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Category: SAC
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[PHOTOS] Manifestation nationale contre les SAC (4)
La manifestation contre les Sanctions Administratives Communales (SAC) qui a défilé hier dans les rues de la capitale a réuni environ 2.000 manifestants venus de tous horizons. Il s’agissait pour la plupart de jeunes, venus protester contre le côté répressif et arbitraire des SAC. A la base de cette initiative se trouvent les plateformes TegenGas et Stop SAC, soutenues par des dizaines d’organisations. La manifestation a été animée et combative, elle a très clairement illustré l’énorme potentiel dont dispose la résistance contre la répression.
Par Ben (Charleroi)
Tract du PSL distribué à la manifestation
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[PHOTOS] Manifestation nationale contre les SAC (3)
La manifestation contre les Sanctions Administratives Communales (SAC) qui a défilé hier dans les rues de la capitale a réuni environ 2.000 manifestants venus de tous horizons. Il s’agissait pour la plupart de jeunes, venus protester contre le côté répressif et arbitraire des SAC. A la base de cette initiative se trouvent les plateformes TegenGas et Stop SAC, soutenues par des dizaines d’organisations. La manifestation a été animée et combative, elle a très clairement illustré l’énorme potentiel dont dispose la résistance contre la répression.
Par Jean-Marie (Gand)
Tract du PSL distribué à la manifestation
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[PHOTOS] Manifestation nationale contre les SAC (2)
La manifestation contre les Sanctions Administratives Communales (SAC) qui a défilé hier dans les rues de la capitale a réuni environ 2.000 manifestants venus de tous horizons. Il s’agissait pour la plupart de jeunes, venus protester contre le côté répressif et arbitraire des SAC. A la base de cette initiative se trouvent les plateformes TegenGas et Stop SAC, soutenues par des dizaines d’organisations. La manifestation a été animée et combative, elle a très clairement illustré l’énorme potentiel dont dispose la résistance contre la répression.
Par Geert (Anvers)
Tract du PSL distribué à la manifestation
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[PHOTOS] Manifestation nationale contre les SAC (1)
La manifestation contre les Sanctions Administratives Communales (SAC) qui a défilé hier dans les rues de la capitale a réuni environ 2.000 manifestants venus de tous horizons. Il s’agissait pour la plupart de jeunes, venus protester contre le côté répressif et arbitraire des SAC. A la base de cette initiative se trouvent les plateformes TegenGas et Stop SAC, soutenues par des dizaines d’organisations. La manifestation a été animée et combative, elle a très clairement illustré l’énorme potentiel dont dispose la résistance contre la répression.
Par Liesbeth (Anvers)
Tract du PSL distribué à la manifestation
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Continuons à contester le système SAC !
Plateforme à l’initiative de la manifestation de ce samedi 26 octobre
Malgré les protestations sans précédent de 213 organisations de la société civile, une majorité du Parlement Fédéral a voté la nouvelle loi concernant l’élargissement du système des SAC. Cette loi permet aux pouvoirs locaux d’abaisser jusqu’à 14 ans l’âge minimum à partir duquel une sanction peut être administrée, d’étendre le champ d’application, d’instaurer une interdiction de lieu public pour un jeune et d’augmenter le montant maximum de l’amende. Nous continuons à nous opposer à cette législation antisociale.
Nous voulons lutter contre un système parallèle aussi incontrôlable que les Sanctions Administratives Communales. Il faudrait mieux investir les ressources humaines et organisationnelles nécessaires dans le système juridique existant pour assurer une juridiction plus juste et indépendante et il faut trouver des solutions sociales pour des problèmes sociaux.
Vive la séparation des pouvoirs !
Le système des SAC va à l’encontre du principe fondamental démocratique de la séparation des pouvoirs. Au sein de la mise en œuvre du système des SAC, la commune est à la fois juge et partie, elle est l’employeuse du fonctionnaire sanctionnateur et souvent aussi du fonctionnaire constatateur. Ce « pouvoir judiciaire local » n’est pas indépendant. Nous ne voulons pas renoncer aux fondements de notre démocratie et de l’État de droit.
Non à l’arbitraire !
