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France: 3,5 millions de manifestants dans les rues pour la défense des retraites! (rapport)
C’est environ 500.000 personnes de plus que lors de la journée d’actions et de grèves du 23 septembre, et environ 700.000 en plus que le 7 septembre. A Paris quelques 330.000 manifestants ont protesté. Cette quatrième journée de mobilisation en un mois a donc connu un record de participation, tandis que de plus en plus de jeunes rejoignent le mouvement (selon le syndicat lycéen FIDL, entre 30 et 40% des lycées ont connu une action concernant la réforme des retraites). D’autre part, des grèves reconductibles touchent des secteurs clés comme les raffineries et les transports en commun. Une délégation du PSL était présente à Paris et une autre à Valenciennes afin de soutenir nos camarades français de la Gauche Révolutionnaire, courant construisant le NPA (Nouveau parti Anticapitaliste).
La mobilisation ne faiblit pas
Les trois journées d’action précédentes avaient déjà atteint des sommets de mobilisation, dans un contexte de large soutien parmi la population : 71% des sondés soutenant les manifestants contre cette gigantesque attaque portée au monde du travail. Il y aurait eu ce mardi pas moins de 244 manifestations dans le pays ! Pour la journée d’hier, la CGT-Paris a parlé de 200 appels à la grève (60% dans le secteur public et 40% dans le secteur privé) et, dans de nombreuses entreprises, la question des grèves reconductibles est à l’ordre du jour. Ainsi, ce mercredi matin, à la SNCF, les assemblées générales de travailleurs ont massivement reconduit la grève pour la journée de ce jeudi. Dans les raffineries, des assemblées générales doivent décider de la suite du mouvement. Onze des douze raffineries françaises avaient été touchées par la grève hier. Cette situation concerne aussi différentes entreprises des secteurs de l’énergie, de l’agro-alimentaire et la fonction publique.
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Dans de nombreuses villes, les manifestants ont applaudi la participation des jeunes, aux cris de «Sarkozy, t’es foutu, la jeunesse est dans la rue» ou encore de «Des retraites pour les vieux, du boulot pour les jeunes ». Un million d’emplois seraient perdus par l’augmentation de l’âge du départ à la retraite, et l’on comprend que ce thème concerne les jeunes… Le Monde d’hier parodiait avec humour la réaction du gouvernement dans une caricature où un responsable déclarait aux jeunes «Retournez en cours, les retraites, ça ne vous concerne pas… D’ailleurs, ça ne vous concernera jamais.»
Humour et comptage des manifestants
Concernant la journée d’hier, les syndicats ont donc avancé le chiffre de 3,5 millions de manifestants. Pour la police, il ne s’agirait que de 1,23 million. Le plus ridicule étant atteint par l’évaluation de la manifestation de Marseille : 230.000 manifestants selon les syndicats, 24.500 selon la police ! Un écart d’un à dix… Au cours des précédentes journées de protestation un fossé comparable avait déjà été constaté.
Pour le syndicat Unité SGP police, la raison est claire : la direction départementale de la sécurité publique des Bouches-du-Rhône "s’épuise à dévaloriser le nombre des manifestants alors même que la mobilisation s’amplifie." Selon ce syndicat, majoritaire dans la police, ces pratiques risquent surtout de "ridiculiser la police."
Et pour la suite ?
Un sondage BVA réalisé pour la chaîne M6 parle de 66 % de Français favorables à un durcissement des actions (et même 72% chez les 15-24 ans). Selon un sondage CSA pour Le Parisien, 61 % des sondés se disent favorables à une grève durable. Face à l’attitude du gouvernement, la situation est explosive mais, comme le disent nos camarades de la Gauche révolutionnaire : «les perspectives restent confuses et l’absence de réelle volonté des directions syndicales de construire une véritable grève générale pèse négativement. La colère sociale, le sentiment anti-Sarkozy ont une tendance à se généraliser mais sans pour l’instant trouver de voie nette pour s’exprimer sur le terrain social et politique.» Les appareils bureaucratiques des syndicats tentent de freiner l’organisation de la colère, mais cette dernière est telle qu’elle a assuré une augmentation constante des mobilisations, ce que la journée d’hier a encore confirmé.
Un plan d’action fait cruellement défaut en France, tout comme en Belgique et ailleurs. Une stratégie claire discutée entre les grévistes et tous ceux qui veulent lutter aurait un potentiel énorme. Comme le disent encore nos camarades français : «Pour l’instant, seule une généralisation de la grève après le 12 Octobre (y compris en utilisant la nouvelle date annoncée par les syndicats d’une journée de manifestation… le samedi 16 octobre) peut permettre d’avancer. La multiplication des assemblées générales, des comités de lutte doit permettre d’aller dans ce sens et de se diriger vers les entreprises qui ne sont pas encore en grève mais qui pourraient y entrer. C’est à cela qu’il faut travailler tous ensemble : dans les entreprises, les universités, les lycées… Il faut également créer des instruments pour coordonner les luttes au niveau local et plus tard à l’échelle régionale et nationale.» Il faut construisons une grève générale pour bloquer l’économie du pays et gagner !
Bien entendu, ce qui se passe actuellement en France est à placer dans le contexte plus large des politiques d’austérités à l’échelle européenne qui visent à faire payer la crise capitaliste aux travailleurs et à leurs familles. Pour le gouvernement Sarkozy, tout recul sur cette attaque contre les intérêts des travailleurs aurait pour effet de montrer aux travailleurs d’Europe qu’il est possible de gagner.
Lors de la journée d’action européenne du 29 septembre dernier, le Comité pour une Internationale Ouvrière, dont le PSL est la section belge et la Gauche révolutionnaire la section française, est intervenu pour défendre l’idée d’une grève générale de 24 heures à l’échelle européenne. C’est dans cette direction qu’il faut aller, pour que les luttes dans les différents pays se renforcent les unes les autres.
Plus fondamentalement se pose également la question de l’alternative politique à offrir face aux partis traditionnels, aux partis patronaux. Il faut construire de nouveaux partis des travailleurs, démocratiques et combattifs, et aider les nouvelles formations à se développer dans cette direction. Cela doit permettre aux travailleurs non seulement de stopper les attaques contre leurs acquis, mais aussi d’offrir une alternative socialiste au chaos capitaliste.