«Militant» : Histoire d’un journal pas comme les autres…

Meeting de Militant dans les années '80.

En octobre de l’an dernier, nous avons fêté le 50e anniversaire du premier numéro du journal «Militant», publication du groupe «The Militant», prédécesseur du Socialist Party of England And Wales, le parti-frère du PSL en Angleterre et Pays de Galle. Dans l’article ci-dessous, Peter Taaffe, secrétaire général du Socialist Party, revient sur l’histoire de ce journal qui a accompagné les luttes sociales un demi-siècle durant.

50 ans de lutte des classes et d’idées socialistes

Quand nous avons commencé à publier le journal «Militant» en octobre 1964, plusieurs de nos adversaires s’attendaient à ce que nous ne soyons pas en mesure de continuer cette publication pendant 50 ans, encore moins que nous devenions un facteur important dans les luttes du mouvement des travailleurs.

A travers cette période nous avons été témoins et acteurs de mouvements colossaux de la classe des travailleurs durant de grands événements historiques : la superbe grève avec occupation d’usine de mai 68 en France qui mobilisa 10 millions de jeunes et de travailleurs – la plus belle grève générale de l’histoire – ainsi que les vagues révolutionnaires des années ‘70 des travailleurs grecs, portugais et espagnols qui ont démantelé les dictatures sanglantes de leurs pays respectifs.

Nous avons participé aux mouvements de masse à Londres et ailleurs contre l’occupation stalinienne des Soviétiques à Prague en ‘68 également. De jeunes socialistes et moi-même menions des contingents de jeunes en défendant la démocratie ouvrière en Tchécoslovaquie et l’armement de la classe ouvrière pour qu’elle puisse se défendre.

En France

Durant ces événements, que nous avons scrupuleusement reportés et analysés dans les pages de notre journal, les travailleurs et les jeunes français avait le pouvoir à portée de main. Et ils auraient pu le conquérir. Le régime semi-dictatorial du Général De Gaulle, apparemment «puissant», se retrouva complètement paralysé par les actions de masse de la classe des travailleurs. Mais, comme à bien des moments dans l’histoire des organisations de masse de la classe ouvrière, le Parti Communiste Français et les dirigeants soi-disant «socialistes» freinèrent des quatre fers au moment décisif, ce qui déboulonna le mouvement et sauva ainsi le capitalisme français.

C’était à un moment où les capitalistes eux-mêmes semblaient avoir abandonné tout espoir de sauvegarde de leur système. A un moment, De Gaulle, sans issue, s’était envolé pour l’Allemagne rejoindre les forces armées. En 1975, le journal The Times titrait que «le capitalisme est mort au Portugal». En fait il n’était que partiellement mort, 75% des grosses fortunes et des grandes entreprises furent ôtées des mains des capitalistes via la nationalisation des banques à la suite des mobilisations de masses et de l’échec de la tentative de coup d’Etat de l’extrême-droite. C’était le résultat d’un pouvoir politique concret concentré dans les mains des travailleurs dans les usines et des soldats révolutionnaires radicalisés dans les casernes.

Et ce n’était pas seulement en Europe. La plus forte des puissances sur la planète, les Etats Unis, convulsait et se retrouvait paralysé par la guerre du Vietnam et par le vent de révolte qui soufflait dans les rangs des jeunes conscrits. Aux côtés de ces soldats se trouvaient les jeunes participants au gigantesque mouvement anti-guerre combiné au soulèvement des Afro-américains. Tous ces mouvements, ces oppositions, ces manifestations ont créé une situation explosive qui, de fait, avait en substance tout d’une crise prérévolutionnaire pour l’impérialisme US.

