C’était il y a tout juste 50 ans: Le 26 décembre

Le gouvernement renforce à nouveau son dispositif de répression. Des unités militaires sont rappelées d’ Allemagne, les endroits névralgiques sont occupés par un dispositif impressionnant de militaires et de gendarmes. Le gouvernement décide aussi d’ une série de mesures afin de faire pression sur les grévistes des services publics, menaces à la clef, déclarant que les fonctionnaires n’ ont pas la faculté de faire grève et que c’ est : ”une faute donnant lieu à des sanctions disciplinaires, qui vont du rappel à l’ ordre à la révocation.”

Cet article, ainsi que les prochains rapports quotidiens sur la ”Grève du Siècle”, sont basés sur le livre de Gustave Dache ”La grève générale insurrectionnelle et révolutionnaire de l’hiver 60-61”

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– Rubrique "60-61" de ce site

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Du côté de la CSC, les dirigeants des différentes régionales appellent leurs affiliés à rester au travail ou à le reprendre; ils publient de nombreux communiqués condamnant avec force la grève déclenchée par la FGTB ainsi que les actes de sabotages.

Le Comité de Coordination des régionales wallonnes de la FGT B, réuni sous la présidence d’ André Renard, déclare prendre les mesures nécessaires à l’ amplification et au durcissement de l’action engagée, sans préciser lesquelles, comme à son habitude. Dans plusieurs régions du pays, des perquisitions sont encore opérées au domicile de militants syndicaux FGTB.

Les grévistes n’ont pas attendu de recevoir de consignes pour agir. De nombreuses manifestations se déroulent et qui illustrent, au lendemain de la Noël, que le niveau de combativité des masses reste intact. La grève générale évolue vers un durcissement. Les magasins d’ alimentation, un peu réticents, sont prévenus : ils doivent respecter les heures d’ ouverture décidées de 14h à 18h.

Pendant le week-end, plusieurs réunions de grévistes s’ étaient tenues dans les Maisons du peuple. Ce lundi matin, à Haine-Saint-Paul et à la Louvière, certaines rues sont partiellement dépavées, des barrages entravent la circulation. Au fur et à mesure que la journée avance augmente le nombre de barrages. Les piquets de grève prennent position dans les rues principales. Des incidents se produisent avec les gendarmes qui procèdent à des vérifications d’ identité et à des arrestations à la tête du client.

Les gendarmes remettent en place les pavés précédemment enlevés, mais les piquets de grève reforment immédiatement les barrages avec les mêmes pavés, sous les encouragements sympathiques de la population.

Les commerçants de La Louvière tiennent à marquer leur solidarité avec les grévistes en prenant contact avec eux pour les aider. A Liège, des incidents ont lieu. Des groupes de policiers patrouillent dans les rues principales, donnant la chasse aux piquets volants. En effet, certains commerçants ont bravé l’interdit en ouvrant leur magasin en dehors des heures prévues, plusieurs vitrines sont brisées, la police procède à des arrestations.

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