Journée d’action « Syndicalistes, pas criminels ! » : un succès sur lequel construire


Plusieurs rassemblements étaient organisés hier à l’initiative de la FGTB suite à la décision du Tribunal de Liège qui a condamné à la prison avec sursis 17 syndicalistes. La date n’avait pas été prise au hasard : il s’agissait de la Journée internationale des droits humains, une date idéale pour défendre le droit de grève et de mener des actions collectives.

Les regards étaient essentiellement tournés vers Liège, puisque c’était également le jour où l’avocat des 17 syndicalistes, parmi lesquels l’actuel président de la FGTB Thierry Bodson, a déposé 17 actes d’appel contre les 17 condamnations. Pour l’accueillir lors des derniers mètres de son trajet vers le Palais de justice, une impressionnante haie d’honneur avait été formée par les 700 militantes et militants présents. Avec fumigènes rouges bien entendu. La veille au soir, une courte vidéo avec pour slogans « Syndicalistes, pas criminels ! Mobilisons-nous pour nos libertés fondamentales » avait été projetée sur la façade du palais de justice de Liège. Les images, largement relayées sur les réseaux sociaux, avaient donné un dernier coup de pouce à la mobilisation.

Lors d’une brève intervention au rassemblement, Thierry Bodson a rappelé l’importance du droit de grève : « Nous sommes condamnés simplement parce que nous sommes présents à une action de grève lors d’une journée de grève interprofessionnelle. C’est en effet le droit de grève, le droit de manifester, le droit de se manifester, le droit d’occuper l’espace public qui est important et qui est en jeu aujourd’hui. Ce n’est pas simplement un problème pour les organisations syndicales. C’est un problème pour l’ensemble des mouvements sociaux. Demain, lorsqu’un citoyen participera à une action sur la voie publique qui n’aurait pas eu une autorisation, et bien depuis le 23 novembre, il risque la prison. Ni plus, ni moins. C’est un état autoritariste qui peut se permettre ça. Notre jugement est un vrai jugement politique. Ça gêne quand on le dit. On ne veut pas d’une suspension du prononcé. Nous voulons être disculpés, simplement. »

De pareils rassemblements ont également eu lieu à Bruxelles (avec environ 200 participantes et participants), Namur (une centaine), Verviers (une centaine), Tournai,… A Mons, les syndicalistes et leurs soutiens se sont joints au rassemblement à l’occasion de la troisième audience du procès du meurtre de la petite Mawda. Cette jonction symbolique est très importante : notre meilleure arme contre le racisme, les violences policières et la criminalisation des mouvements sociaux est bien entendu la solidarité ! Du côté néerlandophone, la protestation s’est malheureusement limitée à des actions symboliques diffusées en streaming sur les réseaux sociaux.

Cette journée d’action préparée par de multiples assemblées générales sur les lieux de travail le 1er décembre a clairement rencontré le succès, et il ne faut pas en rester là. Ce jugement représente une évolution très inquiétante vers la criminalisation des actions sociales qui n’arrive pas par hasard. Nous vivons des temps incertains, mais nous savons déjà une chose : les patrons et leurs marionnettes politiques vont essayer de nous faire supporter les coûts de la crise sanitaire et de la crise économique. Pour leur camp, s’attaquer à notre droit de grève est une priorité absolue, très certainement depuis le plan d’action de l’automne 2014 qui a largement illustré quelle est la force potentielle du mouvement ouvrier. Le MR prépare d’ailleurs une loi visant à « encadrer le droit de grève » afin de ne plus permettre la mise en place de piquets bloquants. Il serait également question d’exiger que les syndicats aient une personnalité juridique, une vieille revendication de la droite et de l’extrême droite qui vise à pouvoir noyer les syndicats sous une pluie de plaintes pour chaque trouble causé par une grève.

Réagissons à hauteur de l’agression ! Les actions d’hier doivent constituer les premiers pas d’une véritable campagne d’information et de mobilisation – y compris par des grèves – pour réagir à chaque attaque contre le droit de grève et notre droit de mener des actions collectives.

Liège
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Bruxelles
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Mons
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Namur
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