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Pas de répit pour les Travailleurs de Tectéo
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A propos de Tecteo, sur socialisme.be:
==> INTERVIEW : Retour sur la grève à Tectéo
==> Les travailleurs de Tecteo maintiennent le cap
L’an dernier, Tecteo avait connu un conflit concernant un plan de restructuration que voulait imposer la direction. Nous avions à l’époque couvert cette lutte, et voici les différents articles, tracts et reportage-photos du PSL à ce sujet.
- TECTEO – La grève est terminée, les problèmes subsistent
- Tecteo- 7 jours de grève au finish : La grève continue!
- Déclaration commune du CAP, de la LCR, du PC, du PSL et du PTB
- TECTEO – 6 jours de grève au finish: Le préaccord est insuffisant. Il faut élargir le mouvement
- Visite au Conseil d’Administration de Tectéo – Reportage photos et tract du PSL
- TECTEO – 2 jours de grève au finish: Le PS dit ce qu’il pense des syndicalistes…
- Visite des travailleurs de Tectéo au siège du PS – Reportage photos
- TECTEO: Quand le PS met une intercommunale à l’école du privé…
- TECTEO bloqué. Le personnel est en grève.
- TECTEO : La colère monte, il faut d’urgence un plan de mobilisation syndicale
- Stéphane Moreau n’aime pas les tracts du PSL… ni ceux de la CGSP, ni ceux de la CSC, ni les manifestants, ni les opposants, ni les… !
- La direction de Tecteo n’aime vraiment pas le tract du PSL ! (suite et certainement pas encore fin)
- TECTEO : La direction n’aime pas le tract du PSL
- TECTEO: Interview de militants (juillet 2009)
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On se souvient que, l’an dernier, les travailleurs de l’intercommunale liégeoise Tectéo (l’ancienne association liégeoise d’électricité) s’étaient battus contre un plan d’attaques en règle contre leur statut. Après deux semaines de grève, la majorité des mesures que la direction voulait imposer étaient passées à la trappe avec cet important bémol qu’elle parvenait à faire passer la semaine de travail à 38h contre 36h auparavant.
Par Simon Hupkens
A l’époque, notre sentiment était que la mobilisation existait pour repousser la totalité de l’attaque patronale et que la délégation syndicale avait peu ou prou capitulé devant les mandarins socialistes dirigeant l’intercommunale. En effet, quand il est question de Tectéo, nous ne manquons jamais de rappeler que la société liégeoise est propriété à 70% de la Province de Liège et que son directeur est le multi-mandataire Stéphane Moreau (PS).
Cette information n’est pas seulement importante pour mettre en évidence la dérive libérale des élus socialistes: cela a une incidence sur les luttes syndicales. On avait ainsi vu l’été passé l’ensemble du PS liégeois se mobiliser pour prêter main-forte non pas aux travailleurs de l’entreprise face à un employeur particulièrement agressif, mais à leurs collègues directeurs et présidents. Pour rappel, le ‘‘médiateur social’’ n’était autre que le bourgmestre de Liège Willy Demeyer, dont le rôle dans le conflit social n’a bien sûr pas été de féliciter les travailleurs pour leur combativité mais de mettre la pression sur la délégation CGSP pour qu’elle mette fin à la grève.
L’épisode de l’été 2009 laissait quand même espérer que la direction de Tectéo s’y reprendrait à deux fois avant de se relancer à l’assaut des acquis des travailleurs. Et en effet, elle a opté pour une guerre de basse intensité et a sondé la combativité des salariés au début du mois d’aout avec le licenciement de trois contractuels pour ‘insubordination’ et ‘manque de productivité’, cela dans des conditions rendues peu transparentes par l’absence de membres de la délégation lors des entretiens de licenciement.
La réaction des travailleurs du site concerné ne s’est pas fait attendre et la grève a été votée. Pour avoir assisté à deux assemblées, nous pouvons dire que la mobilisation était bonne, la colère palpable, et que les travailleurs avaient une conscience aigüe de ce qui se jouait sous couvert de punir trois ‘mauvais éléments’ : laisser passer ces licenciements signifiait laisser la porte ouverte à des attaques de plus grande ampleur par la suite. Malgré le peu d’entrain de la délégation, la grève a été reconduite sous la pression de la base, réclamant la réintégration de leurs trois collègues.
Mais la détermination des travailleurs n’a pas suffi à dynamiser la délégation syndicale qui a capitulé une nouvelle fois devant l’inflexibilité de la direction, en obtenant tout de même une formalisation de la procédure de licenciement. Mais, comme un travailleur en fait le commentaire, il faut se souvenir qu’auparavant, les contractuels étaient soumis au même régime disciplinaire que les statutaires, avec une série de paliers intervenant obligatoirement avant le licenciement: avertissement, blâme, etc. Le nouvel accord constitue donc bel et bien un recul. La reprise du travail a été votée par 169 voix contre 128, ce qui exprime tout de même une certaine méfiance.
Plus préoccupant encore, la direction vient de gagner une manche face aux travailleurs, et ceux-ci peuvent craindre de nouvelles attaques dans les mois à venir. Il faudra toute la vigilance et l’esprit de solidarité dont est capable le personnel de Tectéo pour les surmonter.