaines de policiers anti-émeutes avançant vers Christopher Street, les bras liés à la manière des formations pratiquées par la légion romaine : "Les émeutiers reculèrent lentement dans leur évolution, mais – contrairement aux attentes de la police – ne se dispersèrent pas en courant à toutes jambes…des centaines de personnes… se rassemblèrent pour éviter les coups de matraque, firent le tour du bloc, se retrouvèrent derrière les policiers et les bombardèrent de débris de toutes sortes. Lorsque les flics réalisèrent qu’une foule considérable s’était simplement reformée dans leur dos, ils devinrent particulièrement susceptibles vis-à-vis de quiconque s’approcherait d’eux d’un peu trop près. "
Mais les protestataires n’étaient pas effrayés. Le scénario se répéta plusieurs fois : la TPF dispersait la foule, seulement pour que celle-ci se reforme à nouveau derrière eux, hurlant des railleries, jetant des bouteilles et des briques, mettant le feu aux poubelles.
Quand les flics manoeuvrèrent afin de changer complètement de direction, ils se retrouvèrent face à face avec leur pire cauchemar : une rangée de drag queens, les bras étreints, donnant des coups de talons à la manière de fusées aériennes prêtes à décoller, et chantant de leurs voix sardoniques :
‘We are the Stonewall girls, We wear our hair in curls, We wear no underwear, We show our pubic hair… We wear our dungarees, Above our nelly knees!’
La traduction donne ceci: ‘Nous sommes les filles de Stonewall, Nous portons nos cheveux en boucles, Nous ne portons aucun sous-vêtement, Nous montrons nos poils pubiens… Nous portons notre bleu de travail, Au-dessus de nos genoux!’
"C’était un contrepoids délicieux et plein d’humour et de dédain par rapport à la force brutale de la TPF." (Stonewall, Duberman, 1993). Le soir suivant, les manifestants sont revenus sur les lieux, leurs effectifs gonflés par des milliers d’autres. Des tracts étaient distribués, intitulés "La mafia et les flics hors des bars gay!" Les protestations et les perturbations ont continué avec une intensité variable pendant cinq jours.
À la suite des émeutes, des discussions intenses ont eu lieu dans la communauté gay de la ville. Pendant la première semaine de juillet, un petit groupe de lesbiennes et de gays ont commencé à évoquer la fondation d’une nouvelle organisation appelée "Gay Liberation Front" (GLF), le Front de Libération Gay. Ce nom a consciemment été choisi en lien avec les luttes anti-impérialistes au Viêt-Nam et en Algérie. Les sections du GLF se sont attelées à organiser la solidarité avec les membres des Black Panthers arrêtés, ont récolté des fonds pour les travailleurs en grève et ont lié la lutte pour les droits des gays à la lutte pour le socialisme.
Un magazine gay de New York a publié une édition spéciale sur les émeutes, tout en publiant un hommage au livre de John Reed sur la Révolution d’Octobre, "Dix jours qui ébranlèrent le monde". Durant les années suivantes, des lesbiennes et des gays ont mis sur pied un Front de Libération Gay ou un organisme semblable au Canada, en France, en Grande-Bretagne, en Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas, en Australie et en Nouvelle-Zélande.
Le mot Stonewall est partout entré dans le vocabulaire des lesbiennes, des gays, des bisexuels et des transgenres comme un symbole emblématique de la résistance de la communauté gay face à l’oppression, exigeant une égalité complète dans tous les domaines de la vie. Depuis les émeutes, ce nom a été adopté de nombreuses fois dans différents contextes liés à la question gay, des associations de défense de locataires jusqu’à des clubs de vacances pour gays. De même, un groupe de défense des droits des gays en Angleterre porte le nom de Stonewall, bien que sa stratégie – consistant uniquement à faire du lobbying et du marchandage auprès du gouvernement du New Labour – est loin de l’esprit militant et héroïque déployé par la résistance sur Christopher Street en juin 1969.
Le GLF n’existe plus aujourd’hui, mais l’idée du "pouvoir Gay" est plus forte que jamais. En attendant, dans beaucoup de pays et de villes, le concept de la "Gay Pride" (littéralement : la fierté Gay) se développe sous la forme d’une marche annuelle.
