‘‘Socialisme 2016’’ Quelques points forts

Socialisme2016_introC’est le 9 avril que se déroulera cette année la journée “Socialisme”, l’évènement public annuel de discussions et de débats organisés par le Parti Socialiste de Lutte. Chaque édition est l’occasion de réunir plus de 150 jeunes, travailleurs, activistes,… afin d’aborder en profondeur les défis qui nous font face dans la lutte pour un autre monde, un monde débarrassé des guerres, des inégalités et de l’insécurité.

Meeting d’ouverture : Ne laissons pas le débat sur la sécurité à la droite !

Les terribles attentats de Paris ont profondément marqué les esprits. À travers le monde, pas un jour ne passe sans qu’un nouvel acte de terrorisme soit commis, de l’Indonésie à l’Irak en passant par le Burkina Faso, la Syrie, le Nigeria et la Turquie.

Le droit de vivre en sécurité, sans la menace constante d’une attaque terroriste, fait partie de nos droits sociaux fondamentaux, tout comme dormir sous un toit, avoir un travail décent correctement rémunéré, pouvoir élever ses enfants sans la crainte du lendemain et de la fin du mois, etc. La gauche dispose dans ce cadre de son propre programme à court, moyen et long terme. Mais pour le moment, c’est la droite qui domine le débat à ce sujet.

Bart De Wever, président de la N-VA et premier ministre de l’ombre, a déclaré vouloir un “Patriot Act à la belge” pour répondre à la menace terroriste. Le gouvernement belge a déjà réagi par des mesures inédites. Bruxelles a été à l’arrêt des jours entiers, l’armée est apparue en rue et des manifestations ont été interdites. Mais au regard du bilan de ce gouvernement pour le tissu social en matière d’emplois, d’allocations, de logements ou de services publics, comment pourrions-nous leur confier notre sécurité ?

Son langage guerrier exacerbe l’imminence d’une attaque terroriste et stigmatise les réfugiés et les migrants. C’est la rhétorique classique du diviser pour mieux régner qui monte divers groupes de la population les uns contre les autres. Les contradictions sociales, les assainissements budgétaires, les profits et les salaires excessifs des managers ainsi que l’impact de plus en plus brutal du système capitaliste sont repoussés à arrière-plan face à la menace terroriste.

Quelles réponses peuvent offrir le mouvement des travailleurs et ses organisations sociales et politiques? Comment faire entendre la voix de la majorité sociale dans le débat sur la sécurité ? Ce sera le thème du meeting de lancement de la journée “Socialisme”.

Nous accueillerons comme orateurs Tina Degreef, Secrétaire LBC (équivalent flamand de la CNE/CSC) qui parlera en son nom propre, Éric Byl, Secrétaire général du PSL et Cédric Gerome, représentant du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO), l’organisation internationale dont le PSL est la section belge.

Guerre et terreur au Moyen-Orient : Comment en sortir ?

Socialisme2016La journée comprendra également toute une série d’ateliers de discussions en plus petits groupes. L’un d’eux aura pour thème la situation dramatique qui se développe au Moyen-Orient.

Ce sera l’occasion de revenir sur les révolutions qui ont mis fin aux dictatures de Ben Ali en Tunisie et de Moubarak en Égypte, il y a tout juste 5 ans. Ces événements avaient déclenché une vague de protestations de masse qui avait ébranlé les régimes de la région. L’année 2011 fut aussi l’année du mouvement des Indignés en Espagne, du mouvement Occupy Wall Street aux États-Unis,… Des protestations de masse avaient éclaté dans le monde entier, les différentes mobilisations faisant appel les unes aux autres essentiellement autour d’occupations de places comme en Tunisie et en Égypte.

