Category: Politique belge

  • Somers élu de justesse

    Les élections pour la présidence du VLD ont été gagnées par Bart Somers avec un peu plus de 50% des voix. On évite ainsi de justesse un douloureux deuxième tour entre Somers et Jean-Marie Dedecker. Celui-ci s’était érigé au rang de représentant de l’aile droite du parti pendant la campagne et a, pour sa part, obtenu presque 40% des voix. Au total, moins de 40% des membres ont voté lors de ce point culminant de la «démocratie civique».

    Karel MortierDedecker trouve que la ligne du VLD est trop à gauche. Il trouve également qu’on doit pouvoir discuter et coopérer avec le Vlaams Blok/Belang. A ce propos, il voudrait organiser un référendum interne au parti. De son côté, le ministre des affaires Etrangères Karel De Gucht a affirmé que le Vlaams Belang était un parti dirigé par des fascistes et qu’on devait en tenir compte. Le président de la Chambre et membre du VLD Herman De Croo a pour sa part déclaré qu’il quitterait le VLD si celui-ci en venait à collaborer avec le Vlaams Belang.

    Il est clair qu’au fur et à mesure où l’on se rapprochera des élections communales de 2006, les tensions ne feront que croître au sein du VLD. Au niveau local, la pression pour collaborer avec le Vlaams Belang afin de former une majorité de droite va monter dans certaines régions.

    Bart Somers, qui n’a gagné que de justesse ces élections, aura la tâche difficile de serrer les rangs et rétablir le calme dans le parti. Il a déclaré, lors de son discours de la victoire, que si on s’en prend au président, on s’en prend à tout le parti et il a appelé à l’unité au sein du VLD. Le parti doit être plus énergiquement un parti libéral et ce n’est, selon lui, un glissement ni vers la droite, ni vers la gauche. Alors que les libéraux du VLD parlent de libéralisme de droite et de gauche, les ministres du SP-a, eux, mènent une politique libérale tout court et sans faire de longs discours.

  • ULB : face aux attaques des autorités, organisons la lutte tous ensemble!

    Ce lundi 20 décembre, une centaine de personnes se sont mobilisées devant le Conseil d’Administration de l’ULB pour protester contre la politique anti-sociale de la direction de l’université.

    D’une part, les syndicats ont appelé à un rassemblement pour dénoncer les conditions de travail précaires des chercheurs contractuels (licenciements, droit qu’à une pension légale représentant environ 35% du salaire, …). La direction de l’ULB accorde des statuts différents à l’ensemble du personnel et ceci ne sert qu’à diviser le personnel dans leur lutte. C’est pour obtenir les mêmes droits pour tous les travailleurs de l’ULB qu’ils se sont mobilisés ce lundi. Même si certaines revendications ont été obtenues pour une partie du personnel, en ce qui concerne le statut des chercheurs, la décision est reportée au Conseil de la Recherche, où le recteur, représentant de la direction, siègera également.

    D’autre part, plusieurs dizaines d’étudiants se sont mobilisés contre l’intervention policière musclée qui a mené à l’arrestation d’une vingtaine d’étudiants, la semaine précédente. La police, appelée par la direction, a saisi l’occasion, lors d’une action symbolique « d’enterrement du foyer » faite par un groupe d’étudiants, pour intervenir violemment sur le campus et arrêter aveuglément ceux qui se trouvaient à proximité ! La faillite du mouvement autogéré du foyer s’explique par le fait que l’occupation s’est faite sans revendications claires depuis le début de l’année, sans aucune direction élue pour mener la lutte, sans faire le lien avec les autres privatisations du campus (restaurants), les attaques que subissent le personnel et le sous-financement de l’enseignement, … Ce ne sont pas des actions symboliques ou des actes isolés qui pourraient arrêter la politique anti-sociale des autorités et du gouvernement. Des actions stupides comme la dégradation de biens et des bâtiments ne servent qu’à criminaliser et à diviser le mouvement. Elles donnent l’excuse aux autorités pour systématiquement casser tout mouvement de contestation et faire intervenir la police sur notre campus.

    Les attaques contre les conditions de travail, la privatisation de certains services comme le nettoyage, l’entretien extérieur ou encore une partie de la sécurité, la privatisation de différents acquis étudiants (restos universitaires, foyer,…), entrent dans la logique de profit, prônée et appliquée par la direction. Un autre exemple de cette politique est la suppression du minerval réduit, ainsi que le suppression de la possibilité de fractionnement du paiement. Toutes ces mesures se retrouvent dans le cadre de la privatisation de l’enseignement, politique appliquée par les différents gouvernements européens.

