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Travail à temps partiel = vie à temps partiel ?
Le gouvernement a les travailleurs à temps partiel dans le collimateur.
Le gouvernement travaille actuellement sur un projet de loi qui facilite les règles en matière de travail à temps partiel de manière dangereuse. L’idée est de s’en prendre à l’un des aspects les plus précieux de la vie d’un travailleur : l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle. Pas besoin d’être physicien nucléaire pour réaliser que cela aura un impact sévère sur le secteur des soins de santé, un secteur à prédominance féminine avec beaucoup de travail à temps partiel.
Réaction d’un militant du SETCa à l’hôpital St Marie à Hal
Le projet du gouvernement en trois points:
1. Pas d’horaires de travail clairs dans le contrat.
2. Les horaires seraient connus seulement la veille.
3. Disparition du sursalaire pour les heures supplémentaires.
Etre un travailleur à temps partiel n’est pas facile. Souvent considérés comme les ‘jokers’ des employeurs, beaucoup doivent jongler avec des contrats précaires, des horaires élastiques et peinent à maintenir l’équilibre fragile entre leur job et la vie de famille et à atteindre une rémunération digne de ce nom. Les femmes sont particulièrement touchées par ce type d’organisation du travail. Jusqu’à présent, un certain nombre de règles administratives existaient afin de cadrer les contrats à temps partiel. Les travailleurs bénéficiaient ainsi d’une certaine transparence dans la connaissance de leurs horaires, des journées de travail et du salaire.
Aujourd’hui, les travailleurs doivent connaitre leur horaire de travail précis au moins 5 jours à l’avance (même dans le cas d’un travail variable). Dans notre hôpital, cette période un peu plus longue. Le gouvernementaux veut aussi remettre en question la prime d’appel pour les travailleurs à temps partiel (une prime de 50 euros en cas d’appel pour venir travailler dans les 24 heures).
Le projet du gouvernement prévoit encore que les dérogations sectorielles rendues obligatoires ne pourront plus exister. Là où le dialogue social au niveau sectoriel nous avait permis de mettre en place une certaine stabilité dans l’affichage des horaires, demain, le gouvernement balaiera tout cela d’un revers de la main.
Travail à temps partiel, vie à temps partiel?
Après s’être attaqué l’an passé à la disponibilité des travailleurs à temps partiel sur le marché du travail, le Gouvernement s’attaque à présent aux règles qui entourent la protection de ces mêmes travailleurs. Pour le SETCa, les mesures envisagées sont inacceptables ! Elles ne feront que précariser, déréguler et enfermer les travailleurs dans le temps partiel et dans un système qui laisse peu de marge pour s’en sortir et mener une vie ‘normale’.
Dans les faits, une telle variabilité rend impossible le fait de cumuler deux emplois. Impossible de concilier sereinement vie privée et vie professionnelle. Impossible de gérer sa vie de façon stable. Impossible de faire de vrais projets d’avenir.
Un exemple
Virginie, éducatrice à mi-temps dans le secteur du handicap. Vit en couple, avec un enfant. ‘‘Je suis passée de deux mi-temps à un seul. Aujourd’hui, je peine à retrouver des heures en complément via un autre job. Financièrement, c’est une situation compliquée et difficile à vivre au quotidien. Heureusement, j’ai la chance d’avoir un compagnon à mes côtés. Il m’épaule ! Je plains les travailleuses qui sont dans ma situation et qui sont seules avec des enfants. Avec un salaire qui oscille entre 900€ et 1.000€ selon les barèmes, c’est impossible de s’en sortir. Pour le moment, on se serre la ceinture et on arrive à joindre les deux bouts. Mon régime de travail me permet d’avoir du temps à consacrer à ma fille (c’est le côté positif des choses) mais il ne me permet pas de faire ce que je voudrais avec elle… L’argent manque et nous devons constamment faire des choix. Il n’y a pas de place pour des extras, des sorties, des loisirs, des activités, des petits plaisirs. C’est une situation ‘acceptable’ un temps mais ce n’est pas faisable toute une vie. Je voudrais trouver des heures en complément mais je n’y parviens pas. Concrètement, mes horaires et leur incertitude ne me permettent pas d’être facilement disponible pour un autre employeur. C’est un cercle vicieux.’’