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Nigéria : La “Journée de l'Enfant” 2012
Luttons pour défendre les droits de l’enfant et pour une société meilleure
Nous avons célébré ce 27 mai la journée de l’Enfant au Nigéria. Mais cela n’est au final qu’une journée de plus où les politiciens capitalistes se lamentent et poussent des hauts cris face à l’horreur à laquelle sont confrontée des millions d’enfants de part le monde, tout en promettant solennellement de ne rien faire jusqu’à l’an prochain.
Seun Ogunniyi et HT Soweto, SPN (CIO-Nigeria)
La journée de l’Enfant est célébrée à diverses dates dans de nombreux pays du monde. Au Nigéria, cette journée est surtout observée par le gouvernement et par les ONG. À part donner un jour de congé aux élèves, pratiquement rien n’est fait par le gouvernement afin d’utiliser cette journée pour mettre en avant le véritable plan social qui est nécessaire afin de mettre un terme à la multitude de problèmes qui affectent les enfants. En général, ce n’est qu’une nouvelle occasion pour les gouvernements et les politiciens de faire résonner la fanfare, tout en laissant les problèmes irrésolus jusqu’à l’année suivante. Même la plupart des ONG censées défendre les droits de l’enfant oublient souvent d’utiliser cette journée afin de proposer un programme de campagne pour lutter pour une véritable amélioration des conditions sociales des enfants.
Selon le CIA Fact Book, 42% de la population nigériane est composée d’enfants. Sous les conditions de vie brutales que connait la vaste majorité des Nigérians, les enfants constituent un très grand groupe social vulnérable qui est particulièrement menacé.
Une enfance de cauchemar
Très peu de gens dans notre pays, à part quelques enfants de familles riches et bien placées, peuvent dirent avoir eu une enfance heureuse, et ce, surtout depuis le début de la politique néolibérale anti-pauvre qui a commencé dans les années ’80.
La vieille génération qui a grandi dans les années ’70 et au début des années ’80 garde cependant toujours de bons souvenirs de leur jeunesse. Pour la nouvelle génération, ces souvenirs paraissent être des contes de fées. Cela en raison des conditions de vie effroyables que la plupart des parents et des familles connaissent au Nigéria. Mis à part quelques moments de bonheur que les familles ouvrières tentent de créer pour leurs enfants, il n’y a que très peu de choses faites par le gouvernement pour assurer une enfance heureuse.
Le Nigéria est un pays tout aussi âpre pour les enfants qu’il l’est pour les adultes. Les maux du capitalisme et de la société immensément inégale qu’il a créée sont durement ressentis par la plupart des enfants de familles ouvrières et pauvres pendant leurs premières années. La malnutrition, les maladies telles que la polio et la méningite, les mauvaises conditions de logement, la pauvreté, les violences, les viols, le manque d’accès à l’éducation, aux soins de santé et aux autres besoins de base laissent tout autant de cicatrices qui ne disparaitront pas à l’âge adulte.
Le Nigéria a un très haut taux de mortalité infantile, à 93,93 pour mille naissances. Comparons cela à 6,31‰ aux États-Unis. Cela est la conséquence de l’effondrement du système de soins de santé publics. Une majorité des enfants naissent dans les églises, dans les mosquées, chez le marabout, et autres lieux insalubres, parce que la plupart des familles pauvres ne peuvent pas se permettre le cout des hôpitaux privés. Cela explique aussi pourquoi nous ne disposons d’aucune statistique exacte du taux de naissances, puisqu’une majorité des naissances se déroulent là où on personne ne les enregistre.
L’effondrement des soins de santé publics signifie que la santé des enfants est de plus en plus mise à mal. Le Projet national pour le contrôle de la malaria lancé par le ministère de la Santé a découvert qu’environ 300 000 enfants nigérians meurent de la malaria chaque année, et que 4 enfants sur 10 sont infectés par le parasite de la malaria. Le Nigéria est aussi le pays avec le record mondial de transmission du sida de la mère à l’enfant. Selon M. Mitchel Sidible, directeur exécutif du Programme des Nations-Unies pour le sida (UNAIDS), ‘‘Nous avons aujourd’hui au Nigéria 70 000 bébés qui naissent chaque année avec le sida’’ (This Day, 29 avril 2012). On estime également à 1,8 millions le nombre d’enfants orphelins du sida au Nigéria (dont les parents sont morts du sida).