La génération actuelle de jeunes lesbiennes, de gays, de bisexuels et beaucoup d’activistes des droits des homosexuels d’aujourd’hui sont nés ou ont grandi après 1969. Et au cours des décennies qui nous séparent des ces événements, la politique aux Etats-Unis est passée à travers une période très différente. Entretemps, la signification réelle des émeutes a été éclipsée par une sorte de légende construite autour de Stonewall.
Le développement de la contre-culture
Pourquoi les événements de Stonewall se sont-ils produits à ce moment-là? Comment se fait-il que des actions initialement entreprises par moins de 200 personnes aient pu mener à une protestation aussi large, et donner un coup de fouet au mouvement gay?
Dans son livre "Politique Sexuelle, Communautés Sexuelles", écrit en 1983, l’historien John D’Emilio a révélé la préhistoire de Stonewall. L’auteur décrit comment le processus d’industrialisation et d’urbanisation ainsi que le mouvement des ouvriers des plantations et des fermes familiales émigrant vers des emplois salariés dans les villes, a rendu plus facile, pour des Américains ayant des attirances pour le même sexe, d’explorer leur sexualité. Avant les années 1920, une contre-culture homosexuelle s’était cristallisée dans la Barbary Coast de San Francisco, le quartier français de la Nouvelle Orléans, ainsi que dans le quartier de Harlem à New York et à Greenwich Village.
Il existe des preuves évidentes que des personnes ayant des orientations homosexuelles ont existé partout à travers l’histoire. Ce qui a varié considérablement est la vision que la société en avait, et comment les personnes que nous décrivons aujourd’hui comme des homosexuels et des lesbiennes se considéraient elles-mêmes aux différentes étapes de l’histoire.
La signification du changement social décrit ci-dessus, et de l’apparition d’une contre-culture, consiste, pour le développement d’un mouvement en faveur des droits des homosexuels, en ce qu’un nombre croissant d’individus homosexuels étaient capables de sortir de l’isolement. Ils apprirent progressivement l’existence d’un grand nombre d’autres gays, et commencèrent à se sentir membres d’une communauté gay plus large.
Dans la société en général, les pénalités pour l’homosexualité étaient sévères. Des lois d’Etat à travers le pays criminalisaient les actes sexuels avec des personnes du même sexe, tandis que de simples gestes de tendresse en public, comme par exemple deux hommes ou deux femmes se tenant les mains, pouvaient mener à l’arrestation. Même se déclarer gay ou lesbienne pouvait aboutir à l’envoi dans une clinique psychiatrique, sans la moindre audition.
Au sein de cette contre-culture embryonnaire, il y avait moins d’espace pour les lesbiennes que pour les hommes gays, du fait que les femmes avaient généralement moins d’indépendance financière, et il était donc plus dur pour une femme de rompre avec les normes sociales et de s’épanouir dans une relation à caractère homosexuel. Pendant la Deuxième Guerre Mondiale, tout ça changea. Les routines et les normes de temps de paix ayant été rompues, les gays des deux genres trouvèrent davantage d’occasions pour exprimer plus librement leur sexualité.
Les femmes entrèrent massivement tant sur le marché du travail que dans les forces armées, et disposaient également d’un nouveau pouvoir d’achat, leur permettant entre autres d’explorer leur sexualité. Dans le film-documentaire "Before Stonewall", une ex-militaire lesbienne du nom de Johnnie Phelps relate comment elle fut un jour appelée avec une autre femme pour aller voir le Général-en-chef de son bataillon – qu’elle estimait "être gay à 97 %."
Le Général Eisenhower – car c’était lui – lui expliqua qu’il voulait "fureter" les lesbiennes du bataillon, et lui ordonna de rédiger une liste à cette fin. Tant Phelps que l’autre femme informèrent poliment le Général qu’elles dresseraient volontiers une telle liste, à condition qu’il soit préparé à remplacer tous les employés de bureau chargés des classements des dossiers, les conducteurs, les commandants, etc, et que leurs noms seraient en haut de la liste! Eisenhower abandonna l’idée. Quelques années plus tard pourtant, pendant la chasse aux sorcières de McCarthy, Eisenhower, en tant que président américain, obtiendra sur son ordre des listes abondantes destinées à prendre des mesures contre des milliers de personnes soupçonnées d’être des communistes ou des "pervers sexuels."
