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Voyageurs pour la grève – Soutenons la grève des cheminots !
Le 3 octobre, les trains ne rouleront pas. Tous les médias sont prompts à condamner cette grève, cette action qui nous prendrait nous, voyageurs, en otage. Il est vrai que nous sommes déjà bien malmenés avec tous ces retards et ces trains annulés, mais la grève des cheminots s’oppose très précisément aux causes de cette dégradation du service. Cette grève mérite notre soutien !
Usagers et travailleurs du rail seront tous victimes du projet de restructuration de la SNCB !
La raison précise de cette grève peut sembler quelque peu technique. Magnette & Co veulent que la structure actuelle de la SNCB, en trois parties, cède la place à une nouvelle structure en deux parties, avec encore une unité distincte assurant le secrétariat social du personnel des deux premières. Les syndicats, eux, exigent une structure unifiée, un chemin de fer intégré. En quoi est-ce que cela peut bien nous concerner ?
En fait, cela nous concerne au premier chef. Il n’est pas ici seulement question de l’organisation du système ferroviaire, mais aussi de l’avenir du service lui-même. Le fait qu’il existe actuellement plusieurs sociétés – une pour l’infrastructure, une pour le trafic lui-même et un holding qui chapeaute le tout – fait du groupe une hydre à trois têtes avec trois administrateurs et de gigantesques frais de gestion. Un exemple : ces sept dernières années, 837,3 millions d’euros ont été consacrés à des consultations externes ! Près d’un milliard ! Les projets de prestige ont aussi pompé pas mal de ressources (pensez à la gare de Liège Guillemins).
La coexistence de ces différentes sociétés complique considérablement la communication du personnel pour immédiatement régler un problème en contactant la bonne personne à temps. Régler des problèmes techniques concernant les trains, les retards,… nécessite de passer d’une société à l’autre. L’énervement consécutif à cette situation touche, très logiquement, tant les cheminots que les voyageurs.
Et ce n’est pas fini. La restructuration de la SNCB en deux parties n’est pas un évènement anodin. Une seule société, la SNCB, recevrait la gestion de toutes les activités déficitaires ainsi que la montagne de dettes du groupe tandis qu’une autre serait l’entité gestionnaire du réseau et des infrastructures, Infrabel, et concentrerait entre ses mains toutes les activités lucratives, comme l’exploitation des gares. Infrabel serait également en mesure d’offrir ses services à des entreprises ferroviaires privées.
Qu’est ce que cela peut bien signifier pour nous, voyageurs ? Le personnel craint à juste titre que la fusion de toutes les dettes et des activités non rentables conduise à la faillite de la SNCB. Cela ne signifierait pas la fin du transport par rail en Belgique, mais cela pourrait conduire au lancement d’une petite entreprise de chemin de fer (sur une base privée et non plus publique) avec un service réduit en fonction de sa rentabilité. Cela impliquerait une hausse des tarifs pour les voyageurs et de plus mauvaises conditions de travail pour le personnel. Un scénario tiré par les cheveux? Pas au regard de ce qui s’est passé avec la Sabena.
Un chemin de fer privatisé ne reviendrait pas à moins mais à plus de dépenses pour la collectivité (ce que confirme l’expérience britannique). Cela signifierait de devoir payer plus pour un ticket (certains tarifs ont été décuplés en Grande-Bretagne) et, en termes de sécurité, le rail britannique n’est pas exactement ce que l’on appelle un exemple à suivre.
Quelques remarques au sujet de cette fameuse dette. Ni le personnel, ni les voyageurs n’en sont responsables. Près de la moitié de l’actuelle montagne de dettes provient de la désastreuse aventure ABX d’Etienne Schouppe. Ce dernier a voulu lancer une société de transport de petits colis par route ou par rail et a utilisé cette société (ABX) pour opérer des acquisitions douteuses, accorder des cadeaux de luxe à la direction,… L’entreprise a fait faillite et sa dette s’est retrouvée sur le dos de la collectivité par l’intermédiaire de la SNCB. Aux passagers et au personnel d’en souffrir. Une autre partie de la dette provient de l’arrêt des subventions publiques pour le transport de marchandises. Selon les dirigeants politiques, ce n’est plus un service public. Veulent-ils vraiment que toutes les marchandises soient dorénavant transportées par voie routière ? Les embouteillages ne sont pas assez gros ?
Alors que la direction de la SNCB et les responsables politiques envoient la SNCB en enfer avec leur gestion abominable, les médias dominants s’en prennent aux syndicats. Et quoi, ce sont peut-être les syndicats qui sont responsables du gouffre financier d’ABX, des frais colossaux de la gare des Guillemins à Liège ou encore des dépenses extravagantes qu’ont entraînés les trois administrateurs et le quasi milliard d’euros de dépenses en consultations externes ?
Nous rejetons cette campagne odieuse qui pousse les voyageurs et les usagers les uns contre les autres : nous avons des intérêts identiques. Il nous faut un chemin de fer public intégré où le pouvoir de décision ne serait pas aux mains des topmanagers et de leurs consultants externes, mais aux mains du personnel et des voyageurs. C’est la meilleure manière d’assurer des services décents et abordables qui satisfait les voyageurs et le personnel. Ensemble, nous sommes plus forts!
Quelques voyageurs favorables à la grève :
- Anja Deschoemacker (tête de liste de Gauches Communes à Saint-Gilles)
- Karim Brikci (tête de liste de Gauches Communes à Ixelles)
- Stefanie Lagae (2e candidate du Front de Gauche à Charleroi)
- Simon Hupkens (11e candidat sur la liste VEGA à Liège)
- Nadège De Keyzer (8e candidate du Front de Gauche à La Louvière)
- Bart Vandersteene (tête de liste de ROOD! À Gand)
- Jarmo Van Regemorter (5e candidat de la liste ROOD! À Anvers)
- Roos Balbaert (candidate de ROOD! à la province en Flandre Occidentale)
- Christophe De Brabanter (tête de liste LSP-ROOD! à Keerbergen)
- Jef Maes (tête de liste LSP à Termonde)
- Bram De Martelaere (3e candidat sur la liste LEEF! à Zottegem)
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