Ces conditions affreuses qui affligent les enfants ne pourraient être autrement dans un pays où 70% de la population vit sous le seuil de pauvreté et n’a pas accès à de bonnes maisons, à l’électricité ni à de l’eau potable, malgré le fait que le Nigéria est un des premiers producteurs de pétrole sur le plan mondial. Les familles à bas revenu ne peuvent pas se permettre une alimentation même la plus basique, les soins de santé, l’éducation et autres besoins sociaux pour leurs enfants.
Les conditions des enfants sous aussi un reflet de l’oppression que subissent les femmes sous le capitalisme. La situation est bien pire pour les mères célibataires, qui sont souvent sans emploi. Du fait du manque de crèches ou de homes à financement public qui pourraient aider les mères pauvres ou célibataires à élever leurs enfants, le nombre de bébés abandonnés augmente de plus en plus au Nigéria.
Pour les enfants abandonnés, la survie lors des premières années est un véritable défi. Paradoxalement, le gouvernement a laissé l’accueil des enfants abandonnés à des ASBL, à des organes religieux et à des individus charitables, ce qui signifie que seuls quelques-uns de ces enfants abandonnés connaitront la chance d’être recueillis et élevés. La majorité d’entre eux meurt au coin d’une rue où leur mère – souvent une mère célibataire, ou dont le père a refusé la responsabilité d’élever l’enfant – les a abandonnés dans l’espoir qu’un Bon Samaritain les ramasse.
Exploitation et violence sur les enfants
Après leur naissance difficile, beaucoup d’enfants connaitront très tôt la joie du travail. Le travail des enfants est un phénomène de plus en plus répandu au Nigéria. Rien que dans notre pays, l’Organisation internationale du travail estime à plus de 12 millions le nombre d’enfants âgés de 10 à 14 ans qui est contraint aux travaux domestiques ou à la prostitution. Il n’est guère surprenant de constater que ce nombre correspond presque entièrement au nombre estimé d’enfants non-scolarisés au Nigéria. Sans un accès à l’éducation, les enfants deviennent vulnérables et se voient contraints de travailler.
Toutefois, la hausse du travail des enfants est étroitement lié aux attaques sur le revenu de la classe ouvrière et des familles pauvres. Les politiciens des principaux partis anti-pauvres au pouvoir tels que le PDP et l’ACN préfèrent ne pas mentionner ce fait et au lieu de ça, faire porter le blâme aux parents. Parfois, certains gouvernements régionaux ont menacé ou même tenté de faire passer des lois qui pénalisent les parents dont les enfants sont trouvés en train de travailler dans la rue.
Cependant, cela ferait bien longtemps que le problème du travail des enfants aurait été résolu si on pouvait juste le faire disparaitre par un ou deux décrets. Mais la cause véritable du travail des enfants se trouve dans l’abandon du financement des infrastructures publiques par le gouvernement et dans les conditions de misère que connaissent la majorité massive des parents ouvriers et des familles pauvres. Et seule une politique visant à améliorer les conditions de vie des parents travailleurs pourra réellement enclencher un début d’amélioration des conditions pour les enfants aussi.
Les parents qui ont perdu leur emploi ou dont le salaire ne suffit pas à subvenir aux besoins de base de leur famille se voient souvent contraints de créer leur propre petite entreprise (épicerie, etc.) afin d’accroitre le revenu familial. C’est dans de tels cas que l’on voit les enfants, bien souvent dès l’âge de cinq ans, parcourir les rues après l’école afin de vendre leur marchandise. On en voit même dans la rue pendant les heures d’école – ce qui signifie certainement qu’ils ne sont pas scolarisés. Cette pratique, en plus d’influencer négativement les performances académiques des enfants, a aussi pour conséquence le fait qu’ils sont fatigués et que leur esprit ne peut se consacrer au temps de jeu et de repos que requiert leur âge afin de pouvoir se développer en individus normaux, énergiques et heureux.
