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Contre l’Europe du capital: Ne laissons pas les Grecs lutter seuls!
Ces dernières décennies, on nous rabâche les oreilles avec l’idée que, pour soutenir notre économie, il faudrait rendre nos entreprises plus compétitives, et ce au détriment de nos conditions de travail et de salaire. Bien entendu. Lorsque l’économie va mal, ce sont systématiquement vers les travailleurs et les chômeurs que l’on regarde…
Lorsque nous revendiquons des salaires décents et de vrais contrats de travail pour tous, nous sommes, selon l’idéologie dominante, des égoïstes. D’après le dogme néolibéral, l’austérité – avec des cures de plus en plus sévères – représente la seule méthode pour sortir de l’impasse. Cette vision des choses est partagée par l’ensemble des partis traditionnels et des institutions internationales, comme l’Union européenne, qui l’exerce avec une agressivité féroce. Pourtant, même des organisations que l’on ne peut qualifier de gauche défendent que l’austérité n’est en rien une solution, que du contraire.
Les politiques d’austérité conduisent à des inégalités inédites au sein des pays industrialisés de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques). Ainsi, les 10% les plus riches ont un revenu près de dix fois plus élevé que les 10% les plus pauvres. En 1980, c’était sept fois plus. On ne parle ici que des salaires , les inégalités de fortune étant encore plus importantes. L’OCDE – qui n’est pas précisément une association de gauche radicale… – préconise même d’assurer de toute urgence une meilleure répartition des richesses tant les inégalités deviennent une menace pour l’économie.
L’austérité n’est pas néfaste pour tous, loin de là. L’establishment et les spéculateurs n’hésitent pas à enfoncer la majorité de la population dans la pauvreté afin de s’enrichir encore plus. Mais pour l’OCDE, cela menace les bases mêmes du système capitaliste, c’est le serpent qui se mord le bout de la queue. Angel Gurria, Secrétaire général de l’OCDE, a ainsi expliqué: ‘‘Ce n’est en rien idéologique. Plus d’égalité des revenus, cela crée plus de croissance économique, plus de cohésion sociale et plus de confiance envers la politique.’’
Pourtant, on nous répète inlassablement que c’est la crise, qu’il faut nous serrer la ceinture. Mais ce ‘nous’ ne fait référence qu’aux jeunes, aux travailleurs et allocataires sociaux, car la crise représente une opportunité de s’enrichir encore plus pour l’élite capitaliste. Toutefois, l’arrogance des super-riches qui en veulent sans cesse plus et l’application servile des préceptes néo-libéraux par les politiciens à leurs bottes conduisent à une résistance sociale grandissante.
Ainsi, l’austérité croissante entraine une grande instabilité politique à travers l’Europe. Les différentes élections sont marquées par une polarisation accrue. De nouvelles formations populistes de droite, mais aussi d’autres réunissant des forces de gauche, paraissent sur le devant de la scène. Ces dernières années ont également été marquées par une croissance des luttes sociales, avec notamment de grandes mobilisations en Europe du Sud. Comme l’a illustré le plan d’action de l’automne 2014 en Belgique, cette vague de protestations commence à déferler sur le Nord de l’Europe.
Malgré cela, l’Union européenne et les gouvernements capitalistes restent jusqu’à présent encore obstinément bloqués sur la même ligne politique d’inégalités croissantes et d’austérité, condamnant un nombre croissant de personnes à la pauvreté. De la sorte, l’élite capitaliste essaye de faire plier le gouvernement de gauche en Grèce, dans le but d’ensuite mettre cet exemple en exergue pour tenter de nous convaincre que toute résistance est futile et que nous devons nous soumettre à l’austérité.
Force est de constater que nous ne parviendrons pas à convaincre l’establishment capitaliste avec de bons arguments, aussi judicieux soient-ils. Voilà ce qui ressort des ‘‘négociations’’ entre le gouvernement grec et l’Union européenne. La lutte et une mobilisation à la base de la société sont nécessaires et cruciales. Même les experts du FMI doivent bien reconnaitre que cela fonctionne, au contraire des négociations. Deux chercheurs du FMI ont d’ailleurs écrit dans un rapport que des syndicats forts retardent l’accroissement des inégalités. Et si ces dernières sont moins fortes en Belgique que dans d’autres pays, cela est d’ailleurs à mettre en lien avec la force des syndicats dans notre pays.
L’establishment capitaliste est organisé au niveau international pour s’en prendre à notre niveau de vie. Nous devons donc riposter en nous organisant au-delà des frontières étatiques. La manifestation européenne contre le prochain sommet de l’UE, fin juin, est en cela une bonne étape. Il est temps de nous organiser à l’échelle européenne avec une action syndicale forte et des journées d’action européennes qui ne se résument pas à des promenades symboliques dans les rues de Bruxelles. Le plan d’action de l’automne 2014 avait grandement affaibli le gouvernement de droite, imaginons quel serait l’impact d’une telle approche mobilisatrice au niveau européen…
Dans cette lutte, les travailleurs doivent utiliser leurs deux bras : d’une part, la force mobilisatrice du syndicat et d’autre part, une alternative politique au système capitaliste nauséabond. Des premières tentatives ont été faites en ce sens, notamment avec SYRIZA en Grèce et Podemos en Espagne. Ces formations sont actuellement testées dans la pratique, par la confrontation à la machine austéritaire de l’UE, de la Banque centrale européenne et du Fonds monétaire international.
Utilisons nos deux bras ! Jouons sur la force de notre nombre et défendons ensemble un programme de rupture anticapitaliste et socialiste démocratique !
=> Ce 21 juin : Manifestation et concerts «Avec les Grecs»