Tous ces événements et bien d’autres encore furent décris et analysés dans les colonnes du journal «Militant» qui trouva un écho à travers des couches toujours plus large de jeunes et de travailleurs. Le journal passa du stade de mensuel à celui de bimensuel en 1971, puis devint un hebdomadaire l’année suivante tandis que le nombre de pages augmenta jusque 16. Nous fûmes forcés de repasser à un format de 12 pages plus tard à cause de la situation défavorable pour la gauche et les luttes sociales à la suite du l’effondrement du Stalinisme entre 1989 et 1991. Mais nous avons continué à publier un numéro chaque semaine et à construire nos forces, y compris dans des situations qui étaient objectivement très compliquées.

D’une organisation basée essentiellement à ces débuts dans les zones de Liverpool, Londres, Glasgow et la Galle du Sud, nous avons créé le cadre d’une organisation nationale qui grandissait dans chaque région d’Angleterre. Ce fut suivi par l’accroissement de notre influence à l’échelle mondiale via le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO), qui fut fondé en 1974. Ce dont nous manquions en taille nous l’avions par l’enthousiasme de nos jeunes membres, la finesse de nos analyses et l’explication méthodique de notre programme. Nous sommes parvenus à toucher les jeunes et les travailleurs les plus conscients politiquement.

Dans les années ‘70 mais plus encore dans les années ‘80, nous avons commencé à parler à de plus larges audiences. Le groupe autour du journal «Militant» était (en termes de nombre et d’influence) le groupe Marxiste/Trotskyste qui connut le plus de succès depuis l’Opposition de Gauche de Trotsky dans les 30′ (en comprenant notamment plus de 8.000 membres au milieu des années ’80, NDT).

A Liverpool

Liverpool13Aucune autre organisation marxiste ne réussit aussi bien à se connecter à la classe ouvrière comme nous l’avons fait dans la lutte héroïque que nous avons mené à Liverpool entre 1983 et 1987ou durant la lutte contre la poll-tax (une taxe voulue par M. Thatcher et qui fit tomber son gouvernement, NDT) Nous avons écrits deux livres (Liverpool, a city that dared to fight et The rise of Militant) qui traitent de ces luttes.

Certains ont cherché à rabaisser le rôle crucial de la direction du Militant et de ses membres dans la bataille de Liverpool, et toutes ces attaques ne venaient pas de la droite du parti Travailliste. Georges Galloway, le lunatique parlementaire de gauche, d’abord élu sous la bannière du parti Travailliste puis en tant qu’indépendant, a délibérément choisi d’attaquer la stratégie du conseil communal de Liverpool et de se dissocier des mouvements de masse qui avaient lieu à Liverpool à cette époque. Il s’accorda avec les attaques de Neil Kinnock (à l’époque leader de droite du Parti Travailliste, NDT) sur le budget décidé par le conseil communal qui força la main et obtint des concessions de la part de Thatcher et qui permit de construire des milliers de logements, des salles de sport, des parcs, des écoles, etc. (1)

La « dame de fer » elle-même détruisit indirectement les critiques de Galloway sur le groupe Militant et les 47 élus du conseil communal de Liverpool qui s’était dressé pour la faire tomber. Le discours qu’elle prévoyait de faire à la conférence nationale du parti conservateur en 1984 (conférence qui fut annulée à cause de l’attentat de l’IRA sur le lieu de réunion.) prévoyait de mettre sur un même pied le conseil de Liverpool et le groupe «Militant» avec les mineurs en grèves en tant qu’ennemi de l’intérieur – de façon comparable au général Galtieri qu’ «elle» a battu lors de la guerre des Malouines.

Les représentants de la classe dirigeante, via leurs habitudes et traditions, sont entraînés à être implacables dans un contexte de lutte des classes. Et bien que Thatcher venait de la petite bourgeoisie (son père tenait un petit magasin) elle incarnait parfaitement cet entrainement, en particulier quand elle eut les rênes du pouvoir.

La lutte des mineurs

Thatcher fut défaite par les mineurs en 1981 quand elle dut temporairement annuler le programme de fermetures des mines. Mais avec sa clique comme Norman Tebbit, «un putois a moitié apprivoisé», elle utilisa les énormes réserves de charbon pour faire pression sur les mineurs et leur infliger une défaite. Ce ne fut cependant possible qu’avec la complicité de la direction de droite des syndicats.