Il y a aussi la menace de la traite et du trafic d’enfants. Des parents pauvres ou ignorants se voient souvent promettre une “vie meilleure” pour leurs enfants qu’ils abandonnent ensuite à des trafiquants. Le manque de services sociaux public et l’inaction du gouvernement ne leur laisse que peu de choix, ils sont facilement trompés par les fausses promesses des esclavagistes.
Les violences faites aux enfants au sein de la famille comme en-dehors sont également en croissance. À cause des médiocres conditions de logement au Nigéria, les familles ouvrières et pauvres vivent entassés les uns sur les autres dans un seul logis où se retrouvent souvent cinq à dix autres familles, sans toilettes ni salle de bain privée ; les enfants manquent souvent d’espace où pouvoir grandir en toute sécurité. Souvent, et surtout au moment où ils entrent dans l’adolescence, ils deviennent victimes d’adultes qui bien souvent vivent dans le même bâtiment ou dans la même enceinte. Parfois, cela se passe à l’école.
Nous voyons de temps à autre dans les médias des rapports terrifiants concernant les violences faites aux enfants. Parfois, les enfants sont abusés par leur famille proche ou par leurs voisins. M. Michael Gbarale, cadre de l’organisation Stepping Stones Nigeria à Port Harcourt, a par exemple estimé qu’en six mois, pas moins de 18 cas de viols ont été rapportés rien qu’à Port Harcourt. Gbarale, cependant, se plaignait que seuls deux de ces dix-huit cas aient eu des conséquences judiciaires. Tous ces cas incluaient une fillette de 13 ans violée par un groupe de garçons, un homme qui harcelait ses deux sœurs âgées de 6 et 3 ans, et une fille de 10 ans violée sous la menace d’une arme à feu (Vanguard, 10 mars 2012).
Il y a une culture de silence autour du viol, due aux conséquences sociales que cela entraine. Les violences faites aux enfants sont souvent cachées, laissant l’enfant victime sans aucun soutien psychologique. Dans certains endroits du pays, des centaines d’enfants accusés d’être des “enfants-sorciers” sont enfermés dans d’étroites cellules par des institutions spirituelles. Ils sont souvent torturés pendant des journées entières. La police ne donne souvent qu’une réponse fortement inefficace aux plaintes de viols ou de harcèlement. Parfois, tout ce qu’elle peut faire est d’enfermer les coupables, mais il n’y a jamais d’aide médicale ou psychologique pour les enfants victimes. Les conséquences sociales de tout ceci est une masse d’enfants traumatisés qui, ayant connu l’expérience d’une forme de violence ou d’une autre, conservent ce traumatisme à l’âge adulte.
S’en prendre aux véritables coupables
La cause des horribles conditions de vie des enfants est le capitalisme et l’inégalité, la misère en plein milieu d’un pays d’abondance, et l’insécurité de vie qu’il crée pour l’immense majorité des familles de travailleurs et pauvres. Selon l’Office national des statistiques, plus de 100 millions de Nigérians vivent avec moins de 2 dollars par jour, sur une population du pays estimée à 170 millions.
L’immense majorité de la population est dépourvue d’un accès à des services de base qui sont nécessaires pour assurer aux enfants une enfance décente, tels que des logements vivables, des emplois corrects pour leurs parents, l’électricité, l’accès à l’éducation et aux soins de santé. La politique gouvernementale de sous-financement de l’enseignement – afin de faire payer les frais par les parents et par le secteur privé – signifie que plus de 12 millions d’enfants en âge d’être éduqués ne vont pas à l’école. Les filles sont une grande majorité de ces enfants non-scolarisés.
Bien que l’enseignement, s’il faut en croire le Child Rights Act étatique, soit un droit pour chaque enfant, les enfants nigérians sont dans les faits frustrés de ce droit. Au Nigéria, le Child Rights Act promulgués en 2003 par le gouvernement fédéral avait pour objectif d’assurer la protection des droits de l’enfant. L’article 1er, qui concerne le droit à la vie, est renforcé par les articles 7 et 8 qui donnent à chaque enfant nigérian le droit à un enseignement de qualité et à des soins de santé. Il y est clairement établi que le gouvernement doit rendre l’enseignement obligatoire et gratuit pour tous, tout en encourageant un accès égal à l’enseignement pour toutes les couches de la société, y compris les enfants handicapés. Malheureusement, ce texte de loi n’est pas entré en vigueur à tous les niveaux de gouvernement. On retrouve la même situation d’insouciance gouvernementale concernant l’accès à des infrastructures sociales de base en ce qui concerne l’accès aux soins de santé.