Ne pas définir le terme de « nuisance », comme c’est le cas au sein de la législation SAC, c’est ouvrir la porte à l’inégalité et l’arbitraire. Les pouvoirs locaux ont la possibilité de décider eux même ce qui est une nuisance et ce qui ne l’est pas. Ce vide juridique conduit à l’insécurité et l’inégalité juridiques entre les différentes villes et communes. Les fonctionnaires sanctionnateurs et constatateurs ont une trop grande liberté dans l’interprétation des nuisances. Ceci est combiné à un manque de clarté au sujet des actes vraiment punissables et mène à une société qui laisse trop de place à l’arbitraire.
Être jeune n’est pas un crime !
La nouvelle législation des SAC laisse la possibilité aux communes d’abaisser l’âge punissable minimum de 16 à 14 ans. On renonce donc aux principes de la loi sur la protection de la Jeunesse et aux garanties que celle-ci donne, et ceci sans avoir fait une étude sérieuse sur la réelle nécessité de l’abaissement. Nous refusons un modèle de société qui criminalise le comportement normal des jeunes (jouer, crier, tenir le mur,…)
Des problèmes sociaux nécessitent des solutions sociales !
Les textes au sein de la législation, permettent de violer trop facilement des droits sociaux fondamentaux par des amendes. Pour des raisons diverses, ce sont des groupes socialement vulnérables qui investissent le plus l’espace public. Ils courent donc plus de risques d’être condamnés à une SAC. Sanctionner la pauvreté n’est une solution ni pour les groupes concernés, ni pour régler de réels problèmes sociaux. Il est donc nécessaire de développer des solutions sociales ambitieuses qui peuvent aborder les vraies racines de « l’incivilité ».
Le droit à l’action sociale
La loi SAC met également le droit à la liberté d’expression sous pression. La loi comporte un réel risque pour le droit de se déplacer librement dans l’espace public, pour la liberté d’association et la liberté d’exprimer son opinion. Les SAC ne peuvent pas servir à raboter ses libertés fondamentales. Une attention toute particulière doit être portée au droit à l’action et à l’organisation qui sont directement menacés par la législation sur les SAC.
Une nouvelle action afin de mettre la pression au niveau local
De nouvelles actions sont nécessaires. Cet automne les villes et communes mettront leurs règlements communaux pour les mettre en accord avec la nouvelle loi étendue sur les Sanctions Administratives Communales. C’est le moment idéal pour remettre en lumière les règlements SAC au niveau local. Mais il faudra faire plus. Pour peser sur les débats locaux nous invitons tous et toutes a rejoindre la manifestation contre la législation SAC actuelle.
La discussion ne porte pas seulement sur des amendes absurdes tels que faire des miettes sur le parvis d’une église ou avoir mis un pot de fleur devant sa maison. : il s’agit de poser la question fondamentale sur comment nous voulons organiser notre société.
Saignataires
- ABVV Jongeren
- ACLVB-jongeren
- ACV brussel halle vilvoorde
- ACV-Jongeren
- Agir pour la Paix
- ALS-EGA
- AMO Samarcande
- Arktos
- Artivistes
- ASBL Avec
- asbl Chez Nous – Bij Ons vzw
- ATTAC Vlaanderen
- BBTK-Antwerpen
- Blokbuster
- Bruxelles Laïque
- Ca Marche-Het Werkt
- CEF
- Centrum Informatieve Spelen
- CGSP-ALR-Bruxelles – ACOD-LRB-Brussel
- CJC
- CNAPD
- COMAC
- Comités Action contre laustérité en Europe (CAE)
- Commission Justice et Paix Belgique francophone
- Conseil de la Jeunesse
- Coopérative politique VEGA
- datapanik.org
- D’Broei
- Defense des Enfants Belgique
- Ecolo j
- Egalité
- Fédération des Etudiants Francophones
- Fédération francophone des travailleurs sociaux de rue – Traces de Rue
- Fewla
- FOS Open Scouting
- Gasboetes.be
- Groep INTRO vzw
- Hand in Hand tegen racisme vzw
- HCA OVL
- Hiphopstraatgebeuren
- HoedGekruid vzw
- JAC
- JES
- Jeune et citoyen ASBL
- Jeunes CSC
- Jeunes FGTB
- jeunes FGTB Bruxelles / ABVV-Jongeren Brussel
- Jeunes Socialistes
- Jeunesse et droit
- JNM
- JOC
- Jong & Van Zin
- Jongsocialisten
- Kind & Samenleving
- KIYO
- La Ligue des droits de l’Homme
- LEF-FGE
- Liga voor Mensenrechten
- LSP-PSL
- Masereelfonds
- MOC
- MOC Bruxelles
- MOOSS vzw
- Mouvement Citoyen Palestine
- Mouvement des Jeunes Socialistes
- Netwerk Tegen Armoede
- Onafhankelijk Leven
- Palestina Solidariteit
- Patro
- Pax Christi Vlaanderen
- Pax Christi Wallonie Bruxelles
- Plan België
- Progress Lawyers Network
- PTB-PVDA
- ROOD!
