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Nigéria : Travailleurs, rejoignez le Socialist Party dès aujourd'hui !
Le DSM, Democratic Socialist Movement (section nigériane du Comité pour une Internationale Ouvrière), a décidé de constituer et d’enregistrer un nouveau parti politique dénommé le Socialist Party – Nigéria (SPN). Nous sommes convaincus que c’est là la meilleure direction à prendre au cours de la prochaine période, étant donné l’incapacité des syndicats à construire un Labour Party en tant que parti alternatif pour les travailleurs, et vu l’absence de tout autre véritable parti ouvrier officiellement reconnu. Les travailleurs, les jeunes et les pauvres nigérians se sont retrouvés sans voix et sans choix lors des dernières élections. Nous reproduisons ci-dessous le texte du tout premier tract du SPN distribué à travers tout le Nigéria ce 1er Mai 2012.
Le Socialist Party – Nigéria félicite les travailleurs à l’occasion de la fête internationale des travailleurs de cette année. Traditionnellement, les travailleurs utilisent cette occasion via leurs syndicats afin d’exprimer auprès du gouvernement et de leurs employeurs privés une série de revendications destinées à améliorer notre niveau de vie et nos conditions de travail. Cette année ne sera pas différente. Mais ce 1er Mai se déroule à peine quatre mois après la plus grande grève générale de toute l’histoire du Nigéria.
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[/box]En janvier, c’est l’ensemble du pays qui s’est dressé contre la dernière tentative de faire porter le fardeau de la crise que connait notre pays à sa population laborieuse et pauvre. Des dizaines de millions de gens se sont tournés vers le mouvement syndical non seulement pour voir l’annulation de la hausse du prix de l’essence, mais aussi et de plus en plus dans l’espoir de voir un “changement de régime”. Hélas, la plupart des dirigeants syndicaux ont battu en retraite, abandonnant non seulement la remise en question de la clique autour du président Jonathan, mais aussi l’idée d’une annulation complète de la hausse du prix de l’essence.
Une occasion a été manquée. Le NLC et le TUC (Nigeria Labour Congress et Trade Union Congress, les deux grandes confédérations syndicales) ont spécifiquement avoué ne pas vouloir de “changement de régime”. Mais le 1er Mai démontre précisément pourquoi un “changement de régime”, c’est-à-dire une rupture avec le capitalisme, est urgemment nécessaire. Beaucoup de gens ont remarqué que la plupart des revendications mises en avant au cours des années précédentes ont dû être répétées cette année. Le gouvernement a refusé de satisfaire ces revendications. Pas parce qu’il ne dispose pas des ressources requises nécessaires à leur satisfaction. Mais parce que, étant pro-capitaliste, le gouvernement ne représente pas les intérêts des travailleurs et des pauvres. La plupart des partis capitalistes rivalisent pour le pouvoir afin de satisfaire uniquement les intérêts égoïstes des riches politiciens corrompus et de leurs partenaires d’affaires communément appelés “secteur privé”. C’est dans ce contexte que le Socialist Party a été formé, en tant que véritable alternative visant à représenter les intérêts des travailleurs, des jeunes et des masses pauvres. Le parti mènera la lutte pour le pouvoir politique avec pour but la mise à disposition des ressources de la société pour satisfaire aux aspirations et aux désirs de la population laborieuse et des pauvres. Nous appelons tous les travailleurs à rejoindre ce parti dès aujourd’hui et à en devenir des membres actifs.
Le pillage du Nigéria par l’impérialisme britannique à l’époque de la domination coloniale a désormais été remplacé par un nouveau colonialisme, dans lequel l’élite sacrifie les ressources du Nigéria pour être exploitées par des compagnies multinationales. Il est impératif de faire prendre une nouvelle direction au pays, dans laquelle la majorité des Nigérians pourront connaitre une vie de bonheur et d’épanouissement au lieu de la vie de misère, d’indigence et de maladies que nous connaissons aujourd’hui. Dans ce but, le SPN donnera toujours son soutien entier et actif à toute agitation visant à un débat démocratique afin de redessiner le Nigéria.
La meilleure partie du régime civil qui a débuté en 1999 a vu le Nigéria amasser d’énormes richesses sur base du plus long boom pétrolier de son histoire. Pourtant, l’immense majorité des Nigérians ne connaissent qu’une vie de pauvreté presque absolue au milieu de toute cette abondance. Les infrastructures sont dans un état déplorable, l’enseignement public et les soins de santé connaissent un sous-financement scandaleux. Nous payons un prix exorbitant pour les carburants alors que nous sommes le septième exportateur mondial de pétrole ; le prix de l’essence s’est par exemple accru de 385 % depuis 1999 ! Les travailleurs se voient contraints de partir en grève à chaque fois qu’ils veulent obtenir la moindre petite concession. Les usines ferment et délocalisent en conséquence de la décrépitude de l’infrastructure et du cout obscène de l’énergie, causant par là de nombreuses pertes d’emplois. C’est là le bilan de notre gouvernement et de nos partis politiques anti-pauvres. Il nous faut une alternative ouvrière ; il nous faut un Parti socialiste de lutte, capable de créer un gouvernement qui représente les travailleurs et les pauvres.
