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Le racisme, un instrument bien pratique pour détourner l’attention
Les critiques ne manquent pas face à la faillite de la politique de sécurité du gouvernement fédéral. Le plus grand parti de la coalition, la N-VA, a donc décidé de mettre l’accent sur autre chose. Le ministre de l’Intérieur Jan Jambon a déclaré à plusieurs reprises qu’un nombre significatif de musulmans avait dansé après les attentats du 22 mars.
Par Geert Cool
Si des gens issus de l’immigration tombent en marge de la société, ils ne doivent s’en prendre qu’à eux-mêmes selon la N-VA. ‘‘On leur a donné toutes les opportunités ici’’ déclare Bart De Wever. Son lieutenant Liesbeth Homans continue à ‘‘relativiser’’ le racisme et lui trouver des excuses. Pourtant, même l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Économiques) critique la Belgique pour son échec dans l’intégration des migrants dans l’enseignement et le marché du travail. Mais ça, la N-VA l’oublie facilement.
La destruction de l’industrie bruxelloise depuis la fin des années ‘70 a entrainé une explosion du taux de chômage parmi les moins qualifiés de la capitale. Il est de plus de 30% aujourd’hui ! Ça non plus, la N-VA n’en parle pas, pareil pour le racisme et les discriminations qui sont légions. 37,2% des enfants de parents nés hors de Belgique vivent dans la pauvreté par rapport à une moyenne générale – désastreuse – de 18,8%. C’est ça la définition d’une ‘opportunité’ ?
Toutes ces données sont ignorées par la N-VA qui préfère parler de phénomène culturel et/ou religieux. La méthode est pratique pour couvrir l’échec de la politique néolibérale sur le terrain social en lançant une attaque contre les victimes de ces politiques antisociales. Il est plus facile s’en prendre aux pauvres qu’à la pauvreté et de les rendre responsables de leur situation. Et l’austérité ? Et les Panama Papers et autres scandales de fraude fiscale ? Ça n’a rien à voir peut-être ?
La N-VA espère probablement que des déclarations racistes du type de celles de Jambon permettront de stopper la perte d’électeurs au profit du Vlaams Belang. Ce n’est pas avec le racisme qu’ils y parviendront. Les hommages et actions de solidarité suite aux attentats de Bruxelles ont réuni des gens issus de tous horizons, sans distinction d’origine ou de religion, dans le rejet de la terreur. Le gouvernement n’a pas réussi à se projeter en pionnier de ‘‘l’unité nationale’’.
Tout ce qui lui reste alors, c’est de tenter de diviser pour régner. Traduit en langage N-VA, cela signifie de rendre les chômeurs responsables du chômage parce qu’ils ne voudraient pas travailler et compromettraient ainsi la sécurité sociale. Ou encore que les migrants sont responsables des conditions sociales désastreuses dans les quartiers où ils vivent. Nous ne pouvons accepter cela et nous devons renforcer la solidarité dans la lutte pour une autre société.