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Quel que soit le gouvernement: il y aura des assainissements ! Préparons la résistance !
Les patrons n’ont pas fait de mystère concernant leurs intentions. Quelques jours à peine avant les élections, la Fédération des Entreprises Belges a annoncé: “Notre pays devra, tôt ou (trop) tard, opter pour des mesures s’inspirant du modèle allemand. De sa propre initiative et à temps, ou contraint et forcé par les marchés financiers, et donc trop tard.”
Par Els Deschoemacker
Le modèle allemand, c’est le pire plan d’austérité depuis la deuxième guerre mondiale, rien de moins! L’Europe connaît une véritable surenchère d’assainissements. Partout, les milliards d’euros mis sur la table par les gouvernements afin de sauver les institutions financières et les spéculateurs doivent maintenant être extraits des poches des travailleurs et leurs familles. Un bien joli coup pour les banques, mais au détriment de nos intérêts.
Les gros investisseurs et les marchés financiers imposent leurs vues, ce sont ces maîtres du chantage qui déterminent notre politique économique. Quant aux “élus du peuple”, ils sont derrière eux, en fidèles exécutants. A quoi peuvent encore bien servir des élections quand tous les politiciens traditionnels soutiennent la même politique ?
L’instabilité frappe la sphère politique européenne, mais même si les dernières élections ont connu de grands changements, il semble que le nom de la famille politique au pouvoir importe peu. En Angleterre, ce sont les conservateurs et les libéraux-démocrates qui attaquent les budgets de l’enseignement, des soins de santé et d’autres services publics importants. En Allemagne, ce sont les chrétiens-démocrates, en coalition avec les libéraux. En Grèce, en Espagne et au Portugal, ce sont les sociaux-démocrates.
En Belgique, il n’en ira pas différemment. Une coalition est en préparation, avec de nombreux partis pour obtenir une majorité. Au moment de réaliser ce journal, sa composition était encore incertaine, mais une chose était claire dès le début: quel que soit le gouvernement que nous aurons avec ces partis pro-capitalistes, même les “plus à gauche”, tous sont prêts à assainir 22 milliards d’euros d’ici 2015.
Elio Di Rupo et Bart De Wever ont endossé leur costume “d’hommes d’Etat”. Chacun est prêt à réaliser un grand compromis qui devrait se traduire par une combinaison de réductions structurelles de nos soins de santé, de nos retraites et de nos salaires. Une réforme d’Etat comprenant un transfert de compétences du niveau fédéral vers les régions devrait faciliter l’application de ces économies. De leur côté, les marchés financiers veilleront à faire pression contre la moindre hésitation. Nous refusons cette dictature financière, nous n’avons pas à être pressés comme des citrons ! La seule manière de contrôler efficacement les “marchés financiers”, c’est de les nationaliser et de les placer sous le contrôle du mouvement ouvrier organisé. Cela ne tombera pas du ciel, il faudra lutter, tant sur le plan syndical que politique.
Beaucoup de travailleurs partagent une grande indignation et regardent l’avenir avec une méfiance non moins grande. On nous dit aujourd’hui que les assainissements sont nécessaires afin de soutenir l’économie, mais que se passera-t-il quand les économies deviendront concrètes et qu’en plus il n’y aura pas de reprise en termes d’emploi et de pouvoir d’achat ? L’opposition face aux plans d’austérité peut rapidement grandir. Dans plusieurs pays européens, l’automne sera certainement très chaud. En Belgique aussi, il sera nécessaire de répondre par des actions de masse contre chaque mesure destinée à nous faire payer la crise. Organisons l’indignation, la colère et l’opposition, dès aujourd’hui.
Nous avons besoin d’un plan d’action national et européen pour unifier les travailleurs européens et leurs familles dans la lutte contre l’agenda d’austérité. La manifestation syndicale européenne du 29 septembre prochain peut être un premier pas dans cette direction, mais ce rendez-vous doit être utilisé pour informer et mobiliser la base afin de construire un rapport de force. Le PSL veut bien entendu contribuer à cela, et nous vous invitons à nous rejoindre.