- Samenlevingsopbouw Brussel
- Samenlevingsopbouw Gent
- SAP-LCR
- Service droit des jeunes de Bruxelles
- Stoprepression.be
- stopsac.be
- TegenGAS
- USE
- Victoria Deluxe
- Vlaamse Dienst Speelpleinwerk (VDS) vzw
- Vlaams-Socialistische Beweging
- VONK/Révolution
- Vrede vzw
- Vredesactie
- Vzw Motief
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Picqué ne s’en vante pas, mais la course à la distribution des Sanctions Administratives Communales (SAC) a démarré à St Gilles.
Un tract a été récemment distribué à St Gilles (Bruxelles) vantant les mérites de l’opération ‘‘lutte pour la propreté’’ (qui dura du 23 au 30 septembre) lancée par l’administration communale, avec un palmarès ‘‘impressionnant’’ expliquant comment, en mobilisant l’administration et les services de police, ils avaient réussi à ‘‘promouvoir la propreté’’… en distribuant 34 SAC.
Par Clément (Bruxelles)
Ce tract voulait montrer comment la commune avait réussi à retirer des tags et à verbaliser les dépôts sauvage de poubelles. Apparemment la campagne du PS (la mention ‘‘éditeur responsable : Charles Picqué’’ quoique petite est clairement visible) a commencé. Mais distribuer 34 SAC pour des dépôts de poubelles est-ce régler le problème du manque de propreté ?
Entendons-nous, nous aussi nous nous battons pour plus de propreté et des quartiers où il fait bon vivre. Néanmoins distribuer des Amendes Communales pour créer des ‘‘Rues Propres’’ c’est promouvoir la répression plutôt que des réponses sociales aux problèmes sociaux et nous pensons qu’une approche répressive n’empêche pas les incivilités et la délinquance : par exemple il nous faut plus de poubelles publiques et une collecte des déchets gratuite et régulière pour éviter les dépôts illégaux.
L’austérité à tous les niveaux de pouvoir
Les SAC ne répondent pas au problème des incivilités et de la délinquance. Il s’agit d’une mesure arbitraire destinée à combler les trous dans les budgets communaux. Et c’est particulièrement vrai pour St Gilles qui postpose depuis un an le dépôt de son budget. Mais l’austérité frappe et à tous les niveaux de pouvoirs. A Ixelles il était question de distribuer 2.000 SAC par an pour arriver à l’équilibre budgétaire. Mais quid de la réduction de la fréquence des collectes ? Quid de la réduction des effectifs de Bruxelles Propreté ?
Car ce qu’amène ces questions c’est qu’on demande à la population de payer des amendes ou alors de garder les poubelles chez eux (au risque d’insalubrité) car l’austérité a frappé et qu’il a fallu réduire drastiquement les effectifs de Bruxelles propreté. C’est en fait faire payer cette austérité aux travailleurs et à leur famille.
Quelle alternative ?
Face aux problèmes sociaux il ne peut y avoir de réponse durable qui passe par un autre problème social (la répression). C’est pour cela que le PSL participe activement à la campagne StopSAC : pour défendre des réponses sociales face aux problèmes sociaux et en allant défendre cela dans la rue via nos stands (notamment au parvis de St Gilles) ou encore lors de la manifestation nationale contre les SAC du 26 octobre (rdv à 14h à Gare du nord).
Mais c’est également pour ces réponses sociales que le PSL s’était présenté en octobre 2012 aux communales avec ‘‘Gauches Communes’’ et continuera de se présenter pour défendre la nécessité d’un investissement public massif pour répondre aux besoins des jeunes et des travailleurs et non aggraver les problèmes.
