C’était il y a tout juste 50 ans… Lundi 19 décembre 1960, la veille d’un grand combat

Il y a 50 ans débutait la grand grève générale contre la Loi Unique. Les services publics étant particulièrement touchés, la Centrale Générale des Services Publics de la FGTB avait appelé au déclenchement d’une grève générale illimitée pour le matin du 20 décembre. La veille déjà, il était déjà clair que cet appel allait aller beaucoup plus loin…

Cet article, ainsi que les prochains rapports quotidiens sur la ”Grève du Siècle”, sont basés sur le livre de Gustave Dache ”La grève générale insurrectionnelle et révolutionnaire de l’hiver 60-61”

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– Rubrique "60-61" de ce site
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Au mois d’octobre une campagne de sensibilisation avait été lancée par le PSB, «l’ opération Vérité», qui dénonçait la Loi Unique. Partout dans le pays s’étaient tenues des réunions à l’ assistance nombreuse. Début décembre, à l’initiative des militants de la FGT B, des assemblées avaient voté partout, mais surtout en Wallonie, des résolutions contre la Loi Unique et pour des actions de grève immédiates. La date du 15 décembre était souvent citée, jour du mariage royal. La pression de la base pour des actions était déjà très forte, tellement que la FGT B wallonne a décidé d’une journée d’ action le 14 décembre. Le journal Le Peuple du 15/12/1960 expliquait: ”Ils étaient 5.000 Borains massés à Mons ; 10.000 travailleurs dans les rues de la Louvière, 35.000 à 40.000 travailleurs les bras croisés au Pays Noir, 96 % des travailleurs du Namurois ont débrayé, le Brabant wallon à bougé, 60.000 travailleurs Place St-Lambert à Liège. Partout les dirigeants de la FGTB tiennent le même discours: retrait pur et simple de la Loi Unique”.

Dès le 19 décembre 1960, plusieurs résolutions d’ assemblées générales des travailleurs réclament de passer à l’ action. Par exemple, certains travailleurs de Cockerill-Ougrée, à Liège, décident d’une déclaration en assemblée générale qui disait notamment: ”La direction de la FGTB, après nous avoir alerté à différentes reprises pour faire échec à la loi de malheur et nous avoir fait remarquer la nécessité de recourir à la grève générale, veut maintenant éviter de prendre ses responsabilités ;( l’ Assemblée Générale) estime que même les motions présentées au Comité Exécutif de la FGTB fixaient la date de la lutte beaucoup trop tard considère que si les travailleurs vont à un échec, la responsabilité en incombera entièrement à certains dirigeants de la FGTB.”

Avec cette résolution, les travailleurs voulaient exprimer leur désaccord avec la direction de la FGTB, non seulement avec l’ aile droite de la FGTB (Major) mais aussi avec l’aile gauche (Renard). Ce dernier avait présenté une motion de lutte fixant la date beaucoup trop tard, le 15 janvier, soit après le vote de la loi! En Flandre aussi, des évènements similaires se produisent. Ainsi, à Anvers, les dockers ont violemment affronté les dirigeants syndicaux de la FGTB hostiles à la grève.

Ce 19 décembre encore, le Comité National de la CSC ”Fait appel à tous les membres de la CSC pour qu’ils ne suivent que les mots d’ ordre de la CSC”. (La Cité du 20/12/1960) Mais le 20, des milliers de syndiqués chrétiens wallons comme flamands participeront aux débrayages contre la volonté de leurs dirigeants.

L’ ensemble des ouvriers et employés des ACEC de Charleroi se réunissent eux aussi en assemblée générale. Sous l’ impulsion de la section d’entreprise du Parti Communiste, le personnel décide de partir en grève au finish le lendemain et de rejoindre la CGS P. Cette décision est prise en front commun syndical, contre l’ avis de la FGTB et de la CSC.

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