Tous les grands partis politiques du Nigéria n’en sont en réalité qu’un seul. Ils sont tous unis contre les travailleurs et les pauvres avec de brutales attaques capitalistes néolibérales et le pillage éhonté de notre richesse collective. Tous sont partisans de et appliquent la même politique capitaliste anti-pauvre de privatisation, dérégulation, commercialisation et coupes dans le budget social. Par exemple, tandis que le gouvernement fédéral entre les mains du PDP a iniquement décidé d’augmenter le prix des carburants, le gouvernement ACN dans l’état de Lagos a cyniquement rehaussé d’environ 750 % les frais d’admission à l’Université d’État de Lagos, avec pour résultat que 60 % des étudiants qualifiés à l’examen n’ont finalement pas pu s’inscrire pour des raisons financières. Tous les gouvernements régionaux, quel que soit le parti qui y soit au pouvoir, ont refusé d’appliquer le nouveau salaire minimum national. L’échec des gouvernements à tous les niveaux a rendu obligatoire pour tout un chacun de devoir se débrouiller soi-même pour obtenir son propre accès à l’électricité, à l’eau, à l’enseignement, aux soins de santé. Tout cela doit cesser !
Une fois au pouvoir, le parti engagera les ressources de la société afin d’organiser une infrastructure de base capable d’assurer une éducation et des soins de santé gratuits et de qualité, des routes en bon état, des logements à prix abordable, une électricité constante, etc. En attendant, le parti s’identifiera avec les luttes des travailleurs, des artisans, des commerçants, de la jeunesse et des masses pauvres, leur présentant une alternative qui satisfasse aux besoins de la vaste majorité. Nous mènerons aussi campagne pour que le gouvernement s’engage à fournir une infrastructure de base et à satisfaire aux besoins des travailleurs et des pauvres.
Afin de mobiliser les ressources adéquates nécessaires aux besoins sociaux et à l’infrastructure, le parti annulera la politique anti-pauvre de privatisation qui n’est rien d’autre qu’un pillage éhonté des biens publics et du patrimoine collectif. Le parti placera les secteurs-clés de l’économie dans le domaine public de sorte que les ressources du pays puissent être démocratiquement organisées afin de satisfaire aux besoins des masses, et non aux profits de quelques-uns. Afin d’empêcher la débâcle et la corruption qui ont caractérisé jusqu’ici les entreprises publiques, nous placerons ces entreprises nationalisées sous le contrôle et la gestion démocratiques des travailleurs et des consommateurs. Pour nous, l’échec des entreprises publiques ne provient pas du fait même de leur statut public, mais du fait qu’elles étaient dirigées dans l’intérêt égoïste personnel de leurs gérants, et non pas dans l’intérêt public. La crise du secteur bancaire, qui a requis un énorme renflouement à partir des fonds publics pour que certaines banques puissent éviter la noyade, a bien montré que le secteur privé n’est en soi pas plus apte à gérer l’économie et les ressources. Par ailleurs, toutes les enquêtes effectuées par l’Assemblée nationale (en ce qui concerne l’électricité, les subsides sur les carburants, les pensions, etc.) ont révélé le scandaleux niveau de collaboration entre le soi-disant secteur privé et des cadres gouvernementaux corrompus afin de mieux voler et ruiner l’ensemble du pays. Il nous faut un parti qui soit préparé à organiser l’État et l’économie aux profits de tous plutôt que pour satisfaire les intérêts et l’avidité de quelques-uns.
Les politiciens et cadres gouvernementaux anti-pauvres s’octroient des méga-salaires et bonus, et dans la plupart des cas, mangent carrément le trésor public, tout en proclamant que le nouveau salaire minimum de 18 000 naïras (57 000 fCFA) par mois pour les travailleurs du pays ne peut être supporté par notre économie. Contrairement à eux, les cadres du Socialist Party, lorsqu’ils seront élus, ne gagneront pas plus que le salaire moyen payé à un employé administratif qualifé, tandis que l’État ne sera responsable pour eux que de frais prouvés et raisonnables. Les cadres élus sur la plate-forme du parti seront constamment soumis à un droit de révocation de la part de leurs électeurs.
La principale leçon de la lutte de janvier 2012 et des précédentes grèves générales qui se sont déroulées depuis l’avènement du régime civil, est qu’il nous manque absolument un véritable parti de masse du peuple qui soit basé sur la classe ouvrière et qui puisse arracher le pouvoir des mains de l’élite voleuse qui nous dirige aujourd’hui ; un parti qui utilisera les ressources publiques au bénéfice de tous. Voilà pour quoi se bat le Socialist Party. Le Socialist Party, tout en cherchant à se construire lui-même, continuera à mener campagne pour la formation d’un parti ouvrier de masse pan-nigérian, armé d’un programme socialiste. Le parti aidera à la construction de syndicats qui deviennent des organes combatifs en tant que partie prenante d’un puissant mouvement des travailleurs, de la jeunesse et de tous les opprimés, capables de mener la lutte pour chasser les politiciens pro-capitalistes anti-pauvres du pouvoir. Dans le cadre de cette lutte, le parti se battra pour la conquête du pouvoir politique et luttera avec les travailleurs et les pauvres pour satisfaire leurs revendications à une amélioration de leurs conditions de vie et de travail, et contre les attaques néolibérales capitalistes anti-pauvres menées par le gouvernement à tous les niveaux.
Les travailleurs et le peuple ne peuvent trouver aucune expression auprès des partis politiques pro-establishment, puisqu’ils sont tous basés sur un programme de politique anti-pauvres. Le Socialist Party sera organisé de manière démocratique de sorte que tous les membres actifs et disciplinés du parti contribuent à la gestion et au programme du parti. Rejoignez le Socialist Party ! Il est le parti des travailleurs, des jeunes et des pauvres ! Rejoignez-nous pour construire un parti pour les millions de gens, et non pour les millionnaires !