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Il nous faut un deuxième plan d’action! Dégageons Michel et la politique d’austérité par la grève
LuxLeaks, SwissLeaks, Excess Profit Rulings, Panama Papers… Tout ça n’empêche pas le gouvernement de chercher l’argent dans les poches des travailleurs, des malades de longue durée et des pensionnés.
Tract du PSL à destination des concentrations syndicales de la FGTB et de la CSC ces 19 et 20 avril // Tract en version PDF
L’idée d’ajuster la politique thatchérienne du gouvernement Michel par la négociation s’est avéré être une illusion. “Jamais au cours de ma carrière, je ne me suis autant senti floué” déclare un secrétaire CSC dans la presse. De nombreux travailleurs, jeunes, pensionnés et malades partagent ce sentiment. La pression est grandissante à la base. Elle se traduira dans de nombreuses actions au cours des prochaines semaines. Espérons qu’elles ne seront pas isolées les unes des autres ou uniquement destinées à relâcher un peu de vapeur mais qu’elles constitueront le point de départ d’un deuxième plan d’action. Et cette fois, pas pour négocier, mais pour faire chuter le gouvernement et toute la politique d’austérité !
Le prétexte du gouvernement est que “nos entreprises doivent rester compétitives”. Mais les entreprises sont pillées par les actionnaires, les CEO et leurs amis consultants. L’année dernière, les entreprises du Bel20 ont ensemble enregistré un bénéfice net de 17,7 milliards, dont 9,9 milliards (+7%) directement offerts aux actionnaires. Le salaire moyen des CEO de ces entreprises a augmenté de 20% l’année dernière! Après LuxLeaks, Swissleaks et les Panama Papers, on estime les richesses placées offshore pour éluder le fisc à 57 milliards d’euros. Quand l’Europe impose au gouvernement de rembourser 940 millions d’euros pour attribution illégale d’Excess Ruling Profits, il va en appel.
Vous vous souvenez d’une grève où le gouvernement et le patronat ont été compréhensifs?
Même un contrôle budgétaire suffit pour balancer par-dessus bord des “valeurs occidentales” comme la journée des huit heures et la semaine de 38 heures. S’en est fini de payer des heures supplémentaires et d’engager du personnel lors d’un surcroît de travail. Dorénavant, nous travaillerons jusqu’à tomber malade. Nous pourrons alors utiliser les heures épargnées pour cela. Le recours au travail intérimaire n’est maintenant officiellement plus limité aux surcroîts de travail mais est aussi possible à durée indéterminée. Absent pour force majeure, enfants malades ? “On peut demander à ses collègues d’être solidaires en cédant quelques-uns de leurs jours de congé”, d’après Wouter Beke. En clair : que les pauvres aident les pauvres, comme ça nous ne sommes pas obligés de le demander aux riches !
Les malades de longue durée doivent retourner au travail, sans quoi ils seront sanctionnés. Les pensions dans le secteur public sont “recalculées”. Objectif ? Travailler plus longtemps pour des pensions fortement réduites. Les travailleurs à temps partiel à horaire variable ne devraient recevoir leur horaire qu’un jour à l’avance. Celui qui s’oppose est immanquablement taxé d’égoïste. Les cheminots, les dockers et aiguilleurs du ciel,… y a-t-il une grève dont vous vous souveniez pour laquelle le gouvernement et le patronat ont marqué un peu de compréhension ? Pourquoi leurs salaires et avantages ne sont-ils pas étalés dans les médias ? Les journalistes se font passer pour de parfaits machinistes, dockers ou aiguilleurs du ciel mais il n’est pas question de laisser la parole aux intéressés qui sont les mieux placés pour évaluer les difficultés liées à leur emploi. Ils créent ainsi le climat pour une attaque générale contre le droit de grève. Ce n’est pas qu’ils ont quelque chose contre les grèves, on peut en faire…mais pendant notre temps libre.
Créer le climat social pour un deuxième plan d’action
Dans les semaines à venir, les concentrations syndicales, un jour de grève des fonctionnaires fédéraux, une semaine d’action dans les services publics, les rassemblements Nuit Debout, Bloquons la semaine de 45 heures et, un peu plus tard, le 1er mai et les élections sociales sont au programme. Nous devons saisir ces occasions pour créer, pendant ces actions mais aussi dans les entreprises – via des assemblées générales du personnel -, dans les écoles et les quartiers, un climat social qui rendra possible un deuxième plan d’action de même ampleur voire plus grand que celui de l’automne 2014.