Ces mouvements se sont heurtés à un cul-de-sac et, aujourd’hui, c’est l’horreur du terrorisme et du fondamentalisme religieux qui est au-devant de l’actualité. En l’absence d’un programme, d’une stratégie et de tactiques capables de renverser toute la pyramide de la société d’exploitation et non pas uniquement son sommet, la voie a été ouverte aux interventions impérialistes qui voulaient absolument éteindre le feu de la contestation sociale, comme en Lybie. En Syrie, le soulèvement de masse contre Assad a été dévié vers une sanglante guerre civile. En Tunisie et en Égypte, les partisans des anciens régimes cherchent à revenir sur les acquis démocratiques sortis de l’explosion sociale de 2011.

Mais rien n’est encore joué. Des luttes sociales de masse vont inévitablement se reproduire, poussées par la dégradation de la situation économique et sociale, comme l’ont illustré les soulèvements de la jeunesse tunisienne en ce début d’année 2016. L’expérience des mouvements sociaux récents et plus anciens permettra d’aider à ne pas reproduire les mêmes erreurs. La construction d’une organisation révolutionnaire sera cruciale pour distiller cette expérience et en faire un puissant combustible pour une transformation socialiste de la société. Nous en parlerons avec Cédric Gérôme, qui est représentant du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO) et particulièrement en charge du développement du travail politique du CIO dans la région.

Débat : System Change not Climate Change. Quelle lutte après l’échec de la COP21 ?

À la fin de la COP21 et après la conclusion d’un accord sur le climat du sommet de Paris, Barack Obama s’était exclamé : “C’est énorme : la quasi-totalité des pays du monde ont signé l’accord de Paris sur le changement climatique.” L’essentiel de la presse dominante a rapporté la prouesse du gouvernement français d’avoir transformé un échec annoncé en un succès inespéré. En façade, le lamentable fiasco du sommet de Copenhague (en 2009) a bel et bien été évité. Mais ce succès est diplomatique, non pas climatique; le fruit d’un accord vidé de toute substance.

Alors que les militants écologistes étaient assignés à résidence, interdits de manifestation, perquisitionnés et réprimés, les lobbies industriels n’ont eu aucun souci à se faire entendre pendant la COP21. Le résultat est un accord non contraignant, sans feuille de route claire et qui évite soigneusement de mettre à mal la course aux profits des entreprises.

Le texte de la COP21 se base sur les engagements volontaires des États, déposés avant la tenue du sommet. Les promesses de réduction cumulées pourraient conduire à l’émission de 55,5 gigatonnes (Gt) en équivalent CO2, soit seulement 4 Gt de moins que si aucune mesure n’avait été prise… On estime que le seuil critique d’augmentation de la température terrestre depuis le début de l’ère industrielle à ne pas dépasser d’ici 2100 est de 1,5 °C. Si les belles paroles de Paris sont suivies d’effets, l’augmentation sera de 2,7 °C! Et même cela est quasiment illusoire dans la société capitaliste : au Forum Économique Mondial de Davos, quelques semaines après, les langues se déliaient déjà et l’on entendait qu’en raison du contexte économique actuel et des bas prix du pétrole, il allait falloir sans doute revoir les espoirs à la baisse.

Mais ce sommet de Paris fut également marqué par près de 800.000 personnes manifestant le même jour à travers le monde, le 29 novembre, contre le changement climatique. Si les manifestations n’avaient pas été interdites à Paris, le million aurait été dépassé. Aux États-Unis, en Algérie et ailleurs, les mobilisations se succèdent contre des projets de pipeline pétrolier ou l’exploitation du gaz de schiste. La catastrophe écologique du système actuel est combattue aux quatre coins du monde, c’est le règne des multinationales qui est visé.

Quelles leçons tirer des sommets climatiques ? Quel rapport de force construire face aux défis écologiques? Quels liens entretenir avec les mouvements anti-austérité ? Quel rôle peut jouer le mouvement organisé des travailleurs dans ce combat ? Nous en discuterons avec Pascoe Sabido – collaborateur du Corporate Europe Observatory, présent lors de la COP21 – et Nicolas Croes, auteur de “Détruisons le capitalisme avant qu’il ne détruise la planète”.

=> Le programme complet

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