    Pour nous, il est clair que ce n’est qu’en créant un rapport de force au sein de la communauté universitaire (étudiants – travailleurs), en amenant un programme clair et des perspectives claires, en ayant une direction élue et révocable à tout moment qu’on pourra arrêter les attaques néo-libérales au sein de notre université. Cette politique se trouve clairement dans le cadre des attaques subies par l’ensemble des travailleurs aujourd’hui (passage au 40h, attaque des pré-pensions, plus flexibilité, privatisation des services publics). Ce n’est qu’en se tournant vers les travailleurs qu’on pourra changer réellement le système. Ce sont les seuls capables de bloquer l’économie et de faire pression sur le patronat et le gouvernement.

    Face à l’attaque organisée du patronat et de ses laquais politiques, il faut une réponse organisée. La sociale-démocratie ne défend plus les intérêts des jeunes et des travailleurs mais travaillent main dans la main avec les patrons. Elio Di Rupo, par exemple, siège maintenant au Conseil d’Administration de Dexia, ce qui lui vaudra un « dédommagement » de 32.000euros. Ou encore Arena, ministre présidente de la Communauté française (PS), améliore son confort pour la somme de 310 000 euros. La sociale-démocratie applique aujourd’hui les politiques néo-libérales et défendent les intérêts patronaux, et ce au détriment des conditions de vie de la majorité de la population. C’est pourquoi nous appelons à la création d’un nouveau parti des travailleurs qui défendrait les droits et les acquis de la majorité de la population et non d’une clique de privilégiés.

    Etudiants et travailleurs de l’ULB ont un même intérêt à lutter pour de bonnes conditions d’étude et de travail sur le campus. Seule une opposition massive à la politique de la direction de l’université pourra la bloquer. EGA organise une opposition anti-capitaliste et lutte pour un enseignement gratuit et de qualité pour tous, en liant les luttes des étudiants à celles du mouvement ouvrier. Dans ce cadre, EGA lance un appel à former des comités de mobilisation pour la Marche des Jeunes pour l’Emploi qui se déroulera le 19 mars à Bruxelles.

  • Refinancement massif de tout l’enseignement et de la recherche !
  • NON à la présence policière sur tous les campus universitaires !
  • Reprise de la gestion du foyer et des restos universitaires par l’université sous contrôle des étudiants et du personnel !
  • Enseignement gratuit et de qualité pour tous et à tous les niveaux !
  • Unité étudiants-travailleurs-chômeurs contre la politique néo-libérale et anti-sociale du gouvernement!
  • Pour un Nouveau parti des travailleurs qui défendent les intérêts de la majorité de la population!
  • ULB. Comment lutter pour nos acquis?

    Depuis octobre, une poignée d’étudiants a occupé le foyer pour protester contre sa privatisation. Pendant plusieurs semaines, ces mêmes étudiants autogéraient le lieu, sans pour autant se préoccuper des autres mouvements étudiants comme par exemple les manifestations de l’enseignement supérieur qui ont réunis des milliers de personnes dans les rues pour un refinancement de l’enseignement supérieur. De même que rien n’a été développé pour faire le lien avec les luttes des travailleurs (STIB, Poste, secteur non marchand,…). Pourtant tous ces mouvements entrent dans le même cadre d’une politique générale d’attaques des acquis sociaux menée par le gouvernement. Ainsi les étudiants du foyer restés cantonnés dans leur petite bulle autogérée n’ont pas trouvé le soutien massif, nécessaire, pour lutter contre cette politique d’austérité, ce qui a permis à la direction de réprimer sauvagement le mouvement.

    Laure Miège et Aïsha Paulis

    Les autorités de l’université mènent depuis quelques années une politique systématique de privatisation de tous les services et d’attaques contre les conditions de travail sur le campus, celle du foyer rentre dans ce cadre : privatisation des restaurants universitaires, des kots étudiants, et des différents services sur le campus. Ainsi toute une partie du personnel de nettoyage et de jardinage n’est plus employée par l’ULB mais par une firme privée, ce qui a entraîné une pression sur les conditions de travail. De même, les travailleurs de la sécurité de l’ULB, sont menacés par une privatisation – déjà partielle – accompagnée certainement de licenciements et d’une dégradation des conditions de travail.