Répression accrue
Avec le retour aux conditions de paix, les millions d’Américains qui avaient rencontré des gays et avaient eu des relations de ce type dans le cadre de leur service ou dans l’économie de guerre, virent cette ouverture temporaire au sein de la société américaine toucher à sa fin. La plupart des nouveaux lieux gays issus de la guerre fermèrent leurs portes, en même temps que les gens qui avaient fait leur service étaient démobilisés, et que la plupart des nouvelles venues sur le marché du travail retournèrent des usines vers le foyer.
L’orthodoxie sexuelle avait subi des entorses majeures, et un âge sombre s’annonçait maintenant pour les homosexuels. Mais le génie de l’expérimentation gay et lesbienne était sorti de sa bouteille. Les choses ne pouvaient plus jamais être tout à fait comme avant. Un des effets de la guerre fut qu’un grand nombre de lesbiennes et de gays qui sortaient de leur service décidèrent de rester dans les villes portuaires afin de conserver un peu de liberté sexuelle, loin des pressions familiales et toute idée de mariage.
A San Francisco en particulier, la population gay avait solidement augmenté, du fait que beaucoup de lesbiennes et de gays sortis de l’armée s’installaient dans cette ville. En l’espace d’une décennie, ce phénomène – combiné avec une politique moins répressive dans l’Etat de Californie envers les bars gay ainsi que d’autres facteurs, tels que la légitimité donnée à l’homosexualité au travers du mouvement littéraire des "Beats", avec des auteurs comme Jack Kerouac – contribua à faire de San Francisco la "capitale de l’homosexualité" aux Etats-Unis.
Récemment, en Grande-Bretagne, nous avons vu, aussi bien avec des gouvernements travaillistes que conservateurs, tous deux soutenant le libre-marché, comment l’idéologie de la famille est utilisée comme pilier de soutien au système économique et social. Les attaques des deux partis sur les parents isolés en fournissent un exemple assez clair.
Dans les Etats-Unis des années 1940 et 1950, la reconstruction de l’après-guerre et le tournant vers la consommation de masse, placés sous le sceau de la Guerre Froide, ont abouti à ce que les autorités promeuvent fortement la structure familiale traditionnelle. L’autre côté de la médaille était une répression accrue contre ceux qui sortaient du "cercle magique" du mariage, de la parenté et du ménage en s’engageant dans des relations homosexuelles.
Les enquêtes du "House Un-American Activities Committee" ont abouti à ce que des milliers d’homosexuels perdent leurs emplois dans les départements gouvernementaux. L’interdiction d’engager des homosexuels au niveau fédéral est restée en vigueur jusqu’en 1975. D’Emilio a démontré la nature des attaques à l’encontre des homosexuels. Dans le district fédéral de Columbia seulement, il y eut 1.000 arrestations chaque année au début des années 1950. Dans tous les Etats, les journaux locaux publièrent les noms des personnes accusées d’homosexualité, avec pour conséquence le licenciement de nombreux travailleurs. Le service postal ouvrait le courrier des gays et des lesbiennes et transmettait les noms. Les universités tenaient des listes d’étudiants soupçonnés d’être gays.
L’apparition des Droits pour les Homosexuels
C’est contre cet environnement hostile que le mouvement en faveur des droits des homosexuels aux Etats-Unis est entré en action. En 1948, Harry Hay, un gay membre de longue date du Parti communiste américain, décida de fonder un groupe défendant les droits homosexuels. C’était le premier chapitre de ce que les gays de l’époque appelaient le mouvement "homophile".
Comme tous les Partis Communistes dans le monde entier, le parti américain se revendiquait de l’héritage de la révolution russe. Une des premières mesures des Bolcheviks avait été d’en finir avec la criminalisation des gays. Mais dans les années 1930, la montée de la bureaucratie stalinienne s’est concrétisée par une reprise de la politique anti-gay, tant en Union soviétique que parmi les Partis Communistes mondiaux.
Dans cette situation, déterminé à poursuivre son projet, Hay demanda d’être expulsé du PC. Etant donné son ancienneté, le parti déclina sa demande. Ensemble avec un petit groupe de collaborateurs incluant d’autres anciens membres du PC, Hay lança la "Société Mattachine" (SM) en 1950. Ce nom provient d’un groupe mystérieux de musiciens contestataires du Moyen-Âge, qui n’apparaissaient en public qu’avec des masques, et étaient probablement homosexuels.
