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Davantage de génocide et de Trump ? La résistance et la lutte sont nécessaires !
La première phase du cessez-le-feu à Gaza expire le 1er mars. Entre-temps, des négociations ont commencé sur la deuxième phase, qui viserait à libérer les derniers otages israélien.ne.s et prisonnier.e.s de guerre en échange d’otages palestinien.ne.s, d’aide humanitaire, du retrait de tou.te.s les soldat.e.s israélien.ne.s de Gaza et d’un cessez-le-feu permanent.
Article par Thomas en Suheil (Bruxelles)
La troisième phase comprendrait le retour des corps des personnes décédées et le début de la reconstruction de Gaza sous la supervision de l’Égypte, du Qatar, des Nations unies et des États-Unis. Mais avant même que les fragiles négociations sur la deuxième phase n’aient commencé (qui portent également sur la gouvernance et la reconstruction de la bande de Gaza d’après-guerre), Trump était déjà là avec une proposition visant à accroître le chaos et la misère. Cela a éclipsé le soulagement suscité par le cessez-le-feu dans le mouvement de solidarité internationale. La lutte pour la libération de la Palestine est loin d’être terminée.
Le « plan » de Trump et de Netanyahou : nettoyage ethnique et projet immobilier
La proposition de Trump est révoltante : placer Gaza sous le contrôle des États-Unis pour la nettoyer et la transformer en « Riviera du Moyen-Orient ». En attendant, les habitant.e.s devraient déménager ailleurs, ce qui équivaudrait à un nettoyage ethnique de Gaza et donc une poursuite du génocide du peuple palestinien.
La proposition a été immédiatement rejetée par les gouvernements arabes et les alliés occidentaux, mais Trump continue de la répéter sous les applaudissements de Netanyahou et des ministres de l’État sioniste.
En outre, le ministre de la Défense, Katz, a déjà commencé à mettre en place une nouvelle unité chargée de reloger les habitant.e.s de Gaza dans un autre pays, et le ministre des Finances, Smotrich, a annoncé que la relocalisation pourrait commencer dans les semaines à venir.
La question de savoir si les États-Unis prendront effectivement le contrôle de Gaza n’a plus d’importance. Netanyahou saisit ce moment pour atteindre son objectif initial : une « victoire complète » sur la résistance palestinienne, ce qui est directement conforme à l’objectif initial de l’État sioniste : l’accomplissement de la Nakba. En d’autres termes, la survie de la résistance palestinienne est en jeu et, avec elle, la survie du peuple palestinien.
La proposition de Trump ne sort pas de nulle part. Dès son premier mandat, Trump a lancé le « Deal du siècle » avec Netanyahou. Ce plan a été conçu sous la direction de son gendre et ancien investisseur immobilier Jared Kushner, mais n’a jamais été mis en œuvre, malgré son accueil positif par les chefs de gouvernement arabes (à quelques réserves ou exceptions près). Le plan comprend une partie économique visant à investir dans les infrastructures et le tourisme par les États arabes et les entrepreneurs privés, et une partie politique visant à créer un État palestinien qui serait complètement dépouillé de sa souveraineté et de sa dignité nationales. Les représentants palestiniens n’ayant pas été consultés, ils ont unanimement rejeté le plan (même l’Autorité palestinienne, qui danse habituellement au diapason des États-Unis et d’Israël). En revanche, le président égyptien El-Sisi a été impliqué dans la préparation du plan, qui prévoit une infrastructure logistique stratégique entre les mains des Égyptiens et des Israéliens pour développer les activités économiques dans la région.
Il est clair que la violence coloniale en Palestine est tout à fait conforme à la folie capitaliste de l’impérialisme américain et de ses alliés sionistes.
Le mouvement de protestation rend le plan inacceptable pour les dirigeants de la région
Cette fois-ci, la violence coloniale a complètement déraillé, entraînant une colère et une protestation de masse. Les dirigeants des gouvernements arabes doivent en tenir compte, même si c’est par souci d’autopréservation.
Le roi Abdallah II de Jordanie a dû se taire devant les caméras à Washington et avaler l’humiliation, mais selon les autorités égyptiennes, le roi aurait pu s’insurger contre Trump. Auparavant, El-Sisi avait organisé une grande manifestation contre la proposition de Trump à la frontière palestinienne près de Rafah, qui a été retransmise à la télévision nationale : une démonstration remarquable de soutien nationaliste à un président corrompu.
D’une part, Abdallah et El-Sisi ne peuvent pas se permettre de soutenir ouvertement Trump étant donné la colère et l’indignation des masses jordaniennes et égyptiennes, mais d’autre part, ils sont parmi les principaux bénéficiaires de l’aide étrangère américaine, tant sur le plan économique que politique. Après tout, tous deux refusent une nouvelle vague de migration palestinienne dans leur pays qui mettrait en péril le traité de Camp David et la stabilité nationale et régionale.