    Mais avec Bologne, ce sont en fait toutes les conditions d’étude et de travail dans l’enseignement qui sont attaquées. Pour nous, il est clair que toutes les mesures prises dans ce cadre sont faites dans le but de privatiser l’enseignement supérieur. On a vu en ce début d’année, la hausse du minerval intermédiaire, la suppression du fractionnement de minerval… C’est une politique qui s’est menée à différents degrés sur tous les campus de Belgique. Et nous pouvons facilement imaginer que ce n’est qu’un début, en Angleterre, le minerval ayant atteint déjà les 4 000euros et en Hollande jusqu’à 7 000euros.

    La direction de l’ULB veut faire de notre unif, « une université d’élite », faire entrer les entreprises sur le campus… Cette politique sera payée par les étudiants et le personnel pour le profit entier des patrons. Pour mener à bien leurs plans, les autorités n’ont pas hésité – et n’hésiteront pas – à utiliser la manière répressive soit en condamnant tout mouvement de contestation (condamnation de notre cercle quand il distribuait ses tracts contre Bologne), soit en envoyant la police sur les étudiants qui protestent (cf. mouvement pour les iraniens et contre la présence policière sur le campus devant le rectorat , lutte pour garder le foyer,…).

    Pour nous, seule la construction d’un réel rapport de force des étudiants et du personnel contre la direction pourront stopper sa politique. Un tel mouvement doit évidemment avoir une base politique claire, faisant le lien entre les attaques dans l’enseignement et la politique générale d’austérité du gouvernement : privatisation des services publiques, chasse aux chômeurs, 40h par semaine, flexibilisation du temps de travail, gel des salaires, attaques sur les pré pensions, …

    Pour construire un mouvements de lutte solide, nous aurons besoin d’organes de luttes qui organisent étudiants et travailleurs à la base, avec des délégués élus, révocables à tout moment. Mais c’est surtout en élargissant le mouvement à l’ensemble des luttes présentes dans la société que nous pourrons changer le rapport de force.

    C’est dans cette optique qu’EGA et le MAS, en accord avec les jeunesses des syndicats, ont mis en avant la nécessité d’une nouvelle marche des jeunes pour l’emploi et contre le racisme. Dans l’idée de renouer avec les traditions combatives des années 80, nous avons pris l’initiative de lancer des comités de mobilisation dans les différents secteurs de la société (chômeurs, entreprises, lycées, universités, …) afin de faire de cette marche une réussite et un catalyseur de toutes les luttes qui se développent aujourd’hui.

    NON A LA PRESENCE POLICIERE SUR LE CAMPUS

    NON A LA PRIVATISATION DE L’ENSEIGNEMENT

    NON A LA CASSE DE L’ENSEMBLE DES ACQUIS SOCIAUX

    UNITE TRAVAILLEURS – ETUDIANTS contre les attaques anti-sociales du gouvernement !

    Mobilise avec nous pour la Marche des Jeunes pour l’Emploi !

    Construit avec nous une opposition anticapitaliste, rejoins EGA.

  • DEURNE: La coalition locale fricote avec le Vlaams Blok

    A Deurne, le Vlaams Blok a remporté aux dernières élections communales 12 des 27 sièges du conseil de district. Tous les autres partis ont formé une coalition afin d’écarter le blok du pouvoir. Cette coalition n’occupe pour le moment que 11 sièges, les 4 derniers conseillers étant indépendants et n’hésitant pas à soutenir le parti fasciste. Cette situation a mené à un rejet du budget du district et la coalition a dû entamer des négociations avec le Vlaams Blok.

    Jeroen Weyn, Deurne

    Par un communiqué de presse, le blok a proclamé triomphalement la fin du cordon sanitaire et prétend avoir apporté une «amélioration fondamentale» à la situation financière du district de Deurne.

    Ce que ce parti appelle une «amélioration fondamentale» est en réalité le transfert de 100.000 euros (une petite somme comparé au budget total) permettant d’accorder une prime de naissance pour chaque premier enfant qui naît, mesure inspirée par le Front national en France.

