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Des communes hospitalières contre le racisme d’État ?

Liège pourrait-elle bientôt devenir la première ‘‘ville hospitalière’’ pour les migrants ? Un groupe de travail sera en tout cas constitué pour analyser la question de l’accueil des migrants sur le territoire de la Ville de Liège. Cette annonce fait suite à une interpellation citoyenne au conseil communal du 2 octobre dernier, une initiative prise dans le cadre de la campagne des ‘‘communes hospitalières’’ initiée par le CNCD-11.11.11.
Ce soir -là, il y avait du monde aux portes de l’Hôtel de Ville. Des dizaines de personnes étaient venues soutenir plusieurs interpellations communales : ‘‘commune hospitalière’’, celle de la Voix des sans-papiers (VSP) concernant l’avenir de leur occupation, celle visant à supprimer le règlement communal sur la mendicité ou encore celle du collectif de riverains opposés au projet immobilier dans la zone du Ry-poney. Cette belle mobilisation n’est bien entendu pas étrangère à la décision du bourgmestre Willy Demeyer (PS) de créer un groupe de travail sur la question migratoire à Liège. Il y a également fort à parier que les récents sondages – très favorables au PTB et à Ecolo en Cité ardente – poussent les autorités à être plus sensibles aux mobilisations sociales.
Qu’est qu’une commune hospitalière ?
La campagne revendique notamment que la Ville de Liège mette à disposition ‘‘des logements adaptés et abordables’’ pour les familles migrantes, mais aussi ‘‘pour toutes les personnes dans le besoin’’. Elle réclame également le soutien de la ville aux occupations de bâtiments par les sans-papiers ou encore que la police opérant sur Liège ne procède pas à l’arrestation de familles en situation illégale et, entre autres, ‘‘qu’aucune personne en séjour irrégulier venant déposer plainte, car elle a été victime d’un abus ou de violence’’ ne reçoive l’ordre de quitter le territoire.
Toute une série d’autres mesures sont aussi réclamées visant à garantir les droits des personnes sans-papiers en termes d’aide au CPAS, d’information quant à leurs droits et à la manière de les défendre, d’accès aux soins de santé, de cours de français-langue étrangère ou encore à l’éducation de manière générale (surtout pour les mineurs étrangers non accompagnés).
Cette campagne ne se limite d’ailleurs pas à Liège. En septembre, des actions ont eu lieu le même jour dans 53 communes, ce qui représente tout de même une commune francophone sur cinq !
Quelles perspectives pour la suite ?
La première chose est de rester vigilant et de maintenir la pression sur le conseil communal afin que le groupe de travail n’accouche pas de miettes symboliques. Dans le tract distribué par le PSL au rassemblement du 2 octobre, nous écrivions notamment : ‘‘Une pression efficace sur une autorité s’exerce par le nombre (…) les différentes mobilisations devraient être attentives à leurs revendications respectives et y faire échos, mais devraient également tenter davantage de lier leurs causes avec les intérêts de la population liégeoise dans son ensemble. (…) les personnes migrantes doivent recevoir un accès au logement, mais l’ensemble des Liégeois a intérêt à ce que la ville investisse dans un programme massif de construction de logements de qualité à prix abordable ou applique la loi sur la réquisition des logements inoccupés. De même, demander à la police communale de ne procéder à aucune arrestation pour irrégularité sur le territoire n’a aucun sens si dans le même temps, on criminalise les SDF et les mendiants.’’
Nous terminions en expliquant que ‘‘lier les revendications, unifier les luttes, c’est donc tisser les liens de solidarité et accroître la mobilisation qui permettra à toutes et à tous de l’emporter. Et c’est du même coup inciter d’autres localités à entrer en lutte pour imposer un agenda de progrès social. Loin d’être isolée, Liège pourrait alors être un tremplin pour étendre la mobilisation à d’autres localités.’’
La meilleure manière d’en finir avec la politique raciste de ce gouvernement serait de le faire chuter. Une occasion s’était présentée avec le plan d’action syndical de l’automne 2014 qui avait culminé avec la grève générale du 15 décembre 2014. Mais cette opportunité n’a pas été saisie. La campagne des ‘‘communes hospitalières’’ offre le potentiel d’une politique locale de rupture avec celle du fédéral. À moins d’un an maintenant des élections communales de 2018, cela aura le mérite de participer au débat sur le type de politique progressiste dont nous avons besoin et sur la manière de construire un éventuel réseau de communes progressistes qui pourraient accompagner la lutte sociale contre le gouvernement fédéral et le gouvernement wallon.