Les petites filles et les enfants handicapés courent souvent encore plus de risques de ne pas pouvoir entrer à l’école à cause de la misère ou du fait du manque d’infrastructures capables d’assurer leur accueil. Dans un pays tel que le Nigéria, où les médecins et les enseignants partent régulièrement en grève à cause du fait que le gouvernement s’inquiète moins de leur sécurité sociale que de celle des autres travailleurs, un enseignement et des soins de santé de qualité ne sont pas garantis.
Les gouvernements à tous les niveaux, via leur politique du “partenariat public-privé”, ont abandonné l’enseignement et la santé aux mains de quelques investisseurs privés. Ces derniers ont assuré leur commercialisation. Les parents sont à la merci des propriétaires des écoles privées, parce que les écoles étatiques sont mal équipées et sous-financées. Malheureusement, nombre de ces écoles privées, malgré les énormes factures qu’il faut payer pour pouvoir y accéder, ne sont bien souvent rien d’autre que des taudis manquant par exemple d’espace de récréation dans lequel les jeunes élèves puissent apprendre et développer leurs capacités mentales et physiques, en plus de pouvoir participer à des activités sportives.
La vie des enfants mise en péril au nom du profit
Sous le capitalisme, la situation ne peut qu’empirer et seule une alternative socialiste peut améliorer la condition des enfants à tous points de vue. C’est parce que le capitalisme fait toujours passer le profit avant le bien-être des gens, y compris les conditions de vie des enfants. L’affaire Pfizer, dont le procès a duré 15 ans, est un bon exemple de cela.
En 1996, une épidémie de choléra, de rougeole et de méningite a éclaté au Nigéria. Des représentants de Pfizer, une des plus grandes compagnies pharmaceutiques au niveau mondial, se sont alors rendus à Kano au nord du Nigéria pour y administrer un antibiotique expérimental, nommé trovafloxacine (ou Trovan), à environ 200 enfants. Environ 50 sont morts, tandis que nombre d’autres ont développé des difformités physiques et mentales. Selon les rapports, ‘‘Les chercheurs n’ont pas obtenu de formulaires d’assentiment signés, et le personnel médical de Pfizer n’a pas informé les parents que leurs enfants allaient recevoir un médicament expérimental.’’
En 2001, les familles des enfants, ainsi que les gouvernements de l’état de Kano et du Nigéria, ont attaqué Pfizer en justice au sujet de ce traitement et pour ‘‘utilisation d’une épidémie afin d’accomplir des tests sur des sujets humains sans approbation, en plus d’avoir expressément sous-dosé le groupe contrôle traité aux antibiotiques traditionnels et ce, dans le seul but de truquer les résultats de l’expérience au profit du Trovan.’’ Il a fallu 15 ans de procédures judiciaires et de scandale public au Nigéria et dans le monde, pour contraindre Pfizer à payer des compensations aux familles des victimes.
Cette affaire a révélé au grand jour la putréfaction de l’élite dirigeante corrompue du Nigéria, qui n’a pas établi la moindre protection ou régulation contre l’usage de nouveaux traitements et d’expérience médicales. Là où les lois et régulations existent, elles sont en général ignorées par les bureaucrates du ministère de la Santé qui sont dans la poche des compagnies pharmaceutiques. Cette manière de procéder est similaire à celle adoptée par les compagnies pétrolières qui suivent des pratiques de production et de fonctionnement brutales et dangereuses, causant des destructions à l’environnement, aux sources d’eau potable, aux étangs de pêche, à l’agriculture et aux conditions de vie en général dans la région du delta du Niger et ce, avec le plein assentiment des autorités.
