Élections générales en Espagne: Voter, ce n’est pas assez!

podemos_decNous devons nous battre depuis la base pour un mouvement de masse capable de renverser le système!

Les élections générales du 20 décembre s’annoncent comme le point culminant du cycle électoral qui a marqué l’Espagne cette année. Les marxistes comprennent que la politique se base sur la défense des intérêts de différentes classes sociales. Les résultats électoraux seront une expression plus ou moins proche de l’état d’esprit du mouvement des travailleurs, de la jeunesse, des sans-emplois et de tous les opprimés. Par conséquent, nous devons activement lutter pour renforcer celle-ci au maximum.
Nous devons cependant nous rendre compte qu’un résultat électoral n’est qu’une mesure statique de la conscience des larges couches de la population, une sorte d’instantané d’un phénomène vivant et changeant. Ce sont les luttes massives de ces cinq dernières années et le soutien massif pour celles-ci qui donnent la meilleure image de la force de la classe de travailleurs.

Article basé sur l’éditorial de décembre de La Brecha, journal de la section-soeur du PSL dans l’Etat espagnol.

Pendant toute cette période électorale, la section soeur du PSL dans l’Etat espagnol, Socialismo Revolucionario, a défendu la présentation d’une candidature unique pour l’ensemble des forces de la résistance sociale. Une telle candidature, construite à partir de la base, aurait permis d’unir toutes les forces politiques anti-austérité et de reprendre le fil du succès qu’avaient rencontrés les listes de confluence de gauche aux élections locales de mai dernier.

Une telle candidature n’a malheureusement pas été possible, non pour cause de différences politiques insurmontables, mais en raison de sectarisme organisationnel et de fonctionnement bureaucratique. Voilà ce qui a empêché une véritable confluence de la base. Politiquement, rien ne justifie objectivement la division de ces candidatures étant donné que, dans les conditions actuelles, l’objectif primordial consiste à écraser le système bipartite capitaliste (le Parti Populaire, de droite dure, et le PSOE, la social-démocratie) ainsi que le nouveau parti, tout aussi réactionnaire, Ciudadanos.

Unité Populaire, le nom sous lequel s’est présenté la Gauche Unie (Izquierda Unida), représente la candidature la plus proche d’une politique anti-austérité et de rupture. Son programme comporte nombre d’éléments que la direction de Podemos a progressivement abandonnés au nom de la ‘‘centralité’’ et de la modération. Mais le poids historique des erreurs commises par Gauche Unie dans le passé (pactes avec des partis bourgeois et application de l’austérité) entrave plus son potentiel que celui de Podemos, qui bénéficie en ce moment d’une plus fraîche image de parti.

Toutefois, aucune de ces deux formations ne vise à toutefois dépasser le capitalisme dans leurs approches concrètes. L’expérience grecque nous a montré que, dans le contexte de crise actuel, même la plus petite réforme pour la défense des conditions de vie des masses conduit à une confrontation profonde avec le système capitaliste et ses institutions. Cet exemple illustre à quel point une défense durable des revendications ouvrières et populaires n’est pas possible dans le cadre de la dictature de la Troïka et des marchés. C’est la leçon principale que nous devons tirer du processus grec. La rupture avec avec ce système – ainsi qu’avec l’UE et l’Euro capitaliste – est un prérequis indispensable pour récupérer des conditions matérielles dignes pour tous les peuples travailleurs, en Espagne et dans le reste de l’Europe.

Conscients de la manière dont leur ordre établi est mis en cause, les voix les plus pragmatiques du capitalisme espagnol appellent déjà ouvertement à une réforme constitutionnelle. Face à la perte de légitimité des institutions et des partis, et au défi du peuple catalan qui exige pouvoir décider démocratiquement de son avenir, ils cherchent à modifier le régime de la Transition (le régime instauré en 1978, après la chute de la dictature) pour essayer de mettre fin au danger que suppose la remise en question du système.

La gauche ainsi que les mouvements ouvriers et sociaux doivent avoir à l’esprit que les problèmes actuels ne seront pas résolus avec une retouche constitutionnelle, qu’elle soit grande ou petite. La source des problèmes ne se trouve pas dans la superstructure, mais dans la base fondamentale de la société capitaliste : la richesse de tous qui est la propriété de quelques-uns à peine. La solution consiste à briser cette base, par la propriété publique et démocratique de la richesse et la récupération des piliers de l’économie par la majorité sociale. C’est la base d’une solution socialiste qui doit être conçue au niveau de l’État, ainsi qu’à l’échelle européenne et mondiale.
Pour cela, Socialismo Revolucionario soutient que voter pour la gauche alternative est important, mais pas suffisant ! Il faut aller plus loin. Il faut lutter politiquement pour un programme clair de rupture, pour la gauche et les mouvements sociaux. Parallèlement à cela, nous avons besoin que la mobilisation dans la rue soit réactivée par les méthodes traditionnelles de la classe de travailleurs (manifestations, occupations et grèves) dans un plan de lutte soutenu.

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