Blocages routiers: deux poids deux mesures

E40_guetapenAu milieu de la déferlante médiatique visant à criminaliser l’action syndicale, la RTBF s’est distinguée en nous offrant «le minimum syndical» d’objectivité, à savoir un bref rappel des nombreuses actions de blocage de la circulation autoroutière dans le cadre d’actions syndicales : routier, agriculteurs, et même… policiers.

Par Jean (Luxembourg)

La veille, RTL-TVI avait comme on pouvait s’y attendre fait preuve d’une parfaite dévotion à la cause patronale, allant jusqu’à nous offrir un lapsus révélateur dans ses titres incrustés qui annonçaient les «suites juridiques» des actions de la FGTB. On y parlait évidemment des suites judiciaires, mais on sentait à quel point les journalistes trépignaient d’impatience de pouvoir participer à de véritables suites juridiques, en rédigeant de nouvelles lois pour museler les syndicats.

Or donc, grâce à ce trop bref aperçu des antécédents, on a appris 2 ou 3 choses :

  1. Le blocage des routes et autoroutes est en principe interdit par la loi
  2. Cela n’a pas empêché que des blocages se produisent à différentes occasion, sans entraîner de poursuites judiciaires.
  3. Visiblement, si l’on est agriculteur, chauffeur routier ou policier, il n’y a aucun problème pour bloquer les routes.
  4. Si on est militant FGTB, c’est plus compliqué :
    – Soit on demande préalablement l’autorisation à la police, comme l’avait fait la délégation des forges de Clabecq en 1997. Malgré, ou à cause de cette précaution, les ouvriers de Clabecq se sont engouffrés dans un guet-apens sur la bretelle de l’autoroute, avec des dizaines de policiers et d’autopompes qui ont surgit de leur cachette en quelques secondes, provoquant un chaos généralisé et 25 blessés.
    – Soit on ne la demande pas, et on doit faire face à d’autres problèmes.

Au final, on ne sait pas très bien comment s’y prendre. Si on écoute les partis au pouvoir et la presse, mieux vaut oublier toute forme de résistance, et se jeter tout de suite dans le canal. Mais attention à ne pas obstruer les voies navigables… A vrai dire, on préfèrerait une autre solution. Du genre : appuyer résolument sur l’accélérateur de la lutte pour pousser le gouvernement vers la 1ère sortie!

=> A lire également : L’establishment essaye de criminaliser le mouvement syndical

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