‘‘De plus en plus de collègues sont littéralement malades de leur travail’’

luc-300x226Les élections sociales se tiendront en mai. Toutes les entreprises qui comprennent plus de 50 travailleurs éliront des représentants du personnel pour le comité de prévention et de protection au travail (CPPT) et celles de plus de 100 travailleurs éliront également les membres du conseil d’entreprise. Aux précédentes élections sociales en 2012, il y a eu 125.116 candidats soit le double des élections communales, et 44.608 d’entre eux ont été élus. Pour ces élections, pas d’agences de publicité ni de coûteuses campagnes médiatiques : les délégués sont directement élus par leurs collègues sur base de leur dévouement quotidien.

Luc est candidat pour la CGSP à la société de transport en commun De Lijn, à Anvers. A Anvers travaillent environ 2.500 personnes sur un total de 8.000 travailleurs de De Lijn.

“Les tournées d’austérité se suivent depuis 2009-2010. Les implications touchent à la fois le service et le personnel. La charge de travail a considérablement augmenté et, dans de nombreux endroits, il manque du personnel. Les investissements sont reportés ou simplement annulés,… Cela entraine aussi des problèmes de sécurité. Récemment, un bus a perdu une roue au beau milieu de la E313 vers Anvers! L’impact est aussi néfaste pour la santé. De plus en plus de collègues sont littéralement malades de leur travail.

‘‘C’était l’habitude de respecter les règles et les accords, mais tout cela est sous pression avec les économies budgétaires. Nous devons surveiller certains dossiers de manière continue et nous battre pour assurer que les accords soient respectés.

‘‘La démolition du service se ressent en premier lieu en dehors des zones urbaines. Les bus cèdent la place aux taxis ou à des bénévoles. Beaucoup changera encore dans les années à venir. Les projets du gouvernement flamand dévoilé dans un document-concept nous orientent dans le sens du modèle néerlandais. La structure du transport urbain et régional serait complètement réformée avec 13 régions de transport. Les plans sont encore très vagues, mais cela pourrait bien constituer une préparation à la libéralisation du secteur et à la privatisation.

‘‘C’est une voie sans issue pour le personnel et les usagers. Nous devrons lutter ensemble contre la libéralisation et défendre De Lijn en tant que service public garantissant de bons emplois avec de bonnes conditions de travail.

‘‘Les élections sociales posent en partie la question du type de syndicalisme que nous voulons. Partons-nous du principe que l’austérité est inévitable et qu’il faire juste mieux faire passer la pilule ? Ou alors refusons-nous cette logique pour nous battre pour nos emplois, nos droits et nos services publics ? Nous sommes pour cette dernière option. Les élections sociales servent aussi à préparer nos collègues à ce sujet.

‘‘Ces élections représentent un bon moment non seulement pour évaluer l’activité syndicale de ces dernières années, mais aussi pour tracer des perspectives pour la période à venir. Dans ma région, la ville d’Anvers, nous travaillons aussi avec un journal de campagne pour stimuler la discussion entre collègues. Un meeting a aussi eu lieu avec présentation de l’équipe et débat.

‘‘A mon dépôt, il y a beaucoup de jeunes collègues qui participent aux élections sociales pour la première fois de leur vie. Le syndicat leur était la plupart du temps relativement inconnu jusqu’à ce qu’ils commencent à bosser à De Lijn. Le plan d’action de fin 2014 a illustré que le syndicat est un outil de lutte pour défendre nos droits. A l’époque, l’enthousiasme était grand. Mais la déception fut elle aussi importante dès lors qu’il est apparu que ce plan resterait sans suites sérieuses. Reste que c’est un bon exemple pour illustrer notre force potentielle. Un taux de participation élevé et de bons résultats pour les candidats combattifs aux élections sociales pourrait représenter un sérieux pas en avant.’’

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