Elle suivit la même tactique contre Liverpool, d’abord en se retirant quand le rapport de force lui était défavorable puis revenant prendre sa revanche quand les conseil communaux de «gauche» (celui de David Blunkett à Sheffield et celui de Ken Livingstone au grand conseil de Londres) avaient capitulé et laissé Liverpool isolé. Aidé dans sa tâche par Neil Kinnock, le leader Travailliste, elle réussit à évincer les conseillers de Liverpool par les cours de «justice».

Kinnock profita alors de la situation et du choc causé pour exclure du part les leaders de la lutte, Derek Hatton, Tony Mulhearn et d’autres. Tom Sawyer, un employé du Syndicat national des employés du Public (National Union of Public Employees) qui participa à la fondation de Unison (ndlr : autre syndicat) dit alors au Bureau Executif du parti Travailliste en février 1986 : «Je défie quiconque de me dire comment vous réussirez à aller à Liverpool et battre le groupe Militant en argumentant».

La Lutte de la poll-tax

PollTax02Cependant, ce fut une autre paire de manche pour Thatcher de lutter contre le mouvement anti-poll-tax.(Taxe gouvernementale qui devait s’élever au même montant pour tous les ménages quelque soient leurs revenus, NDT). Militant, à travers les fédérations Anti Poll-Tax de toute la Grande Bretagne, mobilisa près de 18 millions de personnes sur le slogan «Can’t Pay , Won’t pay» («Je ne peux pas payer, je ne payerai pas»). Mais la victoire ne fut pas facile à arracher. Des centaines de personnes furent emprisonnés dont 34 membres du groupe Militant. Terry Fields, parlementaire travailliste et membre de Militant, apprécié nationalement des travailleurs et particulièrement à Liverpool, et ses collègues de Militant et conseillers communaux Dave Nellist et Pat Wall ont refusé de payer la Poll Tax. Pat mourut alors que la campagne gagnait en ampleur, mais Dave et Terry furent emprisonnés. Ce fut à ce moment là que la droite revancharde du parti Travailliste choisit de l’expulser.

Et pourtant Terry Fields et les centaines de personnes qui furent emprisonnées et molestées dans ces prisons ont réussi là où les leaders syndicaux et les dirigeants discrédités du parti Travailliste ont lamentablement échoué : la campagne du non-paiement défia la Poll-Tax gouvernementale et par la même occasion fit chuter le gouvernement Thatcher, mettant à bas la « Dame de fer ».

pollTax06Cela vint de paire avec le développement du Militant, nous avons grandi par bonds tout au long des années ’80. Cela se refléta parfois même de façon inattendue. Par exemple Jeffrey Archer (parlementaire conservateur, écrivain et coupable d’agressions sexuelles à de multiples reprises qui lui valurent la disgrâce, NDT) écrivit une nouvelle «First among equals» dans laquelle un parlementaire imaginaire travailliste se retrouve destitué à cause de la montée de 5 membres du Militants dans le comité exécutif de son parti. De même l’Union National des Journalistes écrivit dans sa publication mensuelle qu’en ce temps ils avaient l’impression que le Militant était partout ainsi : «Central TV filmait le pilote d’une nouvelle série où un grand groupe devait simuler une manifestation avec drapeau et calicots quand vint un groupe vint et essaya de leur vendre des exemplaires du journal «Militant» » !

Les expulsions

Chaque attaque contre nous, qu’elle vienne de la droite du Parti Travailliste ou du poison de la presse capitaliste, servit à renforcer notre soutien et notre influence. L’expulsion du parti Travailliste des 5 membres du Comité de Rédaction du Militant en 1983 (Peter Taaffe, Lynn Walsh, Clare Doyle, Keith Dickinson et Ted Grant) créa encore plus d’intérêt pour nos idées.