    Le Blok ne s’oppose cependant pas à la privatisation des services publics, comme par exemple la récolte des déchets ménagers. Il n’investit pas non plus dans des mesures sociales mais prépare au contraire de nouveaux coûts d’austérité. Précédemment, il a utilisé la tactique raciste de «diviser pour régner» pour s’opposer à la construction de terrains de jeux dans les quartiers, ces terrains ne profitant «seulement qu’aux jeunes Marocains». Des larges couches de la population s’attendent à un changement de politique si le Blok arrive au pouvoir (le Blok atteint 40 % aujourd’hui à Deurne). Nous ne nous faisons pas d’illusions: il n’y aura pas de changement mais plutôt un durcissement de la politique asociale. Pour arriver à un véritable changement, il nous faut un parti des travailleurs qui n’ait pas peur d’aller chercher l’argent là où il est.

  • Comment combattre le Vlaams Blok?

    LE 2 DÉCEMBRE nous organisons une manifestation contre le NSV raciste à Gand. Chaque nouvelle victoire électorale du Vlaams Blok relance la discussion sur la Lmeilleure manière de le combattre. On ne compte plus les mouvements antiracistes et tous les partis traditionnels qui jurent la main sur le coeur qu’ils sont contre le racisme. Cela n’empêche pas le Blok de continuer à progresser.

    Boris Van Acker

    Une grande partie du mouvement anti-raciste s’imagine pouvoir faire reculer le Blok avec des fêtes multiculturelles, des grands débats académiques, des actions symboliques ou en faisant signer des plate-formes par les organisations sociales. Ceux qui votent pour le Vlaams Blok sont les grands absents de ces actions ou de ces débats. On se contente trop souvent de pointer sur eux un doigt accusateur: «C’est mal d’être raciste, vous êtes contre la politique, vous avez peur, vous vous plaignez pour un rien». Si le mouvement antiraciste est à bout de souffle, c’est justement parce que sa stratégie est trop souvent la même que celle des partis traditionnels. Qu’il puisse y avoir quelque chose d’erroné dans la politique de ces partis leur effleure rarement l’esprit. La question de savoir comment le Vlaams Blok parvient à faire autant de voix reste finalement sans réponse. On cherche alors des solutions qui n’en sont pas.

    C’est ainsi que Frank Beke, le bourgmestre de Gand, a reçu le Prix de la Démocratie des mains d’Eric Goeman, le porte-parole d’ATTAC/ Flandre et de Démocratie 2000. Le Vlaams Blok est le deuxième parti à Gand où il a obtenu 22,8% des voix en 2004 et 19,4% en 2003. C’était 2% de moins qu’aux élections de 1999. L’idée qui sous-tend la remise du Prix de la Démocratie … à Beke est que c’est la bonne gouvernance de la ville qui a fait reculer le Vlaams Blok. Une étude de l’université de Gand démontre pourtant qu’une des principales raisons que les électeurs du Vlaams Blok invoquent pour expliquer leur vote est le sentiment «d’impuissance politique». Le constat que la politique de la ville ne prend pas leurs intérêts en compte. Ce sentiment a encore augmenté entre 2003 et 2004. Les raisons pour lesquelles le Blok a obtenu moins de voix en 2003 seraient dues à des facteurs externes comme des changements dans la population gantoise et la présence d’un grand nombre de figures politiques de premier plan. En effet, il y a beaucoup d’étudiants qui s’installent à Gand tandis que nombre de personnes à bas revenus doivent déménager à cause du prix des loyers.

    Les gens ont raison lorsqu’ils disent que la ville ne s’intéresse pas à leurs problèmes. Le dernier exemple en date est la volonté de la ville d’utiliser 20 millions d’euros du Fonds des communes pour un parking souterrain en-dessous de la Place Saint-Pierre. Cet argent est pourtant destiné à des projets sociaux. La politique qui consiste à démolir des quartiers ouvriers pour faire place nette … à des logements de standing, histoire d’attirer des ménages à plus hauts revenus, n’est pas moins antisociale.

    Cette politique ne diffère pas fondamentalement de celle des villes hollandaises où on exige des gens qui veulent s’installer dans certains quartiers qu’ils aient un revenu minimum. Frank Beke ne mérite pas le Prix de la Démocratie. C’est même un scandale qu’il le reçoive des mains de ceux-là même qui se targuent d’être la conscience de la gauche.

    A l’approche de la manifestation anti-NSV, nous espérons que d’autres organisations partageront notre analyse et cesseront de chercher leur salut dans des procès contre le Vlaams Blok ou dans des actions symboliques censées démontrer l’absurdité du racisme et de flirter avec le SP.a et Groen! Ce serait un tournant.

