[INTERVIEW] Soins de santé: le gouvernement va à l'inverse de la logique

bartvdb-300x216“Le vieillissement de la population et du personnel suppose plus d’investissements, le gouvernement fait exactement l’inverse”

Nous avons discuté avec Bart Van der Biest, infirmier à l’hôpital Sint-Maria à Halle. Il y a permis l’implantation du SETCa en 2004. Depuis 2008, il est représentant SETCa-FGTB pour les infirmiers et soignants au ministère de la santé publique comme membre du Conseil fédéral de l’art infirmier(commission consultative). Il est à nouveau candidat aux élections sociales.

Quels sont les problèmes spécifiques dans ton secteur qui rendent nécessaire une forte présence syndicale ?

“Dans les prochaines années, nous entrerons dans une zone de turbulence étant donné que la ministre De Blockva procéder à de profondes réformes dans le secteur des hôpitaux. Dans ses plans, il n’y a que quelques phrases sur le sort du personnel. Avec un gouvernement pour lequel l’austérité est l’alpha et l’omega, ce n’est pas de nature à rassurer.

“Le vieillissement de la population mais aussi du personnel est un énorme défi en soi. En 2020, 30% du personnel de soin aura plus de 50 ans et le nombre de travailleurs de plus de55 ans aura doublé. Cela implique en fait plus d’investissements dans le secteur mais notre gouvernement fera le contraire. Si nous regardons ce qui se passe dans les pays voisins où de telles mesures ont déjà été prises, nous pouvons déjà nous faire une idée du futur. L’instauration du financement DRG (enveloppe fixe par profil de patients) en Allemagne est en grande partie à l’origine de l’énorme déficit en personnel. Le syndicat allemand Verdi estime ce déficit à 262.000 têtes: c’est environ le double de tous les infirmiers actifs en Belgique ! En France, on va fermer 10% des services d’urgence,…Et je préfère ne pas parler de l’horreur intégrale dans le secteur de la santé aux Pays-Bas.

“Par-dessus le marché, il y a encore les plans de Kris Peeters qui permettent encore plus de flexibilité. Les syndicats de notre secteur essaient depuis des années déjà de limiter la flexibilité.Dans notre hôpital, nous avons mis sur pied un système grâce auquel l’horaire de la semaine suivante est “bloqué” le lundi. Cela se passe sur base d’un roulement étendu sur toute l’année et qui est adapté en fonction des besoins du service. Pendant cette ‘‘période bloquée’’, l’horaire variable prend un caractère d’horaire fixe et on peut donc refuser de faire un remplacement ou de changer de shift. Cela permet une prolongation relative du délai minimum de communication des horaires prévu par la loi : c’est-à-dire cinq jours à l’avance. Pour ceux qui, à la demande de l’employeur, changent de shift dans les 24 heures (sur base volontaire !), ily a une prime de rappel de 50 euros.Si les plans de Peeters se concrétisent dans le secteur, nous pourrons oublier tout ça.”

Comment envisages-tu la campagne électorale et quels sont les projets à ton boulot ?

“Un syndicat rouge dans un hôpital catholique de l’agglomération flamande de Bruxelles, c’est loin d’être naturel.Nous essayons de nous adapter en écrivant nous-mêmes nos tracts et nos affiches afin qu’ils correspondent le plus étroitement possible à l’environnement de nos collègues. Entre-temps,nous avons développé notre propre style particulier que nous pourrions qualifier de “cartoonesque avec une bonne pincée de sarcasme et d’absurdisme.’’ Dans le travail syndical, la communication est essentielle. C’est pour cela que nous utilisons de nombreux canaux: notre propre site web, facebook, journaux muraux à l’étage des caves et des vestiaires, un tour des services mensuel,… La plupart des problèmes ne peuvent pas être résolus tout de suite et dans ce cas, il est très important que le personnel sache comment nous nous occupons de ces problèmes.Un sujet auquel nous voulons nous attaquer est la politique d’agression ou plutôt son absence. La collaboration avec la LBC s’est toujours bien passée jusqu’à présent et pendant le plan d’action de 2014, elle a même été excellente.Se profiler comme un adversairede l’autre syndicat n’est pas une bonne idée alors qu’après les élections sociales, il faut collaborer. Aussi, nous travaillons de façon complémentaire et pas concurrentielle.”

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