Pas de saut d'index pour le salaire mirobolant de Lagarde

Lors de sa visite dans notre pays, la patronne du FMI (Fonds Monétaire International) a protesté contre l’indexation des salaires. Ce serait selon elle ‘‘dépassé’’. En effet, l’index saperait la compétitivité de nos entreprises et rendrait la production de biens trop onéreuse. Facile à dire pour quelqu’un qui gagne 467.940 dollars par an, ne doit pas payer d’impôts et, en outre, voit ses revenus ajustés en fonction de l’inflation… Le FMI ne craint décidément pas l’hypocrisie.

Plus tôt, le FMI était confronté à une étude faisant apparaître qu’une sévère politique d’austérité n’avait pas les effets escomptés. Le FMI doit également constater que sa théorie présentant les investissements publics comme inefficaces ne colle pas. Tout cela n’a cependant pas causé de remise en question concernant les politiques d’austérité, qui continuent d’être prescrites par l’organisation.

Pareille hypocrisie peut être observée au sein même des instances dirigeantes du FMI. Lagarde a désapprouvé l’indexation de nos salaires et présenté l’index comme quelque chose de ‘‘dépassé’’. Nonobstant, ses rentrées plus que confortables – à mille lieues de ce que nous avons comme salaire – sont bel et bien réajustées chaque année en fonction de l’augmentation des prix. Quelqu’un avec un salaire annuel de 467.940 dollars, ne devant pas payer d’impôts grâce à son statut de diplomate et qui reçoit en plus un ajustement de ses revenus face à l’inflation n’est pas la mieux placée pour poser un jugement sur l’indexation de nos salaires.

Le salaire annuel de Lagarde avait déjà été pointé du doigt lorsqu’elle a plaidé pour une austérité encore plus drastique en Grèce. On pouvait alors remarquer que son salaire annuel et autres frais d’indemnisation divers et variés lui permettaient de maintenir un train de vie encore plus confortable que celui du président américain. Qu’elle ne paie même pas d’impôts rend son plaidoyer contre les fraudes fiscales de simples actifs en Grèce d’autant plus hypocrite.

Tous ceux qui prétendent qu’un ajustement des salaires aux prix augmentant sans cesse est un problème ou qu’une diminution des allocations de chômage pousse un chômeur à retrouver un emploi plus rapidement feraient mieux d’essayer de vivre avec un salaire plus modeste ou avec une allocation de chômage de 484 euros en tant que cohabitant légal. Ce sont là des montants que Mme Lagarde et autres hauts dirigeants associeraient plus à une petite sortie au restaurant qu’à un mois de salaire.

Le discours d’austérité du FMI est dépassé et montre sa faillite en Europe méridionale. Si nous laissons faire ces hypocrites, nous courrons directement d’un désastre social à un autre. Depuis les tours d’ivoire de l’establishment, nos vies sont mises en jeu et une campagne de propagande discrédite tout qui ose remettre en question les décisions prises en haut lieu. Laisserons-nous nos acquis sociaux s’effondrer peu à peu sous l’égide d’hypocrites tels que ceux du FMI ou allons-nous aux côtés de la majorité, les 99%, organiser la lutte contre ces attaques? L’enjeu est grand et, en ce qui nous concerne, la réponse est claire.

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