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Pour des villes et communes libérées des Sanctions Administratives Communales (SAC)
L’opposition aux Sanctions Administratives Communales (SAC) arbitraires et répressives a conduit à des protestations diverses, notamment la manifestation nationale du 26 octobre. Cet événement n’est pas à considérer comme une fin, mais comme une étape pour le mouvement car, pendant ce temps, de nombreuses villes et communes discutent de l’application des nouvelles lois fédérales qui encadrent les SAC.
Manifestation nationale contre les Sanctions Administratives Communales le samedi 26 octobre 2013 à 14h Gare du Nord à Bruxelles (Evénement facebook)
Le 30 mai dernier, la nouvelle loi sur les SAC a été votée par une écrasante majorité du parlement fédéral, avec un abaissement de l’âge minimum à 14 ans et une augmentation du montant maximum à 375 euros. Mais le caractère aléatoire de l’application des SAC permet à chaque commune de décider de s’y référer ou non. Bientôt, il faudra une encyclopédie pour savoir dans quelle ville on peut recevoir ou pas une SAC, pour telle ou telle ‘‘nuisance’’ (terme dont la définition recouvre un large spectre de comportements…).
En Flandre, des SAC complètement absurdes ont été distribuées, faisant les choux-gras de la presse (comme l’interdiction de ramasser des confettis à terre lors du carnaval d’Alost par exemple…). Ici et là, les éléments les plus absurdes ont été retirés dans l’espoir de tempérer la résistance qui commence à se développer en Flandre. Mais le problème ne se limite pas à des exemples absurdes comme les SAC distribuées aux enfants qui sonnent aux portes avant de partir en courant. L’ensemble de ce système est absurde. Les autorités communales et les fonctionnaires responsables des SAC peuvent agir en tant que véritables shérifs et n’ont à peu près de comptes à rendre à personne. Tout peut être considéré comme une nuisance et les petits shérifs déterminent ce qui convient d’être sanctionné, distribuent leur amende, et font éventuellement face à une contestation de l’amende par la suite (dont les frais de procédure excèdent parfois le montant d’une SAC…).
La lutte doit s’orienter vers le principe même de ces SAC et non pas seulement contre les aspects les plus ridicules. A Gand, une campagne a été lancée autour de la plateforme ‘‘Gent GAS-Vrij’’ (Gand, ville libre de SAC) et une action aura lieu le 25 novembre au conseil communal, popularisée entre autres par des affichettes à coller aux fenêtres. Cette plate-forme soutenue par diverses organisations constitue un bon exemple de la manière dont lutter contre les SAC au niveau local.
Notre opposition aux SAC comprend également des solutions pour les ‘‘nuisances’’ qui servent de base à la propagande destinée à faire accepter ces amendes dont le principal objectif est tout de même de remplir les caisses des communes. En investissant dans suffisamment de toilettes publiques, dans une collecte de déchets ménagers gratuite, dans l’installation de poubelles publiques ou encore dans les infrastructures de loisirs, les villes et les communes pourraient se débarrasser d’un grand nombre de comportements problématiques.
Mais l’excuse des petites incivilités est bien pratique en période de crise et de vache maigre. Le niveau local est lui-aussi frappé de plein fouet par l’austérité, et cherche des revenus alternatifs. Et si les SAC ne sont pas encore utilisées en Wallonie ou à Bruxelles de la même manière qu’en Flandre, le risque est grand que cela soit le cas. Les autorités locales ont en tête la même approche antisociale de la politique, et les caisses sont vides aux quatre coins de la Belgique. Sans compter un autre argument de poids : les SAC peuvent réprimer des protestations sociales. Piquets de grèves, manifestations spontanées,… les SAC peuvent frapper partout.
La lutte contre les SAC n’est pas seulement un combat à mener contre la répression et l’arbitraire. Les SAC ne sont que le fruit d’une société qui considère que les victimes de la politique néolibérale sont elles-mêmes responsables de leur situation. Nous devons lutter pour un système qui représente réellement la majorité de la population et qui soit capable de mettre un terme au chômage et à la misère imposée par la soif de profits de l’infime élite de super-riches.
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Amendes-SAC : Les politiciens font face à la faillite de leur politique… avec la répression !
