Your cart is currently empty!
En fuite face à la guerre, en prise au racisme: la solidarité comme alternative
L’année 2015 a connu un énorme élan de solidarité en faveur des réfugiés fuyant la guerre et la misère, avec notamment une manifestation massive de 20.000 personnes en septembre. Les dramatiques attentats de Paris et les scandaleuses agressions sexistes du Nouvel An à Cologne ont depuis été instrumentalisés, à des degrés divers, par l’extrême droite et les gouvernements européens pour casser cette solidarité et détourner l’attention des problèmes sociaux. Mais le potentiel pour une lutte unitaire et solidaire est toujours là.
En fuite face à la guerre
Les interventions impérialistes menées en Irak et en Afghanistan sous couvert de «défense de la démocratie» ont conduit à une situation explosive au Moyen-Orient. Plus d’un million de personnes ont perdu la vie suite à la «guerre contre le terrorisme» tandis que les structures sociales ont été balayées sous les bombes.
Couplées à l’échec partiel des soulèvements de masse contre les régimes dictatoriaux de la région, ces destructions ont ouvert la voie à la violence sectaire et au développement de forces réactionnaires telles que Daesh (le prétendu Etat Islamique).
En Syrie, avec le soutien indirect et «stratégique» de puissances occidentales à des factions ne menaçant pas leurs intérêts, le mouvement de masse contre Bachar al-Assad a dégénéré en une sanglante guerre civile qui dure depuis bientôt 5 ans.
Plus de 250.000 Syriens ont perdu la vie et plus de 11 millions ont dû fuir le pays. Les attentats terroristes sont devenus une réalité quotidienne au Moyen Orient : en 2015, 78% des décès liés au terrorisme ont eu lieu en Irak, au Pakistan, en Afghanistan, en Syrie et au Nigéria. Plus de 70% des réfugiés en Belgique proviennent de pays en guerre.
En prise au racisme
Depuis les terribles attaques terroristes commises à Paris et les attaques sexistes de Cologne, la droite et l’extrême droite essayent de pointer du doigt la communauté immigrée et plus particulièrement les réfugiés comme boucs émissaires. Ils visent délibérément des victimes qui ont fui la terreur, pas les responsables de celle-ci.
Quand il s’agit de provocations anti-migrants, l’establishment politique est presque aussi efficace que pour attaquer notre niveau de vie. De Charles Michel qui souhaite une révision des accords de Schengen à Théo Francken et ses «cours de respect envers les femmes» en passant par l’appel à ne pas nourrir les réfugiés du gouverneur de Flandre Occidentale (CD&V), les exemples ne manquent pas.
De manière aussi inquiétante, les actes de violence raciste se multiplient en Europe. En Allemagne, 567 actes de violences contre des centres pour réfugiés ont été enregistrés en 2015. Dans divers endroits, des groupes d’extrême droite se sont livrés à de véritables chasses aux migrants sous prétexte de «protéger les femmes». C’est assez ironique au regard de leur volonté de renvoyer les femmes «à la cuisine», leur «place traditionnelle».
C’est dans ce contexte que le groupe néofasciste et violent flamand Voorpost (qui sert régulièrement de service d’ordre au Vlaams Belang) organise une manifestation le 21 février à Gand sur le thème «contre le terrorisme, fermons nos frontières». Les Étudiants de Gauche Actifs sont à l’initiative d’une contre-manifestation.
La solidarité comme alternative
Ces 30 dernières années ont vu prendre place d’innombrables coupes budgétaires et attaques contre notre niveau de vie, rendant incertaine voire impossible la perspective d’une vie épanouie pour de plus en plus larges couches de la population. Il s’agit là d’un terreau fertile pour le développement tant de l’extrême-droite que du fondamentalisme religieux.
Le système capitaliste en crise avance ainsi une politique du «diviser pour mieux régner» en rendant les réfugiés responsables des pénuries dans les services sociaux, les logements, les soins de santé,… Et plus largement en montant les exploités les uns contre les autres.
Être opposé à la guerre et au racisme par principe ne suffit pas, il est nécessaire de s’organiser et de riposter autour d’un programme social qui défende les intérêts de tous sans distinction de nationalité, de sexe,…
En défendant l’accès à de bons emplois et logement, à une sécurité sociale solide pour tous, à un système d’éducation égalitaire,… dans une perspective anticapitaliste et démocratique, nous pouvons couper l’herbe sous le pied aux forces réactionnaires, qu’elles soient d’extrême droite ou fondamentalistes religieuses.
- Mercredi 17/02, 19h : Meeting débat à Liège “En fuite face à la guerre, en prise au racisme: la solidarité comme alternative”. // ULG – Place du XX Août – bât. 4 – S100 (le parcours sera fléché)
- Dimanche 21/02, 11h : Manifestation antifasciste devant l’Hôtel de Ville de Gand. Contre la haine, le terrorisme, le racisme et le sexisme.