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Statut unique ouvrier/employé : Pour une harmonisation vers le haut !
La distinction entre ouvriers (‘‘travail manuel’’) et employés (‘‘travail intellectuel’’) n’est plus d’actualité. On remarque en outre, depuis des années, un accroissement du nombre d’employés, notamment en raison de la diminution du secteur secondaire (l’industrie traditionnelle) et la croissance du secteur tertiaire (l’industrie de service).
Par un militant de la CSC
À l’heure actuelle, en Belgique, les travailleurs se divisent entre environ 60% d’employés et 40% d’ouvriers. Dans de nombreux secteurs et entreprises, des conventions collectives de travail (CCT) ont été conclues qui accordent un certain nombre des avantages normalement prévus pour les employés aux ouvriers. Dans d’autres secteurs (comme pour une bonne partie du secteur non-marchand), il est désormais acquis que tous les travailleurs reçoivent un contrat d’employé, indépendamment de leur fonction.
Les différences sont importantes entre les statuts ouvrier et employé : au niveau des délais de préavis, du jour de carence (le premier jour de maladie), du calcul des congés payés, de la période d’essai ou encore de la fréquence de paiement des salaires. Dans l’ensemble de ces aspects, le statut employé est plus avantageux. La Cour constitutionnelle a statué que la discrimination entre ouvriers et employés devait être supprimée, au plus tard le 8 juillet 2013. S’il n’existe pas, à ce moment-là, de statut unique, les juges devront accorder aux ouvriers les délais de préavis des employés.
De leur côté, les employeurs veulent un statut unique réunissant les éléments les moins favorables aux salariés et donc une harmonisation vers le bas. Le gouvernement fédéral, lui, veut un ‘‘compromis’’ où la situation serait (beaucoup) plus mauvaise pour les employés et (un peu) meilleure pour les ouvriers. Difficile de voir où est le ‘‘milieu’’ dans cette harmonisation vers ‘‘le milieu’’, mais ce serait plutôt proche du statut ouvrier. Un sérieux recul pour de nombreux travailleurs.
Les syndicats exigent une harmonisation vers le haut. Certaines centrales ont adopté une attitude passive, semblant espérer que le simple fait d’attendre jusqu’au 8 juillet 2013 permettrait à tous les ouvriers d’automatiquement devenir employés. Certaines centrales ouvrières partent de leur côté de l’idée qu’une harmonisation vers ‘‘le milieu’’ constituerait déjà une amélioration et qu’il n’est pas nécessaire ou même ‘‘réaliste’’ d’exiger une harmonisation vers le haut. A la CSC, bien que la position officielle du syndicat soit une harmonisation vers le haut, il semble que le sommet de la hiérarchie accorde plus d’importance à l’aboutissement d’un statut unique qu’à son contenu.
L’harmonisation vers le haut est la seule revendication raisonnable. Mais le gouvernement et les employeurs y sont opposés. Pour eux, seule prime la logique de profit et toutes les occasions sont bonnes pour supprimer les droits acquis et augmenter le degré d’exploitation. Contre cela, de petites actions symboliques pour relâcher un peu la pression de la base ne feront pas grande impression. Seuls une solidarité sans faille et un solide plan d’action peuvent instaurer une pression suffisante, en touchant les patrons là où ça fait leur mal : à leurs bénéfices. Une série de grèves générales pourrait très certainement clarifier que c’est la classe des travailleurs qui produit les richesses !