INTERVIEW Mathias Vander Hoogstraete, de la campagne ‘‘TegenGAS’’
Fin janvier dernier, une nouvelle campagne a été lancée en Flandre, en opposition aux Sanctions Administratives Communales (SAC, Gemeentelijke Administratieve Sancties, GAS en néerlandais). Huit mois plus tard suivait son homologue francophone StopSAC. Après une première manifestation nationale réussie fin juin, une nouvelle date nationale est fixée au 26 octobre. Nous en avons discuté avec Mathias Vander Hoogstraete, organisateur du travail jeune du PSL et l’un des initiateurs de la campagne TegenGAS en Flandre.
Interview tirée de l’édition d’octobre de Lutte Socialiste
Les Sanctions Administratives Communales existent depuis plusieurs années déjà, comment se fait-il qu’il ait fallu attendre cette année pour qu’une opposition soit organisée ?
‘‘Il est vrai que cette législation existe depuis la fin des années ‘90. Mais au cours des années qui ont suivi, la législation a systématiquement été durcie, pour finalement permettre de toucher jusqu’à des adolescents de 14 ans. Cette réduction de l’âge, très controversée, a été introduite en mai dernier. L’aspect arbitraire et répressif a été développé goutte-à-goutte. Le vase a cependant fini par déborder.
‘‘Dans un certain nombre de communes et de villes, le nombre d’amendes SAC a augmenté de 30 à 50%. Ces amendes sont utilisées pour remplir les caisses en temps de crise. Parallèlement, la politique d’austérité assure que tout un tas ‘‘d’incivilités’’ se développent. Avec un tel manque de moyens pour de nombreux besoins sociaux, vous avez deux options : soit marcher dans les pas de l’establishment, soit devenir vous-même une ‘‘nuisance’’.
Les SAC cadrent-elles dans une politique plus large ?
“Les SAC sont une manière de répondre à la faillite de la politique des partis de l’establishment. Ces dernières années, nous avons assisté à une énorme augmentation du chômage des jeunes, à la croissance des emplois précaires et à des coupes budgétaires dans les services publics. Dans une ville comme Anvers, où 29% des jeunes sont sans emploi, on économise sévèrement sur les budgets alloués aux services sociaux et à l’aide à la jeunesse. Ce scénario, nous l’avons vu appliqué à Londres, Paris et même en Suède. Cela a conduit à des explosions de colère et de frustration, avec des émeutes. Les politiques antisociales sont toujours accompagnées de croissance des incivilités et de la répression.
‘‘Tous les jeunes ne sont pas touchés par la folie des SAC. Ces amendes sont souvent justifiées par le fait qu’elles serviraient à combattre le bruit, les décharges illégales, etc. Mais toutes ces incivilités ne peuvent pas être séparées du contexte social plus large. Dans de nombreuses villes, le prix de la collecte des déchets a considérablement augmenté et cette mesure a été accompagnée d’une diminution du nombre de poubelles publiques. Comment dès lors s’étonner du fait que les décharges illégales constituent un problème plus important ? Pour les 15% de la population qui vivent sous le seuil de pauvreté, les sacs poubelles payant sont quasiment un produit de luxe.
‘‘Tom Meeuws était jusqu’il y a peu l’un des responsables des SAC à Anvers. Il était bras droit du précédent bourgmestre Patrick Janssens et membre du parti ‘‘écologiste’’ Groen. En 2005, il a commenté la logique des SAC de la façon suivante : ‘‘La tension entre les riches et les pauvres, entre les nécessiteux et les nantis, ne fera qu’augmenter de même que les demandes pour freiner l’application de la loi. Notre conviction est que ce grand écart exige des autorités souples, prêtes à s’en prendre sans ménagement aux incivilités.’’ Au lieu de tout faire pour combler ce fossé entre riches et pauvres, on propose donc un système de répression. Avec une telle ‘‘gauche’’, ce n’est guère surprenant si une autre droite a pu parvenir au pouvoir à Anvers et a pu baser sa politique ‘‘de changement’’ sur la poursuite de la politique précédente. L’utilisation du terme de ‘‘gouvernement souple’’ est frappante, cela sert à travestir le fait que les droits démocratiques et juridiques peuvent être mis de côté par le conseil communal.’’
Lors des actions de protestation, on parle de criminalisation des jeunes et des travailleurs. Qu’est-ce que cela veut dire ?
