La lutte britannique contre l’austérité

Le Royaume-Uni aussi est frappé de plein fouet par la crise financière et économique. Peu de personnes s’étonneront du fait que l’on propose ici les mêmes mesures que dans les autres pays : pertes d’emplois et assainissements. Mais tout comme dans les autres parties du monde, la lutte contre cette politique se développe.

Par Jarmo (Anvers), Article tiré de l’édition de mars de Lutte Socialiste

A côté des importantes actions étudiantes contre la hausse du minerval (à 10.500 euros par an), au niveau local, toute une série d’actions de protestation ont pris place. La casse sociale va très loin : tous les services publics devront économiser un quart de leur budget. Partout dans le pays des comités anti-austérité (anti-cuts) voient le jour : ils organisent des campagnes et des actions pour lutter contre les coupes d’austérité.

Les délégués combatifs qui se sont réunis dans le NSSN (National Shop Stewards Network) ont décidé lors d’une conférence nationale de prendre en main l’organisation et la coordination des protestations contre les économies budgétaires. C’est un bon pas dans la direction d’une lutte unifiée et généralisée. A la conférence du NSSN, le débat fut intense et a finalement décidé à 305 voix contre 89 de mettre sur pied une campagne nationale contre les coupes afin de rassembler les militants syndicaux et les comités locaux dans une lutte commune.

Il est important de s’opposer à toute forme de coupes, y compris au niveau local, souvent appliquées par des conseillers communaux du parti travailliste. Ce parti d’opposition ne représente aucune alternative. Le NSSN est en faveur du refus des conseillers d’appliquer les coupes, tout comme l’a fait le conseil communal socialiste de Liverpool dans les années quatre-vingt. Il est aussi question de lancer une campagne nationale similaire à celle des années ’90 contre la Poll Tax (un impôt qui était le même pour tout le monde) : 18 millions de personnes avaient alors refusé de payer, ce qui a fait reculer Thatcher, la dame de fer.

Il est positif que les syndicalistes de lutte prennent le devant dans le mouvement ouvrier britannique. Ces dernières années, le mouvement ouvrier était tel un géant endormi. En prenant le devant, les syndicalistes combatifs peuvent le réveiller afin de faire face aux attaques les plus dures de ces 20 dernières années, avec un appel pour une grève nationale de 24 heures des services publics après la manifestation syndicale qui est prévue le 26 mars, par exemple. Il faut préparer le terrain pour une grève générale de 24 heures impliquant également le secteur privé.

Afin d’exploiter ce potentiel, il est important d’organiser la résistance, une campagne nationale comme celle du NSSN peut y jouer un rôle central. Des négociations prendront place avec d’autres organisations afin de renforcer la coordination nationale.

Si les syndicalistes combatifs restent à la marge, ils perdront leur crédibilité. Ils doivent organiser la lutte et poser ainsi les bases des traditions du syndicalisme de lutte parmi les couches plus larges.

En même temps, il faut une discussion concernant un prolongement politique pour le mouvement ouvrier afin de s’en prendre au gouvernement Con-Dem (conservateurs et libéraux) qui impose les mesures d’austérité. Le Socialist Party collabore à la campagne TUSC (Trade Union and Socialist Coalition) où des candidats ouvriers se présentent aux élections. Cette initiative est limitée au niveau électoral, mais illustre bien l’idée de la nécessité d’élus du mouvement des travailleurs.

Author

0
    0
    Your Cart
    Your cart is emptyReturn to Shop