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Il nous faut un 2e plan d'action!
Nous ne nous étions pas encore remis des horribles attentats à l’aéroport de Zaventem et à la station de métro Maelbeek qu’est arrivée une nouvelle avalanche d’attaques contre nos acquis sociaux. Pour le gouvernement, ‘‘la vie suit son cours’’.
Par Els Deschoemacker
Une commission d’enquête parlementaire a reçu la tâche de parer ou repousser chaque critique et chaque doute de la population concernant les responsabilités politiques de ce drame. Hors de question pour l’establishment de reconnaitre que ces attaques font partie d’un contexte socio-economique et international plus vaste, avec l’impact des guerres notamment. Les politiciens établis sont coupables, eux aussi. Le plus grand parti du gouvernement, la N-VA, essaie tout particulièrement de faire croire que ces actes ne doivent être considérés que comme l’oeuvre d’individus. Mais le parti défend en même temps que des groupes ‘‘significatifs’’ de la population ont soutenu les attaques. Essayez de comprendre la logique…
Les véritables priorités de ce gouvernement se cachent derrière ce rideau de fumée. Selon les termes du premier ministre lui-même: “cette coalition nous offre la chance de faire des reformes structurelles qui vont changer l’ADN de notre pays.”
Par ces mots, Charles Michel ne visait pas les familles les plus riches du pays et leur irrésistible penchant à fuir le fisc. Elles tentent de se débarrasser de chaque contribution à la société et privent la sécurité sociale et nos services publics de nombreux milliards d’euros. Et le gouvernement veut encore nous faire croire après ça que les familles fortunées et les grandes entreprises fuiraient moins si la pression fiscale était encore plus basse!
Pour la coalition au pouvoir, changer l’ADN de la Belgique signifie surtout d’en finir avec la protection sociale, de détruire les conditions de vie de la majorité de la population et d’abolir des conquêtes sociales pour lesquelles il a fallu se battre longtemps et durement.
Ainsi, en plus des premières mesures d’austérité de ce gouvernement (saut d’index, augmentation de l’âge légal de la pension, réduction des contributions sociales pour les entreprises, augmentations des taxes, etc.) survient une nouvelle avalanche antisociale faites de nouvelles taxes et de reformes structurelles. La semaine des 38 heures peut devenir une semaine de 45 heures sans salaire supplémentaire. “Mais”, selon Kris Peeters (le visage ‘social’ du gouvernement parait-il) ‘‘le gros du travail sera pour cet été, avec la confection du budget 2017. Ce sera une autre paire de manches.’’ La Cour des comptes estime qu’il s’agira de 9 milliards d’euros pour tous les gouvernements pris ensemble.
Quand est-ce que cela s’arrêtera ? Jamais ! L’ardeur de notre gouvernement est unilatéralement consacrée à la défense du capitalisme Belge dans une période de crise, au détriment de la classe des travailleurs. Pour étouffer la résistance sociale, des auditions parlementaires doivent examiner des propositions de loi pour ‘‘moderniser’’ le droit de grève (lire : le rendre inoffensif).
Il nous faut un deuxième plan d’action, un sérieux. Mais pour gagner, nous devons tirer les leçons du premier, celui de l’automne 2014 qui avait culminé avec la grève générale du 15 décembre. Faire entendre raison à ce gouvernement est une illusion, il faut le faire chuter. Les premières concentrations syndicales du 19 avril (FGTB) et du 20 avril (CSC) étaient prometteuses. Espérons que la manifestation de la fin de ce mois soit massive, en front commun syndical, et suivie après l’été par un plan d’action crescendo, jusqu’au renversement du gouvernement.
Ce dernier saisira chaque hésitation de notre part pour continuer son oeuvre antisociale. Lançons la discussion sur l’organisation de notre lutte ainsi que sur le programme de revendications à défendre sur les lieux de travail, dans nos quartiers, dans les écoles et les universités. Joignons nous à la lutte qui se développe en Europe et à travers le monde pour une société débarrassée de la guerre, de la terreur et de l’exploitation, une société libérée du capitalisme !