‘‘Les amendes SAC représentent un outil bien pratique pour les politiques néolibérales, y compris sur le plan idéologique, afin de dévier l’attention des véritables problèmes sociaux. A la place d’y faire face, on criminalise les victimes de ces problèmes. Thatcher avait dit un jour : ‘‘La société ça n’existe pas, il n’y a que des individus.’’ C’est le fondement idéologique derrière les SAC. Le chômage, le sexisme, la délinquance, la propreté,… ça n’aurait rien de social, ce serait uniquement le fait de comportement individuels. On crée alors l’illusion que ces problèmes peuvent être abordés et résolus par des sanctions individuelles. La responsabilité de l’échec des politiques dominantes est ainsi répercutée sur leurs victimes.
‘‘Mais rien n’est fait contre les causes de ces problèmes. On peut comparer cela au médecin qui prescrit une aspirine à un cancéreux. Et si l’aspirine ne fonctionne pas, et bien c’est que c’est la faute du patient.’’
Les mesures sociales peuvent-elles seules parvenir à faire changer le comportement des jeunes et des autres ? Une forme de répression ne serait-elle tout de même pas nécessaire ?
‘‘La répression arrive toujours trop retard. Y recourir, ce n’est qu’une expression de n’avoir pas pu empêcher ce comportement, y compris au niveau criminel, par d’autres moyens. Les recherches qui ont étudié les émeutes de Londres, il y a deux ans, ont démontré que le chômage, la fracture sociale et la répression policière étaient les principales causes de ces émeutes. Une politique sociale permettrait d’éliminer les causes de nombreuses formes de nuisances et d’incivilités.
‘‘Cela ne signifie pas que le crime ne devrait pas être réprimé. Mais il faut tout de même remarquer que de plus en plus de mesures sont prises pour atténuer les peines de grands criminels. Les grands fraudeurs fiscaux et le crime organisé peuvent même échapper à des peines de prison en payant de grande sommes, ce qui est impossible pour des travailleurs et des jeunes. Nous sommes pour un système juridique juste et équitable, ce qui signifie également qu’il faut plus investir en matière de justice au lieu de supprimer des moyens, année après année.
Comment voyez-vous une approche préventive ?
‘‘Seule une politique sociale qui s’attaque aux causes des nuisances et des incivilités peut obtenir des résultats. Il faut investir pour offrir des emplois décents et bien payés à la jeunesse plutôt que de pousser nos aînés à travailler plus longtemps ou encore offrir une collecte des déchets efficace et gratuite à la place des logiques de privatisation qui nous font payer plus cher un service de moindre qualité. Aujourd’hui, dans les villes, les investissements publics se limitent à des projets de prestige et de marketing. Cet argent devrait aller dans les maisons de jeunes, dans les structures de loisir, dans l’entretien et le développement de l’espace public,…’’
N’est-ce pas irréaliste en temps de crise et d’austérité ? Ne devrions-nous pas tous déjà être satisfaits qu’un certain nombre de communes font marche arrière et n’appliqueront pas la nouvelle législation ?
‘‘Les ‘‘solutions’’ des politiciens établis manquent de réalisme. Ils reconnaissent d’ailleurs dans la confection de leurs budgets que les SAC servent avant tout à augmenter les recettes communales, pas à changer les comportements.
‘‘Il faut aussi noter que cet argument de la crise perd visiblement de sa pertinence dès lors qu’il s’agit des banques ou des fraudeurs fiscaux qui peuvent partir libres après avoir fraudé pour des sommes qui se comptent en milliards. La société diamantaire Omega Diamonds a ainsi été condamnée pour une fraude de deux milliards d’euros. Elle s’en est tirée avec un accord conclu avec les autorités fiscales pour payer… 160 millions d’euros ! La collectivité est passée à côté de pas mal de moyens. On ne manque par contre pas d’imagination pour aller combler le manque de moyens en s’en prenant aux pauvres, comme avec les SAC.
‘‘Nous n’avons aucune confiance sur le fait que les politiciens établis freinent l’utilisation des SAC. Des partis prétendument ‘‘progressistes’’ comme Groen ont aidé à développer le système des SAC et ont loyalement appliqué le principe à l’échelon local. Ils essayent aujourd’hui de se présenter comme les adversaires de leur propre politique. Les bourgmestres qui aujourd’hui ne veulent pas appliquer la nouvelle législation n’ont eu aucun problème à ce que leurs partis la votent au parlement.