    Le MAS agit depuis quelques années déjà dans des quartiers plus populaires. Nous avons su unir des électeurs du Vlaams Blok et des immigrés dans des campagnes concrètes contre la politique antisociale. Des campagnes comme celle que nous avons menée contre la démolition de 89 maisons dans un quartier de Gand leur font comprendre que leur véritable ennemi n’est pas celui qui habite dans la même rue qu’eux, mais bien celui qui prend de telles décisions dans le salon de sa villa cossue. On ne peut que regretter que la plus grande partie de la gauche soit restée au balcon dans ces moments-là.

  • Action unifiée contre la politique d’austérité du gouvernement et du patronat

    LE CONSEIL CENTRAL de l’Économie a proposé dans son rapport annuel un plafond de 5,3% de hausse des salaires pour les deux années à venir. Avec l’inflation et l’augmentation des barèmes, ce ne sera que 1%. De plus, avec la hausse des prix pétroliers qui absorbe cette année 0,5% du pouvoir d’achat des ménages, rien ne restera de ce 1%. Les négociations pour l’accord interprofessionnel vont commencer dans ce cadre.

    Anja Deschoemacker

    Tous les problèmes épineux sont rassemblés dans ces négociations pour permettre au gouvernement de présenter un budget "modéré". Mais ce caractère "modéré" peut être remis en cause: une toute petite partie seulement est prévue pour les revendications du non marchand, secteur à soutenir pour garantir des soins de bonne qualité.

    Rien d’étonnant dans une tel contexte que la surenchère communautaire monte. La bourgeoisie de ce pays sait depuis longtemps qu’il faut diviser pour mieux régner. Alors que les patrons flamands, bruxellois et wallons réunis dans la FEB préparent de concert les attaques contre les droits et les conditions de travail de tous les travailleurs, les médias gonflent les problèmes communautaires. Ainsi le 9 novembre, une commission spéciale avec des représentants de tous les gouvernements commence à discuter de la scission de Bruxelles Hal Vilvorde.

    Le gouvernement flamand n’est pas seulement à l’offensive sur le terrain communautaire, mais aussi sur le plan socio-économique. Le budget correspond aux normes financières les plus strictes (afin d’inciter les autres gouvernements à faire de même, ce qui voudrait dire qu’il n’y a pas d’argent pour résoudre les problèmes de l’enseignement flamand et dans le non marchand. Vandenbroucke ne voit pas de marge pour des hausses de salaire, mais il veut privatiser une partie de l’encadrement des chômeurs. Patricia Ceysens, présidente du groupe VLD au parlement flamand, a lancé un appel pour réévaluer le rejet de la directive européenne Bolkestein (la libéralisation des services); etc.

    Les politiciens francophones se cachent derrière ce chantage néolibéral. Ils ne défendent pas vraiment ce qui reste du système social et font porter toute la responsabilité sur le gouvernement flamand. C’est un peu comme dans les séries policières, avec le "bon" et le "mauvais" flic lors des interrogatoires. Ils ont évidemment le même objectif. Aujourd’hui, tous les dirigeants s’accordent sur le fait que notre système social, conquis par la lutte ouvrière, est devenu un obstacle pour les profits des entreprises.

    La résistance unifiée des travailleurs flamands, bruxellois et wallons est indispensable pour stopper le train néo-libéral de la bourgeoisie belge et pour imposer de réelles solutions au chômage, à la pauvreté galopante, aux cadences de travail, à la flexibilité, à la cherté du logement… Il faut trouver une solution aux problèmes linguistiques. Par exemple les Flamands doivent pouvoir être accueillis dans leur propre langue dans les hôpitaux et les services à Bruxelles, ce qui est possible par un élargissement du cadre du personnel, par l’organisation de cours de langue pendant les heures de travail,…

    L’installation dans la périphérie bruxelloise de couches plus aisées fait grimper le prix des loyers: on peut permettre aux moins fortunés d’y rester par une politique massive de logements sociaux.

    Cependant les partis traditionnels ne mèneront jamais une telle politique. Seule la population ouvrière est capable d’élaborer un projet véritablement démocratique pour la question nationale et ce, sur base de négociations réelles, et pas de simples chantages. C’est elle qui a intérêt à résoudre ces problèmes. Les partis flamands au pouvoir ne les citent que pour faire avaler à tout le pays un programme néo-libéral.