Ces 5 étaient parmi les membres dirigeants du Militant. D’autres, comme Alan Woods, ont récemment clamé avoir joué un rôle central dans la fondation du groupe Militant dans l’idée d’accroître leur réputation en tant que participants clé du travail du Militant, les luttes de Liverpool et de la Poll Tax, etc. Il ne joua toutefois aucun rôle dans ces événements majeurs quand le Militant grimpa jusqu’à 8,000 membres, passant la plupart de son temps en Espagne où il joua un rôle dans la construction de la section espagnole du Comité pour une Internationale Ouvrière.

Ted Grant joua un rôle historique de marxiste en aidant à étayer et à orienter avec succès les nouvelles couches de jeunes et de travailleurs qui étaient à notre périphérie dans les années ’60 et ’70. Néanmoins, son approche dogmatique l’amena à se confronter avec l’écrasante majorité des dirigeants et des membres de Militant et il continua jusqu’à rompe avec le Militant en 1992 sur la question de quitter ou non le parti Travailliste (Militant et ses partisans du monde entier ont choisi de quitter la sociale-démocratie là où Grant et choisit d’y rester, NDT) Ses partisans ne réunirent que 7% des voix autour de leurs idées à la Conférence Nationale du Militant. Nous avancions qu’il était nécessaire de travailler et de nous construire en dehors du parti travailliste dans l’idée de gagner les meilleures, les plus combattantes couches des jeunes, à l’époque le parti Travailliste expulsait des travailleurs pour le «crime» d’avoir combattu la Poll-Tax.

Le Parti Travailliste

En opposition à nos arguments, Ted Grant et Alan Woods affirmèrent dogmatiquement que nous rompions avec une «tradition vieille de 40 ans» (leur propre approche du travail du Militant) et que les masses se tourneraient encore et encore vers le parti Travailliste et influeraient sur sa politique. Aujourd’hui, plus de 20 ans plus tard, nous attendons toujours de voir leur diagnostique se réaliser. En revanche, nous avons vu qu’entre 1997 et 2010 le parti Travailliste a perdu 5 millions de voix et que tant politiquement qu’opérationnellement il est désormais devenu une coquille vide. A tel point que ce groupe ne mentionne même plus dans son matériel la nécessité de «transformer le parti travailliste» !

Nous avons réfuté cette approche théorique aride mais les événements l’ont d’autant plus prouvé. De fait, suite au référendum écossais ils ont eux-mêmes conclus que le parti travailliste écossais étaient finis et qu’ils devaient désormais travailler à l’extérieur. Ils cachent cependant de façon éhontée qu’ils font désormais l’inverse de ce qu’ils prônaient hier encore.

Dans le tout premier numéro de notre journal, nous écrivions en 1964 à propos du rôle dirigeant dans le mouvement des travailleurs que : «en se montrant « responsable » les leaders [du parti Travailliste] ne se différenciaient en rien des conservateurs, les leaders Travaillistes ont joué le même jeu que les conservateurs» ce qui est mille fois plus encore le cas aujourd’hui qu’hier avec des Millibands et des Balls qui imitent scrupuleusement tout – y compris les coupes budgétaires sauvages – ce que des Cameron et Osborne ont mis en avant.

Le mouvement des travailleurs en Grande Bretagne fut sujet aux mêmes pressions issues de la crise du capitalisme en Europe et dans le monde. Nous avons construit une position forte basée sur les luttes des jeunes, riches de nos expériences lors de grèves des apprentis en 1960 et 1964 et dans la direction de l’organisation de jeunesse du parti Travailliste, les Sections des Jeunes Socialistes (Young Socialist Section)