‘‘Si certaines communes veulent revenir sur certaines amendes-SAC totalement ridicules, c’est suite aux protestations qui ont eu lieu contre ce système et qui ont illustré le large rejet à l’égard de cette politique. Le soutien public pour les SAC est très limité. Nous ne voulons pas nous limiter à une révision ou à une réforme des SAC, le système entier doit dégager. Parallèlement, nous devons mettre fin à la logique d’austérité responsable de l’arrivée de toute une génération perdue qui doit payer pour une crise provoquée par les spéculateurs et la soif de profit des grandes entreprises. La lutte contre les SAC fait partie intégrante de la lutte contre un système malade, en phase terminale.’’
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26 octobre : Manifestation nationale contre les SAC!
NON à la répression des mouvements sociaux ! NON à la criminalisation de la jeunesse ! NON à l’arbitraire !
En mai dernier, 80 activistes anti-Monsanto ont été arrêtés et sanctionnés par une Sanction Administratives Communales (SAC). Ils avaient été précédés, en novembre, par les 145 opposants non-violents au banquet organisé par le lobby ultra-patronal européen ‘‘Les amis de l’Europe’’. La Confédération Syndicale Internationale a d’ailleurs noté en juin que les SAC étaient utilisées pour réduire les libertés fondamentales que sont le droit de manifester ou de distribuer des tracts. Mais le problème des SAC ne s’arrête pas aux simples militants syndicaux ou de gauche, les jeunes sont en première ligne de cette vague sanctionnatrice.
Par Clément (Bruxelles)
Anvers a distribué 542 SAC en un mois et demi, Ixelles prévoit d’en distribuer 3.000 par an pour combler le déficit communal : le point est mis. Les politiciens renflouent les banques pour plusieurs dizaines de milliards mais demandent aux jeunes, aux travailleurs et à leurs familles de payer. Les subsides alloués à la culture, à l’enseignement ou encore au sport diminuent mais on sanctionne à tout va les activités des jeunes lorsqu’ils sont dans l’espace public, le dernier espace dont ils disposent. Le chômage chez les moins de 25 ans atteint 32% à Bruxelles : quelles perspectives d’avenir reste-il encore ? Aucune. Et ceux qui peuvent apporter une alternative par leur lutte – les jeunes et les travailleurs – sont pris pour cible.
Comment lutter contre les SAC ?
Le coût moyen d’un recours contre les SAC s’élève à 350 €. Seul, il est difficile de s’y opposer et il est plus simple de payer. Mais payer, c’est permettre aux SAC de se pérenniser. Face aux rouages d’Etat à l’œuvre, le seul moyen reste de s’organiser collectivement. Les plateformes StopSAC et TegenGAS se mobilisent et lancent des comités locaux pour organiser ceux qui veulent résister aux SAC. Toi aussi, prends contact avec ces plateformes et lance ton comité pour sensibiliser et organiser ceux qui refusent la logique des SAC ! Un comité qui se réunit régulièrement, qui se forme et développe un argumentaire contre les SAC et pour de vraies solutions et qui organise des activités dans les quartiers autour de la question SAC.
Quelle méthode efficace contre les SAC ?
Il n’y a ici aucun secret de polichinelle. Pour faire reculer ces SAC, il faut créer un rapport de force. Les jeunes des partis traditionnels (du PS ou d’Ecolo par exemple) ont fait office de ‘‘caution de gauche’’ par rapport aux positions officielles de leur parti, mais en se limitant seulement à la question de la diminution de l’âge minimal pour une SAC et en organisant une action symbolique pour ‘‘sensibiliser’’. De même plusieurs associations ont organisé une série de meetings pour sensibiliser sur cette question. Et il faut sensibiliser via des stands de rue, des distributions de tracts, des meetings… mais sensibiliser ne crée pas le rapport de force pour inverser la tendance.
C’est pour cela que la plateforme StopSAC organise avec d’autres organisations une grande manifestation nationale le 26 octobre et ainsi créer ce rapport de force. Et les comités sont le meilleur moyen de s’organiser localement et à travers toutes les villes de Belgique. Toi aussi, aide à transformer cette manifestation en un grand succès en développant un comité près de chez toi, en mobilisant autour de toi et dans ton quartier pour que les SAC ne passent plus : NOUS NE PAYERONS PAS !