  • Retour à la case départ: la répression continue

    CANNABIS

    UN ARRÊT DE la Cour d’Arbitrage a cassé la loi sur le cannabis adoptée sous le gouvernement arc-en-ciel. L’abrogation de cette loi est un retour à la case départ: la criminalisation complète pour tous les usagers du cannabis et pour ceux qui en font la culture.

    Emiel Nachtegael

    La loi abrogée permettait la consommation de cannabis pour les personnes majeures si cela n’était pas source de «nuisance publique» et ne relevait pas d’un «usage problématique». Avant cette loi tout était illégal, et donc punissable. Mais en pratique les poursuites judiciaires venaient en dernière priorité dans les parquets. L’abrogation de cette loi est un splendide exemple de l’hypocrisie du gouvernement précédent: donner une image progressiste qui maquillait un caractère répressif et droitier. La loi institutionnalisait la répression contre les usagers du cannabis: elle donnait carte blanche à la tolérance zéro pour les consommateurs mineurs et pour les consommateurs majeurs hors de la sphère privée. Seules les personnes majeures dans la sphère privée pouvaient consommer du cannabis. Les problèmes de drogue n’ont pourtant jamais diminué avec la répression, bien au contraire.

    La répression n’apporte pas de solution. Les auteurs de telles lois restent à cent lieues des conditions réelles de vie des gens. Pour eux, l’usage de la drogue, la criminalité et la violence forment un tout. La création de clichés est encore plus forte au travers des reportages spectaculaires dans les médias. A les entendre, un jeune sur quatre serait un membre d’une bande brutale et consommateur de drogue. D’abord beaucoup d’argent sale circule dans les zones sombres de l’illégalité. Les jeunes qui «dealent» viennent souvent des couches les plus précaires de la société, qui gagne plus avec cette activité qu’avec un job intérimaire flexible et mal payé. Ensuite, la question est de connaître jusqu’à quel point l’usage problématique de drogue diminuerait par la tolérance zéro. Le cannabis est largement accessible mais l’alcool et les calmants le sont encore plus. Beaucoup de personnes ayant des problèmes sociaux fuient la réalité dans ces drogues à accoutumance. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, presque 1,5 million de personnes en Belgique – dont un million de femmes – ont pris l’année dernière des antidépresseurs ou des tranquillisants: une augmentation de 40% par rapport à 1997.

    Autant dans l’enseignement que sur le lieu de travail, une pression contre-nature règne sur les conditions de travail. Les problèmes de drogues sont connus à La Poste, au travail à la chaîne,… L’usage de drogues au travail est dangereux, mais une attitude répressive des autorités ne va pas résoudre les problèmes, cela va juste rendre plus précaires les conditions de travail, en augmenter la pression,… tous ces facteurs entraînant une augmentation de l’usage des drogues. Avec une telle politique musclée, «de l’ordre et de la loi», le gouvernement prouve son incapacité à dépasser sa politique superficielle de lutte contre les symptômes.

  • Geel. Mobilisation réussie contre l’implantation d’une antenne GSM

    Geel

    A Geel, le comité d’action contre l’établissement d’une antenne GSM dans un quartier de logements sociaux a gagné une bataille importante. Il y quelques semaines, les habitants du quartier De Drijhoek ont été mis au courant par la société de construction GBm et par Mobistar qu’une antenne allait être placée sur le toit d’un de leur building. Pour sa part, le conseil communal a donné un avis positif à l’organe communal chargé d’octroyer la permission d’implantation.

    Rik Vandenkerckhove

    Certaines habitantes du quartier n’ont pas accepté ce projet et ont évalués les dangers potentiels que cela pourrait entraîner pour la santé. Après avoir contacté chaque parti traditionnel, elles ont appelé le secrétariat du MAS/LSP.

    Les habitants se sont donc organisés en comité d’action, conseillés et assistés dans leurs actions par les militants du LSP. Ils ont déployé des drapeaux noirs sur les buildings, récolté des signatures de pétition, distribué des tracts et porté plainte. Début octobre, le comité a organisé une soirée d’information qui a regroupé 70 habitants du quartier. Lorsqu’il est apparu que le comité avait un écho réel, le bourgmestre a appelé tous les partis.

    Composée de membres du comité, d’une éducatrice de rue, de l’entrepreneur et du bourgmestre, la réunion a montré que l’entrepreneur était disposé à ne pas continuer son projet si la protestation continuait. Sous l’influence de cette protestation et en attendant un avis positif des habitants, le conseil communal a finalement donné un avis négatif. De plus, le pouvoir communal a fait savoir que la décision de l’entrepreneur ne sera confirmée que le 25/11/04 lors du prochain Conseil d’administration de la société de construction. En attendant, le comité d’action reste vigilant.