En bref, les dirigeants égyptiens et jordaniens tentent de se tenir la main alors qu’ils sont eux-mêmes pris en tenaille entre les sponsors impérialistes, les populations nationales et les voisins régionaux. Les contradictions ne s’expliquent pas simplement par les intérêts économiques occidentaux, mais impliquent une dynamique complexe de forces matérielles et de relations sociales à différents niveaux. Alors que la machine à tuer sioniste poursuit ses aventures militaires au Liban, en Syrie et en Cisjordanie, l’Arabie saoudite prend l’initiative d’élaborer la réponse de l’unité arabe à Trump avec l’Égypte, la Jordanie et les États du Golfe. La situation est unique, mais les perspectives sont extrêmement désespérées. Une approche différente est nécessaire !
Les manifestations de masse se poursuivent
Des actions de solidarité se poursuivent dans le monde entier et des manifestations de masse ont eu lieu à plusieurs endroits pour protester contre la proposition de Trump. Au Maroc, une grande manifestation a eu lieu à Rabat la même semaine et quelques jours plus tard, plus de 100 manifestations ont eu lieu dans tout le pays. À Ankara et à Istanbul, des milliers de personnes ont manifesté devant l’ambassade des États-Unis et les Trump Towers. Dans la capitale jordanienne, des dizaines de milliers de personnes ont marché jusqu’à l’aéroport pour soutenir leur roi après l’humiliation subie à Washington, etc. Londres a également connu des manifestations de masse contre la proposition de Trump.
Les milliers de manifestant.e.s ont exprimé leur solidarité avec la résistance palestinienne, exigé un embargo sur les armes et rappelé la complicité de leur gouvernement avec la politique génocidaire d’Israël. Iels ont exigé, par exemple, que le mandat d’arrêt international contre Netanyahou soit suivi sans équivoque, ce qui n’est actuellement pas le cas au Royaume-Uni, mais aussi en France, en Italie ou en Allemagne. L’Europe est manifestement incapable de reconnaître ses liens historiques avec le sionisme et l’impérialisme américain, en particulier maintenant que l’extrême droite est au pouvoir ou sur le point de l’être dans de nombreux pays.
Il est nécessaire de rassembler systématiquement la lutte pour la libération de la Palestine et la lutte contre les gouvernements (d’extrême droite), car l’impérialisme n’est pas un système local, mais un système mondial qui exploite et opprime les peuples du monde entier. De nombreuses personnes comprennent spontanément que des politiques socio-économiques dures favorisent immédiatement des idéologies racistes et coloniales qui, à leur tour, justifient ces politiques.
Solidarité dans les luttes communes
Les possibilités de lutte commune sont nombreuses : le mouvement de libération palestinien peut considérer le mouvement anti-Arizona comme une occasion de maintenir la cause palestinienne parmi les priorités de la lutte en Belgique et de se mobiliser autour d’actions concrètes contre les sionistes de l’Arizona. Inversement, les syndicats peuvent inclure des revendications claires en solidarité avec la Palestine (comme les féministes le font pour le 8 mars) et contre les plans militaires visant à la confrontation impérialiste.
L’accord du gouvernement cherche explicitement à créer un cadre juridique pour interdire des organisations comme Samidoun. Cette organisation lutte au niveau international pour la libération des prisonnier.e.s palestinien.ne.s. Une telle interdiction représente une atteinte à la solidarité avec la résistance palestinienne et s’inscrit dans la campagne internationale visant à qualifier d’antisémite toute opposition au génocide et plus généralement au sionisme. Elle s’inscrit également dans les attaques de l’Arizona contre le droit d’action des opprimé.e.s et des exploité.e.s.
Enfin, les différents mouvements peuvent organiser des boycotts et des grèves contre les entreprises qui facilitent la politique de Trump et de ses alliés (d’extrême droite) : fabricants d’armes, promoteurs de construction, entreprises de transport, investisseurs dans la misère en Palestine, en Belgique et au niveau international.
Personne n’est libre tant que tout le monde ne l’est pas
Le capitalisme est dans son élément impérialiste ultime alors que les capitalistes se réorganisent avec empressement sous Trump et sentent de nouvelles opportunités d’investissement : les profits via l’industrie de la guerre et ses copains financiers sont convertis en nouveau capital qui exploite davantage le travail des populations opprimées jusqu’à ce que le temps soit à nouveau à la guerre et au génocide et à l’exploitation de nouvelles opportunités d’investissement et de profit. Un cycle infernal !
Pendant ce temps, les dirigeants du Sud font savoir qu’ils n’accepteront pas un monde unipolaire ou bipolaire où Trump distribuerait les cartes. Soyons clairs : nous n’acceptons pas un monde capitaliste, bipolaire ou multipolaire ! Depuis les différentes régions du monde, un mouvement révolutionnaire internationaliste est possible et nécessaire.
Pour la Palestine, cela signifie que ce mouvement doit se concentrer sur les masses et la classe ouvrière du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Des syndicats combatifs et des organisations politiques doivent être créés ou renforcés afin que les populations soient prêtes à rompre avec leurs dirigeants corrompus. Il faut créer les conditions et formuler les bonnes revendications pour qu’une vague révolutionnaire, comme les soulèvements de 2011 au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, puisse s’étendre à la libération de la Palestine et au socialisme démocratique, ce qui signifie une véritable liberté de la rivière à la mer dans toute la région et dans le monde entier. Une seule lutte, une solidarité internationale !