Le personnel de l’enseignement communal anversois à quelques mauvaises notes à donner…

Ce 23 mars, sur les 5.400 membres que comprend le personnel de l’enseignement communal à Anvers, pas moins de 1.300 personnes ont manifesté (selon les chiffres de la police). L’action était bien organisée et la présence particulièrement importante. Les réformes actuelles minent encore plus le statut du personnel, déjà surmené.

Par un correspondant

Le personnel veut tirer des oreilles

L’an dernier, en mai, une action avait déjà eu lieu. L’échevin responsable Voorhamme (SP.a, un ancien secrétaire syndical) avait, avec le soutien de son parti et des ‘‘écologistes’’, instauré un management privé dans l’enseignement communal pour le refonder sur le modèle des entreprises.

Le nouveau dirigeant Frank Noten avait alors déclaré: “Mon ambition est de faire de l’enseignement communal anversois LA référence en Flandre. Cela demande une professionnalisation de l’enseignement communal.” Cela s’est fait avec une structure faite de subdivisions supervisées par des managers.

Malgré les promesses de ne pas toucher au statut du personnel, cela a bel et bien fini par arriver. Les propositions qui sont arrivées aux responsables syndicaux parlaient de donner des charges scolaires au personnel non-enseignant, de la possibilité d’employer le personnel les week-ends et durant cinq jours des vacances d’été, d’adaptations à l’évaluation du personnel,… De plus, la ville voulait en finir avec sa dotation à l’enseignement communal, qui représente aujourd’hui un bon 25% des moyens de cet enseignement. Et tout cela, bien entendu, en plus des réformes qui prennent déjà place dans l’enseignement flamand.

Organiser la résistance

Le personnel n’est pas resté assis les bras croisés et une campagne d’information a été menée vers tous le personnel concerné. Un réseau syndical des délégués, qui n’existait pas dans les petites écoles primaires, a été construit. La plupart des écoles ont connu des séances d’information, accompagnées d’interruptions de travail en de nombreux endroits. Un groupe facebook a aussi été lancé, avec rapidement 700 membres. Une argumentation particulièrement forte quant à son contenu a été élaborée pour réagir à toutes les attaques de la direction et de ses amis dans les médias. La Gazet van Antwerpen avait ainsi publié un éditorial particulièrement nauséabond sous le titre: “Iedereen moet flexibeler werken, dus ook het onderwijs” (‘‘tout le monde doit travailler de façon plus flexible, donc l’enseignement aussi’’). Avant la grève, tout le personnel avait encore reçu cet article de la part de la direction ! Elle espérait probablement que cela soit considéré autrement que comme un affront…

La direction avait fixé une deadline pour le 16 mars, mais sans donner de nouvelles. Sur ce a été organisée l’assemblée syndicale la plus fournie depuis de très nombreuses années, et il a été voté quasi unanimement de partir en grève. Le syndicat est très clairement sorti renforcé de cette campagne et de la manifestation.

Une manifestation combative

Après la manifestation réussie du 23 mars, il faut réunir à nouveau le personnel et renforcer son organisation. Dans les plus grandes écoles secondaires, il est parfois plus difficile d’atteindre tout le monde, parce qu’il y a plus de personnel et que la direction (y compris la direction de l’école) a parfois plus facile à semer la division parmi le personnel. Pour aller à l’encontre de cela, les militants syndicaux peuvent maintenant se baser sur la réussite de cette manifestation.

Si la direction ne retire pas les propositions en jeu, la lutte se poursuivra. Le mécontentement est grand et la résistance organisée ira en se renforçant.

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