Your cart is currently empty!
La Commission Européenne veut appliquer une doctrine de choc économique
Selon le président de la commission européenne Barroso, une ‘‘révolution silencieuse’’ prend place dans l’Union Européenne. Cette politique économique en réalité contre-révolutionnaire est basée sur la fin de toute entrave démocratique afin de pouvoir imposer une doctrine de choc pour institutionnaliser l’austérité, les privatisations et la baisse des salaires.
Article de Paul Murphy, tiré de l’édition de juin de Lutte Socialiste
En imposant des mesures de ‘‘surveillance économique’’ avec amendes pour les pays qui n’atteignent pas les objectifs économiques, la commission européenne veut éviter que les gouvernements ne s’inclinent face aux protestations massives contre la politique d’économie budgétaire.
Trois éléments sont importants dans les propositions européennes actuelles. Le premier est que les budgets nationaux doivent être désormais soumis à la commission et au conseil pour approbation avant qu’un débat parlementaire ne soit mené dans le pays lui-même. Le but est clair : la commission veut s’assurer que la politique menée soit néolibérale.
Ensuite, il s’agit de renforcer les mesures du Pacte de stabilité. Selon celui- ci, la dette publique peut s’élever au maximum à 60% du PIB et le déficit annuel à 3%. A l’avenir, les pays qui ne réaliseraient pas ces objectifs auraient une sanction et 0,2% du PIB doit être versé sur un compte séparé. Ce dépôt est transformé en amende si les directives de la commission ne sont pas suivies, amende pouvant atteindre 0,5% du PIB.
Le dernier élément est une procédure visant à combattre ‘‘les déséquilibres macro-économiques’’. La Commission veut définir en détail certains paramètres afin de mesurer la viabilité de chaque pays. Si un Etat membre ne réalise pas ces objectifs, des amendes peuvent lui être infligées.
Ce genre de propositions fait partie des tentatives de la classe capitaliste européenne destinées à éviter l’émiettement de la zone euro en menant une attaque coordonnée contre les conditions de vie de la population. Une telle approche est exigée depuis longtemps par les divers lobbys et grandes entreprises, en particulier la Table ronde européenne des industriels. Ces derniers exigent une spirale négative pour les salaires et les conditions de travail à travers toute l’Europe pour maximaliser leurs propres bénéfices.
Ces tentatives sont toutefois vouées à l’échec, elles ne parviendront pas à éviter les divergences d’intérêt entre les différentes classes capitalistes nationales européennes. La résistance des travailleurs et de leurs familles contre la politique d’austérité jouera un rôle décisif pour stopper celle-ci.
Les patrons et leurs gouvernements coordonnent leurs attaques à travers l’Europe, nous devons agir comme eux. L’UE et le FMI veulent imposer au Portugal des conditions similaires à celles de l’Irlande et de la Grèce. Nous devons résister ensemble à travers toute l’Europe, par exemple avec une grève générale européenne, pour stopper l’offensive contre nos conditions de vie et l’institutionnalisation des attaques antisociales.