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NON au bricolage de l’indexation !
On nous dit régulièrement que nos salaires sont trop élevés et que la compétitivité de nos entreprises croule sous l’indexation des salaires. A ce sujet, les politiciens traditionnels, les patrons et leurs médias varient entre abolition pure et simple et modification de l’index. Mais malgré leur campagne de propagande, un sondage a dévoilé que 56% de la population souhaite maintenir l’index tel qu’il est. L’abolition ne remporte que 13% des opinions.
Par Geert Cool
Dans le cadre du sondage (La Libre Belgique/RTBF), la question d’un “bricolage” de l’index était posée. L’allongement de la période précédant la réalisation de l’indexation ne convainc qu’un tiers de la population. La limitation de l’index aux bas salaires est soutenue par une couche plus large : 47%. Le message est clair : une majorité préfère maintenir l’index tel qu’il est. Un bricolage de notre pouvoir d’achat et de notre niveau de vie serait inacceptable pour ceux qui souffrent déjà.
Ceux qui proposent aujourd’hui de modifier le système d’indexation des salaires n’ont pas pour objectif de le rendre plus représentatif des augmentations des prix réels ou de faire une meilleure évaluation des divers produits et services. Par exemple, le logement, l’eau, l’électricité et le gaz ne comptent que pour 16% de l’index. Ils veulent s’attaquer à notre pouvoir d’achat. Moins nous gagnons, meilleure est la compétitivité des entreprises. Telle est leur logique.
Aujourd’hui, l’index fait souvent l’objet d’un simulacre de bataille dans lequel le maintien de l’index est toujours présenté comme une “victoire” et même invoqué comme une contrepartie à des concessions dans d’autres domaines. Cela permet parfois aux dirigeants syndicaux d’utiliser une rhétorique plus radicale. Dans le cadre de “Rerum Novarum”, c’était au tour du nouveau président de la CSC, Marc Leemans : il a attaqué ces volontés de toucher à l’index comme étant “des recours de charlatans qui ne tiennent pas compte de la maladie, de notre taux d’inflation élevé, et qui veulent donc jeter le thermomètre. Pourquoi la créativité d’innovation des patrons ne se développe-t-elle pas autant que celle dont ils font preuve lorsqu’ils s’en prennent aux poches des travailleurs ?” Leemans a reçu en retour des réactions hystériques d’Alexander De Croo, mais aussi de sa “camarade” des sociaux-démocrates flamands Caroline Ven (ex-collaboratrice d’Yves Leterme et par ailleurs directrice du département économique de la Fédération des Entreprises Belges).
Une attaque frontale contre l’index est peu probable. Néanmoins, la discussion au sujet des adaptations de la méthode de calcul ou sur le panier de produits reste ouverte. Patrick Dewael (Open VLD) et Jan Jambon (N-VA) ont déjà proposé de revoir le panier de produits et ont été rejoints en partie par Karin Temmerman (SP.a). L’objectif des libéraux est clair : l’index peut persister, mais uniquement avec modifications et s’il ne conduit pas à des “augmentations salariales” (en réalité, des ajustements du salaire à la hausse du coût de la vie). La vigilance contre toute remise en cause de l’index est nécessaire. Pourquoi ne pas la lier à une lutte offensive en vue de rétablir un index complet qui reflète le coût de vie réel ?