D’Emilio décrit le programme de la SM comme visant à l’unification des homosexuels isolés, à l’éducation des homosexuels pour qu’ils se conçoivent comme une minorité opprimée, et la construction d’une direction à leur lutte, en vue de leur propre émancipation. Hay appelait à une "culture homosexuelle éthique" et comparait cela aux cultures émergentes des peuples noirs, juifs et mexicains aux Etats-Unis. La Société Mattachine organisait des groupes de discussion locaux pour promouvoir ce programme "éthique". Ils soutenaient que "le stress émotionnel et la confusion mentale" parmi les gays et les lesbiennes étaient "socialement conditionnés."
Malgré la dégénérescence stalinienne du PC, dans lequel Hay avait reçu deux décennies de formation politique, les fondateurs de la SM appliquaient clairement des méthodes marxistes afin de comprendre la position des gays et déterminer des perspectives et une voie pour aller de l’avant. Pour la structure de Mattachine, Hay utilisait les méthodes de clandestinité que le PC avait dû employer face aux attaques des autorités, mais qui se sont aussi développées dans le contexte des méthodes anti-démocratiques du stalinisme dans le mouvement ouvrier.
Pour combattre la persécution à laquelle les gays faisaient face, la SM était basée sur un réseau de sections agencées sur cinq niveaux. Hay et les autres dirigeants faisaient partie du cinquième niveau, mais étaient inconnus des membres des premier et deuxième niveaux. Pendant trois ans, la SM développa efficacement son réseau de groupes de discussion. La croissance s’accéléra en 1952 après que la SM ait gagné une victoire célèbre contre la police, lorsque des accusations qui s’étaient abattues sur un des membres du groupe à Los Angeles furent abandonnées, suite à une campagne de tractage menée par une organisation de front appelée "le Comité de Citoyens pour l’Interdiction de la Persécution".
Cependant, l’année suivante, suite à un article écrit par un journaliste McCarthiste à Los Angeles, le "cinquième niveau" décida d’organiser une "convention démocratique." Lorsque cet événement prit place, le groupe de Hay fut critiqué par des éléments conservateurs et anti-communistes, qui exigèrent que la SM prête serment de fidélité, ce qui était une tactique McCarthiste classique. La direction réussit à défaire toutes les résolutions de l’opposition, et la demande pour un serment de fidélité ne put obtenir une majorité.
Néanmoins, Hay et ses camarades décidèrent de ne pas se présenter pour des positions au sein d’une organisation qu’ils avaient pourtant établie et construite. Cela permit aux conservateurs de prendre le contrôle sur le groupe. Beaucoup de ceux qui avaient soutenu les buts originels de l’organisation partirent dégoûtés, et il fallut deux ans pour pouvoir regagner de nouveaux militants. Si le groupe de Hay était resté actif, il aurait pu offrir un pôle d’attraction pour les militants gays et lesbiennes. Malheureusement, il n’en fut pas ainsi, et le mouvement fit un pas en arrière, perdant ainsi une décennie d’avancées.
Tandis que les fondateurs de la Société Mattachine avaient préconisé une première version de la "Gay Pride" la nouvelle direction reflétait les préjugés sociaux répandus contre les homosexuels. Le nouveau président de la SM, Kenneth Burns, écrivit dans le journal de l’organisation : "Nous devons nous blâmer pour notre propre situation critique… Quand l’homosexuel se rendra-t-il compte que la réforme sociale, pour être efficace, doit être précédée par la réforme personnelle ?"
La position de la nouvelle direction était que les gays ne pouvaient pas se battre pour des changements dans la société américaine, mais devaient s’appuyer sur des médecins "respectables", des psychiatres, etc, pour s’assigner les bonnes grâces des autorités, dans l’espoir d’un traitement plus favorable. Mais le problème était que la grande majorité de telles personnalités prétendaient que l’homosexualité était une maladie. Aussi incroyable que cela puisse paraître aux activistes gays actuels, des prétendus "experts" anti-gays étaient autorisés à écrire des articles dans les publications de la SM et à s’exprimer dans les meetings de l’organisation !
Vers la fin de cette période, lorsqu’un professionnel nommé Albert Ellis affirma lors d’une conférence que "l’homosexuel exclusif est un psychopathe", quelqu’un dans l’audience s’écria : "Nimporte quel homosexuel qui viendrait chez vous pour un traitement, docteur Ellis, serait un psychopathe!"
