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La réduction de la TVA, ça ne suffit pas : nationalisation du secteur de l’énergie !

La baisse de la TVA sur l’énergie à 6 % permettrait à une famille moyenne d’économiser plus de 500 euros par an aux prix actuels. Cela interviendrait après des augmentations de tarifs qui représentent plus de 2.000 euros par an en moyenne pour cette même famille. Donc, même avec un retour de cette TVA réduite, l’augmentation serait tout de même de 1.500 euros sur un an. Cette revendication est défendue de longue date par le PTB, qui fait à juste titre remarquer que l’énergie n’est pas un produit de luxe.
Ce sont les libéraux qui y sont le plus opposés, arguant que les frais d’une réduction de la TVA (1,3 à 1,6 milliard d’euros) seraient récupérés chez les mêmes personnes via une augmentation des impôts. Maggie De Block a parlé de « tromperie des agriculteurs ». On n’entend pas la même chanson lorsqu’il s’agit de baisser l’impôt direct pour les grandes entreprises… Il est vrai que là, la logique est différente : prendre dans nos poches pour remplir celles des patrons.
Auparavant, les partis « verts » étaient aussi opposés à une réduction de la TVA sur le gaz, notamment car il s’agit d’une énergie sale, apportant ainsi de l’eau au moulin de la droite qui aime présenter les mesures écologiques comme autant d’attaques contre notre porte-monnaie. La N-VA est la championne en la matière. Zuhal Demir n’a d’ailleurs pas hésité à dire que les prix élevés de l’énergie sont dus à l’augmentation des taxes sur le CO2 en Europe. Le parti plaide pour davantage d’énergie nucléaire sur base du modèle français. Bien sûr, la N-VA préfère passer sous silence la dépendance du modèle économique nucléaire vis-à-vis des investissements publics pour le démarrage ou encore la responsabilité de la collectivité pour la gestion des déchets et des risques environnementaux.
Les Verts ont suivi la logique du PS, qui constatait qu’une réduction de la TVA profite autant aux gros revenus qu’aux faibles. Le PS s’est servi de la chose pour défendre un chèque énergie de 200 euros pour toutes celles et ceux qui gagnent moins de 3.500 euros bruts par mois. La TVA est effectivement un impôt forfaitaire antisocial qui est le même pour tous, de sorte qu’une réduction est aussi importante pour les gros revenus que pour les pauvres. Le problème, c’est la nature antisociale de la TVA elle-même. Cependant, tant le PS que les Verts refusent de proposer un impôt progressif sur les grandes entreprises et les grosses fortunes.
Toute mesure qui touche à leurs profits est immédiatement combattue par les grandes entreprises du marché de l’énergie. Le prix de toute protection supplémentaire des consommateurs est répercuté sur ces mêmes consommateurs ou sur la collectivité. À Bruxelles, par exemple, des mesures ont été prises pour que les contrats puissent durer trois ans et un mécanisme de protection en cas de défaut de paiement a été instauré. Les entreprises réagissent soit en quittant le marché bruxellois, soit en augmentant les prix : à Bruxelles, vous payez en moyenne environ 300 euros de plus par an qu’en Flandre ou en Wallonie. Le coût du blocage des prix en France a été estimé à 3,8 milliards d’euros lors de son introduction en octobre, un coût qui est supporté par le gouvernement et donc la collectivité.
Tant que nous ne nous attaquerons pas au cœur du problème, à savoir la question de la propriété du secteur de l’énergie, nous ne ferons aucun progrès. Les prix de l’énergie augmentent en raison des aléas du marché, d’un manque de prévoyance et de planification, de tensions géopolitiques croissantes… C’est un problème qui est lié de toutes parts à la manière dont le capitalisme est construit. Briser l’emprise du marché n’est possible qu’en confiant l’ensemble du secteur à la collectivité. Ce n’est que sous un contrôle et une gestion démocratiques qu’il est possible de réaliser une transition verte planifiée tout en maîtrisant les factures. Cette bataille commence au niveau national, mais elle doit finalement être menée au niveau international.