Des assemblées générales interprofessionnelles et une nouvelle manifestation nationale (on parle du 23 mai), comme celle du 6 novembre 2014 seraient un bon point de départ. Cela ébranlerait sérieusement le gouvernement. Si, après l’été, nous embrayons avec de nouveaux jours de grève provinciaux, suivis d’une grève nationale de 48 heures, nous pourrons mettre un terme à ce gouvernement de l’horreur. Chaque gouvernement qui viendra ensuite au pouvoir devra se chauffer d’un autre bois.
Les partenaires politiques impropres au modèle de confrontation
Tant que le patronat optait pour le dialogue social pendant la période d’Etat-providence, les partenaires politiques traditionnels des syndicats, comme le PS et le CD&V, pouvaient encore prétendre défendre nos intérêts, même si c’était déjà de manière tordue. Depuis que le patronat est passé à une politique de confrontation, ces partenaires politiques traditionnels se sont avérés totalement inaptes. Et ce juste au moment où le gouvernement coule chaque accord qui sort du cadre au niveau des entreprises, des secteurs ou même lors de la concertation sociale au sein du groupe des 10. Ce ne sont pas les syndicats mais le gouvernement qui politise chaque conflit social.
Les syndicats sont les organisations qui regroupent le plus grand nombre. Chaque appel sérieux est massivement suivi. De nombreux jeunes, même non syndiqués, essaient, à leur manière, de renforcer la lutte sociale dans Toute autre Chose, Nuit Debout et d’autres mobilisations spontanées. Il est temps que les syndicats aident à organiser politiquement cette lutte. Temps que nous ouvrions la voie au parlement à de véritables représentants des travailleurs, des jeunes, des pensionnés, des malades,… pour qu’il en sorte autre chose que du blabla. Un deuxième plan d’action ne peut se limiter à stopper la politique d’austérité et encore moins uniquement à la chute du gouvernement mais doit permettre de faire converger les forces dans les entreprises, en rue, dans les quartiers pour imposer une autre politique.
Ailleurs en Europe, de nouveaux partis de gauche défient la social-démocratie. Depuis que Corbyn est devenu président, il y a au sein du Labour britannique, une lutte entre une ancienne aile droite bourgeoise et une nouvelle aile ouvrière. La primaire de Sanders aux USA illustre le potentiel d’un parti qui casse complètement avec la politique de Wall Street. Une initiative ferme en ce sens de la part des syndicats, ouverte aux nouveaux mouvements sociaux, au PTB et autres forces de gauche radicale, éveillerait un enthousiasme écrasant et redessinerait en quelques mois, le paysage politique de notre pays.
Le PSL sait que le mouvement projettera de nombreuses aspirations plus spécifiques mais nous estimons que les revendications reprises ci-dessous peuvent aider à déterminer l’orientation :
- Restauration complète de l’index, négociations salariales libres et salaire minimum de 15€ bruts/heure
- Pas de sape des contrats de travail via la sous-traitance, l’intérim ou autres emplois précaires
- Pas touche au statut des fonctionnaires publics, pas de démantèlement des services publics, pas de privatisation ni libéralisation, insourcing plutôt qu’outsourcing
- Rétablissement de la prépension, pas touche à la pension anticipée et aux systèmes de fin de carrière avec RTT
- Relèvement des pensions à minimum 75% du dernier salaire gagné avec un minimum de 1500€ par mois
- Stop à la chasse aux chômeurs, pas de dégressivité, pas de service à la communauté mais plein emploi par une réduction du temps de travail généralisée à 30h/semaine sans perte de salaire.
Nous n’avons encore jamais produit autant de richesse qu’aujourd’hui. Ce ne sont pas les moyens qui manquent mais la volonté politique. Le PSL veut lui aussi une fiscalité plus juste mais ceux qui détiennent le capital et les propriétaires immobiliers feront payer la pression fiscale plus forte aux consommateurs, travailleurs ou locataires. Seule une nationalisation des secteurs clés de l’économie sous contrôle démocratique de la communauté offre des garanties par rapport à cela. Nous voulons la fin de ce système dépassé de propriété privée et de course au profit et un socialisme démocratique moderne avec libre utilisation de la connaissance et des moyens au profit de tous.