La montée de l’activisme gay
Beaucoup de gays et de lesbiennes qui devaient encore "sortir de l’ombre" – c’est-à-dire s’identifier publiquement comme homosexuel – le firent au travers de la campagne pour les droits civils du mouvement noir, qui débuta dans les années 1950. Dans la décennie suivante, l’influence de la campagne pour les droits civils se fit sentir dans le mouvement gay. L’establishment opportuniste – au travers de gens comme Burns – était de plus en plus remis en question par une nouvelle génération de militants.
Finalement, tant dans la Société Mattachine qu’au sein d’un groupe conservateur de lesbiennes appelé "Les Filles de Bilitis" (FB), la direction préféra dissoudre la structure nationale plutôt que de voir l’organisation tomber dans les mains de radicaux. Des individus et des sections de la SM et des FB continuèrent alors à se voir sur une base non-encadrée. Ca et là, des dirigeants militants parvinrent à gagner des majorités, souvent après des batailles colossales.
Dans ce processus, une figure influente était l’astronome Frank Kameny, qui avait été viré d’un emploi gouvernemental dans le cadre des purges anti-gay. Après s’être battu sans succès contre sa victimisation dans les tribunaux, il conclut que le gouvernement américain "lui avait déclaré la guerre" et décida de devenir un militant pour les droits des homosexuels à plein temps. Kameny était répulsif quant à la vieille direction du mouvement homo, et à leur allégeance lâche envers l’establishment médical : "L’esprit plein de préjugés est imperméable à l’information, et n’est pas éducable.", "Les experts réels en matière d’homosexualité sont des homosexuels", affirmait-il.
Faisant référence aux organisations de la campagne pour les droits civils, Frank Kameny notait : "Je ne vois pas le NAACP et le CORE s’inquiéter de savoir quel chromosome ou quelle gène produit une peau noire, ou de la possibilité de blanchir le Noir." De la même manière que les luttes des Noirs américains avaient vu émerger des slogans tels que "le Noir est Beau", Kameny inventa le slogan "l’Homosexuel est Bon" et persuada finalement le mouvement homo de l’adopter dans l’élan de Stonewall.
Les militants homos entamèrent des campagnes avec des piquets publics et des affiches, ainsi que d’autres actions directes, et montèrent également une offensive contre les méthodes de persécution de la police et du gouvernement, contre l’interdiction de l’emploi pour les gays et sur toute une série d’autres questions. Les dirigeants conservateurs de la SM et des FB avaient conseillé à leurs membres de garder leur distance de l’environnement ouvrier des bars gay.
Mais à partir des années 1960, à San Francisco, pour la première fois, les bars gay devinrent des forums importants pour les activistes afin de recruter aux groupes gay et organiser des campagnes. D’Emilio décrit ce phénomène comme "la fusion entre le mouvement et la contre-culture."
Vingt ans après qu’Harry Hay ait conçu l’idée de la Société Mattachine, la société américaine avait subi une transformation radicale. La montée d’un mouvement des femmes (avec des lesbiennes en vue parmi les organisatrices), le changement parmi la population noire d’un mouvement des droits civils vers un mouvement de "pouvoir noir", – mouvements dont certains embrassaient les idées socialistes – la révolte contre la guerre américaine au Viêt-Nam sur les campus américains, l’influence des événements de mai 1968 en France, ainsi que les effets secondaires d’autres mouvements de rébellion contre l’establishment tels que les hippies, tout ça contribua à donner aux campagnes gays et lesbiennes un caractère plus militant.
Un courant au sein du Front de Libération Gay soutenait qu’une lutte révolutionnaire contre le capitalisme était nécessaire pour construire une société socialiste et en finir définitivement avec l’oppression de gays.
Craig Rodwell conclut : "Il y avait un sentiment politique actif très volatil, particulièrement parmi la jeunesse … quand la nuit des Emeutes de Stonewall explosa, tout convergea en cet instant. Les gens demandent souvent ce qu’il y avait de spécial cette nuit-là… Il n’y avait pas une seule chose spéciale. C’était juste que tout venait ensemble et en même temps, un de ces moments dans l’histoire où lorsque que vous êtes présent, vous vous dites : ça y est, c’est ça ce que nous avons tant attendu. "