  • Actions contre la chasse aux chômeurs

    LUNDI 11 OCTOBRE, le MAS/LSP appelait à diverses actions en soirée pour dénoncer l’offensive lancée en cette rentrée par le patronat (40 heures payées 36, remise en cause des prépensions,….) et la chasse aux chômeurs planifiée par le gouvernement. Des rassemblements étaient prévus devant les bâtiments de l’ONEm à Anvers, Gand, Louvain et Ostende tandis qu’à Liège nous avions lancé un appel pour une manifestation dans le centre ville.

    Jean Peltier

    Les excellentes réactions obtenues sur les bureaux de pointages, universités, … nous ont fait surestimer le sentiment de mécontentement et l’envie de réagir parmi les couches visées par les projets patronaux et gouvernementaux. En fait, les premières convocations de chômeurs à l’ONEm n’ont réellement commencé que fin octobre. Un grand nombre de chômeurs ignorent encore tout des risques d’exclusions massives qu’ils courent (pour rappel, l’objectif du gouvernement est d’exclure 30.000 chômeurs de plus d’ici à 2007), ce que traduit aussi la faible participation des chômeurs aux actions menées par les syndicats sur ce thème. D’autre part, miné par ses divisions internes, le gouvernement a reporté à plus tard les mesures les plus dures, notamment sur les pensions. Et, s’il y a aujourd’hui un nombre grandissant d’actions dans les entreprises contre les licenciements ou les mauvaises conditions de travail, il n’y a pas encore de poussée vers une riposte d’ensemble.

    Deux autres raisons ont encore joué. Nous avions choisi de mener nos actions un lundi soir en solidarité avec les "Lundis de la colère", ces manifestations hebdomadaires qui réunissaient en Allemagne des milliers de chômeurs, de jeunes et de travailleurs dans une centaine de villes contre les coupes brutales du gouvernement Schröder dans la sécurité sociale et les allocations de chômage. Mais le black out quasi total de la presse sur ces manifestations n’a pas aidé à populariser notre initiative. Enfin, à Liège, nos étudiants étaient tellement investis dans les mobilisations des Hautes Ecoles et la préparation des actions à l’université contre la hausse du minerval intermédiaire qu’ils n’ont pas pu mobiliser sérieusement en plus pour le 11 octobre.

    L’action à Liège a tout de même réuni une cinquantaine de personnes, essentiellement des jeunes, étudiants et chômeurs, qui ont traversé le centre ville en un cortège dynamique ne passant pas inaperçu. Plusieurs jeunes qui étaient venus à la manif sans trop nous connaître participent depuis lors régulièrement à nos réunions et à notre travail.

  • IN MEMORIAM: Pierre Le Grève (1918-2004)

    Une soirée d’hommage à Pierre Le Grève s’est déroulée à la CGSP de Bruxelles le 8 novembre. Il avait rejoint le mouvement trotskyste dans les années 30.

    Guy Van Sinoy

    Dans les années 50, les trotskystes entrent au PSB pour sortir de leur isolement et y faire de l’entrisme. Après 1954, en pleine montée de la révolution coloniale, Pierre s’engagea activement dans un réseau d’aide au Front de Libération Nationale algérien. Il fut une des plaques tournantes du réseau et les services secrets français tentèrent de l’assassiner. Au cours de cette période, il développa l’idée (fausse selon nous) que la révolution socialiste n’était plus possible que dans les pays coloniaux. Militant CGSP Enseignement, il parvint lors de la grève générale de 60/61 à renverser la bureaucratie syndicale en s’appuyant sur l’assemblée générale. Pendant 27 ans il anima une équipe de militants combatifs à la tête de la CGSP Enseignement de Bruxelles.

    Exclu du PSB en 1964, il fut élu député de l’Union de la Gauche Socialiste de 1965 à 1968. Il fut un des piliers du Comité Vietnam et fonda plus tard le Comité contre la Répression au Maroc.

    Il s’est sans doute trompé sur certains pronostics politiques essentiels. Mais c’était un orateur fougueux et redoutable, une personnalité hors pair du mouvement ouvrier, un lutteur courageux et qui s’est battu jusqu’à ce que ses forces le quittent. Et cela personne ne peut le lui enlever.

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