Irak : Une journée de protestations de masse prévue pour ce vendredi

Ce vendredi 25 février verra très certainement les plus grandes manifestations de l’histoire récente du pays. Au Kurdistan, les protestations de masse se poursuivent malgré la répression du gouvernement PDK (Parti Démocratique du Kurdistan) qui a fait tirer sur els manifestants, entraînant ainsi la mort de quatre personnes.

Abbas Sdiq, CIO-Suède

==> Rubrique de ce site consacrée au Moyen-Orient et au Maghreb

Ce lundi 21 février, environ 2.000 personnes ont participé à des manifestations à Sulaymaniya, avec également la participation du personnel hospitalier et universitaire. Un jeune home de 17 ans, Sherko Mohammed, a été tué sous les balles de la police et un autre, Surkiu, est décédé à l’hôpital des suites d’une blessure par balle reçue la semaine dernière. 47 personnes auraient été blessées.

Les protestations se sont étendues à plus de villes du Kurdistan irakien. A Kalar, Dervendishan et Halabja, des manifestations se sont aussi déroulées le lundi et d’autres villes vont rejoindre le mouvement. Les manifestations de Karal et de Dervendishan ont chacune impliqué 200 personnes, dont une bonne partie a fini arrêtée.

Les partis dirigeants du Kurdistan irakien, le PDK et l’UPK (Union Patriotique du Kurdistan), disent qu’ils veulent négocier avec les dirigeants de l’opposition. Mais même le dirigeant du parti d’opposition établis, Gorran (Changement), refuse et réclame la démission du gouvernement. Gorran a adopté une approche prudente, et n’a pas particié aux protestations. L’initiative est venue des jeunes.

Le PDK a, comme d’autres régimes de la région, menacé d’utiliser une plus forte violence. Fazel Mirani, le dirigeant du parti, a declaré que si quelqu’un attaquait le centre du PDK, "[nous] lui couperons les mains." Les manifestants ont répliqué qu’ils lui couperont ses bras!

Une coopération étroite avec l’impérialisme américain

Le PDK et l’UPK contrôle conjointement le Kurdistan en Irak en tant que région autonome depuis la première Guerre du Golfe en 1991, à l’exception d’une guerre civile entre les deux partis en 1994-96. Leur coopération très étroite avec l‘impérialisme américain et la situation relativement calme en surface dans la société du Kurdistan irakien n’ont eu aucune répercussion fondamentale pour la vie de la population, qui connaît une vie similaire au reste de la population irakienne. Chaque jour, il n’y a de l’électricité que pour 10 heures, et pas d’eau potable. La pauvreté et le chômage s’accroissent. Souvent, il ne reste comme emploi vacant que des emplois dans l’armée ou la police, ce qui signifie que le PDK et l’UPK ont construit un immense appareil de sécurité.

La colère se concentre actuellement sur le président du PDK, Barzani, et sur le niveau de corruption, mais les manifestants ont aussi beaucoup de revendications sociales, particulièrement face au chômage massif.

Le mouvement de protestation à travers l’Irak, qui puise ses forces dans le mouvement révolutionnaire de la région, doit assurer que les grèves et la participation de la classe ouvrière aux protestations soit une force organisée. L’Egypte et la Tunisie ont démontré que les dictateurs peuvent être renversés, mais aussi que la lutte doit être dirigée contre le système capitaliste lui-même.

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