A cette époque le parti Travailliste était encore un outil massivement investi par les travailleurs et les jeunes qui réussissaient fréquemment à le faire pencher à gauche, surtout au niveau local. Dans ces cas ce devint un instrument (dans certaines zones tout du moins) pour les travailleurs en lutte et à travers cela nous construisîmes patiemment une important position. Cependant, le tournant vers la droite incita le Militant à chercher à organiser les travailleurs et les socialistes en dehors du parti Travailliste. Et même lorsqu’il apparut de plus en plus évident que c’était le cas à la fin des années ’80 et au début des années ’90, nous pensions pourtant qu’il était toujours possible un jour de réintégrer le parti Travailliste lorsqu’il se re-remplirait de travailleurs suite à une lutte. Mais sous la coupe de Tony Blair puis de Gordon Brown, suivi de Milliband, le parti Travailliste a été bien trop à droite et n’est aujourd’hui pas différent des conservateurs ou des libéraux-démocrates, devenant ainsi une version anglaise des Démocrates américains, liés strictement à un système à deux partis pro-capitalistes.

Il y a peu de chances que le parti Travailliste agisse de façon différente si il regagne le pouvoir. Cela implique de continuer à avancer la nécessité de construire un nouveau parti de masse des travailleurs, ce qui était condamné par ceux-là même qui voulurent rester dans le parti Travailliste. Militant a gagné ses victoires non grâce à une interprétation rigide du marxisme. Oui, nous défendons les idées et méthodes de Marx, Engels, Lénine et Trotsky, mais nous avons aussi toujours affiché une grande flexibilité tactique.

De nouvelles convulsions

Les années ’90, après la chute du stalinisme, furent des années extrêmement difficiles pour les socialistes et pour le mouvement des travailleurs en général. Ce fut utilisé pour chercher à discréditer le mot « socialisme » et l’économie planifiée, et cela plongea l’axe idéologique dominant vers la droite. Néanmoins, depuis la chute du mur de Berlin, nous avons vu la banqueroute du capitalisme, et cela couplé avec des conflits sans fin (le Moyen Orient, les Balkans…) et, plus récemment, la dévastatrice crise économique mondiale. Cela prépara la route aux convulsions et aux mouvements que nous avons vu en Egypte et ailleurs.

La crise économique est si sévère en Grande Bretagne que même «les jeunesses travaillistes veulent perdre les élections» [The Evening Standard, 2 octobre 2014] Le parti Travailliste droitier est maintenant effrayé par le fait de gouverner, peur d’hériter du calice empoisonné après les élections de mai prochain. Cela, pour eux, pourrait discréditer «le parti Travailliste pour des générations», bien qu’il soit déjà largement discrédité aux yeux de millions de jeunes et de travailleurs.

Comme par le passé, le Socialist Party England and Wales est le seul avoir appliqué avec succès les méthodes marxistes et tracé les chemins à prendre. Le chemin du voyage passe clairement par la création d’un nouveau parti de masse, ce qui pourrait préparer les forces qui réaliseront le socialisme en Grande Bretagne.

Note :

(1) – Le conseil communal de Liverpool, élu de 1984 à 1987, composé notamment de socialistes du Militant et surnommé « les 47 de Liverpool », entra en fonction à l’époque de Thatcher et de son austérité dure. Malgré les attaques de celles-ci qui utilisa tout son arsenal juridique et policier contre les élus démocratiquement élus et soutenus par la classe ouvrière, jusqu’à faire enfermer un certain nombre de militants du groupe Militant, les « 47 » réussirent à :

-Reloger 6,300 familles
-Détruire 2,873 immeubles ,1,315 studios et 2,086 maisons insalubres
-Reconstruire 4,800 maisons et appartements
-Rénover 7,400 maisons et appartements
-Construire 600 maisons et 1,315 studios
-Construire 25 maison sociale de proximité
-Construire et ouvrir 6 classe maternelle
-Ouvrir, rénover et réorganiser 17 écoles
-Dépenser 10 millions de livres pour améliorer l’éducation
-Construire et ouvrir 5 centres sportifs dont un avec une piscine
-Création de 2,000 emplois supplémentaires
-Emploi de 10,000 personnes par an dans le cadre du Council’s Capital Programme
-Création de 3 parcs
-Gel des loyers pendant 5 ans

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