Dans ce contexte d’effondrement du secteur de la santé et de corruption légendaire des hauts fonctionnaires dans le ministère de la Santé et dans le gouvernement, les Nigérians sont considérés comme guère plus que des cobayes pour les multinationales pharmaceutiques qui ne respectent rien, pas même la vie humaine, dans leur recherche frénétique de profit. Une étude récemment publiée par des chercheurs nigérians de l’Université de Lagos a révélé qu’une énorme proportion des médicaments utilisés pour traiter la malaria (produits par de grandes multinationales) ne correspondent en réalité pas aux normes de traitement requises ! Malgré le tollé que cette étude a provoqué dans la société, le seul résultat en a été une série de dénis dans la presse, quelques remontrances et beaucoup de “c’est pas moi c’est lui”.
Tout ceci démontre bien que le même style d’affaire peut très bien se répéter à nouveau encore et encore dans le futur, causant de nouvelles dévastations et morts d’enfants.
Une vie décente est possible, pour les enfants comme pour les adultes
Il faut que les syndicats, les groupes de défense des droits de l’homme et les organisations pro-masses se réunissent pour établir un programme d’actions afin de lutter pour le droit des enfants, y compris le droit à l’éducation, à une vie décente, à des soins de santé et à un avenir.
Alors que de nombreux gouvernements ont souvent adopté une rhétorique très dure à l’encontre du “travail des enfants” – en particulier du colportage de rue -, ils ont toujours adopté une démarche contre-productive qui consiste à menacer les parents pauvres qui demandent à leurs enfants d’aller vendre des marchandises afin d’arrondir le budget familial. Mais la véritable cause du travail des enfants reste les conditions de misère de masse qui afflige des millions de familles travailleuses et pauvres – misère empirée par la politique néolibérale capitaliste de sous-financement et de commercialisation de l’enseignement.
C’est pourquoi toute campagne qui vise à protéger les droits des enfants doit également inclure et mettre en avant d’une manière la plus énergique qui soit la revendication d’un enseignement réellement gratuit à tous les niveaux, de même que la gratuité des soins de santé, en plus de la création de services publics étatiques tels que des orphelinats, des centres d’accueil, et autres services de garde des enfants pour les mères célibataires, tout cela sous le contrôle démocratique des parents, des travailleurs et de la communauté. Seule l’organisation de ce genre de services sociaux et leur extension à l’échelle nationale, y compris dans les zones rurales, pourra apporter le début d’une solution et d’une vie décente pour les enfants du Nigéria.
Aucun des partis politiques du Nigéria ne possède le moindre programme capable de libérer les enfants des conditions horribles auxquelles ils sont confrontés en grandissant. D’ailleurs, ces partis ne disposent pas non plus d’un programme capable de résoudre la crise du chômage, du sous-développement, de la misère de masse et de l’inégalité qui ravage la société. En vérité, la politique de privatisation, de commercialisation et de dérégulation qui est mise en œuvre par tous les partis dirigeants actuels partout dans le pays ne fait qu’aggraver la situation en détruisant les derniers vestiges de tout programme social au niveau de l’enseignement et des soins de santé, ce qui ne fait qu’ajouter aux problèmes sociaux qui affectent les enfants.
Il est temps de bâtir un parti politique alternatif des travailleurs, des jeunes, et des pauvres, qui puisse apporter une réelle politique pro-pauvre afin d’endiguer les problèmes sociaux qui affectent les enfants et populations vulnérables dans la société, tout en montrant aussi la voie hors des conditions de misère de masse qui afflige la vaste majorité des Nigérians, une misère au milieu d’un pays d’abondance.
Une véritable solution à la condition sociale de l’enfant nigérian ne pourra émerger qu’à partir du moment où seront nationalisés les secteurs-clés de l’économie du Nigéria, sous le contrôle et la gestion démocratiques de la population laborieuse. Il sera alors possible de récupérer la richesse volée par les 1 % et de commencer à l’investir afin de restaurer notre infrastructure sociale décrépie et de fournir un enseignement, des soins de santé et tous les services nécessaires à une vie décente pour nos enfants, qui pourront alors grandir en sachant qu’ils auront un avenir une fois adultes.
Cela signifie que la lutte pour défendre les droits des enfants et pour assurer la survie de la prochaine génération ne sera victorieuse qu’une fois le capitalisme et sa politique anti-pauvre seront éliminés et que le Nigéria sera restructuré selon des lignes socialistes et démocratiques.